Sidney Franklin (1893-1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky

Répondre
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Sidney Franklin (1893-1972)

Message par francesco »

Sidney Franklin (1893-1972) a eu plusieurs cordes à son arc : acteur, scénariste, réalisateur et producteur (pour la firme au lion).

J'ai réalisé il y a peu que j'avais systématiquement adoré TOUS les films qu'il avait signés et qu'en plus ses productions, qui ont toutes un air de famille, ont enchanté mes premières années de cinéphilie.

Deux axes structurent sa double carrière :

D'abord il fut le réalisateur attitré de quelques actrices chics, drôles et glam' des années 20 : Marion Davies, Norma Shearer et surtout Constance Talmadge qu'il accompagne dans une multitude de films. Il semble donc s'être spécialisé dans des comédies adultes, littéraires parfois (il adapte Coward ou Barry et par deux fois illustre joliment une vie d'Elisabeth Barrett), intelligentes toujours. Ces films, au rythme parfait, sont toujours des hommages à la féminité et aux relations amoureuses, ce qui explique l'abondance des gros plans flatteurs et la mise en valeur non seulement des acteurs physiquement, mais aussi de leur jeu. Se mettre au service des interprètes ne signifie jamais qu'il abandonne le fil de son intrigue (ce qu'on peut reprocher à un Sam Wood par exemple). Mais ce qui ressort avant tout c'est la parfaite élégance de sa mise en scène, toujours fluide, gracieuse, flatteuse pour l'oeil et caractérisée par un art subtil de l'ellipse et du sous entendu.

On verra pour s'en convaincre :

Her sister from Paris, avec Colman et Talmadge, une délicieuse réussite sur une thème qu'il semble affectionner, celui du l'époux/l'épouse/la fiancée négligé(e) qui se déguise pour séduire à nouveau son conjoint (dans ce film Constance Talmadge se fait passer pour sa soeur jumelle, dans Quality Street Marion Davies devient sa propre nièce, dans The Guardsman "the actor" se transforme en cosaque pour tester la fidélité de sa femme). Tout le film est drôle, mondain, charmant et toujours tendre (c'est également caractéristique du réalisateur, moraliste, mais jamais moralisateur. Les très derniers beaux plans de Her Sister ou de The Guardsman, presque identiques, sont très émouvants et frappent par l'amour qui s'en dégage). Le film, comme toujours sous sa direction d'acteurs, est excellement joué et Talmadge est hilarante.

The Guardsman avec le couple mythique Alfred Hunt-Lynn Fontanne (dont l'alchimie est patente). C'est intéressant car ce sont des comédies romantiques, qui n'ont rien de farce et qui n'anoncent pas non plus la screwball, le rythme (séquence comme dialogues) est beaucoup trop équilibré et apaisé pour ça.

Vies privées avec Robert Montgomery et Norma Shearer (mieux connu en France sous le titre "Les Amants terribles"). Encore une fois Franklin utilise modestement la grande machine MGM et le film n'a rien de spectaculaire visuellement, tout en respirant un certain luxe, qui est celui dans lequel évolue les protagonistes.

Je n'ai pas encore vu Her night of romance, l'autre redécouverte du DVD consacré par Kino à Constance Talmadge.

L'autre clef de la production de Franklin est à trouver du côté de ses productions. On sent qu'il a eu une influence importante sur ces films, qui partagent un certain nombre de caractéristiques avec ses réalisations et qui sont devenues systématiques dans un certain cinéma de prestige MGM. D'ailleurs dans Her sister on reconnait déjà cette photo très soignée, soyeuse, peu contrastée et privilégiant le gris perle, qui deviendra systématique dans ce cinéma. Les films auxquels il est associé montrent que Mayer le considérait comme un homme de "bon goût", anglophile, sentimental sans doute aussi, capable d'éblouir le spectateur par un choix adéquat de costumes, de décors, de stars ... (La valse de l'adieu, Madame Curie, Prisonniers du passé, Mrs Miniver et sa suite, Les blanches falaises du Douvres... ). Comme il avait accompagné Shearer et Talmadge, il est associé désormais à Greer Garson (il a également beaucoup travaillé sur Au revoir, Mr Chips).

En se replongeant dans sa filmographie du début du parlant on retrouve des prémisses de cette tendance.

La deuxième version de Chagrin d'amour (avec Howard et Shearer) - il avait réalisé la première version avec Norma Talmadge est un excellent exemple du faux style anglais de la MGM et exploite à nouveau le thème du double, sur un mode beaucoup plus tragique et sentimental.

Les Barrett de Wimpole Street (avec March et Shearer) ajoute une touche victorienne, parfaitement assumée, dans le ton du film, mais aussi dans son visuel, riche sans ostentation. Shearer est filmée comme une poupée en porcelaine. Le film sera repris par le même réalisateur, 20 ans plus tard, avec Jennifer Jones, un peu moins idéale dans le rôle. Mais Franklin se plait à retraiter le même sujet dans des décors qui ne sont plus de studio et lui semblent plus authentique (de la même manière il se rejouira de la touche plus réellement anglaise de The Miniver story par rapport à Mrs Miniver tourné intégralement aux USA). On notera que son utilisation de la couleur reste discrète et confortable et privilégie les pastels, ce qui est dans la continité de son travail en Noir et Blanc.

L'ange des ténèbres (avec March et Oberon) est une production Goldwyn, lequel voulait manifestement un réalisateur susceptible d'apporter le degré de romantisme et "d'anglicité" nécessaire au sujet. J'ai vu le film dans une mauvaise copie française, mais je garde un très beau souvenir de l'ambiance "feu de cheminée" (comme dans Chagrin d'amour qui est visiblement la source d'inspiration du scénario) et de la direction d'acteurs (Oberon est sublime).



Au milieu de tout cela Visage d'Orient (avec Muni et Rainer), a priori éloigné de son univers, prouve que Franklin était capable de réaliser de fantastiques super productions (les effets spéciaux et les mouvements de foule sont inoubliables), en gardant son caractère, perceptible dans la délicatesse de touche, la beauté sereine de certaines séquences, la subtilité de l'interprétation, la plasticité de la réalisation.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
AtCloseRange
Mémé Lenchon
Messages : 25413
Inscription : 21 nov. 05, 00:41

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par AtCloseRange »

The Good Earth a été un de mes plus gros coup de coeur naphta de ses dernières années.
Visages d'Orient (The Good Earth) - Sidney Franklin (1937)
Alors là, c'est une étonnante découverte.
Film du mois direct.
Cette adapatation de Pearl Buck est une magnifique réussite de bout en bout que ce soit au niveau de la réalisation (la récolte sous l'orage, les scènes de pillage au moment de la révolution, l'attaque des sauterelles sont de splendides moments de mise en scène), du montage (oscar amplement mérité), de la photo (le grand Karl Freund y fait des merveilles), de l'interprétation (Paul Muni dont je découvre vraiment l'immense talent après Pasteur et Luise Rainer toute en retenue).
J'avais peur d'une adaptation un peu exotique, très "hollywoodienne" alors que le film est, je trouve, d'une grande dignité, extrêmement respectueux de son sujet et du peuple chinois avec un sens de la nature vraiment fort. Finalement un des rares films équivalent dans le cinéma américain me semble être Les Moissons du Ciel (qu'il a peut-être inspiré).
Nestor Almendros
Déçu
Messages : 24377
Inscription : 12 oct. 04, 00:42
Localisation : dans les archives de Classik

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par Nestor Almendros »

J'ajoute quelques avis postés par Ann Harding en mars dernier

Heart o'the Hills (La Fille des Monts, 1919) de Sidney Franklin
Mavis Hawn (M. Pickford) est une vraie sauvageonne dans les montagnes du Kentucky. Elle court pieds nus dans la forêt avec un fusil et n'a peur de rien. Des étrangers venus des plaines souhaitent exproprier les paysans pauvres pour exploiter le charbon qui est présent en quantité dans le sol...
Ce film est une vraie révélation: les extérieurs réalisés en Californie sont absolument superbes. Mary trace un portrait remarquable en fille sauvage et farouche, battue par sa mère et qui souhaite venger son père assassiné. Son rôle est celui d'une adolescente et elle donne à Mavis une véritable dimension psychologique. On peut voir dans le film un très jeune John Gilbert qui a déjà toutes les mimiques que l'on retrouvera dans ses films avec Garbo. Les intertitres jouent joliment sur le patois des paysans du Kentucky. Il n'y a que la musique de Maria Newman qui cloche: la fille d'Alfred Newman offre une partition grinçante passablement agaçante....(Belle copie teintée-Sur l'Edition Milestone-Image Entertainment, Zone 1 US)


Image

Her Night of Romance (Mon coeur et mes millions, 1924) de Sidney Franklin avec Constance Talmadge, Ronald Colman & Albert Gran

ImageImage

Dorothy Adams (C. Talmadge) une riche héritière américaine arrive en Angleterre pour soigner ses nerfs, tout en espérant éviter les coureurs de dot. Suite à un quiproquo, elle croit avoir appelé un médecin réputé alors qu'il ne s'agit que d'un aristocrate désargenté, Lord Paul Menford (R. Colman). Après quelques visites du 'médecin', l'état de la patiente s'améliore à vue d'oeil...

Image

Si vous croyez que la comédie romantique est née avec le parlant, alors vous n'avez encore jamais vu un Lubitsch muet, ni ce film qui a été écrit par le scénariste préféré du grand Ernst, Hans Kräly. Constance Talmadge avait commencé sa carrière au cinéma très tôt à la Vitagraph dans les années 10. Si vous avez vu Intolérance, vous n'avez pas pu manquer de la voir: elle y est l'exhubérante fille des montagnes qui meurt durant le siège de Babylone. Au milieu des années 20, elle est un des grandes stars de la comédie. Et en voyant ce film, on comprend pourquoi: elle a la grâce, l'élégance et une vrai verve comique à l'instar de Marion Davies ou de Carole Lombard. Ici, elle est la riche héritière nerveuse qui a peur des hommes. Son partenaire est Ronald Colman, fraîchement arrivé à Hollywood au début de l'année 1924 après deux tournages en Italie. Il n'est ici qu'un 'leading man' de l'actrice principale. Mais, on constate immédiatement son aisance dans le rôle de Paul Menford. Il y a une vraie alchimie entre les deux interprètes. Que ce soit l'hilarante scène de l'auscultation, où Colman doit poser son oreille sur la poitrine de sa 'patiente' ou celle encore meilleure dans la chambre à coucher où il entre passablement éméché avant de se dévêtir sur le lit où se trouve une Constance affolée, Franklin se révèle un excellent metteur en scène. Son film est sophistiqué, rythmé, avec la bonne balance de suggestion (Constance caressant la chaussure de Colman) et de comique. Les quiproquos s'enchaînent jusqu'au dénouement qui est certes prévisible, mais extrêmement bien amené. Un vrai bonheur! :)


Her Sister from Paris (Sa soeur de Paris, 1925) de Sidney Franklin avec Constance Talmadge, Ronald Colman et George K. Arthur

ImageImage

A Vienne, Joseph Weyringer (R. Colman) se dispute constamment avec son épouse Helen (C. Talmadge). Exaspérée, elle le quitte. Le même soir, sa soeur jumelle Lola (C. Talmadge) arrive à Vienne. Elle va conseiller sa soeur pour donner une bonne leçon à son époux...

Image

Après la grande réussite de Her Night of Romance, Sidney Franklin dirige à nouveau Constance Talmadge et Ronald Colman dans une comédie écrite par Kräly. Mais, ici, nous sommes dans le domaine pratiquement de la 'screwball comedy' avant l'heure. En 75 min, l'époux volage va recevoir une leçon qu'il n'est pas prêt d'oublier. Son épouse se déguise en sa soeur jumelle Lola en entreprend de séduire son époux. Il tombe dans le panneau d'autant plus facilement qu'elle se comporte d'une manière très peu conventionnelle: posant sa jambe sur ses genoux pour lui faire admirer son bracelet de cheville ou l'embrassant furieusement sur la bouche lors de leur première rencontre. Si l'histoire vous semble familière, c'est que la pièce de Ludwig Fulda a été adaptée à nouveau pour Two-Faced Woman (1941, G. Cukor) avec Garbo. Mais quand le remake totalement aseptisé est un superbe ratage, l'original déboule comme un tourbillon où le pauvre Joseph Weyringer en voit de toutes les couleurs. Colman est absolument remarquable en mari complètement dépassé par les événements qui ne sait plus comment se sortir de la situation scabreuse où il se trouve. Constance Talmadge s'amuse comme une folle dans le double rôle de Helen, l'épouse soumise au chignon vieux jeu et celui de Lola, la danseuse qui vamp son époux. Il faut ajouter que les superbes costumes du film sont l'oeuvre d'Adrian dont c'était la première contribution au cinéma et les décors sont de William Cameron Menzies. Une des mes comédies préférées!!! :D

Les deux films sont maintenant disponibles en DVD chez Kino. Ils se sont contentés de transférer une sauvegarde des films en numérique. Le contraste n'est pas très bon -trop blanc. Il y aussi qq signes de décomposition ici et là. Mais, que cela ne vous arrête pas : les deux films valent d'être découverts.


et un avis de Cathy (juin 2008)

The Barrrets of Whimpole Street - Miss Barrett - Sidney Franklin, 1934

Image

Une famille de neuf enfants (trois soeurs et six frères) vivent sous le joug d'un père tyrannique qui leur refuse toute vie affective. La soeur ainée malade Elisabeth Barrett s'éprend d'un poète Robert Browning.

Inspirée de l'histoire de la véritable Elisabeth Barrett-Browning, le film est basée sur une pièce de théâtre de Rudolph Besier. Il est évident que le côté théâtral du film ressort énormément sur l'écran d'abord dans la prestation de Norma Shearer pourtant si à l'aise dans les films pré-code et qui ici manque cruellement de naturel dans son jeu contrairement à Maureen O Sullivan touchante dans le rôle de la jeune soeur par qui la révolte va arriver. L'actrice semble plus à l'aise dans la seconde partie du film toutefois
Spoiler (cliquez pour afficher)
une fois qu'elle se met à marcher
Charles Laughton est phénoménal dans le rôle de ce père "incestueux", qui refuse tout amour à ses filles, cruel, haissable à souhait, notamment dans la dernière scène, tandis que Fredrich March est une fois encore parfait dans le rôle du poète exalté Robert Browning. Una O Connor campe une Wilson remarquable. Voici un de ses seconds rôles féminins dont on retient le visage mais pas le nom et qui est pourtant excellente (c'est elle qui campe la dame de compagnie de Marianne dans Robin des Bois). On reprochera sans doute le côté très théâtral du film, qui se déroule quasiment en huit clos, mais il n'en demeure pas moins un très beau témoignage de cette époque et un film fort regardable, malgré des réserves sur ce jeu somme toute plus ancré dans le théâtre que dans le cinéma.
"Un film n'est pas une envie de faire pipi" (Cinéphage, août 2021)
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par francesco »

J'ai vu hier, grâce à Cathy qui n'avait guère aimé le film, The Miniver Story, une des grandes machines de Franklin qui fait suite au célèbre Mrs Miniver mais n'a rencontré aucun succès, sous la direction de HC Potter en lieu et place de Wyler. Comme d'habitude Franklin s'est beaucoup investi dans la production. Il lui tenait particulièrement à coeur que le film ait l'air anglais et authentique. De ce côté là c'est plutôt une réussite. Alors que Mrs Miniver est typiquement un film MGM dans son éclairage et sa direction artistique (avec une touche "faux british" qui est bien celle de la firme au lion et qu'on retrouve dans Prisonniers du passé par exemple, la suite est tournée sur les lieux du drame, la photographie est beaucoup moins soyeuse, plus contrastée, avec des intérieurs très sombres, Londres apparait en fond de toile victime des bombardements et il pleut ou il neige beaucoup. Quelque part on a davantage l'impression de voir Brève rencontre ou n'importe quel film intime anglais des années 40 qu'un film MGM.

De la même manière, autant dans Mrs Miniver on avait l'impression d'une famille assez aisée pour passer la guerre presque sereinement, autant là il est beaucoup question de difficulté de ravitaillement, de fatigue, d'angoisse.

Autre chose qui fonctionne plutôt bien et surtout honnêtement, le couple Garson-Pidgeon. De la part de Garson c'était très courageux de se montrer non pas grimées pour faire peur, comme Bette Davis dans Mr Skeffington (dans ce cas là le spectateur sait que c'est une composition et la star ne perd pas son auréole glamour), mais un peu mure, alourdie, sans maquillage glamour, pâle, fatiguée, et paraissant entre son âge (46 ans) qui est, à peu près, celui de son personnage (il n'y a pas tant d'héroïnes hollywoodiennes qui sont censées avoir cet âge d'ailleurs).

Le gros problème de The Story of the Miniver c'est probablement ... Mrs Miniver. Comme l'avait très bien noté Cathy à l'époque ce n'est pas une vraie suite et si on le premier film en tête, impossible d'apprécier le second, d'abord en raison des incohérences du scénario (un enfant a disparu, les deux autres n'ont pas l'âge qu'ils devraient avoir mais sont beaucoup plus âgés) ensuite parce que le spectateur n'a peut-être pas envie de découvrir les dessous et les souffrances d'une famille qu'il a quitté pleine d'espoirs. C'est d'ailleurs ce qu'on fait remarquer les critiques de l'époque pour expliquer l'insuccès du film.

Il marche beaucoup mieux, en revanche, si on se dit qu'on voit quelque chose de différent (je savais déjà le sujet et les incohérences) parce qu'en fait la mise en scène de Potter plutôt lyrique et parfois vraiment très belle. Le dernier quart d'heure, par exemple, est magnifiquement réalisé et joué, si on n'est pas réfractaire à son côté volontairement tire-larmes (en ce qui me concerne ça a bien fonctionné :( :( :( ... littéralement !) et contraste avec la discretion d'autres séquences, plus souriantes et anodines. Mais dans l'ensemble il y a un poids de tristesse, d'automne et de "plus jamais" qui pèse sur tout le scénario et qui empêche vraiment le spectateur de se détendre et d'oublier.

A voir quand même à mon sens (je me demande même si je n'ai pas été plus sensible à la suite qu'à Mrs Miniver)
Dernière modification par francesco le 19 juil. 10, 15:07, modifié 1 fois.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Cathy
Producteur Exécutif
Messages : 7321
Inscription : 10 août 04, 13:48
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par Cathy »

Il est clair que Miniver Story est plus un mélo larmoyant qu'autre chose, et c'est vrai qu'en voyant les deux isolés, le second a sans doute des qualités qui passent finalement pour des défauts à force de comparaison !!!
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par francesco »

Cathy a écrit :Il est clair que Miniver Story est plus un mélo larmoyant qu'autre chose, et c'est vrai qu'en voyant les deux isolés, le second a sans doute des qualités qui passent finalement pour des défauts à force de comparaison !!!

Oui c'est ça. Greer Garson a participé activement au scénario, je pense qu'elle voulait se faire plaisir en ne jouant que des scènes nobles et déprimantes où elle apparait particulièrement parfaite :mrgreen: Et puis ils avaient du voir les premiers films de David Lean aussi, j'y ai pensé à plusieurs reprises.

Mais du coup, comme tu m'avais prévenu, j'étais préparé et j'ai pu faire abstraction. Je crois qu'en fait ils auraient mieux fait d'appeler ça "Tartempion story" ou n'importe quel autre nom de famille, vu que les allusions au premier film sont hyper rares (on parle de la rose un instant, il y a un clin d'oeil avec l'achat du chapeau ... à part ça ?) ça aurait nettement mieux marché et on ne se poserait pas de questions. C'aurait été un mélo au sujet déprimant qu'on regarderait pour ses qualités éventuelles.
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par Ann Harding »

ImageImage

The Hoodlum (1919, S. Franklin) avec Mary Pickford, Kenneth Harlan et Ralph Lewis

Amy Burke (M. Pickford) est une jeune fille riche et gâtée de la 5ème Avenue qui vit avec son richissime grand-père (R. Lewis). Mais, un jour, elle décide de suivre son père John Burke, un sociologue qui étudie la vie des gens dans les bas quartiers new-yorkais. Amy se transforme en vrai fille de la rue...

Mary Pickford a tourné de nombreux films avec Sidney Franklin. Celui-ci est une comédie dramatique très bien faite avec une reconstitution en studios hallucinante de vérité des bas quartiers de New-York. Mary se transforme en garçon manqué qui organise des parties de dés endiablés au grand dam du policier local. Dans une séquence qui ressemble à un film de Chaplin, elle se jette dans un toboggan à charbon pour échapper au flic. Mary a très souvent joué sur cette opposition entre les riches et les pauvres comme dans Stella Maris (1918) ou Amarilly of Clothes-Line Alley (1918), deux films de Marshall Neilan. Ici, elle accède à l'univers des immigrants grâce à son père, un sociologue. Le film est d'ailleurs très juste dans sa description de la vie de ceux-ci. Le juif d'Europe Centrale est constamment en train de s'echarper avec son voisin irlandais irascible. On retrouve là tout le monde de ceux qui espèrent réussir aux Etats-Unis. Mais, le film montre que certains n'ont pas tous les mêmes chances. Cette mère malade avec ses nombreux enfants ne pourrait survivre sans la charité offerte in-extremis par le grand-père d'Amy. Néanmoins, le film est moins efficace que les deux sus-mentionnés où Mary Pickford est une fille du peuple avec un talent certain. Cette nouvelle restauration de la Pickford Film Foundation est une pure merveille. Espérons qu'elle sera publié bientôt en DVD chez Milestone Films après une diffusion sur TCM US.
francesco
Accessoiriste
Messages : 1630
Inscription : 28 juin 06, 15:39
Localisation : Paris depuis quelques temps déjà !
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par francesco »

(Re)Vu il y a quelques temps déjà Madame Curie signé Leroy, mais surtout typique production Franklin. Meyer lui fera tous les honneurs d'ailleurs pour ce film et pour un autre légendaire (et hélas invisible) succès : Les Blanches falaises du Douvre de la même année. J'ai vraiment été frappé par la qualité de la production et j'ai lu dans la biographie de Greer Garson que, à son habitude, Franklin s'était épuisé à ce que le film soit une réussite du point de vue visuel. Le film navigue parfaitement entre "toujours beau à voir" et "soyons authentique". En fait les intérieurs m'ont vraiment impressionné : j'avais l'impression de me retrouver dans les meubles (qui n'avaient guère bouger depuis les années 20) de mes arrière-grands parents (là vous allez tout savoir sur ma famille). Je trouve fascinant de me dire que ce type s'est cassé le crâne, depuis les USA des années 40 à revenir au début du siècle en France, pour un résultat qui n'est pas non plus spectaculaire (ce n'est pas le Marie-Antoinette de Van Dyk) mais qui lui semblait refléter son sujet du point de vue des meubles, des bibelots, des vêtements, des éclairages ... A noter qu'il avait écarté un premier laboratoire qui semblait tout droit sortir d'un roman gothique pour le remplacer par le hangard poussiereux (et pourtant lumineux, sans rien de sordide) que l'on voit dans le film.
L'autre chose très réussi (mais là c'est à mettre au crédit du réalisateur) c'est le fait d'avoir fait un film aussi intéressant sur un sujet pareil avec les moyens intellectuels (somme toute réduits) qu'ils se sont donnés. Vraiment un bon film, en fait (c'était le préféré du tout puissant Louis B Meyer, avec The Human Comedy), et un superbe casting, dominé par le très touchant Pierre Curie de Walter Pidgeon (son rôle préféré).
Spoiler (cliquez pour afficher)
June Allyson
Mary Astor
Carroll Baker
Leslie Caron
Joan Collins
Joan Crawford
Bette Davis
Doris Day
Irene Dunne
Edwige Feuillère
Greer Garson
Betty Grable
Gloria Grahame
Susan Hayward
Miriam Hopkins
Betty Hutton
Jennifer Jones
Zarah Leander
Gina Lollobrigida
Jeanette MacDonald
Anna Magnani
Jayne Mansfield
Sara Montiel
Maria Montez
Merle Oberon
Anna Neagle
Lilli Palmer
Eleanor Parker
Rosalind Russell
Lizabeth Scott
Norma Shearer
Lana Turner
Jane Wyman
Loretta Young
feb
I want to be alone with Garbo
Messages : 8963
Inscription : 4 nov. 10, 07:47
Localisation : San Galgano

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par feb »

Wild Orchids - Sidney Franklin (1929)
ImageImageImage
John Sterling (Lewis Stone) se rend à Java où il souhaite acheter des plantations de thé accompagnée de sa jeune et nouvelle femme Lillie (Greta Garbo). L'importante différence d'age entre les 2 mariés n'est pas compensée par le manque total d'amour que l'homme porte à sa très belle femme. Sur le bateau, la jeune femme est témoin du lynchage d'un serviteur par le prince De Gace (Nils Asther) et ce dernier est séduit par cette belle femme qu'il va chercher à connaitre. En offrant son hospitalité au mari lorsqu'ils seront à Java, il trouve le moyen d'approcher Lillie qui va le repousser en cherchant à chaque fois à rester auprès de son mari.
Une fois sur l'ile, le prince redouble d'effort pour séduire la jeune femme qui ne peut compter sur l'aide de son mari, trop occupé dans son travail. La jeune femme va finir par céder aux avances du jeune homme et le mari va le découvrir à ses dépens...


Tournée à la fin de l'année 1928, Wild Orchids est le premier des 4 films de la Divine à sortir en 1929 (année la plus chargée de l'actrice) et le premier des 2 films qu'elle tournera avec l'acteur suédois souvent qualifié de male Greta Garbo, Nils Asther. Pour finir de dessiner ce triangle amoureux, Garbo retrouve pour la seconde fois l'acteur Lewis Stone qui tient ici le rôle principal - ce sera l'unique fois sur les 7 films tournés ensemble - le tout filmé par la caméra de Sidney Franklin - réalisateur qui préférera tourner avec Norma Shearer qu'avec la Divine. Comme tout bon film muet avec Garbo, on retrouve Irving Thalberg à la production, William H. Daniels à la photo et, depuis A woman of affairs, Adrian pour les tenues.
ImageImage
Dès le début du film, Sidney Franklin décrit parfaitement la fragilité du couple formé par Lewis Stone et Greta Garbo : l'homme plus préoccupé par ses plantations de thé à Java que par sa jeune femme fait de cette dernière un trophée que le jeune prince De Gace va chercher à conquérir. La beauté de Garbo associée aux tenues d'Adrian et à la superbe photo N&B de Daniels rend cette impression encore plus forte et évite à Wild Orchids de sombrer dans l'ennui total auquel il était promis lorsque l'on se penche sur le scénario du film.
ImageImageImageImage
ImageImage
Une fois de plus l'actrice est au coeur d'un triangle amoureux où elle doit résister aux avances d'un jeune homme fougueux et "séduire" un mari qui n'a d'yeux que pour son travail. Les 3 acteurs offrent une interprétation telle que celle que l'on est en droit d'attendre d'un film muet de 1929 : Lewis Stone offre un jeu sobre et fait preuve de beaucoup de distance vis-à-vis du personnage de Lillie, Nils Asther campe un jeune prince séduisant et surtout très avenant avec la jeune femme et enfin Greta Garbo est naturelle, superbe et imprime magnifiquement la pellicule. La mise en scène de Franklin fait preuve de beaucoup de dynamisme - les longs travellings avant/arrière sont un plus indéniables pour suivre et découvrir le(s) personnage(s) - et la photo de Daniels fait des merveilles - superbes scènes de nuit, jeux d'ombres sur le visage de Garbo.
ImageImageImage

ImageImageImageImage

ImageImageImage
Mais ces qualités ne suffisent pas à placer ce film parmi les muets "de référence" dans la filmographie de la Divine. En effet, le film aussi beau soit-il ne peut masquer la faiblesse du scénario et surtout il ne peut faire face aux différentes baisses de rythme qui le ponctuent pendant ses 100 minutes. Difficile de croire que le personnage de John Sterling est à ce point-là si indifférent au charme de sa jeune et séduisante femme, de ne pas trouver le film trop long - la séquence de danses aurait pu être raccourcie - et de ne pas faire la comparaison avec les autres films (muets ou non) de Garbo reposant sur une trame similaire - Inspiration, Romance ou The Painted Veil qui offre beaucoup de points communs avec ce film muet - Comme le dit Music Man dans le message précédent, on s'interesse beaucoup plus à la forme (beauté de Garbo, tenues d'Adrian, superbe photo de Daniels) qu'au fond (habituelle histoire d'amour entre 3 personnages). En plus de cela, le fait que ce film muet soit richement sonorisé (bruit de foule, cris durant la danse Javanaise, chansons, rugissements du tigre faits à la bouche :uhuh: ) catalyse encore plus ce contraste.
ImageImageImage
Le film suivant de Garbo, The single standard (tourné entre avril et mai 1929 et seul film avec Two-Faced Woman qui ne soit pas mis en photo par William Daniels), reprend les ingrédients de ce film tout en corrigeant un peu les défauts - longueur de 73 minutes seulement et une histoire plus "intéressante" à suivre - et s'avère être le meilleur film du couple Garbo/Asther.
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par Ann Harding »

Image

Going Straight (1916) de Sidney Franklin et Chester M. Franklin avec Norma Talmadge, Ralph Lewis et Eugene Pallette

Les époux Remington (R. Lewis et N. Talmadge) se souviennent de leur passé criminel au sein d'une bande de gangsters. Devenus maintenant des citoyens honorables, leur vie est soudainement mise en péril par Briggs (E. Pallette) leur ancien chef de bande qui les fait chanter...

Au milieu des années 10, les frères Franklin (Sidney et Chester) sont réalisateurs au sein de la compagnie Triangle où ils tournent des longs métrages en 5 bobines avec les acteurs sous contrat de la compagnie. On peut voir en particulier au sein du coffret More Treasures from the American Film Archives, l'excellent Gretchen The Greenhorn (1916) avec Dorothy Gish et Eugene Pallette tourné dans les quartiers populaires de Los Angeles. Going Straight est encore plus ambitieux dans sa narration avec un exemple de flash-back, encore bien rare à l'époque. Nous suivons un couple, à priori sans histoire, les Remington qui sont parfaitement insérés dans la bonne société. Mais, la lecture d'un article de journal leur rappelle leur passé criminel. Ils faisaient parti de la bande de Briggs (joué par un Eugene Pallette mince et inquiétant) et participaient à des vols et cambriolages. Un jour, John Remington (R. Lewis) a été arrêté et emprisonné. Mais, suite à la naissance de leur premier enfant, il décida de se réformer complètement. Malheureusement, une rencontre fortuite avec Briggs va faire resurgir le passé inéxorablement. La qualité du film repose sur différents facteurs. Il y a d'abord le jeu des acteurs : Lewis, Talmadge et Pallette sont naturels et sans emphase. Et puis, le film a pratiquement été entièrement tourné en décors naturels, sans aucun doute dans les bas quartiers de Los Angeles, ce qui donne au film une qualité quasi documentaire. Le récit est parfaitement structuré, sans temps mort. Et de plus, la cinématographie de ce petit film est superbe. Avec le plus souvent un éclairage naturel, on voit apparaître Briggs à contre-jour ou encore, on voit Norma Talmadge près d'une fenêtre avec un rayon de soleil dans les cheveux. le film contraste habilement les bas-fonds où vit Briggs, qui fréquentent les asiles de nuit où l'on paie trois cents pour dormir à même le sol dans un local surpeuplé et exigu, et la maison confortable des Remington. Au total, c'est un très joli film superbement exécuté et joué.
Avatar de l’utilisateur
Ann Harding
Régisseur
Messages : 3144
Inscription : 7 juin 06, 10:46
Localisation : Paname
Contact :

Re: Sidney Franklin (1873-1972)

Message par Ann Harding »

Image

Heart o' the Hills (La fille des monts, 1919) de Sidney Franklin avec Mary Pickford, Harold Goodwin, Claire McDowell, Sam de Grasse et Jack Gilbert

Mavis Hawn (M. Pickford) habite les montagnes du Kentucky avec sa mère (C. McDowell). Son père a été assassiné dans des conditions mystérieuses et Mavis voudrait venger sa mort. Voici qu'arrive dans ce pays reculé, quelques étrangers qui ont entendu parler d'un filon de charbon...

Image
Mavis (M. Pickford) et Jason (H. Goodwin)
Cet excellent film a été tourné entièrement dans les montagnes de San Bernadino (Californie) qui figurent le Kentucky de l'histoire. Tiré d'un roman de John Fox Jr., le scénario de Frances Marion transforme le héros 'hill-billy' (le nom des habitants de cette contrée reculée du Kentucky) en héroïne. Mavis Hawn est obsédée par la mort violente et subite de son père et ne songe qu'à le venger. Tel un garçon manqué, elle monte à cheval et tire au fusil. Son petit ami Jason (Harold Goodwin) est le fils de l'inquiétant Steve Honeycutt (S. de Grasse, un spécialiste des rôles de méchant). La vie est insouciante pour les deux adolescents qui vont à la pêche ; même si leurs parents respectifs leur assènent des coups violents par moment. Tout change lorsqu'arrivent un certains nombres d'étrangers de la ville qui viennent prospecter ces montagnes inviolées. On reconnait alors un jeune John Gilbert (crédité sous le nom de Jack Gilbert) en fils de bonne famille. En effet, le sol est extrêmement riche en charbon, ce qui attise la convoitise de plusieurs personnes. Les malheureux paysans de cette région pauvre vont probablement être expropriés et expulsés de leur misérables cabanes en bois. Mais, ils décident de s'organiser pour résister. Habillés tout de blanc avec une cagoule, dans un costume typique du Ku Klux Klan, ils attaquent de nuit les prospecteurs. Un homme est tué et Mavis, qui a participé à l'expédition, est accusée du meurtre. Lors du procès, le jury entier s'accuse du meurtre. Mavis est sauve et parten ville pour acquérir une éducation qui lui fait défaut.
Image
Gray Pendleton (J. Gilbert) et Mavis
Sur ce canevas riche, Franklin réalise un superbe film qui passe du mélodrame à la comédie. Mais, le ton d'ensemble reste assez noir avec comme point final la mort de l'assassin du père. Mary Pickford use de toutes les cordes de son arc pour interpréter Mavis, la sauvageonne devenue civilisée. L'adolescente devient une femme sûre d'elle-même et qui veut décider de son destin. La cinématograpie de Charles Rosher est une constante splendeur, des sous-bois dans la pénombre aux gros plans lumineux de Mary Pickford. Sur le DVD Image Entertainment-Milestone, il n'y a qu'un seul élément défavorable: la musique de Maria Newman. La fille du célèbre Alfred Newman offre une partition grinçante qui par moment se détache totalement de l'action du film au point d'en faire perdre le fil. Mais en dehors de cette inconvénient, la copie est superbe. Un des tous meilleurs films de Mary Pickford.
Répondre