Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méconnus

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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PLUNDER ROAD. HOLD-UP. Hubert Cornfield. 1957

Avec Gene Raymond (Eddie Harris), Wayne Morris (Munson), Elisha Cook jr (Skeets), Steven Rich (Frankie) et Jeanne Cooper (Fran)

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Par une nuit pluvieuse, 5 hommes, à bord de 2 camions approchent d'une voix ferré. Ils parviennent à immobiliser un train de marchandises, font sauter
la porte blindée d'un wagon et s'empare de 20 millions de dollars en lingots d'or.
Ils rejoignent rapidement un hangars situé à proximité du casse et répartissent les caisses de lingot à bord de 3 camions. Un camion de déménagement
remplis de meubles. Un autre chargé de cartons de café et enfin dans un camion citerne.

Ils reprennent la route, ayant convenu de se rejoindre en Californie. Commence alors le long trajet vers le point de rencontre...

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Un début excellent....une suite plus routinière.....et un grand final.

Le début est totalement réussi. La tension régnant à bord des camions est très palpable. Pas un mot ne s'échange entre les hommes. Par contre, on entend les
voix feutrées des monologues intérieurs des membres du gang juste avant qu'ils ne passent à l'action, exprimant leurs doutes ou pestant contre les conditions
météorologiques déplorables qui peuvent contrarier leur plan.

L'action proprement dite commence déjà par cette approche tendue...puis, dès que les hommes rentrent en action, on voit une équipe parfaitement préparée et
très efficace. La technicité du groupe est aussi bien montrée par la façon qu'ils ont amenés sur place l'explosif qui fera sauter le blindage du train...(voir photo)

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On pense évidemment à "The wages of fear", enfin, pour les non anglophones, le "salaire de la peur" . D'ailleurs, le rapprochement avec le film de Clouzot est
aussi valable pour la suite du récit. Le danger pour ces hommes n'est plus alors représenté par la nature des chargements mais par les multiples aléas qui peuvent
contrarier une équipe proche du but et donc sous tension ou au contraire chez qui la tension retombant, la vigilance et la prudence commence aussi à baisser.

Ces éléments là du film de Cornfield sont plus routiniers. En effet, on ne compte plus les récits nous montrant des équipes de cambrioleurs extrêmement efficaces
dans l'action mais maladroits ou malchanceux, voir qui causent leurs propres pertes par bêtise ou par cupidité au moment ou il devraient ne plus avoir qu'à profiter
du butin.

Ici, on a qu'une partie de ces lieux communs du genre car le principal obstacle sera tout de même surtout représenté par tous ces barrages policiers qu'ils doivent
réussir à passer sans encombre.

Dans ce film, dans lequel on suit les aventures des équipages des camions, le son revêt d'ailleurs une grande importance. Dans chaque camion les malfrats se sont
branchés sur la fréquence de la police dont on suit les recherches et la traque. Et lorsque les membres de la bande veulent écouter la radio, une grande partie du
temps d'antenne est lui aussi occupé par la relation du casse du siècle. Le contrepoint aux actions des membres du gang est par conséquent essentiellement sonore.

En dehors de cette tension qui est maintenu à l'intérieur du récit, on a également évidemment les conversations de ces hommes qu'on apprend à connaitre peu à peu.
Les 2 plus intéressants sont les plus âgés du groupe. L'un d'eux est joué par le vétéran Elisha Cook jr. La aussi, on n'évite pas les lieux communs sur les rêves plus ou
moins démesurés qui s'expriment selon les personnalités des membres du gang.

Enfin, à l'approche du final, l'un des équipages contactera la petite amie de l'un d'eux et un ingénieux et ultime changement de véhicule aura lieu. Je ne vais pas en
dire plus mais à l'évidence, même si au premier abord les univers semblent totalement différents, je prend le pari que Gérard Oury s'est souvenu plus tard de l'inventivité
des casseurs du film de Cornfield.

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Stupéfaction ! J'ai découvert en faisant quelques recherches sur le film que Jeanne Cooper qui interprète le rôle de Fran, la seule fille de la bande, est un des piliers des
interminables "Feux de l'amour". Elle est la dedans depuis 1973 ! Je sais bien qu'il faut manger mais quand même Jeanne, va falloir penser à décrocher...J'en demande
pardon à ma grand-mère qui me regarde peut-être de là haut, mais j'en doute, puisqu'il était impossible de la joindre à l'heure de ce feuilleton...Comme beaucoup de nos
amies à cheveux violets (y'en a plus), elle était accro à ce feuilleton.


Vu en VO. A ma connaissance film inédit en France.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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THE MIDNIGHT STORY. RENDEZ-VOUS AVEC UNE OMBRE. Joseph Pevney. 1957

Avec Tony Curtis ( Joe Martini), Gilbert Rolland (Sylvio Malatesta), Marisa Pavan (Anna), Jay C. Flippen (Sergent Gillen) et Ted de Corsia ( Lieutenant Kilrain)

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Une nuit le père Tomasino, un prêtre très populaire dans la communauté italienne de San Francisco est assassiné en pleine rue. Joe Martini, un simple motard de la police qui avait
jadis été recueilli par le prêtre, constatant que l'enquête piétine se propose pour participer activement à celle ci mais ses supérieurs le renvoie à la circulation.
Le jour des obsèques, Joe remarque le comportement curieux de Sylvio malatesta, un mareyeur du port de San Francisco et le désigne aux enquêteurs comme un suspect possible. Il
est à nouveau pris de haut et sur le champ démissionne de la police afin de mener lui-même l'enquête.
Il réussit à rentrer en contact avec Sylvio, en apparence un brave type qui se prend aussitôt de sympathie pour lui. Joe lui ayant fait croire qu'il était depuis peu en ville, sans emploi
ni domicile fixe, Sylvio lui propose même de travailler avec lui et de l'héberger au domicile de sa famille.

Joe enquête discrètement pour tenter de reconstituer l'emploi du temps de Sylvio le soir du crime...

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Ce n'est pas tout à fait un film noir mais plutôt un polar "social" ou un mélodrame policier.
Le whodunit retient évidemment l'attention mais finalement il est presque sans intérêt. On comprend très rapidement qui est l'auteur du crime et d''ailleurs le scénariste et Pevney
n'avaient pas de plan B pour tenter de faire diversion...et ce n'est pas le plus important. Ce qui nous retient, c'est la manière dont va s'y prendre Joe pour confondre le coupable et
même s'il va le confondre...car il s'attache et nous avec lui à cette famille et plus largement à cette communauté d'immigrés italiens.
C'est en effet dans les personnages et les liens qui se nouent entre eux ainsi que dans le milieu qui nous est montré, la communauté des italiens de San Francisco, que résident surtout
l'intérêt du film de Pevney. Dans d'autres films noirs , l'origine étrangère de certains protagonistes et leur culture avaient déjà été utilisés par d'autres metteurs en scène plus prestigieux.
Je pense aux "Italiens" de "LA MAISON DES ÉTRANGERS" de Mankiewicz ou ceux des "BAS-FONDS DE FRISCO" de Jules Dassin mais ici on rentrera véritablement avec Joe dans une famille
italienne : Il y a d'abord la mama, puis Sylvio le chef de famille, son jeune frère et enfin une jeune cousine au caractère difficile incarnée par Marisa Pavan....ainsi que leurs amis.

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La personnalité et l'histoire de Joe Martini avant la mort tragique du prêtre sont d'ailleurs déterminantes pour comprendre les états d'âme et même les tourments du policier. C'est un
orphelin qui a été élevé dans une communauté religieuse et protégé dans son enfance par le père Tomasino, alors lorsqu'il est recueilli par cette famille unanimement chaleureuse, on
comprend le dilemme qui torture profondément Joe. Malgré tout il poursuit son enquête avec obstination, retenant peu à peu l'attention des officiers de police en charge de l'enquête
interprétés par 2 vieux routiers du Film Noir, Ted de Corsia et jay C. Flippen. Joe, en quête d'une famille est aussi en quête de reconnaissance professionnelle ce qui ne va pas toujours
pour lui sans contradictions.
On peut dire la même chose de l'histoire d'amour (quasi obligatoire) qui sera perturbée par l'enquête de Joe mais qui sera tout de même très intéressante à suivre en raison de la
personnalité de la jeune Anna, remarquablement interprétée par Marisa Pavan. Dans un style différent, elle est aussi remarquable que l'était l'italienne Valentina Cortese dans "Les
bas-fonds de Frisco".

Tony Curtis est lui aussi exemplaire, la jeunesse du personnage faisant passer quelques maladresses pour de la sincérité. Cependant, l'interprétation est tout de même dominée par le
vétéran Gilbert Rolland, formidable dans le rôle de Sylvio Malatesta.

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Dénouement à suspense et révélations de l'énigme en plusieurs étapes habilement mis en scène par Pevney, dont le reste du travail est très efficace mais comme d'habitude assez anonyme,
tout comme d'ailleurs la photo qu'on doit pourtant au grand Russell Metty.

J'avais "promis" un petit programme Pevney n'incluant pas ce film...mais les autres polars de ce metteur en scène vont suivre rapidement dans ce sujet.

Vu en VF. Passé à la TV chez nous.
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kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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AL CAPONE. Richard Wilson. 1959

Avec Rod Steiger, Martin Balsam, Nehemiah Persoff et Joe De Santis

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Je ne fais pas de résumé du film. Richard Wilson et ses scénaristes n'ont pas réinventés une vie de Capone...

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Un bio pic sérieux filmé dans un style sage et pseudo documentaire. A ce propos, j'ai lu çà et là que le film ressemblerait (et serait filmé) comme un épisode de la série "Les
incorruptibles"...mais pour moi c'est une connerie. C'est confondre sobriété et schématisme...On retrouvera d'ailleurs ce même style sérieux et appliqué l'année suivante dans
le second film que Richard Wilson consacrera à l'emprise de la mafia, "PAY OR DIE" avec Ernest Borgnine. Un film dont je parlerais plus tard.

Par contre, si Wilson se distingue par sa sobriété, on ne peut pas en dire autant de l'interprétation. En effet, si Neville Brand campait un Capone assez convainquant et parfois
survolté dans THE SCARFACE MOB (Le tueur de Chicago) de Phil Karlson et dans la fameuse série télé, ce n'est rien à coté de l''interprétation de Steiger.

A priori Rod Steiger dans le rôle de Capone, çà fait peur et de fait on est pas déçu. C'est énoOOOrme ! Mais je dirais que c'est plutôt pour la bonne cause et pourtant je suis loin
d'être un grand fan de ce comédien. On a droit à tous les excès possibles et parfois c'est exaspérant mais ce n'est pas Steiger qui a commencé par être grotesque, c'est sans doute
d'après ce qu'on connait de sa personnalité Capone lui-même. Je ne parle pas des représentations de Capone que l'on a eu avant et après ce film au cinéma et qui faussent forcement
le jugement mais bien de la personnalité du véritable Capone et ce que l'on en connait.

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Dans ce rôle sur (dé)mesure, Steiger nous donne toute la panoplie de celui qui scène après scène ne veut surtout pas passer inaperçu et doué comme il était il y parvient sans peine...
mais çà, c'est le Capone sûr de sa force, installé, arrogant et mégalomane des lieux communs cinématographiques. Or Wilson, nous le montre dès 1919, lorsque venant de Brooklyn,
il est venu s'installer à Chicago. C'est un des aspects les plus intéressants de son film. Il nous montre Capone avant Capone. On assiste aux débuts presque timide et effacé d'un petit
bonhomme ordinaire qui débute comme videur de boite de nuit et garde du corps d'un (petit) chef de la mafia de Chicago.

Mais le petit bonhomme est montré comme suffisamment malin et opportuniste...et surtout comme un salopard sans scrupules qui trouvera le moyen d'exprimer tout son potentiel de
violence dans l'atmosphère corrompu de l'époque. Après une ascension relativement lente, c'est la promulgation de la loi sur la prohibition de l'alcool qui le propulsera véritablement
comme un parrain de Chicago.

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Un autre aspect intéressant du film est le volet privé de la vie de Capone et notamment ses amours contrariés avec la veuve d'un homme victime d'un assassinat ordonné par Capone
lui-même.

Pour ce qui est des autres Capone de l'écran, on peut distinguer chronologiquement :

-Neville Brand dans la série Les Incorruptibles et le pilote distribué au cinéma réalisé par Karlson.
-Jason Robards dans L'Affaire Al Capone de Roger Corman...Pas du tout physiquement le rôle.
-Ben Gazzara dans Capone de Steve Carver...Pas terrible dans un film lui même médiocre.
-Robert De Niro dans Les Incorruptibles de Brian De Palma...Qui joue çà comme le fils illégitime de Steiger.

Enfin, parmi les autres interprètes du film de Wilson, on peut distinguer Martin Balsam en journaliste pourri.
Très belle photographie due à Lucien Ballard. L'image est "chaleureuse", les mélanges de gris donnent une certaine épaisseur aux images.
Quant au travail de Richard Wilson, j'ai dit tout le bien que j'en pensais. Une remarque cependant sur l'honnêteté du film...Il l'est dans une certaine limite, de ce qui était acceptable en
1959, car si la voix off qui cloture le film nous dit que Capone a été libéré de prison pour raisons de santé, elle ne précise pas que c'est la syphilis qui a finit par avoir sa peau.

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.
kiemavel
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par kiemavel »

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CASTLE ON THE HUDSON. Anatole Litvak. 1940

Avec John Garfield ( Tommy Gordon), Ann Sheridan (Kay Manners), Pat O'Brien (Le directeur de la prison), Burgess Meredith (Steven Rockford) et Jerome Cowan (Ed Crowley)

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Tommy Gordon et sa bande qui viennent de commettre un hold-up prennent la fuite sous les tirs de la police. Le soir même, Tommy et sa petite amie Kay sortent dans un club huppé
mais alors qu'ils viennent de s'installer à table, la police intervient et embarque Tommy. Les charges retenues contre lui le condamne à une peine d'emprisonnement de 5 à 30 ans .
Arrivé à la prison de Sing Sing, Tommy refuse de se plier aux obligations d'un détenu ordinaire et son avocat tente même de soudoyer le directeur de l'établissement pour tenter de lui
obtenir un régime de faveur mais il refuse l'offre et très rapidement Tommie se retrouve mis à l'isolement.
Dès sa sortie, il fait la connaissance de Steven qui prépare son évasion et propose à Tommie de faire partie des fuyards...

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Je préviens que pour celui ci je vais livrer bien plus d'informations que d'habitude. D'une part, c'est le fidèle remake d'un film assez célèbre de Michael Curtiz "20,000 Years in Sing Sing/
Vingt mille ans sous les verrous" qu'une partie au moins des lecteurs de passage doivent connaitre. Ensuite parce que ces informations ne sont pas capitales pour l'intérêt du film...Un
intérêt tout relatif d'ailleurs puisque ce film est un des pires polars que j'aurais vu au cours des dernières années.

Il commence comme un film de "Gangsters" des années 30, très rapidement on enchaine avec un film de prison....et on termine dans un pathos effroyable.

La direction d'acteurs :

Ici, je ne parle pas d'interprétations aussi pénibles soit-elles car j'impute la responsabilité du désastre à Litvak. J'aime habituellement beaucoup deux des têtes d'affiche de son film.
John Garfield est pour moi -je ne suis pas tout seul- l'un des acteurs clés du film noir or ici il en fait des caisses dans le rôle d'un petit truand hâbleur et arrogant. Il est littéralement
survolté mais son jeu n'est absolument pas maitrisé. Sa jeunesse ou sa relative inexpérience -c'était déjà son 7ème film- ne sont pas en cause puisqu'il était déjà excellent dans ses
premiers films tournés sous la direction de Michael Curtiz ou dans son 2ème film, son premier Film Noir "Je suis un criminel" de Busby Berkeley. Ici, il est tout simplement livré à lui
même ou plutôt j'imagine qu'il a été poussé vers le pathos et l'outrance par Litvak car, et c'est plus surprenant, on peut dire la même chose du jeu d'Ann Sheridan et de Burgess Meredith.

Ils rivalisent en effet avec Garfield pour concourir au jeu du "Qui va être le plus voyant ?" . Moi je réponds, Match nul.
J'ai même trouvé presque ridicule le jeu de John Garfield dans les scènes qui nous montrent son arrivée à Sing Sing...Et çà je ne l'aurais jamais cru.
Pour Burges Meredith, c'est lors de sa tentative d'évasion qu'il atteint des sommets de fausseté et d'outrance.
Quant à Ann Sheridan, elle en rajoute dans le pathos comme rarement je l'ai vu faire à une héroïne de film de "prison" ou de "gangsters"...or , j'en ai vu des beaucoup moins talentueuses
qu'elle.

Le seul qui n'a pas du assister aux répétitions, c'est Pat O'Brien. Alors lui, c'est exactement le contraire. Sûr, déjà d'habitude ce n'est pas le style Garfield, monté sur ressort et débit de
mitraillette, mais là il atteint des sommets d'hébétude en directeur de prison réformateur et plus humain que ce que le genre nous montre habituellement.

Un peu de scénario :
Il n'y a pas grand chose à dire du début, qui d'ailleurs est une création par rapport au film de Curtiz. On nous présente les personnages, notamment le tempérament de feu du personnage
de Garfield et son attachement à sa petite amie de longue date interprétée par Ann Sheridan.

Très vite c'est l'arrivée au "Castle on the Hudson". Le château sur l'Hudson ?..Et bien c'est Sing Sing. On est dans le tout venant du film de prison. Mise à l'isolement des plus réfractaires.
Préparatif d'une évasion. Visites au parloir, etc...Pas grand chose à dire de plus. Même sans parler de la suite qui est pire, cette partie qui nous montre la vie dans une prison est une des
moins intéressantes que j'ai vu jusque là...et j'en ai vu pas mal. On n'apprend pour ainsi dire rien des personnages mis en présence, ni sur les détenus et les relations qui se nouent entre eux,
pas plus sur leurs relations avec les matons et... presque rien de la personnalité du personnel encadrant.
Seuls éléments un peu originaux, pour une fois les matons ne sont pas des brutes qui profitent de leurs situations pour donner libre court à leur violence et le directeur a une personnalité
assez singulière. C'est un humaniste capable de contourner le règlement et de faire confiance à un détenu, quitte à risquer son poste. Il le montrera par son attitude humaine avec Garfield
quand celui ci recevra un télégramme lui annonçant l'accident dont sa petite amie sera la victime.

A partir de ce moment là, commence la demi-heure la plus pénible du film. Je n'en dirais rien, même si pour une fois c'est tentant tellement c'est atroce. Bon, à la demande générale, je
me lance quand même, Attention :

Tommie apprend par un télégramme que Kay a été victime d'un accident d'automobile et qu'elle est mourante. Le directeur de la prison lui accorde l'autorisation exceptionnel (Tu m'étonnes...)
d'aller lui rendre une dernière visite contre la promesse de son retour le soir même. Tommie arrive chez Kay et découvre...qu'elle va déjà beaucoup mieux...Elle va peut-être s'en sortir et il
apprend qu'en réalité les blessures de Kay étaient du à sa chute d'une voiture pour fuir les avances trop pressantes d'un petit truand ami de Tommie. Ce dernier veut la venger..mais Kay s'y
refuse. Elle a en effet négocié avec le dit truand pour obtenir les 10000 $ nécessaires à la défense de Tommie contre son silence. La dessus Crowley , le truand, qui ne sait pas que Tommie
est sorti de prison survient chez Kay et une bagarre s'engage entre les 2 hommes. Tommie manque d'être tué mais Kay lui sauve la vie en abattant Crowley. Tommie prend la fuite et malgré
les affirmations de Kay qui affirme aux enquêteurs que c'est elle qui a tué Crowley, c'est Tommie qui est condamné à mort malgré les multiples interventions de Kay, dont une dernière fois le
jour de l'exécution.

Je l'ai déjà dit, mais c'est atroce...et il faut voir comment c'est joué.
Dans cette partie finale, il n'y a qu'une scène à sauver , la dernière qui est très digne et nous montre enfin la vrai personnalité de Tommy Gordon.


C'était le premier remake de Litvak qui plus tard ratera aussi mais de manière beaucoup moins catastrophique son remake du "Jour se lève" de Carné avec "THE LONG NIGHT" dont j'ai déjà
parlé dans ce sujet. Il était pourtant capable de beaucoup mieux. L'étrangère. Ville conquise. Out of the fog. Raccrochez, c'est une erreur. La fosse aux serpents et Le traitre...étaient de
bons films et pour certain même mieux que çà.

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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par AtCloseRange »

Va falloir faire quelque chose sur la forme de tes messages, André.
C'est absolument illisible.
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cinephage
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par cinephage »

Je pense qu'un petit travail sur la mise en forme devrait suffire... :idea:
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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cinephage
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par cinephage »

Ci-dessous un exemple de mise en page plus fluide à lire (même si j'avoue ne pas être forcément très doué à cet exercice).
André Jurieux a écrit :-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

CASTLE ON THE HUDSON. Anatole Litvak. 1940

Avec John Garfield ( Tommy Gordon), Ann Sheridan (Kay Manners), Pat O'Brien (Le directeur de la prison), Burgess Meredith (Steven Rockford) et Jerome Cowan (Ed Crowley)

Image

Tommy Gordon et sa bande qui viennent de commettre un hold-up prennent la fuite sous les tirs de la police. Le soir même, Tommy et sa petite amie Kay sortent dans un club huppé mais alors qu'ils viennent de s'installer à table, la police intervient et embarque Tommy. Les charges retenues contre lui le condamne à une peine d'emprisonnement de 5 à 30 ans.
Arrivé à la prison de Sing Sing, Tommy refuse de se plier aux obligations d'un détenu ordinaire et son avocat tente même de soudoyer le directeur de l'établissement pour tenter de lui obtenir un régime de faveur mais il refuse l'offre et très rapidement Tommie se retrouve mis à l'isolement.
Dès sa sortie, il fait la connaissance de Steven qui prépare son évasion et propose à Tommie de faire partie des fuyards...

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Je préviens que pour celui ci je vais livrer bien plus d'informations que d'habitude. D'une part, c'est le fidèle remake d'un film assez célèbre de Michael Curtiz "20,000 Years in Sing Sing/Vingt mille ans sous les verrous" qu'une partie au moins des lecteurs de passage doivent connaitre. Ensuite parce que ces informations ne sont pas capitales pour l'intérêt du film... Un intérêt tout relatif d'ailleurs puisque ce film est un des pires polars que j'aurais vu au cours des dernières années.

Il commence comme un film de "Gangsters" des années 30, très rapidement on enchaine avec un film de prison....et on termine dans un pathos effroyable.

La direction d'acteurs :
Ici, je ne parle pas d'interprétations aussi pénibles soit-elles car j'impute la responsabilité du désastre à Litvak. J'aime habituellement beaucoup deux des têtes d'affiche de son film.
John Garfield est pour moi -je ne suis pas tout seul- l'un des acteurs clés du film noir or ici il en fait des caisses dans le rôle d'un petit truand hâbleur et arrogant. Il est littéralement survolté mais son jeu n'est absolument pas maitrisé. Sa jeunesse ou sa relative inexpérience -c'était déjà son 7ème film- ne sont pas en cause puisqu'il était déjà excellent dans ses premiers films tournés sous la direction de Michael Curtiz ou dans son 2ème film, son premier Film Noir "Je suis un criminel" de Busby Berkeley. Ici, il est tout simplement livré à lui-même ou plutôt j'imagine qu'il a été poussé vers le pathos et l'outrance par Litvak car, et c'est plus surprenant, on peut dire la même chose du jeu d'Ann Sheridan et de Burgess Meredith.
Ils rivalisent en effet avec Garfield pour concourir au jeu du "Qui va être le plus voyant ?" . Moi je réponds, Match nul. J'ai même trouvé presque ridicule le jeu de John Garfield dans les scènes qui nous montrent son arrivée à Sing Sing...Et çà je ne l'aurais jamais cru. Pour Burges Meredith, c'est lors de sa tentative d'évasion qu'il atteint des sommets de fausseté et d'outrance. Quant à Ann Sheridan, elle en rajoute dans le pathos comme rarement je l'ai vu faire à une héroïne de film de "prison" ou de "gangsters"...or , j'en ai vu des beaucoup moins talentueuses qu'elle.

Le seul qui n'a pas du assister aux répétitions, c'est Pat O'Brien. Alors lui, c'est exactement le contraire. Sûr, déjà d'habitude ce n'est pas le style Garfield, monté sur ressort et débit de mitraillette, mais là il atteint des sommets d'hébétude en directeur de prison réformateur et plus humain que ce que le genre nous montre habituellement.

Un peu de scénario :
Il n'y a pas grand chose à dire du début, qui d'ailleurs est une création par rapport au film de Curtiz. On nous présente les personnages, notamment le tempérament de feu du personnage de Garfield et son attachement à sa petite amie de longue date interprétée par Ann Sheridan.
Très vite c'est l'arrivée au "Castle on the Hudson". Le château sur l'Hudson ?..Et bien c'est Sing Sing. On est dans le tout venant du film de prison. Mise à l'isolement des plus réfractaires. Préparatif d'une évasion. Visites au parloir, etc...Pas grand chose à dire de plus. Même sans parler de la suite qui est pire, cette partie qui nous montre la vie dans une prison est une des moins intéressantes que j'ai vu jusque là...et j'en ai vu pas mal. On n'apprend pour ainsi dire rien des personnages mis en présence, ni sur les détenus et les relations qui se nouent entre eux, pas plus sur leurs relations avec les matons et... presque rien de la personnalité du personnel encadrant.
Seuls éléments un peu originaux, pour une fois les matons ne sont pas des brutes qui profitent de leurs situations pour donner libre court à leur violence et le directeur a une personnalité assez singulière. C'est un humaniste capable de contourner le règlement et de faire confiance à un détenu, quitte à risquer son poste. Il le montrera par son attitude humaine avec Garfield quand celui ci recevra un télégramme lui annonçant l'accident dont sa petite amie sera la victime.

A partir de ce moment là, commence la demi-heure la plus pénible du film. Je n'en dirais rien, même si pour une fois c'est tentant tellement c'est atroce. Bon, à la demande générale, je me lance quand même, Attention :
Tommie apprend par un télégramme que Kay a été victime d'un accident d'automobile et qu'elle est mourante. Le directeur de la prison lui accorde l'autorisation exceptionnel (Tu m'étonnes...) d'aller lui rendre une dernière visite contre la promesse de son retour le soir même. Tommie arrive chez Kay et découvre...qu'elle va déjà beaucoup mieux...Elle va peut-être s'en sortir et il apprend qu'en réalité les blessures de Kay étaient du à sa chute d'une voiture pour fuir les avances trop pressantes d'un petit truand ami de Tommie. Ce dernier veut la venger..mais Kay s'y refuse. Elle a en effet négocié avec le dit truand pour obtenir les 10000 $ nécessaires à la défense de Tommie contre son silence. La dessus Crowley , le truand, qui ne sait pas que Tommie est sorti de prison survient chez Kay et une bagarre s'engage entre les 2 hommes. Tommie manque d'être tué mais Kay lui sauve la vie en abattant Crowley. Tommie prend la fuite et malgré les affirmations de Kay qui affirme aux enquêteurs que c'est elle qui a tué Crowley, c'est Tommie qui est condamné à mort malgré les multiples interventions de Kay, dont une dernière fois le jour de l'exécution.

Je l'ai déjà dit, mais c'est atroce...et il faut voir comment c'est joué.
Dans cette partie finale, il n'y a qu'une scène à sauver , la dernière qui est très digne et nous montre enfin la vrai personnalité de Tommy Gordon.

C'était le premier remake de Litvak qui plus tard ratera aussi mais de manière beaucoup moins catastrophique son remake du "Jour se lève" de Carné avec "THE LONG NIGHT" dont j'ai déjà parlé dans ce sujet. Il était pourtant capable de beaucoup mieux. L'étrangère. Ville conquise. Out of the fog. Raccrochez, c'est une erreur. La fosse aux serpents et Le traitre...étaient de bons films et pour certain même mieux que çà.

Vu en VOST. Passé à la TV chez nous.
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André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

OK, je vais essayer d'améliorer la mise en page de mes textes.

Premier test sur "FLESH AND FURY" de Joseph Pevney et CRACK-UP de Irving Reis

Par contre, pour ce qui est de l'orthographe, de la syntaxe, là je ne peux rien faire, j'ai pas trop le temps :wink:
feb
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par feb »

André Jurieux a écrit :Par contre, pour ce qui est de l'orthographe, de la syntaxe, là je ne peux rien faire, j'ai pas trop le temps :wink:
Il faut le prendre alors, personne ne te presse à rédiger 3 critiques par jour :wink:
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

feb a écrit :
André Jurieux a écrit :Par contre, pour ce qui est de l'orthographe, de la syntaxe, là je ne peux rien faire, j'ai pas trop le temps :wink:
Il faut le prendre alors, personne ne te presse à rédiger 3 critiques par jour :wink:
Mais non, prendre plus de temps pour rédiger mes critiques ne changera rien à cet aspect de mes messages, c'est carrément des cours du soir qu'il faudrait :wink:
Vanning
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

André Jurieux a écrit :----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

WOMAN ON THE RUN. DANS L'OMBRE DE SAN FRANCISCO. Norman Foster. 1950

Production : Howard Welsch
Scénario : Alan Campbell et Norman Foster
Dir. de la photographie : Hal Mohr
Durée : 1h13 (pour ma copie) mais certaines sources indiquent 1h17

Avec Ann Sheridan, Dennis O'Keefe et Robert Keith

San Francisco la nuit. Un homme promène son chien. Une voiture, avec à son bord 2 hommes, se gare à proximité de lui. Un homme agé tente d'en faire chanter
un autre dont on ne voit pas le visage. Il exige une forte somme d'argent pour prix de son silence car le passager mystérieux a exécuté un témoin gênant qui devait
témoigner prochainement dans un procès criminel. Le vieil homme est à son tour abattu. Il est projeté hors de la voiture par le tueur qui, penché au dehors, l'abat
d'une seconde balle.

Le chien du promeneur se met à aboyer alors le tueur commence à tirer sur ce témoin qui pourrait avoir vu son visage. Il croit l'abattre et repart.
.
Perso, je trouve ce film archi mauvais, même s'il y a quelques bonnes scènes. Hélas elles sont trop rares (le final rappellera quelques films d'Orson Welles, par exemple, notamment en termes de cadrages plongés/contre-plongées). Ann Sheridan est formidable bien-sûr, mais la présence de ce chien ruine pas mal le scénario selon moi.. (bon, faut dire que je n'aime pas trop les bêtes...) et quand le flic se fait berner chez le véto par Ann Sheridan, tout cela paraît très anecdotique et banal (vraiment une mauvaise idée)... Ma note : 2/5
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

Rick Blaine a écrit :
André Jurieux a écrit : Super nouvelle que tu m'apprends...Je ne connais pas cette collection Art of noir. C'est quoi ce B......chez Wild Side. Il y avait déjà les Classic confidential, Les Vintage classics, Les introuvables "âge d'or du cinéma américain" dans laquelle il y avait
déjà des Noirs, La main noire, Lame de fond, etc...En même temps, je râle un peu pour la forme car c'est une grande nouvelle.
C'est une déclinaison des Classics Confidential, au même format, avec des bouquins signés Eddie Muller. Le premier opus était Le Rôdeur de Losey. Le Foster sera la seconde sortie.

J'ai Rachel and the stranger en rayon, j'y jetterais un œil.
The Prowler, voilà un grand film noir vénéneux, pervers à souhait. Mise en scène de toute beauté. Ce film, je l'adore et le range parmi mes 25 préférés de ce genre qui continue de faire mon bonheur... (topic vraiment excellent, on peut passer parfois à côté de petites perles...). Sinon, pour revenir au film de Losey, Van Heflin donne peut-être là son meilleur rôle (avec "Patterns").... Ma note pour The Prowler : 4,5/5
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Vanning a écrit :
WOMAN ON THE RUN. DANS L'OMBRE DE SAN FRANCISCO. Norman Foster. 1950

Perso, je trouve ce film archi mauvais, même s'il y a quelques bonnes scènes. Hélas elles sont trop rares (le final rappellera quelques films d'Orson Welles, par exemple, notamment en termes de cadrages plongés/contre-plongées).
Ann Sheridan est formidable bien-sûr, mais la présence de ce chien ruine pas mal le scénario selon moi.. (bon, faut dire que je n'aime pas trop les bêtes...) et quand le flic se fait berner chez le véto par Ann Sheridan, tout cela paraît
très anecdotique et banal (vraiment une mauvaise idée)... Ma note : 2/5
Pour ma part, je ne l'ai pas encore revu depuis l'achat du DVD mais çà m'étonnerait que mon avis ai beaucoup changé sur ce film que j'aime beaucoup. Tu dis certaines choses très justes mais oublie ce qui
fait, pour moi en tout cas, le principal intérêt du film, la redécouverte qu'une femme fait de son mari. Elle sera re-séduite avant même de le retrouver...Alors qu'elle menait avec lui une existence semble
t'il insignifiante et monotone avant cette épisode qui aurait pu être dramatique. Mais ce point fort du film n'appartient pas précisément pas au genre Noir...et on peut y être sensible ou pas.

Autre point fort, la photographie et la mise en scène de San Francisco. Les recherches de Sheridan nous promène dans cette superbe ville magnifiée ici par le cinéaste et son dir. de la photographie.

Par contre les éléments qui participe du polar, de l'angoisse, etc...sont assez moyens. Les relations entre l'héroïne et le tueur auraient pu être plus intéressantes par exemple.

Pour moi c'est tout de même un très bon Noir en raison de son originalité.
André Jurieux
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par André Jurieux »

Vanning a écrit :
Rick Blaine a écrit :
C'est une déclinaison des Classics Confidential, au même format, avec des bouquins signés Eddie Muller. Le premier opus était Le Rôdeur de Losey. Le Foster sera la seconde sortie.

J'ai Rachel and the stranger en rayon, j'y jetterais un œil.
The Prowler, voilà un grand film noir vénéneux, pervers à souhait. Mise en scène de toute beauté. Ce film, je l'adore et le range parmi mes 25 préférés de ce genre qui continue de faire mon bonheur... (topic vraiment excellent, on peut passer parfois à côté de petites perles...). Sinon, pour revenir au film de Losey, Van Heflin donne peut-être là son meilleur rôle (avec "Patterns").... Ma note pour The Prowler : 4,5/5
Je ne le met pas aussi haut que toi mais d'accord, c'est un grand film et l'un des rares ou la garce...est un gars ! Le rôle de Van Heflin, c'est normalement le rôle tenu par de nombreuses femmes du noir
et c'est ce qui fait la encore son originalité.

100 % d'accord sur les sommets de Van Heflin (Patterns !!!)...mais j'ajoute POSSESSED de Curtis Berhardt, Act of violence de Zinnemann, East side, west side de LeRoy, et bien sû, r 3 : 10 pour YUMA. Je dois
en oublier quelques uns.
Vanning
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Re: Les films noirs à petits budgets et/ou de cinéastes méco

Message par Vanning »

Je viens de lire les 13 pages de ce topic, et franchement, tu m'impressionnes ! Parmi les films que tu as chroniqué (chapeau bas, mais faudrait peut être revoir la mise en page comme cela t'a été suggéré - paragraphes courts et espacés... ? - ), je crois bien n'en avoir vus aucun... Lues très attentivement , ces chroniques mettent vraiment l'eau à la bouche. Un grand merci pour ce travail de fond !! J'ai retenu quelques titres ("No questions asked" m'a l'air très intéressant...). Néanmoins, je rajouterai parmi ces films noirs à petits budgets :

L'admirable "He Ran all the Way" (1951) de John Berry. Film magistral, avec John Garfield (son dernier rôle je crois) et Shelly Winters (qui gagne en épaisseur au fil de la bobine). Ma note 4,5/5

"Highway 301"(1950) d'Andrew L. Stone. Avec Steve Cochran. Seulement disponible chez warner archives. Ma note 4/5

"Crime Wave" (1954) d'André de Toth. Avec Sterling Hayden et une actrice qui me fait craquer : Phyllis Kirk (quel joli minois..)... Plutôt un polar, mais bon, il y a pas mal d'éléments propres au film noir. Ma note 4,5/5

"Nightfall" (1957) bien sûr de Jacques Tourneur. Avec Brian Keith et Aldo Rey, sans oublier la sublime Ann Bankcroft. Ma note 4/5

"Underworld USA" (1961) de Samuel Fuller... LA claque de ces derniers jours... Superbe copie chez Wild Side Video. Cliff Robertson crève l'écran, et Dolores Dorn est d'une fragilité qui m'émeut à un point.... Ma note 5/5

J'en ai oublié d'autres. Mais le film noir à petit budget (ou de série B) sombre parfois dans le conventionnel. Il faut vraiment un bon scénar, une mise en scène originale (je songe au magnifique The Big Combo de Joseph H. Lewis), des acteurs vraiment impliqués, une photographie impeccable, etc, pour que ces films sortent du lot..

A bientôt de te lire ! et bon courage pour la suite !
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