Elle a commencé il y a une semaine et durera jusque début févrierbruce randylan a écrit :Il devrait d'ailleurs avoir une rétrospective Albatros à la Fondation Pathé début 2016
L'angoissante aventure (Jacob Protozanoff - 1920)
Un jeune célibataire succombe aux charmes de l'ancienne maîtresse de son frère. Filant le parfait amour, ils partent tous deux en croisière pour la turquie mais l'argent commence à manquer.
Voilà un titre qui ne laisse rien présager de son contenu ! Loin d'être un thriller ou un film policier, c'est une comédie dramatique qui doit la majeure partie de ses qualités à son duo de comédien : Ivan Mosjoukine et Natalie Lissenko qui sont tous deux excellents dans leur rôle bien que Mosjoukine sorte du lot grâce à un personnage lui permettant plus de nuances dans le jeu. Il brille ici, passant du jeune adulte espiègle à l'amoureux enfantin ou encore de l'homme en proie au doute jusqu'au père de famille au bout du rouleau.
Il est perpétuellement crédible quelque soit la scène pour parvenir à amuser et émouvoir avec une aisance remarquable quelque soit les situations.
Et les situations ne manquent pas de piquant d'ailleurs avec beaucoup de péripéties qui conduit son duo à faire carrière dans le cinéma (c'est d'ailleurs assez perturbant de voir Mosjoukine jouer une ancienne gloire tomber dans la misère quand on sait comment il a lui-même fini).
La vitesse des péripéties, la qualité des décors et de la photographie (les extérieurs sur Marseille sont merveilleux) et de nombreuses séquences inspirées (succulente scène des lettres qui se croisent - reprises à la fin avec des bouquets de fleur) permettent d'éviter de trop réfléchir à leur crédibilité mais quand l'histoire s'attarde un peu plus sur la déchéance du couple, on commence à se demander où cela va nous mener et comment les scénaristes vont s'en sortir. Du coup, la chute se fait un peu deviner et en effet
- Spoiler (cliquez pour afficher)
La riposte (Viatcheslav Tourjansky - 1922)
Une ancienne vedette du cirque gagne au loto. Changeant de vie, elle tombe amoureuse d'un riche séducteur d'Amérique du Sud mais un ancien collaborateur de son ancienne vie la retrouve et menace de révéler à son époux sa précédente existence si elle ne lui donne pas d'argent.
Viatcheslav (Victor) Tourjansky était un piètre cinéaste à l'époque du parlant, il n'est guère plus convainquant dans le muet comme en atteste ce mélodrame invraisemblable au scénario peu crédible, encore qu'on peut lui reconnaître la qualité d'éviter les pièges du genre puisque le chantage tombe tout de suite à l'eau, le mari ayant entendu la conversation.
La réalisation est moins kitsch que lors des années 30 mais elle brille ici par sa platitude et son manque de personnalité. Elle n'aide donc ni à gommer les rebondissements grotesques ni à nous faire apprécier le duo de comédien (pourtant honorables) ni à éviter à l'histoire d'être prévisible dans sa seconde moitié. Comme le film est assez court, on ne s'ennuie pas forcément mais il s'oublie très rapidement.