Jack Conway (1887-1952)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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joe-ernst
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Re: Jack Conway (1887-1952)

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Le marquis de Saint-Evremond (A Tale of Two Cities, 1935).

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Superproduction de David O. Selznick pour la MGM, et basée sur un roman de Dickens, elle nous conte le dévouement héroïque d'un avocat désabusé qui va sauver de la guillotine le mari condamné de la femme qu'il admire et peut-être qu'il aime...

J'avoue avoir été complètement séduit par ce film hautement romantique et tragique. Les scènes révolutionnaires sont impressionnantes et ne manquent pas de souffle, notamment celle de la prise de la Bastille, du tribunal révolutionnaire ou des exécutions (Conway, il faut le noter, fut aidé par Jacques Tourneur et Val Lewton).

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Le scénario parvient en quelques phrase à résumer les motivations et attitudes des uns et des autres pendant cette époque impitoyable mais sans jamais perdre de vue les personnages principaux. Certes, comme pour la plupart des productions hollywoodiennes de l'âge d'or se passant sous l'Ancien Régime ou la Révolution, il y a des erreurs historiques, mais on les tolère sans autres.

Côté interprétation, on passe du passable (Elizabeth Allan, Henry B. Walthall), au très bon : Donald Woods est photogénique et séduisant, Blanche Yurka et Lucille LaVerne sont terrifiantes, Edna May Olivier et E.E.Clive fort drôles. Et puis il y a Ronald Colman, touchant et toujours juste, sans jamais chercher à tirer la couverture à lui. Il n'est pas près de disparaître de la liste de mes acteurs naphtas préférés ! Le seul scandale,
Spoiler (cliquez pour afficher)
c'est Basil Rathbone : il est si délicieusement odieux qu'on ne peut que regretter que son rôle fût si court !
Bref un bon candidat au film du mois !

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L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
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Ann Harding
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Ann Harding »

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While The City Sleeps (1928, J. Conway) avec Lon Chaney, Anita Page et Mae Bush

Dan Coghlan (L. Chaney) est policier à la brigade criminelle. Il essaie de coincer Eddie 'Mile-Away' (W. Oakman) depuis longtemps. Il s'occupe aussi paternellement de Myrtle Sullivan (A. Page) bien qu'il ressente pour elle des sentiments qui n'ont rien de paternels...

Avec ce film, la MGM produit un film de gangsters, un genre en vogue suite au succès d'Underworld (1927) de Josef von Sternberg. Il s'agit aussi d'un 'star vehicle' pour Lon Chaney. Pour ce rôle de flic de base, il renonce à tout maquillage ou infirmité. Et c'est là le meilleur argument du film. En Dan Coghlan, il projette à l'écran le profil parfait du flic mal payé, fatigué par les blagues des gratte-papiers qui hantent les postes de police. On le voit rentrer le soir, épuisé, vers son appartement en grand désordre. Bien avant les nombreux films sur les flics qui fleuriront dans les années 40 et 50, Chaney est un flic solitaire, violent et légèrement asocial. La jeune Anita Page est un beau brin de fille qui intéresse le gangster. Mais, Chaney, secrètement amoureux d'elle, tente de la préserver de la mauvaise vie qui la guette. Les scènes entre Page et Chaney sont une grande réussite, essentiellement grace au jeu tout en nuances de Chaney. Pour ce qui est de l'action, le film est évidemment largement en-dessous du chef d'oeuvre de Sternberg et même de The Racket (1928, L. Milestone) qui est plus réussi visuellement. Il y a cependant quelques très bonnes scènes de fusillade sur un toit de Los Angeles entre Chaney et le gangster. Le film n'est pas totalement complet dû à la décomposition, mais la narration reste totalement intelligible. Conway réalise là un film de série avec quelques emprunts à Sternberg (comme la scène du crachoir et la fusillade finale). Sympathique et à voir pour Chaney.
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Ann Harding
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Ann Harding »

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Brown of Harvard (1926, J. Conway) avec William Haines, Mary Brian, Jack Pickford et Francis X. Bushman Jr.

Tom Brown (W. Haines) issu d'une riche famille de Boston, arrive à Harvard pour étudier. Il partage sa chambre avec le frêle Doolittle (J. Pickford). Il trouve rapidement un adversaire en Bob McAndrew (F. X. Bushman Jr) qui est le petit ami de Mary Abbott (M. Brian)...

Cette comédie potache est typiquement un produit MGM avec William Haines en vedette. Cet acteur, qui est excellent dans Show People (1928) sous la direction de King Vidor, peut être aussi excessif et agaçant avec un autre réalisateur. Ici, il est un fils à papa arrogant et sûr de lui qui doit prouver sa valeur aux yeux des autres. Ce fut souvent le type de personnage qu'il interpréta à la MGM comme dans The Smart Set ou Tel It to the Marines!. En Tom Brown, il est le prototype, jusqu'à la caricature, du blanc-bec tête-à-claques. Le scénario du film accumule les poncifs en se moquant des 'intellectuels' comme le studieux et frêle Jim Doolittle (Jack Pickford dans un rôle sacrifié) au profit du sportif musclé et agressif représenté par Haines et Bushman Jr. Après tout, on peut voir dans ce film la représentation typique de l'idéal américain qui favorise le plus fort. Les tournois sportifs sont là pour permettre aux plus costauds de montrer leur force. Empruntant aux 'colleges' britanniques l'aviron, les américains y ajoutent l'inévitable football américain. C'est un match de football qui permet à Tom Brown de s'affirmer en leader qui pourra rejoindre les fraternités de l'université. Le message d'un tel film est sans aucun doute représentatif de l'époque. Personnellement, je trouve qu'il s'agit d'un petit film stéréotypé.
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Message par bruce randylan »

Un envoyé très spécial (Too hot to handle-1938)
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Jack Conway m'a déjà agréablement surpris pour les 2-3 films que j'ai vu de lui mais celui-ci m'a ravit. C'est une comédie mené tambour battant avec un rythme, une verve et une énergie qui le hisse au même niveau qu'un Walsh.
La première partie est extraordinaire avec Gable reporters durant la guerre Chine-Japon prêt à tous les coups pour rapporter de meilleurs images que ses confrères travaillant pour d'autres journaux.
les répliques fusent très vite, les situations sont assez délirantes et spectaculaire avec un savoir-faire qui fait oublier des effets-spéciaux un peu cheap des maquettes.
Comme dans ses autres films je trouve que Conway parvient à injecter un discours assez virulents contre une certain état d'esprit d'une société américaine omnibulée par le profit, le scandale. Ca détonne toujours un peu dans le style pourtant policée de la MGM.

Malgré l'histoire d'amour et les dilemmes moraux, l'intrigue ne faiblit pas et garde une tempo très soutenu. Sans doute même un peu trop car le dernier tiers en fait un peu trop en troquant l'exotisme chinois pour celui encore plus improbables des tribus d'Amazonie remplis de sauvages cannibales. Non seulement la vision est assez "limite" (ca reste dans les critères de l'époque cela dit) mais l'histoire en fait vraiment trop et on sent Conway moins à l'aise dans cette partie et ne parvient à insuffler l'humour ravageur du début. Il faut dire que malgré tous ses efforts pour donner du rythme, le film frôle les deux heures et cela se ressent inévitablement.
Ces 20-30 dernières minutes atténuent malheureusement les deux premiers tiers brillants et géniaux, d'où un léger sentiment de frustration.

Quoiqu'il en soit, Too hot to handle mérite bien mieux que la collection Warner Archives :(
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Ann Harding
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Ann Harding »

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The Easiest Way (1931, Jack Conway) avec Constance Bennett, Adolphe Menjou, Robert Montgomery, Hedda Hopper, Anita Page et Clark Gable

Laura Murdock (C. Bennett), issue d'une famille pauvre, travaille comme vendeuse dans un grand magasin. Elle est remarquée par un employé de la société publicitaire Brockton. Elle devient modèle et attire l'attention du patron, Willard Brockton (A. Menjou)...

Ce film de Jack Conway est une adaptation d'une pièce d'Eugene Walter créée à Broadway en 1909. Elle avait déjà été adaptée à l'écran en 1917 par Albert Capellani avec Clara Kimball Young. Cette histoire de femme entretenue pourrait être banale. Mais, le film m'a vraiment emballé par sa fluidité visuelle et l'intelligence de son interprétation. On sait dès la première scène que ce film ne sera pas une énième oeuvre de commande. La caméra se déplace dans le misérable appartement surpeuplé des Murdoch et on découvre le père chômeur, la mère, les filles qui dorment à trois dans un même lit et les deux plus jeunes enfants qui se disputent. Dans ce petit monde, seule Laura (Constance Bennett) travaille et apporte un revenu. Il faut souligner la justesse de l'interprétation de Constance Bennett, qui décidemment a fait de très bons films en ce début des années 30. Quand la chance se présente d'avoir un meilleur emploi dans une compagnie de publicité, elle saute sur l'offre. Elle découvre le monde des modèles publicitaires avec Elfie (Marjorie Rambeau) qui lui apprend à savoir saisir les bonnes occasions. Laura va tout de suite attirer l'oeil du patron, sous la forme du très suave Adolphe Menjou. Elle devient sa maîtresse, sans pouvoir espérer que leur liaison ne devienne jamais légale. Elle profite de ce luxe, et en fait également profiter sa famille. Pourtant sa mère refuse de la revoir car elle considère sa fille comme perdue. Le tournant dans l'existence de Laura sera sa rencontre avec un jeune journaliste Jack Madison, interprété par Robert Montgomery. Il est sans argent, mais il lui propose de l'épouser. Laura va devoir choisir entre ces deux hommes. ImageImage
Le film est d'une grande finesse de détails en nous montrant la vie telle qu'elle est à cette époque pour les 'have not' (ceux qui sont pauvres). Quand, par exemple, Laura ne peut plus payer sa note d'hôtel, on refuse de lui donner la clé de sa chambre. Mais, lorsque Menjou réapparaît pour l'aider, l'employé de l'hôtel comprend que l'argent frais arrive et la lui rend. L'atmosphère du lobby de cet hôtel new-yorkais minable est parfaitement rendu. De même, le style dépouillé Art Déco de l'appartement luxueux de Menjou est d'une élégance remarquable. Face à Constance Bennett, Anita Page joue sa jeune soeur qui va épouser un blanchisseur modeste, mais honnête. Ce dernier est interprété par un débutant nommé Clark Gable. En homme du peuple sans sophistication, il est parfait. C'est la somme de tous ces petits détails qui font le prix de ce film. Le film emprunte un plan à un chef d'oeuvre de la MGM qui lui aussi montre la vie des gens ordinaires. On retrouve exactement le travelling le long de la façade du gratte-ciel issu de The Crowd (La Foule, 1928) de King Vidor. Ce fragment avait déjà dû se retrouver dans les 'stock-shots' aux archives MGM.
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La fin du film évite le happy end à tout prix et reste ouverte. Laura retrouvera peut-être le bonheur, mais nous n'en savons rien. Constance Bennett réussit à donner tout le relif voulu à son héroïne. Elle est opiniâtre. Elle essaie de survivre dans un environement hostile. Mais, elle reste généreuse contrairement à son amie Elfie qui refuse de l'aider quand elle est dans une mauvaise passe. Enfin, je ne peux que vous conseiller de découvrir cet excellent film qui est maintenant disponible chez Warner Archive. A noter que ce film avait été tourné simultanément en version française à la MGM avec André Luguet, Lily Damita et Françoise Rosay sous le titre Quand on est belle (1932) par Arthur Robison (photo ci-dessous).
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Rick Blaine
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Rick Blaine »

Encore un film qui me fait envie après cette chronique. D'autant que pour ce que j'en ai vu, j'aime bien ce que fait Conway. Je note.
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Cathy
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Cathy »

Un envoyé très spécial, Too hot to handle (1938)

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Deux journalistes sont à la course au scoop. Une jeune aviatrice entrée dans la combine de l'un d'eux cherche à retrouver son frère disparu aux fins fonds de l'Amérique du Sud.

Jack Conway réalise ici une comédie vraiment très plaisante. Déjà à l'époque, elle dénonce la chasse aux scoops des journalistes prêts à bidonner totalement des sujets avec des maquettes d'avion, des explosifs etc. Il y a aussi une critique du cinéma de la réalité ! En effet l'héroïne ne supporte pas qu'on filme le sauvetage mais surtout l'explosion d'un bateau chargé de munitions laissant entendre que le public ne s'intéressera pas à un tel film ! En dépit de ce petit message, ce film est une véritable comédie mettant en scène deux journalistes filous qui ont les traits de Clark Gable et de Walter Pidgeon aussi séduisants l'un que l'autre et tout aussi canaille, même si le charme de la plus canaille des deux va naturellement à Clark Gable. Il y a donc cette première partie avec cette chasse au scoop sur fond de guerre chino-japonaise et l'affrontement de deux société de Presse à travers leurs représentants, puis cette deuxième partie qui part dans le film d'aventures pures, avec cette recherche du frère disparu. Et là contrairement à la critique de la presse, toute en finesse, le film tourne vers la comédie plus pure, avec la scène où Walter Pidgeon arrache au directeur de Clark Gable l'endroit où est parti son reporter avec ces faux bandages et surtout cette petite fille qui se met à danser dans la plus pure tradition comique, et puis il y a naturellement la grande scène où Clark Gable grimé en sorcier vaudou à tête de canard se moque de son confrère dans une tribu de sauvages. La scène vaudou est d'ailleurs totalement délirante et alterne drôlerie volontaire et involontaire. Et puis il y a Myrna Loy, une fois encore toute en charme, mutine, espiègle, l'actrice telle qu'on l'apprécie. Le film n'est certes pas une grande comédie, on y reprochera les transparences trop visibles notamment dans toute la scène de tournage sur le bateau en feu, ou la pirogue sur le fleuve, mais c'est un film vraiment très agréable, une comédie sympathique en diable et qui confirme que Conway mérite plus que l'oubli dans lequel il est tombé, un tel film mérite plus qu'une diffusion en catimini sur TCM, ou une sortie en Warner Archive (comme l'a précisé Bruce). Un film charmant et puis rien que voir Clark Gable en sorcier vaut le détour !
feb
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par feb »

Franc jeu (Honky tonk) - Jack Conway (1941)
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Candy Johnson (Clark Gable) et Sniper (Chil Wills) vont de ville en ville dans le but de s'enrichir facilement en escroquant les joueurs dans les saloons et en se sortant des pires situation par leur roublardise. Alors qu'ils se trouvent dans un train (afin d'échapper au goudron et aux plumes), ils rencontrent Elisabeth (Lana Turner), fille du juge Cotton (Frank Morgan) qui travaille à Yellow Creek. Intéressé par l'idée de se remplir à nouveaux les poches et de suivre ce joli brin de femme dont il est tombé amoureux, Candy et son acolyte s'installent à Yellow Creek. Le fameux juge est en réalité un ancien "camarade de jeu" qui l'a toujours caché à sa fille et qui va l'aider à monter son propre saloon et à avoir la mainmise sur la ville. Il y retrouve également Gold Dust (Claire Trevor), une vieille amie qui aimerait que Candy s'intéresse plus à elle et qui ne va pas supporter qu'il se marie à Elisabeth.
Avec le temps Candy réussit à contrôler la ville, à mettre dans sa poche ceux qui étaient ses adversaires à son arrivée mais en contrepartie se met à dos le juge (qui ne supporte pas que sa fille se soit transformée à son contact), Gold Dust (qui ne supporte pas d'être remplacée par Elisabeth) et les habitants qui voient d'un mauvais oeil la mainmise de Candy sur la ville...


Sympathique film qui s'apparente plus à une comédie romantique/dramatique sur fond de western qu'à un western pur et dur. Ici le film se concentre sur l'histoire d'amour entre Candy et Elisabeth, sur les relations entre Candy et le juge Cotton ou Candy et Gold Dust qui vont très fortement évoluer tout au long du film. Nous sommes ici face à un film où les dialogues tiennent une grande part, où les personnages sont détaillés et où la relation entre chacun d'eux est importante. Si le film est assez avare en action et peut sembler ennuyeux présenté présenté comme ceci, c'est sans compter sur les acteurs du film et la réalisation carrée de Jack Conway qui propose une mise en scène sobre et se débrouille pas si mal que ça avec les nombreuses de dialogue qu'elles soient placées dans un contexte romantique ou dramatique.

Le film repose avant tout sur les épaules de Clark Gable et de Lana Turner. Le premier interprète impeccablement le rôle du séducteur, embobineur, filou, menteur et voleur (un très beau quinté :mrgreen: ) dont il a le secret. Rajouté à cela une classe, un charisme aux petits oignons et la fine moustache, on se dit que le rôle lui convient à merveille et que c'est un plaisir de le voir évoluer dans le film.
Lana Turner est quant à elle une Elisabeth toute en retenue, toute en douceur surtout face au jeu "cabot" de Gable et forme avec lui un duo qui fonctionne très bien. L'actrice, très jeune, est de toute beauté et Jack Conway ne se prive de quelques jolis plans sur la demoiselle et il a bien raison :oops: Les superbes tenues et le N&B la mettent parfaitement en valeur et son rôle plus posé que celui de Gable lui va comme un gant.
A leurs cotés, des seconds rôles de qualité : Claire Trevor se pose comme la rivale de Elisabeth et comme le dit Jeremy Fox dans sa critique "semble tout droit descendue de la diligence de John Ford" tellement son rôle en est proche.
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Marjorie Main incarne avec délectation une femme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds et Frank Morgan un juge alcoolique qui regrette de voir sa fille évoluer autant au bras de celui qui fut un ancien compagnon de jeu.
Dans l'ensemble - et même si un soupçon d'action supplémentaire et une durée un peu plus courte auraient été les bienvenus - le film se révèle agréable, bien interprété et propose même un passage plus dramatique entre les 2 mariés sur la fin qui surprend vis-à-vis de la tonalité générale du film mais qui permet d'apporter un peu plus d'humanité aux 2 personnages (mais ça n'empêche pas le film de se terminer sur un dernier tour de filou de la part de Candy :mrgreen: ). 6,5/10
Julien Léonard
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Julien Léonard »

Mais cela m'a l'air très bien tout ça ! :D

Jack Conway + Clark Gable + Lana Turner + Claire Trevor = intéressant moment en perspective.

Claire Trevor, c'est le type même de l'actrice qui aurait dû avoir une meilleure carrière encore. Son jeu est souvent extra.
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par feb »

Julien Léonard a écrit :Mais cela m'a l'air très bien tout ça ! :D
Je savais que ça te plairait...avec Lana Turner et Claire Trevor comme appât c'est trop facile :mrgreen:
Julien Léonard a écrit :Claire Trevor, c'est le type même de l'actrice qui aurait dû avoir une meilleure carrière encore. Son jeu est souvent extra.
Ici elle est très bien en entraineuse fort charmante et "rivale" de Lana Turner :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Jeremy Fox »

Julien Léonard a écrit :Mais cela m'a l'air très bien tout ça ! :D

Jack Conway + Clark Gable + Lana Turner + Claire Trevor = intéressant moment en perspective.

.
Ca l'est ; vraiment très agréable comme l'explique Feb 8)
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Flavia
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Flavia »

La dame des tropiques (Lady of the Tropics) - Jack Conway - 1939
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William Carey (Robert Taylor], un américain de passage à Saigon rencontre une jeune femme mystérieuse Manon (Hedy Lamarr). Celle-ci est accompagnée d'un Français, Pierre Delaroche (Joseph Schildkraut), qui doit lui procurer un passeport pour quitter le pays.


Déception pour un film dont l'affiche semblait prometteuse, le duo Robert Taylor/Hedy Lamarr laissant espérer un film dramatique dans la veine de Camille, Waterloo Bridge. Hélas Hedy Lamarr dans ce film n'a pas le charisme de G. Garbo ou de V. Leigh, malgré une photo qui la met particulièrement en valeur, et son jeu assez statique donne, sans doute, la fausse impression qu'elle récite son texte. Cependant sans révéler la fin du film, il faut reconnaître qu'elle se révèle assez émouvante, fragile, lors des 20 dernières minutes.
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Robert Taylor retrouve un personnage qui lui sied bien mais ne semble pas aussi investi que dans Camille ou Waterloo Bridge. Il n'y quasiment aucune alchimie entre les deux acteurs (ce qui est particulièrement dommage avec un acteur charismatique comme Robert Taylor et une actrice présentée comme la nouvelle Garbo), l'intrigue s'avère assez plate et l'histoire a du mal à nous captiver. Seule la dernière partie (prévisible) est réellement intéressante et sauve le film d'un ennui global.
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Flavia »

A yank at Oxford (Vive les étudiants) - Jack Conway - 1938
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Comme tout étudiant américain qui se respecte, Lee Sheridan est un jeune homme fougueux et athlétique, ses exploits sportifs lui valent d'ailleurs une certaine popularité : ayant décroché une bourse, il met le cap sur Oxford, en Angleterre, pour y poursuivre ses études.
Il découvre non sans stupeur que les Anglais ne vivent pas comme les Américains et, pire encore, que les élèves de la prestigieuse université forment une véritable caste, aux traditions aussi rigides qu'hermétiques. Fier et arrogant, Lee ne se rend tout d'abord pas compte qu'il heurte la sensibilité britannique et en reçoit la contrepartie sous forme de brimades. Mais il en faut plus pour le décourager...

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Ce film décrit la vie des étudiants, au chaud dans un cocon protecteur, se bornant à réaliser des exploits sportifs ou à participer à des compétitions interuniversitaires : nous sommes loin des films des années cinquante où commence à poindre un certain mal de vivre de la jeunesse. L'histoire ne nous offre pas les moyens d’avoir une vision cohérente de ce monde universitaire, pas un seul plan d’un cours, le corps enseignant étant représenté par un seul professeur.

Robert Taylor qui nous a habitué à de superbes rôles comme dans Trois Camarades ou Waterloo Bridge méritait mieux que ce rôle d'étudiant arrogant arrivant en terrain conquis qui est humilié, qui reste impassible aux brimades, et qui ne montre aucune révolte. Le rôle de l'étudiante, la seule dans le film, jouée par Maureen O’Sullivan, semble être une pièce rapportée pour le besoin de l’intrigue sentimentale, Vivien Leigh, quant à elle, interprète une nymphomane un peu nunuche mariée à un vieux libraire, rôle très surprenant.

Malgré quelques scènes amusantes, le film traine en longueur malgré un casting 5 étoiles, c'est vraiment dommage.
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Jeremy Fox
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Jeremy Fox »

Sybille a écrit :
Red-headed woman / La belle aux cheveux rouges
Jack Conway (1932) :

D'une espièglerie réjouissante, "Red-headed woman" révèle une Jean Harlow extrêmement piquante en arriviste provinciale décidée à séduire son patron. Cela faisait longtemps que j'avais entendu parler de ce film, et je n'ai à vrai dire pas du tout été déçue. Pré-code oblige, le sujet principal est abordé frontalement, sans manière, et ce dès les premiers plans du film, où l'on aperçoit tour à tour le visage, la silhouette, puis les jambes d'Harlow, le tout sur une petite mélodie fort agréable. En l'espace de quelques secondes, on sait déjà à quoi s'attendre, c'est donc par le physique que la belle va parvenir à ses fins (le moment où elle met une photo de son patron dans sa jarretière :uhuh: donne immédiatement le ton. Comme elle le dit, ça me sera plus utile ici qu'accroché au mur). Le film offre une sympathie teinté d'apitoiement au personnage de l'épouse trompée, il est dit que cette dernière ne doit pas abandonner la partie trop rapidement (j'adore quand elle dit à son mari : J'aurai pu comprendre, si ça n'avait pas été pour... une fille comme ça !), mais puisque Jean Harlow est tout de même l'héroïne du film, le scénario ne porte aucun jugement réellement négatif à son égard, étonnamment l'immoralité est sauve et triomphante jusqu'au bout. Les hommes sont les garants de la sécurité financière et du confort matériel, mais ce sont avant tout des êtres faibles, incapables de résister au charme offensif d'Harlow qui ne doute jamais de ses capacités car, eh bien, c'est un homme, non ?. Peu de seconds rôles marquants excepté Una Merkel dans le rôle de la "bonne copine", petite blonde pas aussi audacieuse qu'Harlow, mais néanmoins dotée d'une candeur moins innocente qu'elle ne s'en donne les airs. Description teintée d'ironie de la petite bourgeoisie de province, "Red-headed woman" est un film qui possède indubitablement le charme de son époque. 7/10
Pareil : l'ascension sociale d'une femme par le sexe : culotté et réjouissant :)
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Cathy
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Re: Jack Conway (1887-1952)

Message par Cathy »

Jeremy Fox a écrit :
Sybille a écrit :
Red-headed woman / La belle aux cheveux rouges
Jack Conway (1932) :

D'une espièglerie réjouissante, "Red-headed woman" révèle une Jean Harlow extrêmement piquante en arriviste provinciale décidée à séduire son patron. Cela faisait longtemps que j'avais entendu parler de ce film, et je n'ai à vrai dire pas du tout été déçue. Pré-code oblige, le sujet principal est abordé frontalement, sans manière, et ce dès les premiers plans du film, où l'on aperçoit tour à tour le visage, la silhouette, puis les jambes d'Harlow, le tout sur une petite mélodie fort agréable. En l'espace de quelques secondes, on sait déjà à quoi s'attendre, c'est donc par le physique que la belle va parvenir à ses fins (le moment où elle met une photo de son patron dans sa jarretière :uhuh: donne immédiatement le ton. Comme elle le dit, ça me sera plus utile ici qu'accroché au mur). Le film offre une sympathie teinté d'apitoiement au personnage de l'épouse trompée, il est dit que cette dernière ne doit pas abandonner la partie trop rapidement (j'adore quand elle dit à son mari : J'aurai pu comprendre, si ça n'avait pas été pour... une fille comme ça !), mais puisque Jean Harlow est tout de même l'héroïne du film, le scénario ne porte aucun jugement réellement négatif à son égard, étonnamment l'immoralité est sauve et triomphante jusqu'au bout. Les hommes sont les garants de la sécurité financière et du confort matériel, mais ce sont avant tout des êtres faibles, incapables de résister au charme offensif d'Harlow qui ne doute jamais de ses capacités car, eh bien, c'est un homme, non ?. Peu de seconds rôles marquants excepté Una Merkel dans le rôle de la "bonne copine", petite blonde pas aussi audacieuse qu'Harlow, mais néanmoins dotée d'une candeur moins innocente qu'elle ne s'en donne les airs. Description teintée d'ironie de la petite bourgeoisie de province, "Red-headed woman" est un film qui possède indubitablement le charme de son époque. 7/10
Pareil : l'ascension sociale d'une femme grâce au sexe : culotté et réjouissant :)

Le sujet est certes culotté, mais le traitement n'a pas la férocité de Baby Face, le tout est traité plus en comédie légère, et on n'a pas la même sensation de l'arrivisme par le sexe. On a l'impression qu'elle veut le premier homme et elle ne couche avec d'autres que pour être accepté par une classe sociale dont elle ne vient pas, contrairement à Liliane qui n'arrive qu'en couchant. Avec Red headed Woman, on est plus dans le domaine de la fille qui va devenir une prostituée de luxe qui vit avec son amant riche et son véritable amour joué d'ailleurs par Charles Boyer. Si le thème du film est culotté, j'ai trouvé que Baby Face était quand même autrement plus mordant et dérangeant que Red Headed Woman, comédie sympathique portée par Jean Harlow, mais sans ce côté sordide et bien plus provocant que cela !
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