La Renarde / Gone to Earth (Powell-Pressburger - 1950)
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J'aime vraiment beaucoup ce film, mais par contre je ne sais plus si j'ai vu la version Powell ou la version Selznick... Si j'ai autant aimé le film, ce devait être celle de Powell.
[vu en vidéo d'une collection dont le nom m'échappe)
Je suis subjugué par la nature sauvage telle qu'elle est retranscrite à l'image et dans la bande son, mais aussi par cette histoire troublante, ce personnage de femme naïve et si pure (une écorchée vif). Et la fin m'a tromatisé.
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Je suis subjugué par la nature sauvage telle qu'elle est retranscrite à l'image et dans la bande son, mais aussi par cette histoire troublante, ce personnage de femme naïve et si pure (une écorchée vif). Et la fin m'a tromatisé.
- Beule
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S'il s'agissait de l'édition VHS éditée par Antares dans la collection Hollywood Memories il y a une dizaine d'années, tu as vu la version remontée par Selznick.-Kaonashi Yota- a écrit :J'aime vraiment beaucoup ce film, mais par contre je ne sais plus si j'ai vu la version Powell ou la version Selznick... Si j'ai autant aimé le film, ce devait être celle de Powell.
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D'après l'historien du cinéma qui est interviewé dans les bonus du dvd, les deux versions sont interessantes même si très différentes.-Kaonashi Yupa- a écrit :Et c'est grave si j'ai déjà beaucoup aimé la version remontée ?Beule a écrit :S'il s'agissait de l'édition VHS éditée par Antares dans la collection Hollywood Memories il y a une dizaine d'années, tu as vu la version remontée par Selznick.
Je viens donc de découvrir la version originale et je n'ai rien à ajouter après le texte de Beule. Chef d'oeuvre plastiquement très réussi, qui capte et sublime comme aucun autre ces paysages de campagnes en insuflant toujours cette pointe d'atmosphère onirique si particulière aux oeuvres powell / pressburger (on se croirait au début dans un réel conte de fée). Jennifer jones mélange de sensualité et de fragilité forme avec David Farrar un couple de cinéma inoubliable dont chacune des rencontres, porté merveilleusement par la mise en scène, offre quelques moments émotionnellement très intense (comme l'a souligné Beule, l'ombre de Farrar envahissant la robe de Jones). Certaines séquences dans lesquels Jones parcoure le paysage donnent l'impression d'avoir été tourné hier tant la mise en image de Powell est intemporelle (la restauration splendide du film aide aussi)...Plus de Cardiff, mais un travail sur la couleur et les lumières toujours aussi formidables.
Je suis ravi.
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Pour continuer sur une réflexion à propos de LA RENARDE, je m'appuis sur le Tulard (qui n'ai pas toujours une réfèrence, loin de là!), qui précise que "les auteurs ont réussi le tour de force de rendre le personnage de Hazel comme un reflet de la vie animale qui l'habite."
Outre la scène de pousuite par les chasseurs, je pense aussi à cette société qui incite le pasteur à se débarasser de Hazel, m'évoquant à leur niveau une "meute" de chasseurs se déchaînant sur leur proie.C'est finalement l'Homme qui se ravale au rang de bêtes vindicatives assoiffées de domination, ceci étant conjugé par l'effet de groupe; la société n'a-t-elle pas besoin de boucs émissaires? Hazel est la proie idéale, elle qui ne se soucie pas des codes et leur renvoie leurs propres frustations.
Seul le pasteur, qui a réfléchi tant soit peu à la condition humaine, parvient à se défaire de l'hypocrisie ambiante, malgré son implication morale dans cette société, ce qui rend le personnage hors du commun.
Outre la scène de pousuite par les chasseurs, je pense aussi à cette société qui incite le pasteur à se débarasser de Hazel, m'évoquant à leur niveau une "meute" de chasseurs se déchaînant sur leur proie.C'est finalement l'Homme qui se ravale au rang de bêtes vindicatives assoiffées de domination, ceci étant conjugé par l'effet de groupe; la société n'a-t-elle pas besoin de boucs émissaires? Hazel est la proie idéale, elle qui ne se soucie pas des codes et leur renvoie leurs propres frustations.
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C'est en effet annoncé dès le prégénérique. Quand à Jennifer Jones c'est vrai qu'on a parfois l'impression que son visage prend les traits de son renard Foxy. C'est très troublant.kim a écrit :Pour continuer sur une réflexion à propos de LA RENARDE, je m'appuis sur le Tulard (qui n'ai pas toujours une réfèrence, loin de là!), qui précise que "les auteurs ont réussi le tour de force de rendre le personnage de Hazel comme un reflet de la vie animale qui l'habite."
Outre la scène de pousuite par les chasseurs, je pense aussi à cette société qui incite le pasteur à se débarasser de Hazel, m'évoquant à leur niveau une "meute" de chasseurs se déchaînant sur leur proie.
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A propos du rôle féminin principale, en l'occurence Hazel, j'ai entendu Danièle Darrieux, lors d'un interview daté, préciser qu'elle fut très désireuse de l'intérpréter; un regret que l'on partage ...
Ceci dit, j'aime beaucoup JJ, à mi-chemin entre son personnage passionné de DUEL AU SOLEIL et celui de MADAME BOVARY, prise au piège tel un animal traqué.
Il est vrai que son minois évoque aussi un félin (petit nez, pommette saillante, yeux en amande...)Par ailleurs, le cinéaste joue avec les ombres sur le visage de l'actrice, ce qui accentue le trouble.
Par contre, je ne me souviens plus du prégénérique.
Ceci dit, j'aime beaucoup JJ, à mi-chemin entre son personnage passionné de DUEL AU SOLEIL et celui de MADAME BOVARY, prise au piège tel un animal traqué.
Il est vrai que son minois évoque aussi un félin (petit nez, pommette saillante, yeux en amande...)Par ailleurs, le cinéaste joue avec les ombres sur le visage de l'actrice, ce qui accentue le trouble.
Par contre, je ne me souviens plus du prégénérique.
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Je viens de le voir dans un dvd de bonne facture (zone all coréen) mais en anglais non sous-titré. J'ai pu suivre, même si j'ai raté certains dialogues
J'aime beaucoup le film, mais moins que certains forumeurs car j'ai du mal avec l'interprétation de Jennifer Jones. Je trouve que David Farrar est aussi un peu monolithique. Le reste du casting est impeccable. Le travail sur la photo et la façon de filmer la nature est à tomber par terre, certains plans m'ont fait penser à La nuit du chasseur et au Sacrifice.
Donc pas mon Powell&Pressburger favori, mais j'attends de le revoir sous-titré pour finaliser mon opinion.
J'aime beaucoup le film, mais moins que certains forumeurs car j'ai du mal avec l'interprétation de Jennifer Jones. Je trouve que David Farrar est aussi un peu monolithique. Le reste du casting est impeccable. Le travail sur la photo et la façon de filmer la nature est à tomber par terre, certains plans m'ont fait penser à La nuit du chasseur et au Sacrifice.
Donc pas mon Powell&Pressburger favori, mais j'attends de le revoir sous-titré pour finaliser mon opinion.
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L'Institut Lumière le sortira-t-il un de ces jours?
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Re: Michael Powell / Emeric Pressburger
Gone to Earth (La renarde) (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1950) :
http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... earth.html
_______________
Et voilà, encore un coup du duo Powell / Pressburger : je me suis fait eu, une nouvelle fois par la virtuosité de leur mise en scène et cet univers merveilleusement coloré.
Tout de suite en effet, l'habillage visuel remplit les mirettes du spectateur de mille couleurs. Depuis "Le narcisse noir" je crois que je n'avais vu une aussi décomplexée mais habile utilisation du Technicolor. Ils en ont les moyens et ne lésinent pas à la tâche. La photographie est par moments ébouriffante.
De plus, Powell et Pressburger ont le génie de dénicher des histoires solides qui s'appuient sur des canevas classiques (ici, une femme entre deux hommes, l'un vertueux, l'autre animal), étayées par des siècles de civilisation. Et ils en tirent un récit intense, magnifié par des trésors de mise en scène et image.
Les couleurs se sont pas justes éclatantes, foisonnantes et belles. Elle disent des choses à l'œil du spectateur. Les robes rouges passion de Jennifer Jones ou bien les rayons orangés du soleil couchant dans la maison du pasteur enfiévré de jalousie et d'amour en sont les illustrations évidentes.
L'art de dire sans les mots n'est pas un usage vain pour Powell et Pressburger : des séquences où les pieds parlent, vous conviendrez qu'il n'en existe pas des pelletées, hum? Ces deux lascars nous en livrent une de toute beauté. Comment rester insensible à ce genre d'exploit poétique? N'est-ce pas pour cela que le cinéma existe et nous fascine?
Le seul élément qui retreint mon plaisir est ce dvd sans sous-titres, du tout, pas même anglais. Il serait présomptueux de ma part de vouloir faire accroire que l'accent gallois de Jennifer Jones et Esmond Knight ne m'a pas posé le moindre problème de compréhension. Certaines phrases ont été difficilement déchiffrables par instants.
A noter que le dvd présente quelques écarts de couleurs ou de luminosité également. Pas de quoi fouetter un renard cependant.
Heureusement, le jeu des trois principaux comédiens est parfait. Jennifer Jones en brave jeune fille, un peu trop ingénue, David Farrar en brute épaisse, fondu de possessivité et Cyril Cusack en austère protestant se découvrant une passion magnifique pour sa jeune femme forment un trio gagnant. On a rarement vu Powell se louper sur sa distribution. C'est toujours un plaisir de voir ses films également pour découvrir des talents, souvent issus du théâtre britannique.
Cette histoire, émouvante et haletante finit d'emporter tout. Le personnage d'Hazel (Jennifer Jones) tiraillé entre deux hommes complètement opposés est l'image même de la féminité, la toute jeune, celle qui se trouve pour la première fois confrontée à l'amour et les choix de vies qui en résultent : l'aventure ou la sécurité? la passion ou la fidélité? le sexe ou l'amour?
Certes, l'existence et les rencontres s'évertuent, dans la réalité, à rendre tout cela bien plus complexe mais la parabole est belle et a le mérite de souligner des tourments qui n'ont plus rien d'irréel.
D'autre part, rien dans le scénario ne vient simplifier l'histoire. Les personnages ne sont jamais jugés de manière simpliste, ni irrévocable. Ils ont droit aux égards des auteurs. Ils sont aussi complexes, partagés, indécis, fragiles, vrais en somme.
Comme souvent chez Powell et Pressburger, le film s'installe doucement en vous et prend de plus en plus de place. Vous vous retournez et vous rendez compte qu'il vous a marqué plus que vous ne le soupçonniez à la fin du visionnage. Signe des grands films.
http://alligatographe.blogspot.com/2010 ... earth.html
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Et voilà, encore un coup du duo Powell / Pressburger : je me suis fait eu, une nouvelle fois par la virtuosité de leur mise en scène et cet univers merveilleusement coloré.
Tout de suite en effet, l'habillage visuel remplit les mirettes du spectateur de mille couleurs. Depuis "Le narcisse noir" je crois que je n'avais vu une aussi décomplexée mais habile utilisation du Technicolor. Ils en ont les moyens et ne lésinent pas à la tâche. La photographie est par moments ébouriffante.
De plus, Powell et Pressburger ont le génie de dénicher des histoires solides qui s'appuient sur des canevas classiques (ici, une femme entre deux hommes, l'un vertueux, l'autre animal), étayées par des siècles de civilisation. Et ils en tirent un récit intense, magnifié par des trésors de mise en scène et image.
Les couleurs se sont pas justes éclatantes, foisonnantes et belles. Elle disent des choses à l'œil du spectateur. Les robes rouges passion de Jennifer Jones ou bien les rayons orangés du soleil couchant dans la maison du pasteur enfiévré de jalousie et d'amour en sont les illustrations évidentes.
L'art de dire sans les mots n'est pas un usage vain pour Powell et Pressburger : des séquences où les pieds parlent, vous conviendrez qu'il n'en existe pas des pelletées, hum? Ces deux lascars nous en livrent une de toute beauté. Comment rester insensible à ce genre d'exploit poétique? N'est-ce pas pour cela que le cinéma existe et nous fascine?
Le seul élément qui retreint mon plaisir est ce dvd sans sous-titres, du tout, pas même anglais. Il serait présomptueux de ma part de vouloir faire accroire que l'accent gallois de Jennifer Jones et Esmond Knight ne m'a pas posé le moindre problème de compréhension. Certaines phrases ont été difficilement déchiffrables par instants.
A noter que le dvd présente quelques écarts de couleurs ou de luminosité également. Pas de quoi fouetter un renard cependant.
Heureusement, le jeu des trois principaux comédiens est parfait. Jennifer Jones en brave jeune fille, un peu trop ingénue, David Farrar en brute épaisse, fondu de possessivité et Cyril Cusack en austère protestant se découvrant une passion magnifique pour sa jeune femme forment un trio gagnant. On a rarement vu Powell se louper sur sa distribution. C'est toujours un plaisir de voir ses films également pour découvrir des talents, souvent issus du théâtre britannique.
Cette histoire, émouvante et haletante finit d'emporter tout. Le personnage d'Hazel (Jennifer Jones) tiraillé entre deux hommes complètement opposés est l'image même de la féminité, la toute jeune, celle qui se trouve pour la première fois confrontée à l'amour et les choix de vies qui en résultent : l'aventure ou la sécurité? la passion ou la fidélité? le sexe ou l'amour?
Certes, l'existence et les rencontres s'évertuent, dans la réalité, à rendre tout cela bien plus complexe mais la parabole est belle et a le mérite de souligner des tourments qui n'ont plus rien d'irréel.
D'autre part, rien dans le scénario ne vient simplifier l'histoire. Les personnages ne sont jamais jugés de manière simpliste, ni irrévocable. Ils ont droit aux égards des auteurs. Ils sont aussi complexes, partagés, indécis, fragiles, vrais en somme.
Comme souvent chez Powell et Pressburger, le film s'installe doucement en vous et prend de plus en plus de place. Vous vous retournez et vous rendez compte qu'il vous a marqué plus que vous ne le soupçonniez à la fin du visionnage. Signe des grands films.
- Cathy
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Re: La Renarde / Gone to Earth (Powell-Pressburger, 1950)
Quelle est ton édition DVD, je suppose qu'il n'y a pas de sous-titres !
Mon blog : http://leblogdecathy.over-blog.fr/
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Re: La Renarde / Gone to Earth (Powell-Pressburger, 1950)
Pour avoir au moins des sous titres anglais, il faut tenter le dvd coréen all zone qui a une très bonne image et se trouve pas trop cher sur amazon.Cathy a écrit :Quelle est ton édition DVD, je suppose qu'il n'y a pas de sous-titres !
http://www.amazon.com/Gone-Earth-NTSC-A ... 716&sr=1-3
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Re: La Renarde / Gone to Earth (Powell-Pressburger, 1950)
Non ,c'est ce dvd que j'ai depuis 2006. Et pas de sous-titres anglais. Uniquement vo sou-titrée en coréen.Profondo Rosso a écrit :Pour avoir au moins des sous titres anglais, il faut tenter le dvd coréen all zone qui a une très bonne image et se trouve pas trop cher sur amazon.Cathy a écrit :Quelle est ton édition DVD, je suppose qu'il n'y a pas de sous-titres !
http://www.amazon.com/Gone-Earth-NTSC-A ... 716&sr=1-3
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Re: La Renarde / Gone to Earth (Powell-Pressburger, 1950)
Ah je ne me souvenais plus tu dois avoir raison (c'est un bon prétexte pour me le visionner une fois de plus ) en tout cas c'est nettement moins hors de prix que l'édition anglaise désormais très chère.Jihl a écrit :Non ,c'est ce dvd que j'ai depuis 2006. Et pas de sous-titres anglais. Uniquement vo sou-titrée en coréen.Profondo Rosso a écrit :
Pour avoir au moins des sous titres anglais, il faut tenter le dvd coréen all zone qui a une très bonne image et se trouve pas trop cher sur amazon.
http://www.amazon.com/Gone-Earth-NTSC-A ... 716&sr=1-3