Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par hellrick »

PRIME CUT (CARNAGE)

Dvd prévu pour le 7 septembre chez Carlotta

Réalisé en 1972 par Michael Ritchie, alors considéré comme un grand espoir du Septième Art (la suite de sa carrière, qui passe par Golden child et Autant en emporte fletch viendra, hélas, démentir cette assertion), Prime cut (alias Carnage) est un long-métrage étrange et singulier, plus surprenant que totalement convaincant mais dont la vision reste, quatre décennies plus tard, largement conseillée. Son scénario, assez basique dans ces grandes lignes, reprend un schéma classique de la série B américaine mais y ajoute des scènes décalées, tour à tour humoristiques, délirantes, violentes, malsaines ou proches du Grand-Guignol. Un cocktail pas toujours aisé à avaler pour un public avide de cloisonnement (est-ce un polar ? Une comédie noire ?) mais cependant suffisamment original pour contenter l’amateur de curiosités.

Nick, un dur à cuire de la mafia de Chicago (Lee Marvin, impeccable), est envoyé à Kansas City pour récupérer les 500 000 dollars « empruntés » par le caïd local, Mary Ann (Gene Hackman). Ce-dernier, en compagnie de son frère Weenie, pratique l’élevage intensif de jeunes filles destinées à alimenter les réseaux de prostitution et utilise comme couverture un abattoir, lequel s’avère bien pratique pour transformer en saucisse ses ennemis. Nick et trois gangsters débarquent à Kansas City, sauvent une prostituée nommée Poppy (Sissy Spacek) de la drogue et réclament leur dû à un Mary Ann peu coopératif. Pour compléter encore une situation potentiellement explosive, Clarabelle, devenue la femme de Mary Ann, renouerait bien avec son ancien amant, Nick.

Débutant par une scène dans un abattoir montrant de la viande (on apprend par la suite qu’il s’agit d’un être humain) transformée en saucisse, Prime cut se poursuit par une série de vignettes qui tranchent parfois avec le ton général, plutôt morbide, du long-métrage. Nous visitons, par exemple, une foire agricole peuplée de rednecks sudistes bas du front dont les divertissements vont du concours du meilleur lait à celui du meilleur barbecue en passant par le tir aux dindons. Dans cet environnement quasi surréaliste, proche d’un Délivrance (ou même, pour les plus bisseux, de 2000 Maniacs) un couple mal assorti (un tueur granitique avare en paroles et une jeune fille forcée à la prostitution) fuit les hommes du boss local de la pègre sous les applaudissements des ruraux parmi lesquels on trouve, en vrac, bouseux, gamins et représentants de l’ordre. La poursuite se prolonge dans un champ de blé magnifiquement cadré par un scope majestueux et s’interrompt pour quelques secondes apaisées et bucoliques, pratiquement hors du temps, en plans très larges. Ensuite, le facétieux Michael Ritchie parodie Hitchcock et envoie aux trousses de ses fugitifs une énorme moissonneuse batteuse que des cadrages agressifs transforment en véritable monstre douée d’une vie propre. Le cinéaste place sa caméra derrière les immenses « mâchoires » de l’outil et filme longuement la destruction d’une voiture, littéralement dévorée par le métal. D’autres scènes alternent encore l’humour, l’horrible et la fantaisie avec une verve réjouissante et une liberté de ton devenue rare aujourd’hui. Michael Ritchie explore, par exemple, une ferme où des jeunes vierges sont élevées comme du bétail avant d’être vendues sur le marché de la prostitution pour vingt dollars le kilo. Lee Marvin, impassible mais habité d’un code de l’honneur personnel, sauve l’une d’elles et la traite avec respect tout en l’exhibant, affublée d’une robe transparente, dans un restaurant huppé. Une scène incongrue dans laquelle le comique se teinte d’une véritable émotion mais aussi d’une pointe de malaise. Prime cut se permet, ainsi, de nombreux passages qui partent en vrille et jouent des codes du film noir pour les détourner avec virulence (Marvin se rend sur le bateau de son ancienne maîtresse, devenue la régulière de son ennemi, et détache les amarres pour la renvoyer d’où elle vient, au fin fond du Missouri). Le rythme lent, fait de cassures et de changements de ton déstabilisant, de la première heure s’accélère cependant lors d’un climax attendu au cours duquel les gangsters de Chicago rencontrent leurs homologues de Kansas City pour un règlement de comptes nihilistes dans la tradition du western. Un « gunfight » qui rappele le cinéma de Sam Peckinpah et, en particuliers, La horde sauvage. Une fois encore, Ritchie mêle violence, tragédie et humour absurde lors de moments irréels, le méchant essayant, par exemple, de poignarder Lee Marvin à coup de…saucisse !
A l’image de son intrigue lâche et ponctuée de moments déjantée, la mise en scène de Prime cut passe de plans majestueux (comme ce ciel orageux absolument superbe qui annonce la venue des « cavaliers de l’apocalypse » menés par Marvin) à d’autres tournés à l’arrache mais portés par une énergie typique à la série B. En dépit du remontage du film contre la volonté de Ritchie, Prime cut demeure maîtrisée et réalisé avec suffisamment de panache et de rugosité pour contenter les amateurs de polar burnés.

Prime cut n’atteint pas toujours sa cible (on ne rit pas à certains gags et on sourit devant des passages voulus sérieux) et parait parfois foutraque dans ses dérapages et ruptures de ton mais reste, en dépit de ses défauts (et un peu grâce à eux), une pièce de cinéma semblable à nulle autre.
Evoquant John Boorman (Le Point de non retour) et Sam Peckinpah, parodiant Hitchcock (La mort aux trousses) et annonçant même Tobe Hooper (les rednecks auraient pu figurer dans les deux premiers Massacre à la tronçonneuse), le film de Ritchie frôle, par ses outrances, le statut de cult-movie et mérite donc une redécouverte attentive pour les cinéphiles curieux.

En bonus d’un dvd très joliment remasterisé et aux images magnifiques, Carlotta propose un entretien d’une vingtaine de minutes entre le « cinéphile professionnel » Jean-Pierre Dionnet et le réalisateur Frédéric Schoendoerffer. Ce document, intitulé « A la croisée des chemins » évoque la place particulière d’un film se situant, selon eux, entre le cinéma hollywoodien classique et le Nouvel Hollywood. Les propos échangés sont d’un intérêt variables (Schoendoerffer ne peut s’empêcher de placer le terme si à la mode et trop galvaudé de nanar pour qualifier certaines scènes !) mais remettent le long-métrage en perspective et le bonus mérite donc une vision, ce qui, à l’heure des documents promotionnels formatés, mérite d’être souligné.


4,5/6
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99733
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Jeremy Fox »

Je me demandais justement en début de semaine ce que pouvait valoir ce film ; merci pour cet avis :wink:
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24428
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Nestor Almendros »

Profondo Rosso en avait glissé quelques mots en octobre 2007:

Dès la saisissante scène d'ouverture où un type passe à la machine à saucisse et finit en bonne charcuterie on baigne bien comme il faut dans la fange et l'ambiance dégénéré porté par Gene Hackman en boss redneck allumé. Seul Lee Marvin homme de main blasé et droit ainsi que la douce Sissy Spacek apporte une touche d'humanité dans ce spectacle où foisonnent les scènes autres : la fameuse ouverture, une voiture désossée par une moissoneuse batteuse, une vente de betails constituées de jeune filles nues et droguées. Dommage quand même que quelques aspect ne soient pas plus dévellopés comme le trafic de Mary Ann, la montée en puissance avant la confrontation finale et surtout cette dernière beaucoup trop brève. L'absence de chichi renforce cependant le côté serie B brut de décoffrage et ça reste toujours surprenant aujourd'hui de voir des stars comme Lee Marvin et Gene Hackman dans un truc aussi dérangeant. 4,5/6
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
Dr David Menard
Stagiaire
Messages : 98
Inscription : 26 juil. 11, 13:24
Localisation : Dispensaire de l'île de Matool

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Dr David Menard »

hellrick a écrit :PRIME CUT (CARNAGE)

Dvd prévu pour le 7 septembre chez Carlotta
Réalisé en 1972 par Michael Ritchie, alors considéré comme un grand espoir du Septième Art (la suite de sa carrière, qui passe par Golden child et Autant en emporte fletch viendra, hélas, démentir cette assertion) (...)
Super article.
J'aime beaucoup Prime Cut, le genre de truc de "dingue" qu'on ne pouvait voir que dans les '70s (on hallucine quand on en apprend l'existence et le pitch - "Quoi ? Lee Marvin tueur de la mafia VS Gene Hackman trafiquant de drogue bouseux, Sissy Spacek au milieu et une musique de Lalo en prime ??? Mais je savais même pas que ça existait !!!" :D ) Par moments, on y retrouve la brutalité et le côté mal élevé de certains "poliziotteschi", avec le savoir-faire hollywoodien en plus, bien sûr !
Effectivement, Michael Ritchie était très prometteur. Ses deux films avec Redford sont vraiment très bien (Downhill Racer et The Candidate) et même The Island (1980) - L'île Sanglante d'après Peter Jaws Benchley avec Michael Caine, qui a une réputation de nanar (ce qui ne me dérange pas, d'ailleurs), moi, je le trouve pas si mal (mais bon, je suis pas un critère - j'aime le Z :mrgreen: !) et j'aimerais bien le voir sortir en Z2 avec sous-titres fr... Après, c'est vrai que c'était vraiment la dégringolade ! (jusqu'à ce film aberrant avec Martin Short en homme-fée, dont j'ai oublié le titre...)
Bref, bonne idée de sortir Prime Cut en DVD Z2 avec stfr...
"Joan Crawford has risen from the grave... Joan Crawford has risen from the grave !"
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24189
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Rick Blaine »

Merci pour vos avis.

Le casting de ce film m’attire beaucoup, mais je ne suis pas sur d'être réceptif au genre. Je vais réfléchir...
Avatar de l’utilisateur
Flavia
My Taylor is rich
Messages : 4064
Inscription : 4 juin 11, 21:27

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Flavia »

Yves Boisset dit s'être inspiré de ce film pour Canicule (toujours avec l'excellent Lee Marvin)
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par hellrick »

Flavia a écrit :Yves Boisset dit s'être inspiré de ce film pour Canicule (toujours avec l'excellent Lee Marvin)
Effectivement, c'est assez flagrant quoique j'ai vu Canicule il y a longtemps j'y ai tout de suite pensé :wink:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18555
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Profondo Rosso »

Dr David Menard a écrit :
hellrick a écrit :PRIME CUT (CARNAGE)

Dvd prévu pour le 7 septembre chez Carlotta
Réalisé en 1972 par Michael Ritchie, alors considéré comme un grand espoir du Septième Art (la suite de sa carrière, qui passe par Golden child et Autant en emporte fletch viendra, hélas, démentir cette assertion) (...)
Super article.
J'aime beaucoup Prime Cut, le genre de truc de "dingue" qu'on ne pouvait voir que dans les '70s (on hallucine quand on en apprend l'existence et le pitch - "Quoi ? Lee Marvin tueur de la mafia VS Gene Hackman trafiquant de drogue bouseux, Sissy Spacek au milieu et une musique de Lalo en prime ??? Mais je savais même pas que ça existait !!!" :D ) Par moments, on y retrouve la brutalité et le côté mal élevé de certains "poliziotteschi", avec le savoir-faire hollywoodien en plus, bien sûr !
Effectivement, Michael Ritchie était très prometteur. Ses deux films avec Redford sont vraiment très bien (Downhill Racer et The Candidate) et même The Island (1980) - L'île Sanglante d'après Peter Jaws Benchley avec Michael Caine, qui a une réputation de nanar (ce qui ne me dérange pas, d'ailleurs), moi, je le trouve pas si mal (mais bon, je suis pas un critère - j'aime le Z :mrgreen: !) et j'aimerais bien le voir sortir en Z2 avec sous-titres fr... Après, c'est vrai que c'était vraiment la dégringolade ! (jusqu'à ce film aberrant avec Martin Short en homme-fée, dont j'ai oublié le titre...)
Bref, bonne idée de sortir Prime Cut en DVD Z2 avec stfr...
Clair fut un temps où Ritchie fut très prometteur j'aime beaucoup aussi Smile découvert récemment qui forme une sorte de trilogie avec les deux Redford où il fait un portrait bien acide des concours de beauté adolescents. Ca serait bien d'ailleurs que celui là et Downhill Racer plus représentatifs que Prime Cut sortent en zone 2 français...
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18555
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Profondo Rosso »

Sinon je ne sais pas si tu as fait gaffe Hellrick à la fin lors de la la scène où Lee Marvin explose la verrière avec un camion quand il sort du camion il y a un gros bout de verre qui lui tombe sur le crane et il commence à saigner. J'ai l'impression que c'est un accident et qu'un vrai bout de verre lui est tombé dessus, surtout que lors des séquences suivantes il ne saigne plus du crane (en plus c'est bien dans le style de Ritchie de garder un tel moment dans la continuité). Si c'est le cas respect par ce qu'il poursuit la fin de la scène nickel alors que ça devait bien faire mal... Un dur de dur Lee Marvin :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
hellrick
David O. Selznick
Messages : 13823
Inscription : 14 mai 08, 16:24
Liste DVD
Localisation : Sweet Transylvania, Galaxie Transexuelle
Contact :

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par hellrick »

Profondo Rosso a écrit :Sinon je ne sais pas si tu as fait gaffe Hellrick à la fin lors de la la scène où Lee Marvin explose la verrière avec un camion quand il sort du camion il y a un gros bout de verre qui lui tombe sur le crane et il commence à saigner. J'ai l'impression que c'est un accident et qu'un vrai bout de verre lui est tombé dessus, surtout que lors des séquences suivantes il ne saigne plus du crane (en plus c'est bien dans le style de Ritchie de garder un tel moment dans la continuité). Si c'est le cas respect par ce qu'il poursuit la fin de la scène nickel alors que ça devait bien faire mal... Un dur de dur Lee Marvin :mrgreen:
C'est bien possible en effet car il a l'air sacrément surpris et il fait une drôle de grimace quand il reçoit le bout de verre :wink:
Critiques ciné bis http://bis.cinemaland.net et asiatiques http://asia.cinemaland.net

Image
Avatar de l’utilisateur
Jeremy Fox
Shérif adjoint
Messages : 99733
Inscription : 12 avr. 03, 22:22
Localisation : Contrebandier à Moonfleet

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Jeremy Fox »

hellrick a écrit :
Flavia a écrit :Yves Boisset dit s'être inspiré de ce film pour Canicule (toujours avec l'excellent Lee Marvin)
Effectivement, c'est assez flagrant quoique j'ai vu Canicule il y a longtemps j'y ai tout de suite pensé :wink:

D'un coup, ça me donne moins envie !
Avatar de l’utilisateur
Boubakar
Mécène hobbit
Messages : 52298
Inscription : 31 juil. 03, 11:50
Contact :

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Boubakar »

Profondo Rosso a écrit :Ça serait bien d'ailleurs que celui là et Downhill Racer
Ce dernier est déjà sorti chez nous via Paramount :

Image
Avatar de l’utilisateur
Profondo Rosso
Howard Hughes
Messages : 18555
Inscription : 13 avr. 06, 14:56

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Profondo Rosso »

Et dire que je m'étais ruiné pour le Criterion :mrgreen:
Avatar de l’utilisateur
Flol
smells like pee spirit
Messages : 54916
Inscription : 14 avr. 03, 11:21
Contact :

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Flol »

Quel drôle de film.
Déjà, quand dans l'intro, on nous suggère qu'un type a été transformé tranquillou en saucisse, sur une musique toute guillerette signée Lalo Schiffrin, on se dit qu'on est face à quelque chose d'étrange.
Puis le personnage de Lee Marvin nous est présenté, sans fioritures. A un tel point que l'on ne sait pas trop qui il est, où il va et pourquoi il y va. Mais il y va.
Ensuite, on nous présente le personnage de Gene Hackman. Qui s'appelle donc "Mary Ann". Ok, tout est normal. :|
Et l'on découvre le pot aux roses : ces méchants agriculteurs, en plus de saucissonner les gens, font un élevage de jeunes filles en fleurs, pour mieux les revendre à d'autres méchants agriculteurs. :o
C'est à ce moment là que l'on découvre une toute jeune Sissy Spacek (son 1er rôle), et à ma grande surprise...elle était super jolie ! (faut dire que cette magnifique robe verte transparente lui va à ravir)
S'ensuit une des meilleures scènes du film (le dîner au resto chic), dans laquelle toute la classe de Lee Marvin fait des merveilles.
Un peu plus tard, arrive LE clou du film : cette fameuse scène de la voiture littéralement avalée par une moissoneuse-batteuse. Outre le fait que ce soit totalement invraisemblable, ça n'apporte strictement rien à l'affaire de montrer ça. Mais c'est ça qui est cool, en fait.
Et arrive le grand final, qui commence par une fusillade dans un champ de tournesols (aucune musique, juste du travail sur le son et le montage...c'est très réussi), et se termine sur du règlement de comptes classique dans un hangar (avec tout de même une tentative de meurtre à base de saucisse).

Clairement, ce film n'a absolument RIEN de sérieux, on est dans du pur film d'exploitation cartoonesque. Et ce n'est pas sa conclusion en forme de happy end totalement exagéré qui viendra me faire mentir.
On est donc aux portes du nanar, mais sans jamais la franchir totalement. Un subtil jeu d'équilibriste, pour un film finalement plutôt sympa (si l'on oublie 2 secondes toute vraisemblance), à conseiller à tous les amateurs de saucisses.
Vraiment un drôle de film.

6/10
Avatar de l’utilisateur
Rick Blaine
Charles Foster Kane
Messages : 24189
Inscription : 4 août 10, 13:53
Last.fm
Localisation : Paris

Re: Prime cut - Carnage (Michael Ritchie - 1972)

Message par Rick Blaine »

Rick Blaine a écrit :Merci pour vos avis.

Le casting de ce film m’attire beaucoup, mais je ne suis pas sur d'être réceptif au genre. Je vais réfléchir...
4 ans plus tard (me faut du temps pour réfléchir...), c'est vu et j'ai beaucoup aimé. A partir d'un scénario de série B standard, Ritchie crée un film tout en décalage, penchant tantôt vers l'humour tantôt vers l'horreur paysanne. Le résultat, surréaliste est fort réjouissant. Quand en plus nous sont offert un casting de haut vol et un scope remarquable, il n'y a aucune raison de bouder son plaisir devant ce drôle de film très distrayant.
Répondre