Voilà un film que j’hésitais à insérer dans le lecteur. Allez savoir pourquoi ? J’ai été inspirée de passer outre mes préjugés sans fondement. Le premier et unique film de James William Guercio est d’abord, à mes yeux une vraie réussite formelle. Dès la scène d’ouverture (fragmentée et révélatrice d’indices) on sait que l’on est devant un film qui « va tenir la route » au moins de ce côté-là.
Quant au fond, l’intrigue tient en peu de lignes : John Wintergreen flanqué d’un coéquipier tire au flanc sillonne les paysages encore imprégnés de la poussière des chevauchées des westerns de John Ford pour contrôler et verbaliser les rares véhicules qu’il croise. Incorruptible, naïf et croyant toujours au rêve américain, il espère troquer l’uniforme du motard contre le stetson et les santiags d’un enquêteur. La mort d’un vieil homme va lui donner cette opportunité.
On comprend rapidement que John Wintergreen croit profondément à la vertu des symboles, que ce soit ceux de l’uniforme (chaque détail filmé en gros plan quand il le revêt le matin), ou ceux du kit de l’enquêteur. Mais dans cette Amérique de la désillusion et de l’amertume un peu déboussolée et sans cap défini Wintergreen fait figure d’exception. James William Guercio explose les certitudes, déboulonne les mythes (Hollywood au travers du personnage de l’actrice déçue et revenue de tout, échouée dans un bouge paumé) et zigouille les rêves à coup de chevrotine. Même les hippies font triste mine repliés en petite communauté végétative. Il révèle la folie, l’arrogance, la virilité de supermarché de l’inspecteur Harvey Pool, les flics tire au flanc et corrompus et les dérives qu’entraîne la solitude.
Les héros de John Ford qui ont caracolé dans les mêmes lieux mythiques ont dû se retourner dans leur tombe.
Quant au fond, l’intrigue tient en peu de lignes : John Wintergreen flanqué d’un coéquipier tire au flanc sillonne les paysages encore imprégnés de la poussière des chevauchées des westerns de John Ford pour contrôler et verbaliser les rares véhicules qu’il croise. Incorruptible, naïf et croyant toujours au rêve américain, il espère troquer l’uniforme du motard contre le stetson et les santiags d’un enquêteur. La mort d’un vieil homme va lui donner cette opportunité.
On comprend rapidement que John Wintergreen croit profondément à la vertu des symboles, que ce soit ceux de l’uniforme (chaque détail filmé en gros plan quand il le revêt le matin), ou ceux du kit de l’enquêteur. Mais dans cette Amérique de la désillusion et de l’amertume un peu déboussolée et sans cap défini Wintergreen fait figure d’exception. James William Guercio explose les certitudes, déboulonne les mythes (Hollywood au travers du personnage de l’actrice déçue et revenue de tout, échouée dans un bouge paumé) et zigouille les rêves à coup de chevrotine. Même les hippies font triste mine repliés en petite communauté végétative. Il révèle la folie, l’arrogance, la virilité de supermarché de l’inspecteur Harvey Pool, les flics tire au flanc et corrompus et les dérives qu’entraîne la solitude.
Les héros de John Ford qui ont caracolé dans les mêmes lieux mythiques ont dû se retourner dans leur tombe.
Vous l'aurez compris, ce fut une belle découverte.