Cinéma Français - le Patrimoine

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Cathy
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Derrière la façade (1939) - Georges Lacomb et Yves Mirande

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La propriétaire d'un immeuble est retrouvée assassinée dans l'ascenseur. La maison est bouclée par la police pour l'enquête.

Derrière la façade est un film policier et aussi en quelque sorte un film à "sketches" par réellement à sketches, mais nous avons toutes les grosses vedettes de l'époque qui sont réunies dans des petites scenettes les mettant en valeur quelques minutes. Certains ont plus de raisons que d'autres d'assassiner cette fameuse propriétaire. Mais à travers cette enquête policière, c'est aussi une enquête de société sur les différentes personnes qui peuvent vivre dans un immeuble cossu, des voyous, des femmes entretenues, des gigolos, des amoureux, un lanceur de couteaux, un danseur mondain et escroc, etc. bref autant de portraits différents à la fois croisés et bien distincts et qui servent surtout aux acteurs de faire leurs numéros, ainsi au détour des scènes on découvre, Michel Simon, Jules Berry, Gaby Morlay, Elvire Popesco, Eric Von Stroheim, Julien Carette, Lucien Barroux en commissaire. Si l'enquête policière n'est qu'un prétexte, le film s'avère un divertissement agréable, rondement mené. La copie proposée par René Chateau est plutôt correcte !
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UN HOMME SE PENCHE SUR SON PASSE de Willy ROZIER - 1958
avec Jacques BERGERAC, Barbara RUTTING, Pierre DUDAN et Héléna MANSON

Au Canada, en 1928, les aventures d'un trappeur passionné par la chasse. A force de déserter le foyer pour se consacrer à sa passion, sa femme ira voir ailleurs...

Adaptation d'un roman ayant remporté le prix Goncourt en 1928, ce film n'a pas du tout le souffle épique nécessaire pour accompagner les aventures de ce trappeur : les étendues enneigées où galopent les chiens de traineaux sont filmées platement, avec soliloques du héros en voix off. Avec de faux airs de Dany Brillant, Jacques Bergerac (surtout connu pour avoir été l'époux de Ginger Rogers) est particulièrement insipide et inexpressif. On a peine à se croire en 1928, tant les anachronismes abondent. Les paysans n'ont pas l'accent canadien.
Dans la seconde partie, le film recouvre un certain intérêt en dépeignant, avec vraisemblance, la déconfiture du couple du trappeur, qui ne rentre plus chez lui que pour "assouvir un besoin physique". Barbara Rutting (actrice allemande qui s'est ensuite reconvertie en politique chez les verts) est très bonne dans son personnage de femme frustrée, lasse et agacée, de même que l'acteur allemand qui incarne son amant. Le chanteur Pierre Dudan, dans le rôle du fidèle copain, a de l'allure et une virile bonhommie qui colle à son personnage de western : il interprète bien les succès de Félix Leclerc (le petit bonheur, moi mes souliers). Donc au final, c'est assez distrayant.
Dernière modification par Music Man le 21 déc. 12, 17:03, modifié 1 fois.
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LA NUIT DES SUPECTES – HUIT FEMMES EN NOIR de Victor MERENDA - 1957
Avec Geneviève KERVINE, Elina LABOURDETTE, Yves MASSARD et Christine CARRERE

Marcel Farnoux, un industriel, vit entouré de huit femmes: son épouse, ses deux filles, sa mère, sa belle-sœur et deux bonnes.
Une nuit, il est retrouvé mort, une balle en plein cœur. L'inspecteur Duret aura du mal a démasquer l'assassin parmi ses huit femmes, toutes suspectes...


Gros succès commercial de 2002, le film Huit femmes de François Ozon était l’adaptation d’une pièce de théâtre à succès qui avait déjà fait l’objet d’une adaptation au cinéma dès 1957.
Il s’agit d’un nanar soporifique et médiocrement mis en scène avec un budget insignifiant, interprété dans un style très comédie de boulevard ( les dialogues de Frédéric Dard) et dont les rebondissements sont soulignés sans cesse d’une petite musique agaçante. Il aurait fallu un peu d’humour au second degré pour en faire quelque chose. On aurait pu aussi y rajouter des chansons (la bonne idée de la version d’Ozon) d’autant plus que Béatrice Arnac et la québécoise Guylaine Guy étaient plus connues pour leur carrière de chanteuse que de comédienne. Franchement, on n’a même pas envie de savoir qui est l’assassin !
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Commissaire Juve
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Message par Commissaire Juve »

Cathy a écrit :Derrière la façade (1939) - Georges Lacomb et Yves Mirande

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La propriétaire d'un immeuble est retrouvée assassinée dans l'ascenseur. La maison est bouclée par la police pour l'enquête.
Tiens ! j'avais laissé passer ça. J'ai envie de tenter l'aventure.
La vie de l'Homme oscille comme un pendule entre la douleur et l'ennui...
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

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Monsieur Coccinelle (1938, Bernard-Deschamps) avec Pierre Larquey, Jane Lory et Jeanne Provost

M. Coccinelle (P. Larquey), petit employé de bureau, vit sous la coupe de son épouse acariâtre (Jane Lory). Sa tante Aurore (J. Prouvost), qui vit avec eux, ne rêve que de son amour perdu pour un illusioniste...

Bernard-Deschamps fait preuve d'une fantaisie étonnante pour ce film mi-conte de fées mi-comédie noire. Nous sommes presque dans un univers à la Tati alors que nous suivons la vie monotone de M. Coccinelle : train de banlieue-boulot-dodo. Le film devient presque une comédie musicale alors que tous les employés accrochent en coeur leurs chapeaux et leurs parapluies. Puis, nous versons dans le rêve avec la tante qui écoute les chants d'oiseaux de sa petite boîte à musique au milieu de son papier peint aux oiseaux. Il est fort difficile de résumer cette comédie tout en folie. En tout cas, le film tranche avec les comédies habituelles de l'époque par son style tout en ruptures de ton. Pierre Larquey se débat dans des difficultés sans nom suite à la 'mort' de sa tante. Il doit organiser les funérailles et répondre aux injonctions de son épouse cupide. Ce délire poétique et déjanté se suit avec un immense plaisir. Une excellente comédie.
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Ann Harding
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Message par Ann Harding »

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Le Petit Chose (1938, Maurice Cloche) avec Robert Lynen, Arletty, Robert Le Vigan, Jean Tissier et Edouard Delmont

Daniel Eyssette (R. Lynen), suite à la ruine de son père, devient pion dans un collège. Surnommé 'Le petit Chose', il subit les humiliations des collégiens et des professeurs...

Le roman d'Alphonse Daudet avait déjà adapté avec succès par André Hugon en 1923. En 1938, c'est Maurice Cloche qui s'y met avec en vedette Robert Lynen. L'inoubliable Poil de Carotte de 1932 a grandi et il peut endosser les habits du Petit Chose avec aisance. L'histoire de ce jeune garçon qui est obligé de quitter le collège et de gagner sa vie en tant que pion lui convient bien. Il arrive abattu dans ce collège de province et se lie d'amitié avec le maître d'armes (Robert Le Vigan) qu'il croit être son ami. Hélas, celui-ci ne fait que profiter de sa plume pour écrire des lettres enflammées à une servante. Daniel est renvoyé à cause de lui. Au bord du suicide, il trouve du réconfort auprès de l'abbé Germane (Edouard Delmont) qui enseigne la philosophie. Arrivé à Paris, Daniel change de vie et essaie de gagner a vie en tant que poète dramaturge, aidé par son frère Jacques (Jean Mercanton). Làs, il tombe dans les filets d'une actrice coquette et égoïste, jouée par Arletty. La photo de Roger Hubert offre de superbes ombres et lumières (malgré la copie médiocre que j'ai vue). Si je dois critiquer le film, c'est sur sa durée. Le film muet prennait le temps de développer les différents personnage avec une durée de presque 2 h. Avec seulement 85 min, Maurice Cloche passe à toute allure sur les différents épisodes de la vie du petit Chose. Et c'est bien dommage, surtout que le casting est superbe. Le surveillant général malveillant de Jean Tissier est excellent de même qu'Arletty en actrice croqueuse d'homme. Le Vigan en maître d'armes qui abuse de la gentillesse de Lynen est également à son mieux. Sans cabotinage, il fait un portrait parfait de ce fourbe. Lynen est à son habitude parfaitement naturel et presque détaché. Un joli film, mais qui aurait gagné à avoir une durée plus conséquente.
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Sybille
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Message par Sybille »

Olivia - Jacqueline Audry (1951)

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Adaptation d'un roman 'scandaleux' de l'Anglaise Dorothy Bussy, il s'agit d'un film extrêmement féminin, puisqu'également signé d'une femme, Jacqueline Audry, au tout début des années 50, ce qui est suffisamment singulier.
Car c'est le récit de la vie de jeunes filles dans un pensionnat aux moeurs plutôt libérées à la fin du 19e siècle, et il y flotte clairement des accents lesbiens.
C'est très explicite, il y a des dialogues qui ne trompent pas, des scènes d'embrassades, très chastes, mais néanmoins réelles. C'est fait avec beaucoup de délicatesse, suffisamment désuet sans être pour autant figé.

Le plus marquant est la figure de la directrice, admirée de toutes, crainte, respectée, et qui soulève ces passions adolescentes. Elle-même paraît en même temps indubitablement séduite par certaines jeunes filles.
Elle est incarnée par Edwige Feuillère, que j'ai trouvé magistrale dans le rôle. Pour moi, Feuillère, ça ne m'évoquait rien sauf de la ringardise, et je m'aperçois qu'elle est simplement 'grande'.
Je ne connais pas du tout sa carrière, mais ici elle est idéale. Elle porte magnifiquement les robes serrées à tournure, elle a un port d'une gracieuse fermeté, une diction superbe, et pourtant elle est vivante, enthousiasmante, tout en faisant clairement état de sa sensibilité.
Les scènes où elle récite Racine, Lamartine ou Hugo sont d'une gravité splendide.

On y trouve également Simone Simon, qui minaude parfaitement dans le rôle ingrat d'une égoïste invalide, suprême incarnation de la femme chlorotique du 19e siècle.

Dessinant les contours d'une emprise psychologique avec beaucoup d'acuité, faisant montre d'une passion exaltée jusqu'à la douleur, c'est cependant un film qui n'hésite pas à être léger, voire humoristique, à l'image de sa mise en scène, qui oscille entre fraîcheur et mystère.

Même s'il y a peut-être du flottement en seconde partie, ainsi qu'une péripétie de dernière minute bâclée, une agréable et intéressante découverte. 7/10
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LA MERVEILLEUSE JOURNEE de Yves MIRANDE et Robert WYLER - 1932
Avec FLORELLE, Frédéric DUVALLES et Mona GOYA

Blaise, aide-pharmacien à Cassis, est aimé de son ardente patronne. Un soir, au casino de Juan-les-Pins, Blaise gagne une fortune au baccara mais la reperd immédiatement après avoir offert cependant un collier à une jolie femme.

La merveilleuse journée est la première réalisation officielle du dramaturge Yves Mirande : une adaptation d’une de ses pièces avec l’aide de Robert Wyler, le frère du fameux William.
C’est un comédie marseillaise médiocre, avec l’assént, qui repose sur un semblant d’histoire complètement dénué d’intérêt (la pièce avait pourtant déjà été adaptée au muet en 1929 avec André Roanne).
Sur un plan formel, ce n’est pas trop mal filmé, les extérieurs nous permettent d’avoir une vision de la plage de Juan-les pins déjà envahie d’estivants et du port de Cassis en 1930.
Frédéric Duvalles, « excentrique » du cinéma totalement oublié, joue les ahuris. La corpulente Milly Mathis à l’accent chantant, célèbre tante Claudine de la trilogie de Pagnol, est bien la seule à sortir à peu près son épingle du jeu.

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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Music Man »

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ATOUT CŒUR de Henry ROUSSEL – 1931
Avec Alice COCEA, Jean ANGELO , FLORELLE et Saturnin FABRE

La mère d'Arlette décide de marier sa fille à un comte. Le jour du mariage, Arlette découvre que son mari est un escroc. Elle se rend chez le vrai comte qui n'est au courant de rien, pour divorcer. Mais ils tombent tous les deux amoureux l'un de l'autre...

Un vaudeville qui semble tout droit sorti du théâtre Antoine (c’est l’adaptation d’une pièce de Gandéra). Si la caméra d’Henry Roussel, qui fut tellement plus inspiré à l’époque du muet, n’est pas spécialement statique, c’est le jeu très théâtre de boulevard de la plupart de comédiens qui plombe le film. L’histoire est malgré tout amusante voire parfois très drôle et Alice Cocéa possède une sorte de sophistication innée qui la rapproche de Jeanette McDonald ou Yvonne Printemps, mais avec l’arrivée du parlant, on a l’impression que les cinéastes français ont du mal à aborder le genre comique sous un autre angle que celui du théâtre, avec des acteurs certes chevronnés et talentueux sur les planches, mais pas forcément adaptés à ce nouveau genre d’expression. Jean Angelo (ex star du muet) et surtout Florelle sont bien plus naturels : avec sa gouaille, son sex-appeal et son coté frondeur, elle fait pétiller chacune de ses répliques et éclipse tous les autres comédiens (combien d'artistes et notamment Suzy Delair ont pu s'inspirer de son jeu). Parmi les passages les plus amusants, la projection d’un mélo muet tellement raté que la salle pouffe de rire, surtout quand l’héroïne essaie de dissuader son bienaimé de rejoindre la révolution : « pour cela il faudra me passer sur le corps ».
En résumé du théâtre de boulevard plutôt sympa.
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Cathy
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Cathy »

Escalier de service (1954) - Carlo Rim

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Une jeune bonne à tout faire erre dans les rues et se retrouve hébergée par une bande d'amis artistes qui squattent l'ancien hotel de Cagliostro

Carlo Rim réalise ici un film à sketches typique de cette époque. L'histoire centrale est celle de cette jeune bonne qui se retrouve dans ce squatt au milieu d'une bande de copains. Petit à petit, elle se livre au photographe qui l'a recueillie, et évoque plusieurs de ses patrons, le ministre en devenir qui attend un coup de téléphone lui disant quel ministère il va avoir à charge, les deux couples étranges avec leur noir secret, le gérant de société qui avec son fils aimeraient la séduire devant les yeux de leur femme et mère, le couple actrice/auteur qui totalement ruiné voit leur appartement vidé par les huissiers tout en espérant avoir le secours d'un producteur russe, enfin la famille italienne de copistes... Le film permet à un certain nombre d'acteurs de l'époque de faire leur numéro comme Jacques Morel et Sophie Desmarets entourée de Marthe Mercadier en Madame Vandeputte, la belge au fort accent, Saturnin Fabre et Yves Robert, Jean Richard ou encore Danielle Darrieux en couple avec Robert Lamoureux dans sans doute le meilleur moment du film,celui des deux artistes dans la dèche qui cherchent par tous les moyens meilleure fortune, le sketch se terminant par l'arrivée de Misha Auer excellent en russe excentrique. Il y a aussi de Funes dans une de ses très nombreuses apparitions dans un tout petit rôle de copiste italien. Il y a aussi la charmante Etchika Choureau en jeune bonne observatrice de cette vie parisienne complètement folle, ici pas de sketchs sinistres, tous les épisodes ont une conotation comique, comme celui du gérant et de son fils qui pour charmer la jeune bonne ont toujours un bouton qui se découd à recoudre; Jean-Marc Thibault est aussi le maître de la cérémonie en confident de la jeune femme. Il y a dans ce film, le charme de ces comédies des années cinquante typiquement françaises, une ambiance bonne enfant, un charme évident. Bref un très joli petit film qui se voit et se revoit avec toujours autant de plaisir.
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Cathy
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Cathy »

Nous les gosses (1941) - Louis Daquin

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Un jeune garçon casse accidentellement la verrière de son école. Le Directeur dit qu'il devra payer les 1800 francs de frais de remplacement. Ses copains se mettent donc tous à faire des petits boulots pour récolter cet argent.

Voici le genre de films dont on n'attend rien et qui finalement s'avère être une excellente surprise. Alors certes, il faut apprécier les histoires d'enfance, car tout tourne autour de ces histoires, mais il y a dans ce film un charme fou. Il y a aussi l'univers de Marcel Aymé qui signe les dialogues et dont on entend quelques lignes des fameux contes du chat perché avec Delphine et Marinette. La première scène nous êntraine tout de suite dans ce monde de l'enfance avec ces gamins qui jouent à l'attaque de la diligence, les premiers dans la "diligence" avec ces garçons qui sont les chevaux et les autres qui font les voyageurs, tandis que l'autre bande attend pour les attaquer. Il y a aussi ce marchand de journaux qui se prend pour un grand détective, ce voyou qui tente de séduire la marchande de fleurs qui est amoureuse de l'instituteur, ce commissaire de police qui après avoir voulu empêcher les agissements de ce ces jeunes décide de fermer les yeux devant leur motivation. Bref l'histoire est cousue de fils blancs, pleine de bon sentiment, mais cela fait du bien de voir ces enfants jouer aux vendeurs de muguet d'un jour, aux cireurs de chaussures quelque peu canailles, chanter ou jouer de la musique dans les rues... Il y a aussi les acteurs de Louise Carletti en fleuriste, grande soeur, charmante, Pierre Larquey inimitable en marchand inspecteur ridicule avec sa barbe postiche et sa tenue à la Rouletabille, Gilbert Gil en instituteur, et Raymond Bussières à la gouaille naturelle en sale voyou ! Une heure quarante pleine de charme, et une très jolie découverte.

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Les gosses mènent l'enquête (1946) - Maurice Labro

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Durant une période de vacances, le surveillant général d'un pensionnat est retrouvé mort pendu, très vite un des pensionnaires, un jeune homme de dix huit ans pense qu'il s'agit d'un crime.

Dans la lignée des Pierre Very : les disparus de Saint Agil ou les anciens de Saint Loup, le film mêle l'intrigue policère et l'histoire de pensionnat. Alors évidemment ici nous sommes dans une période de vacances et l'enquête est menée par une sorte de Rouletabille, les camarades n'intervenant que fort tard pour l'arrestation du meurtrier. L'histoire est très traditionnelle, mais le traitement est un peu lourd, de longues scènes nocturnes où il ne se passe pas grand chose hormis, le jeune homme qui fouine, cherche mais il manque ce quelque chose qui fait qu'on est totalement happé par l'intrigue. La fin est prévisible non par le coupable, mais par la grande scène où tous les pensionnaires vont arrêter le coupable. Le film manque aussi de grandes têtes d'affiche contrairement aux adaptations signées Christian-Jaque, pas de Michel Simon, d'Eric Von Stroheim, de Bernard Blier, de François Perier.., pas de Larquey ou de grands seconds rôles de cette époque. Le film est donc une série B agréable, mais où la musique est omniprésente et finit quelque peu par fatiguer. Dommage François Patrice est fort sympathique dans son rôle, Lise Topart apporte sa touche de féminité dans son rôle de fille du directeur qui relève d'une grave maladie, mais il manque quelque chose.
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

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L’ANGE DE LA NUIT de André BERTHOMIEU – 1942
Avec Jean-Louis BARRAULT, Michèle ALFA, Henri VIDAL, Pierre LARQUEY

1939 : Un jeune sculpteur préside un club d'étudiants où vient échouer, un soir, une jeune fille belle et miséreuse. Le trésorier de l'association s'éprend d’elle. La guerre survient. Le sculpteur en revient aveugle.
Par reconnaissance, la jeune fille, qui n’a plus de nouvelles de son bienaimé, accepte de l’épouser; Mais voici le trésorier de retour !


Tourné pendant l’occupation, l’ange de la nuit est censé se dérouler de 1939 à 1942 : pourtant si on évoque la destinée brisée de jeunes soldats portés disparus ou blessés, on ne voit aucun allemand dans les rues, et aucun non plus dans le cabaret où Michèle Alfa vend des cigarettes.
On imagine en effet que ce n’était pas vraiment évident de traiter un sujet d’actualité en pleine occupation. Le film commence très bien, en 1939, avec la rencontre d’étudiants solidaires dont l’effusion et la camaraderie a vraiment quelque chose de très moderne (au passage, on aperçoit autour de la table Simone Signoret et Mouloudji, figurants). Après le film finit par être plombé par son sujet hyper dramatique et le drame vécu par le sculpteur devenu aveugle. (sujet tragique en vogue sous l’occupation, cf vénus aveugle d’Abel Gance). Il faut vraiment tout le talent et le charisme de Jean-Louis Barrault pour faire passer quelques scènes vraiment lourdes comme celle où l’ex amant de Michèle Alfa (Henri Vidal, très bien aussi), est dans la pièce pour tenter de séduire à nouveau sa fiancée d’autrefois, sans qu’il se rende compte de sa présence. Elle sacrifiera son bonheur pour épouser et épauler le pauvre sculpteur dans un esprit très moralisateur en adéquation avec l’époque. La réalisation très correcte rend la seconde moitié du film malgré tout supportable même si la très belle Michèle Alfa (sorte d’ersatz de Michèle Morgan) s’en sort moins bien que ses partenaires masculins.
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Commissaire Juve
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Commissaire Juve »

Quelle drôle d'idée de comparer Michèle Alfa à Morgan ; ça ne me serait jamais venu à l'esprit (mais pourquoi pas). Perso, elle me rappelle quelqu'un que j'ai connu, mais qui n'a pas été comédienne (et qui n'a surtout pas vécu à la même époque). :mrgreen: Je l'ai redécouverte tout récemment dans quelques René Chateau et Gaumont à la demande. Elle avait "quelque chose", une présence.
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par Music Man »

Je t'assure, elle était habillée comme Morgan dans ses films des années 3o, avec le regard mélancolique et la tête basse de la jeune fille timide et malheureuse.
J'avais l'impression que le film avait été écrit pour elle
wontolla
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Re: Cinéma Français - le Patrimoine

Message par wontolla »

Bugsy Siegel a écrit :
homergana a écrit :

Ah bah ça tombe bien ! Une question néanmoins : Est ce que le film original n'est pas en noir et blanc, et le DVD studio canal colorisé ?
Non, bien sûr, le film a été tourné en Technicolor, je l'ai toujours vu comme ça.
Vu le film hier soir avec des amis.
Le film est en procédé Agfacolor. Sur écran en vidéoprojection, les couleurs sont "pastel" et très agréables ou plutôt plaisantes.
Du reste il y a de bons moments de rire mais d'autres plus inégaux ou qui datent! Mais que de poitrines (et le coup des impers transparents ou du défilé de mode... sans vêtements... puisqu'ils ne sont pas arrivés, n'est-ce pas!).
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