je crois que j'ai tenté de voir trois fois GERTRUD pour arriver à le voir en entier je m'endormais toujours au même endroit, y'a 10 minutes au milieu que j'ai jamais vues, j'ai abandonné.Commissaire Juve a écrit :Oh la vache ! Tu te réjouis parce que tu aimes ou parce que tu ne l'as jamais vu ?Tommy Udo a écrit :
Pour ma part -- Lion d'or ou pas Lion d'or -- j'ai déjà dit à plusieurs reprises tout le mal que je pensais de ce Dreyer (ainsi que de l'abominable "Gertrud"), j'arrête donc là le radotage.
Cela dit : un jour, Godard a dit d'un de ses films que ce n'était pas un film, mais "une tentative de film". Eh bien, je trouve que cette remarque colle assez bien avec ces deux Dreyer.
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J'ai aussi découvert Ordet cette année, et curieusement, c'est de moins en moins ma came les films de constipés atones et autistes qui passent leurs temps dans une cuisine vide à regarder le néant plutôt que les interlocuteurs... Mais contrairement à Gertud, y-a 2-3 séquences réussies.
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De Dreyer je donne tout Vampyr pour les films postérieurs.
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Bien dit ! Et quand tu vois Sarko -- à la télé -- s'enthousiasmer sur Dreyer, ça résume tout.bruce randylan a écrit :et curieusement, c'est de moins en moins ma came les films de constipés atones et autistes qui passent leurs temps dans une cuisine vide à regarder le néant plutôt que les interlocuteurs
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S'il faut tenir compte ce que dit Sarko à présent, nous voilà dans de beaux draps!! On ne peut pas trouver plus ignare que lui...
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On est bien d'accord. C'était le sens de mon message (bel exemple de "j"ai-bien-potassé-le-cinéma-pour-les-Nuls"... l'a-t-il seulement lu, d'ailleurs ? ).poet77 a écrit :S'il faut tenir compte ce que dit Sarko à présent, nous voilà dans de beaux draps!! On ne peut pas trouver plus ignare que lui...
Bon, après, je ne vais pas lancer la pierre à ceux qui apprécient ces films. Un peu de respect. Mais -- connaissant bien le sujet -- je me range du côté des détracteurs.
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poet77 a écrit :S'il faut tenir compte ce que dit Sarko à présent, nous voilà dans de beaux draps!! On ne peut pas trouver plus ignare que lui...
ATTENTION!!! HUMOUR!!!
STOP!!! FIN HUMOUR!!!!Commissaire Juve a écrit :
Bien dit ! Et quand tu vois Sarko -- à la télé -- s'enthousiasmer sur Dreyer, ça résume tout.
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remarquez si ça se trouve, c'est poet77 qui est au 5ème degré. me suis fait avoir, moi
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Re: Ciné-club
Ordet est une oeuvre certes difficile à aborder, mais il est nécessaire de s'y plonger entièrement pour mesurer à la fois l'incroyable maîtrise dont fait preuve le cinéaste et la richesse thématique du sujet. Que le film ne fasse appel à aucune transcendance, ni explicite ni virtuelle, ressort de certains éléments de mise en scène choisis par le réalisateur et qui mériteraient une étude approfondie. Le cinéaste s'évertue à nous laisser entendre qu'il s'agit d'un drame « horizontal ». Tout se passe à ras de terre. Aucune échappée sur le ciel. Pas un seul panoramique vertical dans tout le film. En revanche, Dreyer commence à utiliser de très longs plans en continuité (annonçant Gertrud) et des mouvements glissants de caméra, panoramiques et travellings conjugués, dont certains dans leur simplicité sont d'une telle virtuosité qu'ils laissent le spectateur confondu.
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Re: Ciné-club
Tout ça est certain et c'est justement parce que les effets sont trop évidents que je n'accroche pas. C'est une réalisation uniquement théorique et cérébrale. C'est un peu le IKEA du film d'auteur avec son cahier des charges exhaustif à respecter (encore qu'à l'époque, Dreyer était plutôt un pionnier dans le domaine).Geoffrey Carter a écrit :Ordet est une oeuvre certes difficile à aborder, mais il est nécessaire de s'y plonger entièrement pour mesurer à la fois l'incroyable maîtrise dont fait preuve le cinéaste et la richesse thématique du sujet. Que le film ne fasse appel à aucune transcendance, ni explicite ni virtuelle, ressort de certains éléments de mise en scène choisis par le réalisateur et qui mériteraient une étude approfondie.
A partir de là et comme l'absence d'émotion ne me permet pas de m'intéresser au "drame" qui se joue, il me suffit de 20-30 minutes pour savoir ce qu'il veut dire et les procédés qu'il utilise. Le reste, n'est pour ainsi dire que du rabotage qui me laisse de marbre. J'ai besoin d'histoire et de personnages pour me faire croire à un film (il y a des exceptions évidement)
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Re: Ciné-club
Je comprends ton ressenti mais il ne faut pas oublier de remettre le film dans le contexte à la fois de l'époque et de la carrière du cinéaste, celui-ci ayant eu de grandes difficultés à continuer à tourner à plusieurs périodes de sa vie, son style novateur et unique déroutant les producteurs mais surtout les spectateurs. Même si Ordet est loin d'être un choc similaire à La Passion de Jeanne d'Arc il faut noter, outre ce que j'ai relevé dans mon précédent message, les scènes d'intérieur qui laissent les plafonds et les poutres apparents, comme pour mieux souligner l'horizontalité du film, créer une atmosphère carcérale et suggérer des personnages vivant sous le joug, comme écrasés par leur cadre de vie.
« L'absence d'émotion » reste évidemment subjective et je précise que Dreyer est un des cinéastes qui m'émeut le plus (à l'inverse d'un Kurosawa sans doute réputé plus chaleureux qui me laisse, la plupart de temps, de marbre). Pour le reste j'ai un peu de mal à croire qu'il suffise (sans vouloir t'offenser évidemment), même à un esprit des plus aiguisés, une demi-heure pour comprendre et analyser le propos d'un film aussi élaboré et complexe qu'Ordet dont l'horizon dépasse d'ailleurs de beaucoup les intentions de l'auteur.bruce randylan a écrit : A partir de là et comme l'absence d'émotion ne me permet pas de m'intéresser au "drame" qui se joue, il me suffit de 20-30 minutes pour savoir ce qu'il veut dire et les procédés qu'il utilise. Le reste, n'est pour ainsi dire que du rabotage qui me laisse de marbre. J'ai besoin d'histoire et de personnages pour me faire croire à un film (il y a des exceptions évidement)
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Re: Ciné-club
Non, bien-sûr, je ne voulais pas dire que j'avais tout décrypté Ordet en 30 minutes. Seulement que j'avais compris ce vers quoi tendait la réalisation de Dreyer, la finalité de sa mise en scène et une bonne partie de son dispositif scénique : la direction d'acteurs et leur phrasé, l'utilisation du décor, les valeurs de cadre, l'absence d'extérieur, le placement des personnages dans l'espace ou les uns par rapport aux autres, les thèmes abordés... sans forcément rentrer dans les détails ou tout déchiffré de A à Z ; les grandes lignes quoi. Mais par exemple, je n'avais pas repéré l'absence de mouvement verticaux en effet (juste que le ciel qui donne de donne quelques majestueux plans au début du film disparaitra totalement par la suite du récit, remplacé par ses plafonds écrasants).
Tout cela m'avait semblait (trop) signifiant immédiatement. Sans doute parce que depuis que le film est sorti, beaucoup d'autres ont suivis son sillon, lui faisant perdre son aspect novateur et original.
Tout cela m'avait semblait (trop) signifiant immédiatement. Sans doute parce que depuis que le film est sorti, beaucoup d'autres ont suivis son sillon, lui faisant perdre son aspect novateur et original.
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Re: Ciné-club
c'est d'ailleurs la raison pour laquelle certains "repreneurs de style" (ou de thèmes) (cinéastes cinéphiles... mais pas forcément) sont surestimés par rapport à aux inventeurs d'origine qui les ont inspirés et aussi, ce qui fait que les dits "inventeurs" ou initiateurs, en difficulté avec une nouvelle idée qu'ils ont du mal à créer parce que nouvelle (pas de modèle sur lesquels se baser), le font parfois un peu maladroitement (je parle pas d'ORDET mais généralt) et sont revus à la baisse par les déboulonneurs d'idole qui veulent remettre les pendules à l'heure soi-disant (cf remise en cause de Bergman à sa mort par un critique américain à qui W Allen avait répondu). oui bon, sauf que je dévie peut-être un peu.bruce randylan a écrit : Sans doute parce que depuis que le film est sorti, beaucoup d'autres ont suivis son sillon, lui faisant perdre son aspect novateur et original.
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Re: Ciné-club
C'est le cas d'une grande majorité de films : dans la plupart des cas, le spectateur n'a besoin que de la première heure de métrage pour comprendre dans ses grandes lignes le propos du cinéaste (sauf pour ceux, évidemment, qui concentrent le message dans la seconde partie de leur oeuvre, mais c'est un peu le cas d'Ordet) et les procédés qu'il emploie. Il n'y a que quelques rares chefs d'oeuvre qui parviennent à proposer au public une expérience d'immersion totale tout en parvenant à renouveler leur propos et leur mise en scène en cours de long-métrage.bruce randylan a écrit :Seulement que j'avais compris ce vers quoi tendait la réalisation de Dreyer, la finalité de sa mise en scène et une bonne partie de son dispositif scénique : la direction d'acteurs et leur phrasé, l'utilisation du décor, les valeurs de cadre, l'absence d'extérieur, le placement des personnages dans l'espace ou les uns par rapport aux autres, les thèmes abordés
De plus, on ne peut pas dire que Dreyer soit un cinéaste qui étale ses effets de manière outrancière. Gertrud est en réalité un film très discret.
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Re: Ciné-club
Je suis un peu surpris par la teneur de cette discussion. On peut ne pas adhérer à Dreyer (non seulement le bonheur n'est pas gai mais, en plus, il n'est même pas obligatoire!) mais j'ai l'impression, à lire certains messages qui précèdent, qu'on a affaire avec ORDET à une sorte d'exercice de style dont on reconnait l'importance mais qui serait peut-être dépassé par ce qu'il a généré.
Ben non alors ! Il n'est pas plus un exercice de style qu'EUROPE 51 de Rossellini ou que L'HEURE SUPREME, de Borzage. Il appartient à la mystérieuse et très classique tradition des (mélo)drames emprunts de mysticisme dont Dreyer livre ici, il est vrai, une version à sa très nordique manière. Et sous la glace vibre le feu d'une intense émotion. Comment ne pas craquer lors de la résurrection finale, charnelle, bouleversante, presque documentaire..?
Ben non alors ! Il n'est pas plus un exercice de style qu'EUROPE 51 de Rossellini ou que L'HEURE SUPREME, de Borzage. Il appartient à la mystérieuse et très classique tradition des (mélo)drames emprunts de mysticisme dont Dreyer livre ici, il est vrai, une version à sa très nordique manière. Et sous la glace vibre le feu d'une intense émotion. Comment ne pas craquer lors de la résurrection finale, charnelle, bouleversante, presque documentaire..?
Comme "le Temps de l'innonce" et "A tombeau ouvert", "Killers of the Flower Moon" , très identifiable martinien, est un film divisiblement indélébile et insoluble, une roulade avant au niveau du sol, une romance dramatique éternuante et hilarante.
m. Envoyé Spécial à Cannes pour l'Echo Républicain
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