Le Western américain : Parcours chronologique II 1950-1954

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Jeremy Fox »

Le shérif aux mains rouges ne m'a pas laissé un grand souvenir. En revanche, sa biographie de George Raft semble avoir la cote d'après ce que j'en ai lu.
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Rick Blaine
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :En revanche, sa biographie de George Raft semble avoir la cote d'après ce que j'en ai lu.
Tiens je ne savais pas qu'il avait tourné ça. Rien que pour le sujet, ça m’intéresserait de le voir.
Lord Henry
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Lord Henry »

Père Jules a écrit :Les survivants de l'infini
C'est vraiment un film qui n'usurpe pas sa réputation de classique du genre. Et puis, si tu le suis avec toute l'attention requise, tu devrais être capable de monter un "interocitor" à partir des pièces détachées.
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daniel gregg
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par daniel gregg »

Père Jules a écrit :Les survivants de l'infini trône dans ma dvdthèque depuis plusieurs mois... reste plus qu'à mettre la galette dans le lecteur. :wink:
Mais ce ne sera pas pour tout de suite car ce soir: Apache Drums !!!

Soirée d'anthologie en perspective ce soir sur la péniche !
Pourvu que tu ne sois pas déçu...
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Jeremy Fox
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Carson City

Message par Jeremy Fox »

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Les Conquérants de Carson City (Carson City , 1952) de André De Toth
WARNER


Avec Randolph Scott, Lucille Norman, Raymond Massey, Richard Webb, James Millican, Larry Keating
Scénario : Eric Jonsson, Winston Miller & Sloan Nibley
Musique : David Buttolph
Photographie : John W. Boyle (Warnercolor)
Une production Bryan Foy & Daniel Wesbart pour la Warner


Sortie USA : 13 juin 1952

Un peu plus de moyens, beaucoup moins d’imagination“ : telle semble avoir été la devise de la Warner concernant sa politique de production de westerns de série durant une bonne décennie. Ce n’est pas de l’acharnement de ma part mais un constat renouvelé film après film. Si ma boule de cristal m’a soulagé en me prédisant qu'il n'en sera pas toujours ainsi, en ce début d'été 1952, la Warner continue encore fièrement à arborer son bonnet d'âne, celui du Major cancre du western. Non pas qu'elle ait accouché ici d'un N ième navet mais elle aura quand même rogné les ailes et élimé les dents d'un cinéaste qui avait été beaucoup plus incisif jusque là ; il suffit de comparer ce Carson City avec Man in the Saddle (Le Cavalier de la mort) sorti à peine six mois plus tôt chez Columbia, tous deux aussi routiniers dans leur intrigue mais l’un nettement plus rythmé et plus nerveux que l’autre et surtout bien plus virtuose dans sa mise en scène et nettement plus recherché plastiquement parlant, la stylisation de Man in the Saddle ayant totalement disparue ici. Qu’un cinéaste capable également en pleine Seconde Guerre Mondiale de réaliser un film aussi puissant que None Shall Escape en arrive à nous livrer un western aussi banal fait quand même un peu de peine. A sa lecture, le pitch semblait pourtant devoir être moins conventionnel qu’il nous apparaîtra à l’écran.

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Jeff Kincaid (Randolph Scott), un ingénieur ayant roulé sa bosse ici et là jusqu’au Panama où les conditions de travail furent difficiles, n’aspire désormais qu’à un simple emploi dans un bureau. Quand on lui demande de superviser les travaux de construction d’ une voie ferrée dans le Nevada entre Carson City et Virginia City (le transport de l’argent de la banque par diligence se révélant beaucoup trop dangereux au sein de cette contrée infestée de bandits), il commence par refuser avant, par nostalgie, d’accepter après qu’il ait constaté qu’il faudra creuser un tunnel à l’endroit même où, enfant, il jouait. Big Jack Davis (Raymond Massey) ne voit pas ce chantier d’un très bon œil puisque l’arrivée du train dans la région risque de fortement contrecarrer ses ignobles plans. Se présentant comme le patron d’une mine en réalité à l’abandon, il faisait croire que sa richesse provenait de l’extraction du minerai alors que cette manne financière était le fruit de pillages de diligences par ses hommes de main menés par l’inquiétant Jim Squires (James Millican). Voyant son gagne-pain sur le point de s’effondrer, Big Jack va tout faire pour mettre des bâtons dans les roues à Jeff Kincaid ; sans tarder, il va provoquer un éboulement de rochers qui va tuer quelques uns de ses ouvriers tout en enfermant une dizaine d’autres sous la montagne à l’intérieur du tunnel. En plus d’avoir à se battre contre ces crapules, Jeff va se trouver confronté avec Alan (Richard Webb), son demi-frère dont il convoite la fiancée, Susan (Lucielle Norman)…

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Carson City est seulement le troisième western d' André De Toth après Ramrod (Femme de feu, à paraître en mars 2012 chez Wild Side ; j’y reviendrais à ce moment là) et Man in the Saddle qui marquait la première étape de sa collaboration avec Randolph Scott (après Ray Enright et avant Boetticher, De Toth aura été le troisième réalisateur a l’avoir fait le plus souvent tourner). Pour l’anecdote, il s’agit également du premier film en Warnecolor, procédé photographique qui n’aura en rien révolutionné la couleur. Même s’il s’agit d’un de ses films le moins personnel, après un générique se déroulant sur une musique guillerette et inodore du décidément peu inspiré David Buttolph, 'le 4ème borgne d'Hollywood' appose néanmoins sa signature dès la première séquence avec ce panoramique débutant par un plan d’ensemble très large pour se finir sur une main gantée tenant une montre en très gros plan. Des panoramiques et travellings, il y en aura d’autres notamment lors des courses poursuites à cheval au cours desquels le cinéaste fait montre de son savoir-faire, de sa parfaite gestion de l’espace et du rythme. Mais à part cette figure de style (les panoramiques à 180° étant un peu devenus sa marque de fabrique) et quelques plans légèrement penchés, peu d’autres idées de mise en scène au cours de ce western de série. Ceci dit, c’est très correctement réalisé mais guère mieux que parmi le tout venant de la série B de l’époque ; de la part de De Toth, on pouvait s’attendre à plus ample et plus 'couillu' que ce petit western sans prétention.

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Les amateurs d’action devraient quand même en avoir pour leur argent ! Au menu : chevauchées, courses poursuites, fusillades, attaques diverses de trains ou de diligences, meurtres, duels, éboulements, explosions, etc., se suivent sans presque aucun temps morts si ce ne sont pour de brèves mais intéressantes discussions à propos des apports positifs ou négatifs de la voie ferrée dans la vie quotidienne des habitants et notables de la région ou pour quelques séquences romantiques dont nous nous serions bien passés tellement elles s’avèrent inutiles et insipides. Si l’affiche française annonçait avec force exagération ‘le film au 99 bagarres’, les amateurs de combats à poings nus devraient néanmoins être également à la fête même si les trois ou quatre qui parsèment le film, malgré leur efficacité, ne possèdent pas non plus la brutalité viscérale de celui qui se déroulait dans la cabane puis dans la neige dans le précédent western De Toth/ Scott, Man in the Saddle. Nous trouvons aussi un petit suspense lors de la séquence de l’enfermement de Kincaid et ses hommes dans le tunnel. Bref, si le scénario, enchainement mollasson de moult clichés, ne réserve absolument aucune surprises, ça peut s'expliquer par le fait que l'histoire a été écrite par un familier des films avec Roy Rogers. Mais à la limite, il valait mieux ne pas rechercher l'originalité à tout prix car quand le scénariste s'y essaie, le film en devient assez idiot ; voire à ce propos la première séquence au cours de laquelle les bandits étalent un nappe de pique nique avec victuailles à la clé (y compris des bouteilles de champagne) pour offrir un dîner champêtre aux passagers de la diligence le temps qu’eux-mêmes ouvrent le coffre pour voler ce qui se trouve à l’intérieur. L'idée aurait pu être amusante (le film devait d'ailleurs s'appeler 'The Champagne Gang') mais en l’occurrence, ça casse d’emblée le sérieux que tentera d’avoir le film par la suite.

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Quant aux protagonistes, il n’y a rien à en dire ; ils sont tous aussi transparents les uns que les autres à commencer par le personnage féminin insipide au possible ; il faut dire que Lucille Norman était probablement meilleure chanteuse que comédienne (nous ne pourrons pas le vérifier, le scénariste n’ayant pas jugé bon de lui faire pousser la chansonnette). C'est aussi dans ce film que le personnage qu'interprète Randolph Scott est le moins ambigu, le plus lisse, le moins intéressant de ceux qu'il aura à tenir sous la caméra du cinéaste ; et ce n’est pas de la faute de l’acteur, égal à lui-même, charismatique et portant avec toujours autant de classe la chemise noire, le petit ruban jaune autour du cou et la veste en cuir ; le prototype parfait du héros de notre enfance, noble et toujours prêt à défendre la veuve et l’orphelin, aussi à l'aise le revolver à la main que sur un cheval au galop. Mais à cette exception, le reste du casting est très moyen pour ne pas dire médiocre : on comprend que la jeune première tombe amoureuse de Randy, son Richard Webb de fiancé semblant s’ennuyer à mourir à ses côtés ; James Millican a la gueule de l’emploi mais on ne lui donne pas l’occasion de s’exprimer autrement ; quant à Raymond Massey, il en fait des tonnes sans aucune mesure ni subtilité ce qui rend son rôle de chef de gang plus ridicule que réellement inquiétant. On l’a connu plus inspiré ! Au final, un western aux ficelles un peu grosses, sans presque aucune originalité, fadasse et routinier avec clichés à la pelle, femme potiche, méchants typés, héros sans peur et sans reproche, mais néanmoins tout à fait regardable et même assez plaisant grâce au solide savoir-faire de son réalisateur (notamment son sens du mouvement, sa gestion du cadre et de l’espace) et à la prestance de son acteur principal.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par daniel gregg »

Curieux de découvrir ton avis concernant le Fregonese que j'avais apprécié, moins Jack Carter et Père Jules si je me souviens bien.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Jack Carter »

daniel gregg a écrit :Curieux de découvrir ton avis concernant le Fregonese que j'avais apprécié, moins Jack Carter et Père Jules si je me souviens bien.
à vrai dire, j'en ai deja plus aucun souvenir :oops:
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par feb »

Et il me semble que Papa Jules n'avait pas trouvé le film transcendant non plus...sinon M. Fox encore chapeau pour votre chronique :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Jeremy Fox »

:wink:

Et moi impatient de le découvrir d'autant qu'il y a dans ce western des seconds rôles que j'apprécie tout particulièrement tel Scott Brady
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Père Jules
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Père Jules »

feb a écrit :Et il me semble que Papa Jules n'avait pas trouvé le film transcendant non plus...sinon M. Fox encore chapeau pour votre chronique :wink:
Ben c'est-à-dire que je ne me souviens déjà plus d'une seule image.
:fiou:

Le film m'a bouleversé :mrgreen:
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Cripple Creek

Message par Jeremy Fox »

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La Folie de l’or (Cripple Creek - 1952) de Ray Nazarro
COLUMBIA


Avec George Montgomery, Karin Booth, Jerome Courtland, William Bishop
Scénario : Richard Schayer
Musique : sous la direction de Mischa Bakaleinikoff
Photographie : William V. Skall (1.37 Technicolor)
Un film produit par Edward Small pour la Columbia


Sortie USA : 01 juillet 1952


1893. La dernière ruée vers l’or a pris fin et le minerai commence à manquer. Quelques mines sont encore en activité dont celle de Cripple Creek au Colorado ; sauf que les convois du minerai brut sont dérobés par une bande qui semble remarquablement bien organisée. Les USA connaissant à cette période une forte récession, cette disparition du précieux métal n’arrange pas les affaires du pays. Le gouvernement américain demande alors de l’aide à ses services secrets afin que la pénurie ne s’accentue encore faute à ces vols. C’est ainsi que, se faisant passer pour des hors-la-loi texans afin d’infiltrer le gang de trafiquants, Bret (George Montgomery) et Larry (Jerome Courtland) rejoignent un partenaire déjà dans la place, Strap (Richard Egan), le frère de Larry. Ce dernier est croupier dans le saloon dont on soupçonne le tenancier (William Bishop) d’être une des têtes pensantes de la bande. Le propriétaire des écuries (John Dehner) ainsi que le shérif de la ville (Roy Roberts) pourraient également être mêlés à ce trafic d’or. L’enquête va s’avérer délicate et dangereuse pour nos trois agents fédéraux d’autant qu’une dizaine de leurs prédécesseurs ont déjà péri sous les balles des bandits…

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Un background certes typiquement westernien (l’époque, les costumes, les décors, d’homériques bagarres de saloon, de girondes ‘hôtesses de bar’, de frénétiques chevauchées, des coups de feu qui crépitent sans arrêt...) mais également de très nombreux éléments du film noir ou film policier (convois d’or dérobés et volatilisés, hommes de lois tués au cours de leurs enquêtes, agents du gouvernements qui infiltrent de dangereux gangs, notables mêlés à un trafic d'or destiné à ‘l’exportation’, chantages, trahisons et espionnage ainsi qu'un twist final totalement inattendu) ainsi que pas mal de références aux serials (fonderie d’or cachée dans les sous-sol d’une ville fantôme, laboratoire souterrain, mystérieux protagonistes chinois) pour un ‘Buddy Western’ de série réalisé sans génie mais correctement écrit et plutôt bien mené que portent sur leurs épaules deux personnages ayant constamment le sourire aux lèvres interprétés par les très charmants George Montgomery et Jerome Courtland.

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Si l’acteur principal –George Montgomery- n’est pas bien connu en France, il a tourné dans d’innombrables westerns et possède de nombreux fans parmi les aficionados du genre. S’il ne possède ni le charisme ni le talent d’un Randolph Scott ou d’un Audie Murphy, il pourrait être vu comme une sorte de mélange des deux ; quoiqu’il en soit c’est un comédien au visage lisse et poupin qui force la sympathie et qui porte à merveille les tenues vestimentaires de l’Ouest américain. Dans ce film tout du moins, il est habillé avec une très grande classe ; il faut dire que le travail sur les costumes est ici particulièrement délectable, accentuant le côté terreux et marron de la photographie et faisant ainsi ressortir les quelques autres couleurs plus clinquantes telle la robe dorée de Karin Booth, une comédienne également presque inconnue au bataillon mais dont la subjuguante beauté et un certain talent dramatique font regretter qu’elle n’ait pas été plus souvent sur le devant de la scène hollywoodienne et que son temps de présence au sein de ce western soit aussi restreint malgré l’importance de son personnage dont je ne dévoilerais cependant rien, l’intrigue comportant son lot de surprises, et de rebondissements.

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Ray Nazarro a réalisé une multitude de westerns. Ce fut même probablement avec Lesley Selander et quelques autres artisans hollywoodiens l’un des plus prolifiques cinéastes à avoir œuvré dans le genre durant les années 40 et 50, capable de réaliser jusqu’à treize films dans la même année ! Il débuta sa carrière au cinéma à l’époque du muet, dirigeant alors de nombreux courts métrages. A partir de 1945 il travailla exclusivement pour la Columbia à qui il fournit de la matière pour ses premières parties de séance, presque exclusivement des westerns de séries B ou Z tournés principalement vers l’action non-stop comme c’est effectivement le cas ici. Il lui arrivera même de réaliser d’excellents westerns tels Top Gun avec Sterling Hayden, l’un de ses derniers films daté de 1955, parfait exemple de dosage harmonieux entre mouvement et respiration élégiaque. Il aurait pu également être fier d’avoir écrit en collaboration avec Budd Boetticher l’un des films les plus mémorables de ce dernier –dont on attend toujours son apparition sur une quelconque galette numérique-, le sublime The Bullfighter and the Lady (La Dame et le toréador). Encore aujourd'hui seule une infime partie de l’iceberg cinématographique de Nazarro nous est connue ; au sein de cette partie qui commence à émerger, Cripple Creek s'avère être l'une de ses plaisantes réussites à condition bien évidemment de ne pas en attendre monts et merveilles.

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Et effectivement, si l’on est dans de bonnes dispositions, on pourra aisément prendre plaisir aux multiples rebondissements de l’histoire écrite par le prolifique scénariste Richard Schayer, à la très belle photographie en Technicolor de William V. Skall, à la beauté assez sidérante de Karin Booth, aux tenues vestimentaires de George Montgomery qui ont dû rendre jaloux bien des petits garçons de l’époque, à l’humour amené par des dialogues parfois plein de verve ou à quelques situations cocasses comme ce croque-mort attentif aux coups de feu et qui fait des prix spéciaux pour les enterrements groupés du samedi, à cette scène assez tendue et pleine de suspense de la 'roulette russe' à l’encontre d’un très bon Richard Egan, à des éléments assez insolites dans le genre comme cette ‘China Connection’ ou la fonderie souterraine, à la traditionnelle mais efficace bagarre de saloon qui dure longtemps et qui détruit une bonne partie du décor, aux larmes de Jerome Courtland assez surprenantes dans le contexte d’un ensemble plutôt léger, aux sympathiques seconds rôles que sont John Dehner, George Cleveland, William Bishop et consorts… Si certains d’entre vous apprécient quelques-uns des thèmes musicaux –effectivement excellents, notamment celui du générique- sachez qu’ils proviennent pour la plupart d’autres précédents westerns Columbia ; il s’agissait d’une pratique assez courante à l’époque s'agissant des films de série.

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Petit budget pour un western policier mineur et de facture plus que classique, bon enfant et sans grande tension dramatique mais assez enlevé et qui devrait pouvoir réussir à faire passer un agréable moment à de nombreux westernophiles. La bonne humeur des deux séduisants agents secrets devrait être assez communicative pour nous faire oublier les invraisemblances de l’intrigue et le manque de personnalité de la mise en scène. Certes pas mémorable mais bougrement divertissant !
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Père Jules
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Père Jules »

Alors...

:D

Je l'ai vu. Et j'ai beaucoup aimé... le huis-clos.
Franchement cette seconde partie est superbe, très originale. Elle m'a vraiment enthousiasmé.

Mais je tempère mon avis global avec la première partie que j'ai trouvé banale sans plus. Sans éclat et, c'est ballot pour un film aussi court, qui m'a paru assez longue avant qu'il se passe quelque chose de véritablement captivant.

En fait, jusqu'à l'attaque du personnage principal et du pasteur par les indiens, j'ai eu du mal à comprendre l'enthousiasme général. :oops:

Je ne regrette absolument pas mon achat et je suis certain qu'à la revoyure, il gagnera ses galons de fleuron incontournable du genre.
Et Coleen Gray est tellement choute :)
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Jeremy Fox »

Père Jules a écrit : Je ne regrette absolument pas mon achat et je suis certain qu'à la revoyure, il gagnera ses galons de fleuron incontournable du genre.
Comme je le disais, si je n'ai pas été déçu (loin de là), je ne le fais néanmoins pas entrer parmi les chefs-d'oeuvre du genre même après l'avoir revu en DVD dans la très belle copie Sidonis. Je pense même qu'à la revoyure, ma préférence ira à The Raid.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par Rick Blaine »

Jeremy Fox a écrit :
Père Jules a écrit : Je ne regrette absolument pas mon achat et je suis certain qu'à la revoyure, il gagnera ses galons de fleuron incontournable du genre.
Comme je le disais, si je n'ai pas été déçu (loin de là), je ne le fais néanmoins pas entrer parmi les chefs-d'oeuvre du genre même après l'avoir revu en DVD dans la très belle copie Sidonis. Je pense même qu'à la revoyure, ma préférence ira à The Raid.
En ayant laissé décanter le film dans mon esprit, ma préférence va également à The Raid. Il reste que Quand les Tambours s’arrêteront est un excellent western, catégorie juste en dessous les chefs d’œuvres. :D
Il est vrai que sur le coup, on ressort admiratif du huis-clos final, ce qui à tendance à gonfler un peu l’appréciation. Je trouve The Raid plus consistant sur toute sa longueur, et aussi Van Heflin bien plus intéressant que Stephen McNally.
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monk
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique Part 2 (50

Message par monk »

Il faut vraiment que j'arrête de suivre ce sujet (pour un temps): j'ai une wishlist longue comme le bras à cause (grace !) à vous, et j'ai du mal à suivre :mrgreen:
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