Notez les films naphtas - Octobre 2011

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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magobei
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par magobei »

Young Mr. Lincoln (John Ford, 1939)

Excellent biopic, qui se limite à aborder le début de carrière de Lincoln, alors jeune avocat. On n'est pas dans l'hagiographie (même si le film suinte l'admiration pour le personnage, explicité dans le plan final sur sa statue du Lincoln Memorial); Ford s'attache au contraire à décrire l'humanité du personnage, manipulateur (pour la bonne cause), plutôt mal à l'aise dans sa grande carcasse dégingandée - l'interprétation d'Henry Fonda est à cet égard splendide.

Surtout, c'est la qualité de la construction que j'ai trouvé remarquable, notamment dans son utilisation des ellipses et dans ce retournement final, inattendu (je ne l'avais pas vu venir en tous cas).
8.5/10

Stagecoach (John Ford, 1939)

Autre réussite fordienne, arc-boutée sur une idée de mise en scène toute simple: un voyage (certes en territoire hostile) en diligence. Ce qui se passe à l'extérieur est certes plus spectaculaire (attaques d'Indiens) mais c'est bien la comédie humaine qui se joue à l'intérieur qui est le coeur du propos. Et notamment, les liens qui se tissent entre le cowboy bourru (John Wayne), la prostituée, la femme de bonne de famille, le médecin alcoolique, etc. Presque un petit côté Boule de suif...
8/10

Magnificent Obsession (Douglas Sirk, 1954)

Déjà, c'est super beau: utilisation magistral du Technicolor (comme toujours chez Sirk), notamment dans cette vision très naïve de Zurich... Ensuite, l'histoire est assez retorse, presque perverse: le milliardaire tête brulée (excellent Rock Hudson) qui séduit la femme du médecin dont il est (indirectement) responsable de la mort.
8/10

Bref, plus je creuse les filmos de Ford et de Sirk, plus j'aime :D
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Message par riqueuniee »

magobei a écrit :


Stagecoach (John Ford, 1939)

Autre réussite fordienne, arc-boutée sur une idée de mise en scène toute simple: un voyage (certes en territoire hostile) en diligence. Ce qui se passe à l'extérieur est certes plus spectaculaire (attaques d'Indiens) mais c'est bien la comédie humaine qui se joue à l'intérieur qui est le coeur du propos. Et notamment, les liens qui se tissent entre le cowboy bourru (John Wayne), la prostituée, la femme de bonne de famille, le médecin alcoolique, etc. Presque un petit côté Boule de suif...

Ce n'est pas presque un air de Boule de suif. Le scenario est adapté d'une nouvelle (ou d'un roman) qui sinspirait directement de la nouvelle de Maupassant . Un de mes Ford préférés,
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Flavia
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Flavia »

Les pièges de la passion (Love me or Leave me) - Charles Vidor - 1955
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Chicago 1920, Martin Synder (James Cagney) rencontre la jeune entraineuse Ruth Etting (Doris Day) et en fait une vedette de la chanson. Par ambition et surtout par reconnaissance elle accepte de l'épouser bien qu'elle aime Johnny Alderman (Cameron Mitchell) son pianiste.
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Ce biopic musical raconte l'ascension fulgurante d'une artiste oubliée des années 30, Ruth Etting, grâce à l'appui d'un gangster notoire qui décide de gérer sa carrière. Le film montre, sans doute de façon plus édulcorée que dans la réalité, la relation ambigue et troublante entre le gangster, amoureux transi et violent, et sa vedette. Présenté dans un très beau format CinemaScope, le film de Charles Vidor nous permet de profiter des interprétations parfaites de James Cagney et de Doris Day. Ne connaissant aucun film de cet acteur, je ne savais pas à quoi m'attendre au niveau de son jeu et je dois reconnaître que l'acteur est plus que convaincant : mélange de colère et de violence avec une pointe de gentillesse qui transparaît à de brefs moments. Son personnage est loin d'être un ange mais Cagney, de par son jeu, fait que l'on arrive à avoir de la pitié pour cet homme.
En face de lui, Doris Day n'est pas du tout écrasée par son partenaire, bien au contraire, et l'actrice est une fois de plus impeccable devant la caméra dans un registre plus sombre que ses rôles habituels. Son jeu naturel et son élégance font mouche et ses passages chantés ne font que confirmer que l'actrice est talentueuse dans ces 2 domaines.

En résumé, Love me or Leave me est un film biographique intéressant à suivre, agréable à écouter et qui réunit de nouveau le couple Doris Day/James Cagney après Les Cadets de West Point
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magobei
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par magobei »

riqueuniee a écrit :
magobei a écrit :


Stagecoach (John Ford, 1939)

Autre réussite fordienne, arc-boutée sur une idée de mise en scène toute simple: un voyage (certes en territoire hostile) en diligence. Ce qui se passe à l'extérieur est certes plus spectaculaire (attaques d'Indiens) mais c'est bien la comédie humaine qui se joue à l'intérieur qui est le coeur du propos. Et notamment, les liens qui se tissent entre le cowboy bourru (John Wayne), la prostituée, la femme de bonne de famille, le médecin alcoolique, etc. Presque un petit côté Boule de suif...

Ce n'est pas presque un air de Boule de suif. Le scenario est adapté d'une nouvelle (ou d'un roman) qui sinspirait directement de la nouvelle de Maupassant . Un de mes Ford préférés,
Je me disais aussi... Merci pour ces précisions :wink:
Pour la bonne bouche, un autre film (directement) adapté de Boule de suif, c'est Oyuki la vierge de Mizoguchi: très hautement recommandable aussi!
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par riqueuniee »

Sans oublier bien sûr le film de Christian-Jaque avec Micheline Presle. La nouvelle étant trop courte pour faire un film à elle toute seule , le scenario y associe une autre nouvelle de Maupassant se déroulant dans le même cadre, la guerre de 70, Mademoiselle Fifi (grosso modo la deuxième partie du film)
Dernière modification par riqueuniee le 11 oct. 11, 21:29, modifié 1 fois.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par magobei »

Night Passage (James Neilson, 1957)

Western assez faiblard, pantouflard, avec des personnages peu mémorables. Même James Stewart semble modérément convaincu par son personnage. En termes formels, le climax relève un peu le niveau, avec cette scène de fusillade où la réalisation de Neilson gagne un peu d'ampleur, utilisant toute la profondeur du champ. Mais c'est maigre.

5.5/10
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Flavia »

Johnny roi des gangsters (Johnny Eager) - Mervyn LeRoy - 1942
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Bénéficiaire d'une libération sur parole, Johnny Eager (Robert Taylor) chauffeur de taxi, est en réalité le chef d'un puissant syndicat du crime qui règne sur les paris et les courses. Il s'éprend de Lisbeth Bard (Lana Turner), une des étudiantes de son contrôleur judiciaire, M. Verne (Henry O'Neill). Mais le père de Lisbeth est John Benson Farell (Edward Arnold, procureur incorruptible qui a fait mettre Johnny Eager en prison.


Robert Taylor très à l'aise en gangster interprète un personnage ayant deux facettes : chauffeur de taxi le jour et truand la nuit, cynique, implacable, froid, égoiste mais qui laisse apparaître des félures. Son seul véritable ami Jeff Harnett interprété par Van Eflin est un alcoolique désenchanté qui, entre deux citations littéraires, n'hésite pourtant pas à lui dire ses quatres vérités. Face à eux Lana Turner est étonnante dans le rôle d'une étudiante en sociologie amoureuse transie et femme fatale, superbement mise en valeur grâce à une très belle photographie noir et blanc.


La prestation de Van Heflin en alcoolique est bouleversante. Il a obtenu pour ce rôle l'oscar du meilleur second rôle masculin en 1943 qui est amplement mérité.


Ce film noir audacieux bénéficie d'un scénario intelligent, avec des dialogues brillants, caustiques, et une interprétation parfaite. Très bonne surprise.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par magobei »

Prime Cut (Michael Ritchie, 1972)

Il y a ce contraste entre l'élégance de la mise en scène et le sordide du sujet; entre Lee Marvin (impérial) en homme de main classieux et Gene Hackman en patron des bouseux, empereur des rednecks. Tout le film joue sur cette corde raide: Prime Cut ne recule devant rien, on voit un homme transformé en chair à saucisse, des jeunes filles droguées et violées... Mais c'est aussi diablement esthétique, outrageusement beau. Comme la scène anthologique de la moissonneuse-batteuse, décalque terrien de la scène de l'avion de North by Northwest. Ou la préparation de la vengeance, quand Marvin fourbit ses armes (littéralement) tandis qu'un ciel d'orage gronde dans le pare-brise de la voiture...

Sordide, beau et moral. Voilà en somme le programme de Prime Cut, sorte de quintessence du cinéma d'exploitation, qui me rappelle pourquoi j'aime tellement ça.

8.5/10
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Profondo Rosso »

Breezy de Clint Eastwood (1973)

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Breezy est une jeune hippie mineure et sans attaches, qui erre avec sa guitare. Frank Harmon quant à lui, est un agent immobilier quinquagénaire et divorcé. Elle est désinvolte, c'est un ours cynique. Tout les sépare mais leur rencontre fortuite les plonge dans une histoire d'amour qui va devoir affronter les idées reçues et les a priori sociaux...

Le Eastwood intimiste, sensible et romantique que beaucoup semblent avoir découvert avec Sur la route de Madison (même si les moins célébrés Bronco Billy, Honky Tonk Man ou même Un monde parfait montraient déjà une facette plus tendre) se dévoilait déjà dès ce joli troisième film. Si Sur la route Madison trace la voie de grand réalisateur classique qu'on va désormais lui attribuer Breezy était lui un vrai projet à contre courant offrant une récréation à l'image de dur véhiculée par Eastwood qui pour exprimer cette sensibilité évite de jouer dans le film. D'ailleurs sa carrière de réalisateur n'est alors prise que pour un gentil caprice de star à l'époque par la Warner.

Pas dénué de petites longueur, maladresse et profondément marqué par sa patine 70's, Breezy s'avère pourtant réellement touchant par le regard tendre adopté par Eastwood ainsi que la conviction de son couple de héros. Le film est la rencontre improbable de deux solitudes. D'un côté Breezy jeune hippie insouciante vivant au jour le jour et dont les airs guillerets et avenant cachent un grand besoin d'affection qu'elle satisfait par des coucheries sans lendemain. De l'autre c'est l'opposé absolu avec le froid et cynique Frank (William Holden), célibataire dépourvu de toute attache. Paradoxalement la plus expansive Breezy est entouré d'un voile relatif de mystère (malgré une scène où elle donne des explications dont on peut douter) où devine un passé difficile tandis que le taciturne Holden révèle un homme brisé par son divorce et qui voit une liaison qu'il n'a pas souhaité mener plus loin le quitter pour se marier. Les deux personnages se complètent ainsi bien dans leurs différences qui font souvent des étincelles (le premier échange en voiture où Holden supporte tant bien que mal la diarrhée verbale de Breezy) et crée une belle émotion quand Holden fend l'armure bien malgré lui face à cette espiègle jeune fille. Kay Lenz (qu'on a malheureusement peu vie par la suite si ce n'est dans le feuilleton à succès Le Riche et le pauvre) est lumineuse et confondante de candeur tel ce moment où elle demande à Holden de l'emmener voir l'océan. Ce dernier en ours mal léché se laissant attendrir est excellent également, ses excès alcoolisé ayant donné à son visage une dureté (il fait plus que ses vrais cinquante ans de l'époque) qui sied bien au détachement de son personnage et rende d'autant plus émouvant les scènes où il se laisse progressivement attendrir puis cède à cette romance inattendue.

Eastwood accompagne ses moments tout en sobriété de la jeunesse hippie californienne de Laurel Canyon à la bonne société californienne fatiguée dont vont s'échapper nos héros pour des scènettes aussi anodines que précieuses qui vont les rapprocher. Cela crée un sentiment fugace et d'immédiateté à cette relation, ce qui fait sa force mais crée aussi le doute quant à sa pérennité. A l'inverse du futur Sur la route de Madison mis en scène par un homme plus mûr, c'est dans cet inconnu plein de questions et de promesse qu'Eastwood accepte de plonger ses personnages dans un beau final tout en retenue. 5/6
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Jeremy Fox »

Totalement en phase avec ce bel avis sur un des Eastwood les plus attachants.
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

The Crowded Sky (1960)

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Alors qu’un jet de l’armée et un avion de ligne courent le risque d’entrer en collision, leurs occupants font assaut de souvenirs et d’interrogations introspectives.

" Un soap-opéra avec effets spéciaux "*, voilà une définition lapidaire du film catastrophe, mais dont la pertinence ne s’est jamais démentie. The Crowded Sky prend l’aspiration de The High and The Mighty réalisé quelques années auparavant par William Wellman, mais il est ici plus question de « soap-opéra » que d’effets spéciaux. Le scénario s’apparente à cette mauvaise littérature que l’on destinait autrefois aux usagers des transports ferroviaires; la psychologie grossière et les situations caricaturales prescrites comme le remède à la langueur d’un trop long trajet. Réalisateur à l’accoutumée médiocre, Joseph Pevney réussit l’exploit de n’être qu’insignifiant ; on en espérait pas tant !



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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Jeremy Fox »

Lord Henry a écrit :The Crowded Sky (1960)

Alors qu’un jet de l’armée et un avion de ligne courent le risque d’entrer en collision, leurs occupants font assaut de souvenirs et d’interrogations introspectives.

" Un soap-opéra avec effets spéciaux ", voilà une définition lapidaire du film catastrophe, mais dont la pertinence ne s’est jamais démentie. The Crowded Sky prend l’aspiration de The High and The Mighty réalisé quelques années auparavant par William Wellman, mais il est ici plus question de « soap-opéra » que d’effets spéciaux. Le scénario s’apparente à cette mauvaise littérature que l’on destinait autrefois aux usagers des transports ferroviaires, la psychologie grossière et les situations caricaturales prescrites comme le remède à la langueur d’un trop long trajet. Réalisateur à l’accoutumée médiocre, Joseph Pevney réussit l’exploit de n’être qu’insignifiant ; on en espérait pas tant !

Plus mauvais que le Wellman, ça doit pas être bien réjouissant ! Pevney a toujours été un réalisateur plus que médiocre au cinéma (Brisants humains, l'homme aux 1000 visages... ouille ouille ouille !) mais je lui porte une certaine affection pour avoir réalisé un grand nombre d'épisodes de Star Trek.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Lord Henry »

A titre de comparaison, mon avis sur le Wellman:
Lord Henry a écrit :Image

Entre Honolulu et San Francisco, un vol commercial subit de graves incident techniques une fois passé le point de non-retour. A l'occasion de cet évènement, les membres de l'équipage et les passagers unissent leurs efforts, mêlent leurs destins et se livrent chacun à un examen de conscience.


S'il ne faillit pas à ses obligations de divertissement, Écrit dans le Ciel fait néanmoins pâle figure en présence des grandes réussites dont s'enorgueillit la filmographie de William Wellman. L'inspiration plastique qui irrigue tant de ses mises en scène semble paralysée par la pesanteur du format et démunie devant la trivialité du scénario. Seuls quelques plans épars redonnent vie à un talent empêtré dans une histoire qui s'inspire plus de la mauvaise littérature de gare que des classiques du mélodrame hollywoodien. L'image d'une poupée se consumant près d'un avion en flammes, d'un modèle réduit brisé sur un siège de passager où celle d'un éclairage de piste d'atterrissage en forme de croix, rappellent que le grand cinéaste allégorique n'a pas complètement rendu les armes en dépit des apparences.
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par daniel gregg »

Oui, mais j'avoue ne pas connaitre du tout sa filmo.
Néanmoins, avant que de prétendre être réalisateur, il avait fait preuve d'un peu plus de discernement dans ses choix d'acteurs.(Nocturne, Body and soul, La dernière rafale, Les bas fonds de Frisco)
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Jeremy Fox
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Re: Notez les films naphtas - Octobre 2011

Message par Jeremy Fox »

Lord Henry a écrit : L'inspiration plastique qui irrigue tant de ses mises en scène semble paralysée par la pesanteur du format et démunie devant la trivialité du scénario. Seuls quelques plans épars redonnent vie à un talent empêtré dans une histoire qui s'inspire plus de la mauvaise littérature de gare que des classiques du mélodrame hollywoodien.
Entièrement d'accord. D'ailleurs, à ce propos, combien de films "semblent paralysés par la pesanteur du format". Combien de grands cinéastes ont perdu tout leur génie plastique et rythmique en se trouvant empêtrés et engoncés dans le cinémascope ? Combien de films m'ont ennuyé à mourir par la simple incapacité de leurs réalisateurs à manier ce format qui par ailleurs, bien utilisé (Fleischer, Wise, Carpenter, Boetticher...) peut me procurer un immense plaisir. Très nombreux malheureusement.
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