Antonio Margheriti (1930-2002)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kurtz

Antonio Margheriti (1930-2002)

Message par Kurtz »

...Et le vent apporta la violence...(Anthony Margheriti, 1969)

Le premier western-spagh que je vois, hors Leone bien sûr. Bon, autant je n'aime pas les critiques débiles envers Sergio Leone autant je comprends, même si je ne cautionne pas, le mépris des fans de western classique envers le western all'italiania.
En effet, ce film, pourtant considéré comme une perle du genre, m'a déçu. Il n'est pas réellement mauvais, non. Il regorge même d'idées originales. L'histoire est simple: un homme (Klaus Kinski), libéré après dix ans de bagne, pour un crime qui'il n'a pas commis, revient se venger de celui qui l'a fait accuser. Lors d'une nuit de terreur, il va décimer un à un les sbires du grand méchant, tel un fantôme.
Ainsi, le film est flirte parfois avec le fantastique, voire l'épouvante. Des hommes de mains se balladent dans la ville à la recherche du héros, lorsque tout d'un coup, ils sont tous abattus sans qu'ils n'aient eu le temps de voir l'assassin. De plus, certaines scènes originales, comme le meurtre d'un curé qui joue de l'orgue jusqu'à son dernier soupir ou la scène finale et ses multiples miroirs, hommage à La dame de Shanghaï, renforcent ce côté baroque du film.
Malheureusement, c'est en voyant ce type de film, que l'on se rend compte de la maîtrise technique indéniable et rarement égalable des studios hollywoodiens. Et le vent apporte la violence... patit d'une réalisation souvent indigente et d'acteurs pas très crédibles en cow-boys (au moins, chez Leone, ils sont souvent américains) et peu charismatiques. Les zooms foireux sont en effet un trop nombreux. On sent également que le budget n'est pas le même que pour un film hollywoodien. Et c'est dommage car il y avait de bonnes idées, des idées plus originales que les clichés hollywoodiens.
Bref, Leone serait-il une exception ? je n'espère pas. Normalement, en décembre, je vois Django...

3,75/6
John Constantine
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Message par John Constantine »

Killer Fish/L'invasion des piranhas (Anthony M. Dawson/Antonio Margheriti)

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le titre peut faire penser à un rip-off du film de Dante avec poissons en plastique découpant Margrit Evelyn Newton dans un étang. Ben non, c'est une co-prod GB-US-Italie-Brésil typique 70's. Sir Lew Grade, habitué des gros films de guerre ou cata made in UK, est au générique ainsi que les productions Fawcett-Majors. Yep, on parle bien de Farah Fawcett (sex-symbol fin 70's pour cause de Charlie's Angels) et de son mari de l'époque Lee "qui vaut 3 milliards" Majors, qui a fait de son sourcil plissé héroïque sur visage en bois une marque déposée pdt sa carrière (remember le zoom sur le visage de Majors quand il utilise son oeil bionique et qu'on entendait un bruit de sonar, c'est ce regard là). Les 2 avaient du fric à investir dans ce qui semble être leur unique prod.

[mode Proust ON]j'ai tjrs été indulgent face à ce film qui fleure les dimanche soir sur M6 à 20H30 à une époque lointaine où ils passaient face au grand film de TF1 des Argento (hein! Le Chat à neuf queues?) ou Corbucci (Gasp! Django à 20h30?) [bon, ils passaient aussi le requin-dauphin-tuyau-d'aspirateur de Apocalypse dans l'Océan Rouge ou Momo le Homard Géant Pas Content de Alien, la créature des abysses mais c'était plus tard dans la nuit, quoique lundi soir...][mode Proust OFF] Donc, Margheriti torche ce film mi-navet, mi-nanar: une sorte de carte postale d'aventures/catastrophes où Lasky*(joué par Majors) incarne un voleur. Avec son équipe, ils braquent une centrale électrique brésilienne (?) pour y voler des diamants (?). Au casting, on trouve Karen Black (Complot de Famille), Marisa Berenson, Margaux Hemingway (soeur de et p'tite fille de) et James Franciscus (Le Secret de la Planète des Singes, Le Chat à 9 queues).

Donc, tt ce bô monde s'agite pour les diamants, qu'un idiot a eu l'idée de planquer dans un lac peuplé de 10000 piranhas. L'ennui pointe souvent donc il faut un peu s'accrocher pour trouver un peu de nanarium: le début avec explosion de maquettes (y a un hélico téléguidé au-dessus de la centrale que le technicien semble avoir du mal à diriger parce qu'il vole à reculons), acteurs courant devant des transparences, stock-shots (tiens, des pompiers US pour sauver une centrale brésilienne). Mention pour les morts par piranhas où les acteurs s'essaient à souffrir crédiblement tandis qu'un plongeur leur fait guili-guili sous l'eau. Mention pour la garde-robe hideuse orange de Lee Majors. Entre ça, tourisme à la S.A.S, séances photos mannequins ("fais-moi ta Joséphine Baquère!") et persos de caricature (big mention à Marisa Berenson qui a l'air de lire le texte au bout d'une canne à pêche et un photographe obèse/bisexuel dont la seule utilité est de servir d'appât tortillant à poissons).

Il faut donc attendre les 3/4 du film avant que le nanarographe gigote. Scène: un bateau échoué à 200m de la rive du lac des pirahnas. Il faut qu'on sorte parce que ça va couler! Il y a quelque chose d'hypnotique à mater ces gens gigoter pour atteindre un canot de sauvetage à la dérive, à bricoler un radeau et se rendre compte une fois dessus qu'on a oublié de faire une rame, et surtout Majors - le seul à survivre après un plongeon de 10 mn dans le lac - se friter mollement avec le Méchant sur un canot qui se dégonfle comme le reste du film; le Méchant tape sur Majors avec une rame en mode descend-de-mon-bateau mais nan, il s'accroche. Au bout d'un moment, on voudrait que Marisa Berenson qui court perdue dans la jungle se fasse bouffer par des réducteurs de tête, ou que ce gamin qui tombe sur un piranha se fasse manger le maillot de bain, mais rien n'y fait. Potentiel énorme (Lee Majooors!!) mais résultat bof et même la morale est sauve!

*Lasky! On était à un "n" près de cet autre héros de nanars télés (signés Hervé Palud): Johnny Halliday/David Lansky! Mention spé pour l'épisode L'Ami Américain avec un Samuel Fuller ravagé en caïd US et cette réplique culte du chef de Lansky: "Lansky, vous parlez américain?"
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francis moury
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ANTONIO MARGHERITI

Message par francis moury »

Personnellement je suis preneur de tous les films de Margheriti a priori (ceux que je n'ai pas encore vus) comme a posteriori (ceux que j'ai vus) - cf. ma notice nécrologique bio-filmographique commentée de ce maître du cinéma-bis italien parue au lendemain de sa mort sur http://www.dvdrama.com puis sur le défunt http://www.cinerivage.com puis en version revue et augmentée sur http://www.cineastes.net
La restauration de LA PLANETE DES HOMMES PERDUS est une merveilleuse surprise - Stéphane a raison - et je souhaite ardemment qu'elle soit suivie d'une édition DVD ad hoc prochainement.

Personnellement, je souhaiterais qu'on restaure et qu'on réédite l'ensemble de l'oeuvre de Margheriti plutôt que les autres programmations mentionnées ci-dessus dont l'intérêt est tout de même moindre à mes yeux même si, évidemment, ce sont des films rares dont la vision permettra aux cinéphiles de combler quelques lacunes. Mais priorité aux chefs-d'oeuvre : TOUT Margheriti d'abord.

Je signale à Nutella - qui a absolument raison d'aimer ET LE VENT APPORTA LA VIOLENCE - la prochaine réédition de JOKO INVOCA LA MORTE... E MUERI [Avec Django, la mort est là] (Ital. - All. 1967) d'Antonio Margheriti en DVD zone 2 chez Seven 7 dans une collection "Westerns [italiens]" comportant cinq titres, avec en bonus pour celui-là, un entretien avec... tenez-vous bien... Ruggero Deodato qui fut son assistant.
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Message par Brice Kantor »

La Planète des Hommes Perdus

Attention, c'est quand même ultra cheap :!: et les scènes de batailles dans l'espaces à bases de maquettes de vaisseaux et saucoupes sont suffisemment longues, répétitives et peu imaginatives pour finir par agacer!!! Passé cet avertissement, on peut se laisser largement distraire par le film, dominé essentiellement par le personnage de scientifique joué par Claude Rains... Le final ressemble à une fuite en avant carthésienne dont la démence finit par impressionner, souligné par des décors très bricolos mais qui donnent un sentiment de folie et d'oppression psychédélique.

Margheretti la met en parrallèle avec deux histoires de couples qui font que s'entrecroisent perpetuellement l'amour et les mathématiques. Fasse à l'inconnue, sa menace, jusqu'ou peut-on se fier aux chiffres et aux vérités absolues? Le personnage de la médium Miss Collins accentue cette idée, tout comme le dilemme de se fier à une simple formule ou une offensive militaire musclée. La musique est assez originale, certains décors comme la serre du professeur Benton très réussis. C'est fait avec les moyens du bord, c'est bourré d'ellipses assez risibles, mais ça se tient et ce n'est pas inintéressant.

3/6
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Avec Django, la mort est là de margheriti cinéaste eclectique qui selon la jacquette du dvd s'est réaproprier les codes du western pour les faire subtilement glissé vers le genre fantasqtique. A première vue une histoire de vengeance des plus classique où un anti héros, personnage récurrent du western italien, tuera un à un les meurtriers de ses petits camarades. Le film montre donc une succession de duel plutot bien foutu, se succedant sans aucun temps mort et devenant de plus en plus dangereux pour Django. On comprend progressivement que la série de confrontation dépasse la notion de vengeance et se transforme en conte fantastique (et initiatique) où le héros devra explicitement combattre les morts. Une variation interessante...à voir!

4.5/6
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

La vierge de Nuremberg (1963)

Fraîchement installée dans le château de son époux, Mary (Rossana Podesta) découvre par une nuit d'orage le cadavre mutilée d'une jeune fille emprisonnée dans la Vierge de Nuremberg, un sinistre instrument de torture médiéval trônant dans le musée des horreurs familial.

Sans doute, Antonio Margheriti n'avait-il que son métier à offrir, mais ce métier il le possédait sur le bout des doigts.
Sa maîtrise technique confère un réel style à ce thriller gothique, où il s'agit de faire beaucoup avec peu la plupart du temps et de gérer le trop-plein final.
Sans porter le film au niveau de son Danza Macabra, il tire néanmoins de son scénario - et de son budget - un résultat dont peu eussent pu se targuer.
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Julien Léonard
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Message par Julien Léonard »

Lord Henry a écrit :La vierge de Nuremberg (1963)

Fraîchement installée dans le château de son époux, Mary (Rossana Podesta) découvre par une nuit d'orage le cadavre mutilée d'une jeune fille emprisonnée dans la Vierge de Nuremberg, un sinistre instrument de torture médiéval trônant dans le musée des horreurs familial.

Sans doute, Antonio Margheriti n'avait-il que son métier à offrir, mais ce métier il le possédait sur le bout des doigts.
Sa maîtrise technique confère un réel style à ce thriller gothique, où il s'agit de faire beaucoup avec peu la plupart du temps et de gérer le trop-plein final.
Sans porter le film au niveau de son Danza Macabra, il tire néanmoins de son scénario - et de son budget - un résultat dont peu eussent pu se targuer.
Et bien pour le coup mon cher Lord Henry, vous me donnates envie ( :mrgreen: je vous taquine un peu, désolé) de le voir, que dis-je, de le découvrir (et ça c'est vrai)... :wink:
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Profondo Rosso
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Message par Profondo Rosso »

Julien Léonard a écrit :
Lord Henry a écrit :La vierge de Nuremberg (1963)

Fraîchement installée dans le château de son époux, Mary (Rossana Podesta) découvre par une nuit d'orage le cadavre mutilée d'une jeune fille emprisonnée dans la Vierge de Nuremberg, un sinistre instrument de torture médiéval trônant dans le musée des horreurs familial.

Sans doute, Antonio Margheriti n'avait-il que son métier à offrir, mais ce métier il le possédait sur le bout des doigts.
Sa maîtrise technique confère un réel style à ce thriller gothique, où il s'agit de faire beaucoup avec peu la plupart du temps et de gérer le trop-plein final.
Sans porter le film au niveau de son Danza Macabra, il tire néanmoins de son scénario - et de son budget - un résultat dont peu eussent pu se targuer.
Et bien pour le coup mon cher Lord Henry, vous me donnates envie ( :mrgreen: je vous taquine un peu, désolé) de le voir, que dis-je, de le découvrir (et ça c'est vrai)... :wink:
oui vas y tente julien du très bon gothique italien 60's bien classe et le dvd est trouvable pour une misère
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Message par Julien Léonard »

Profondo Rosso a écrit :
Julien Léonard a écrit :
Et bien pour le coup mon cher Lord Henry, vous me donnates envie ( :mrgreen: je vous taquine un peu, désolé) de le voir, que dis-je, de le découvrir (et ça c'est vrai)... :wink:
oui vas y tente julien du très bon gothique italien 60's bien classe et le dvd est trouvable pour une misère
Et boum, c'est parti, je viens de le metrte dans ma wish-list !! Merci !! :wink: Je vais essayer de le trouver ces jours-ci...
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Flol
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Message par Flol »

J'appuie toutes ces critiques positives : j'ai vu le film hier, et il est effectivement bon. C'est techniquement très soigné (le production design et la musique de Riz Ortolani, notamment), et le look du bad guy est absolument terrifiant ! :shock:
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Message par Lord Henry »

Les Fantômes de Hurlevent (1971)

A la suite d'un pari, le journaliste Alan Foster (Anthony Franciosa) accepte de passer une nuit dans le château hanté de Lord Blackwood, un ami d'Edgar Allan Poe (Klaus Kinski).

A l'invitation d'un producteur avisé Antonio Margheriti revisite après quelques années son propre chef-d'œuvre, La Danse Macabre, au prétexte essentiellement de passer du noir et blanc à la couleur. Si d'un côté, on y gagne un Klaus Kinski halluciné dans un prologue inspiré d'Edgar Poe, en revanche on y perd Barbara Steele au profit (?) de Michèle Mercier – perte dont l'amateur aura la peine que l'on devine à se remettre.

Tout ici est affaire d'habillage, puisqu'il s'agit de suivre à la lettre le film original, et le sens plastique du metteur en scène italien s'accommode fort bien de ces figures imposées. Mais au bout du compte, le résultat – aussi louable fût-il - sanctionne la supériorité du noir et blanc de son prédécesseur à matérialiser sur l'écran cette ombre inquiétante qui enserre le réel et où prennent corps nos angoisses et nos terreurs. Cet envers obscur de la réalité sensible, qui justement trouvait tant à jouer sur le visage anguleux de Barbara Steele.
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Message par Lord Henry »

Avec Django, la mort est là (1968)

...et bien là!

Dans l' ombre de Django se découpe déjà la silhouette du héros de E Dio disse a Caino (1970), et l'une comme l'autre, ces deux réalisations d'Antonio Margheriti se placent aux confins du Fantastique et du Western. Si le souffle qui habite la seconde fait défaut à la première, la virtuosité du metteur en scène, elle, s'y exprime à part égale, avec une inspiration plastique propre aux grandes heures de sa filmographie – à l'exemple de cet affrontement frénétique nimbé du jaune dont sont tapissées les galeries d'une mine de soufre.
Ici comme ailleurs, le western transalpin inventorie sur un mode ludique les interrogations politiques de son époque: de l'intellectuel qui use de son prestige pour mieux duper ses acolytes au représentant de l'ordre qui tire les ficelles dans l'ombre.
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Kevin95
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Message par Kevin95 »

Lord Henry a écrit :Avec Django, la mort est là (1968)

...et bien là!
Dommage que la VF soit si nulle !
Les deux fléaux qui menacent l'humanité sont le désordre et l'ordre. La corruption me dégoûte, la vertu me donne le frisson. (Michel Audiard)
Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Les Diablesses (1973)

De retour au château familial en terre écossaise, la jeune Corringa (Jane Birkin) est ballottée au cœur d'intrigues émaillées de meurtres sanglants sur lesquels plane l'ombre d'une malédiction ancestrale.

Deux regards peuvent se poser sur cette réalisation d'Antonio Margheriti. D'un côté, considérer que le metteur en scène visite à l'envi les mêmes figures et les mêmes motifs comme l'on creuserait inlassablement le même sillon sur une terre depuis longtemps aride. De l'autre admirer cet ouvrage sans cesse remis sur le métier, faisant fi du temps et des modes; cet infatigable travail du geste au service d'un sens plastique qui jamais ne s'est démenti.
Pour celui qui arpente la filmographie du réalisateur depuis La Vierge de Nuremberg, ces diablesses ont un air de déjà – trop? – vu; mais il fustigera l'évidente paresse du scénariste qui s'est satisfait d'agencer à la diable situations et personnages, s'en remettant à l'inspiration du cinéaste pour habiller le tout convenablement.
Fort heureusement, au cinéma, le style est ce qui reste lorsque l'on a tout oublié.
Dernière modification par Lord Henry le 13 févr. 13, 10:44, modifié 1 fois.
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johell
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Re: Notez les films de juin 2008

Message par johell »

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NAKED YOU DIE (Nude... Si Muore aka The Young, The Evil And The Savage aka The Miniskirt Murders) de Antonio Margheriti (1968)

Adapté du script original écrit par Mario Bava, Margheriti nous fait ici un petit giallo tout ce qu'il y a de plus correct. Même si le film ne verse pas dans des penchants sadiques et pervers et reste toujours très chaste, ce NAKED YOU DIE reste tout de même un très beau résultat à la photographie très soignée et au casting alléchant. On y retrouve quelques belles tronches que les amateurs reconnaitront : Michael Rennie (LE JOUR OÙ LA TERRE S'ARRÊTA), Luciano Pigozzi (BARON BLOOD) ou encore Giovanni Di Benedetto (L'OISEAU AU PLUMAGE DE CRYSTAL).

Mais comme le film se déroule dans un collège de jeunes fillles, nos mirettes se délectent prioritairement sur ces jolies demoiselles qui passent leur temps en petite nuisette, à prendre des douches au milieu de la nuit quand ce n'est pas se faire une petite bronzette au bord d'une piscine. L'occasion d'admirer la très mignonne Eleonora Brown dans son dernier rôle (elle avait tout juste 20 ans) et qui avait débuté au cinéma dans LA CIOCARA de Vittorio De Sica.

Niveau violence, le film reste extrêmement soft . Néanmoins, les quelques assassinats qui parsèment le film sont plutôt efficaces et très bien mis en scène. Cela commence d'ailleurs très fort avec la scène d'ouverture. D'ailleurs, le film ne regagnera plus du tout la même "intensité" par la suite. Margheriti semblant nettement moins à l'aise avec l'univers du giallo qu'il ne l'est avec les ambiances gothiques comme nous l'ont prouvé LA VIERGE DE NUREMBERG ou encore son chef-d'oeuvre DANSE MACABRE.

Au final, ce giallo est principalement à recommander aux gros mordus du genre, sachant tout de même que celui-ci verse plus dans l'anecdotique que le franchement indispensable. A signaler que l'édition DVD Zone 1 sortit chez Dark Sky Films propose pour la 1ère fois la version intégrale de NAKED YOU DIE. Précédemment amputée de 15 minutes pour être présenté en "double feature" avec le chef-d'oeuvre de Michael Reeves intitulé LE GRAND INQUISITEUR avec Vincent Price.

Trailer :
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