Kon Ichikawa (1915-2008)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
- Beule
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Bon, ce n'est pas glorieux, je n'en aurai vu que quatre, découverts presque au hasard. Ils ne s'agit sans doute pas des plus représentatifs.
Nihonbara restera pour moi la meilleure expérience. Un film d'une grande rigueur classique, mais esthétiquement très stylisé et maîtrisé, qui adopte une construction ouvertement théâtrale (découpage en trois actes distincts et respect d'une certaine unité de lieu) pour donner vie, par l'entremise de deux forts portraits de geishas, à une peinture de moeurs amidonnées acerbe et souvent éprouvante.
Tendre et folle adolescence (Ototo) est une merveilleuse comédie de moeurs, égratignant notamment les conventions archaïques du modèle d'éducation parental, entre aveuglement et renonciation, mais par petites touches pleines de délicatesse et de sensibilité non exemptes parfois de naïvetés (l'expression de la délinquance juvénile nippone fait parfois sourire ). C'est surtout la figure de la soeur (lumineuse Keiko Kishi!), sacrifiant sa féminité pour se substituer avec dévotion à l'autorité parentale afin d'assurer tant bien que mal à la fois la préservation de la cellule familiale et le salut social de son frère cadet, qui accapare les attentions du cinéaste.
Las, avec la maladie du frère/fils perdu, le récit sombre dans le mélodrame le plus convenu et le plus plat, d'autant moins générateur d'émotion que la figure du frère n'en avait jusque là guère appelé à la sympathie.
Je suis un chat offre un regard souvent désopilant sur cette même cellule familiale, mais à l'ère contemporaine. Il semble cette fois s'agir -entre autres car bien des notions doivent échapper à mon entendement- de traiter à la fois de la crise d'identité patriarcale, de l'ouverture culturelle et philosophique à l'occident, des différentes appréhensions du système éducatif, peut-être aussi de stigmatiser la résurgence de vieux démons impérialistes... Mise en scène aussi dépouillée que les intérieurs de cette demeure rétive à toute occidentalisation architecturale, mais les vignettes proposées sont souvent régalantes. Tout comme Nakadai dans un total contre-emploi. Les félinés ne sont pas mal non plus (Blakie se refaisant le museau pour se prémunir des pêts des belettes, ça reste un grand moment ).
La danse du grisbi est une comédie policière outrageusement cynique et frénétique qui m'a personnellement saoûlé. Je n'en goûte pas l'humour non-sensique, pas plus les véléités subjectives de la forme (caméra portée, travellings frénétiques, etc) et encore moins l'à-propos.
Bref rien compris, mais en ce qui me concerne, le navet n'est pas loin
Nihonbara restera pour moi la meilleure expérience. Un film d'une grande rigueur classique, mais esthétiquement très stylisé et maîtrisé, qui adopte une construction ouvertement théâtrale (découpage en trois actes distincts et respect d'une certaine unité de lieu) pour donner vie, par l'entremise de deux forts portraits de geishas, à une peinture de moeurs amidonnées acerbe et souvent éprouvante.
Tendre et folle adolescence (Ototo) est une merveilleuse comédie de moeurs, égratignant notamment les conventions archaïques du modèle d'éducation parental, entre aveuglement et renonciation, mais par petites touches pleines de délicatesse et de sensibilité non exemptes parfois de naïvetés (l'expression de la délinquance juvénile nippone fait parfois sourire ). C'est surtout la figure de la soeur (lumineuse Keiko Kishi!), sacrifiant sa féminité pour se substituer avec dévotion à l'autorité parentale afin d'assurer tant bien que mal à la fois la préservation de la cellule familiale et le salut social de son frère cadet, qui accapare les attentions du cinéaste.
Las, avec la maladie du frère/fils perdu, le récit sombre dans le mélodrame le plus convenu et le plus plat, d'autant moins générateur d'émotion que la figure du frère n'en avait jusque là guère appelé à la sympathie.
Je suis un chat offre un regard souvent désopilant sur cette même cellule familiale, mais à l'ère contemporaine. Il semble cette fois s'agir -entre autres car bien des notions doivent échapper à mon entendement- de traiter à la fois de la crise d'identité patriarcale, de l'ouverture culturelle et philosophique à l'occident, des différentes appréhensions du système éducatif, peut-être aussi de stigmatiser la résurgence de vieux démons impérialistes... Mise en scène aussi dépouillée que les intérieurs de cette demeure rétive à toute occidentalisation architecturale, mais les vignettes proposées sont souvent régalantes. Tout comme Nakadai dans un total contre-emploi. Les félinés ne sont pas mal non plus (Blakie se refaisant le museau pour se prémunir des pêts des belettes, ça reste un grand moment ).
La danse du grisbi est une comédie policière outrageusement cynique et frénétique qui m'a personnellement saoûlé. Je n'en goûte pas l'humour non-sensique, pas plus les véléités subjectives de la forme (caméra portée, travellings frénétiques, etc) et encore moins l'à-propos.
Bref rien compris, mais en ce qui me concerne, le navet n'est pas loin
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Oh Oh, raconte ...noar13 a écrit :j'ai chiale samedi soirvic a écrit :Veinard, tu as pu voir Tendre et Folle Adolescence....
sinon dora heita trop jouissif, une comedie sur fond de chambara
Bon je vais me faire ma séance de ratrapage de Doraheita ce soir, puisque j'ai loupé le début de Trop tard pour les héros.
Unité Ogami Ittô
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Kon Ichikawa
La harpe de Birmanie (1956).
Attention spoilers !!!
Au moment de la défaite japonaise, en Birmanie, une troupe de soldats japonais mélomanes se rend aux Anglais. Tout de suite ce film d'Ichikawa vous prend aux tripes avec cette magnifique scène où ces hommes se rendent sans que le moindre coup de feu ne soit tiré ni la moindre goutte de sang versée grâce à la musique, véritable langage universel, les ennemis se comprenant au travers d'une chanson reflétant bien leurs sentiments réciproques. Puis l'un des soldats japonais, le joueur de harpe birmane de la troupe, est envoyé par les Anglais pour tenter de convaincre ses compatriotes résistants de se rendre. Là, malgré son message plein de vie et d'espoir, il va être confronté au fanatisme militaire et à la mort et voir son existence basculer. Laissé pour mort lors de l'assaut final, il va être recueilli par un moine birman auquel il va voler ses vêtements afin de tenter de rejoindre ses camarades au camp de prisonniers. Sur son chemin, confronté aux horreurs de la guerre en découvrant un grand nombre de cadavres non ensevelis, son esprit envahi par la spiritualité, comme si la tunique volée avait eu un effet sur son âme, il va renoncer à rejoindre ses camarades et se vouer à ce devoir pieux : l 'ensevelissement des corps. Cette tâche est aussi la métaphore de sa propre mort et de sa renaissance, la scène où il se cache dans le grand Bouddha couché en étant la parfaite symbolique, lorsqu'il comprend que le retour au pays natal et à la vie qui fut la sienne est devenue impossible. Il s'en expliquera dans une lettre bouleversante à ses camarades, qui ont toujours espéré le revoir parmi eux, lue par le chef de la troupe sur le bateau qui les ramène au Japon.
Film profondément émouvant, d'une grande beauté, d'une grande dignité et d'une grande noblesse, où la musique sert de lien entre les hommes, tout en dénonçant les absurdités et les crimes causés par la guerre. Indispensable et inoubliable.
Attention spoilers !!!
Au moment de la défaite japonaise, en Birmanie, une troupe de soldats japonais mélomanes se rend aux Anglais. Tout de suite ce film d'Ichikawa vous prend aux tripes avec cette magnifique scène où ces hommes se rendent sans que le moindre coup de feu ne soit tiré ni la moindre goutte de sang versée grâce à la musique, véritable langage universel, les ennemis se comprenant au travers d'une chanson reflétant bien leurs sentiments réciproques. Puis l'un des soldats japonais, le joueur de harpe birmane de la troupe, est envoyé par les Anglais pour tenter de convaincre ses compatriotes résistants de se rendre. Là, malgré son message plein de vie et d'espoir, il va être confronté au fanatisme militaire et à la mort et voir son existence basculer. Laissé pour mort lors de l'assaut final, il va être recueilli par un moine birman auquel il va voler ses vêtements afin de tenter de rejoindre ses camarades au camp de prisonniers. Sur son chemin, confronté aux horreurs de la guerre en découvrant un grand nombre de cadavres non ensevelis, son esprit envahi par la spiritualité, comme si la tunique volée avait eu un effet sur son âme, il va renoncer à rejoindre ses camarades et se vouer à ce devoir pieux : l 'ensevelissement des corps. Cette tâche est aussi la métaphore de sa propre mort et de sa renaissance, la scène où il se cache dans le grand Bouddha couché en étant la parfaite symbolique, lorsqu'il comprend que le retour au pays natal et à la vie qui fut la sienne est devenue impossible. Il s'en expliquera dans une lettre bouleversante à ses camarades, qui ont toujours espéré le revoir parmi eux, lue par le chef de la troupe sur le bateau qui les ramène au Japon.
Film profondément émouvant, d'une grande beauté, d'une grande dignité et d'une grande noblesse, où la musique sert de lien entre les hommes, tout en dénonçant les absurdités et les crimes causés par la guerre. Indispensable et inoubliable.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
- Morgan
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Re: Kon Ichikawa
Quand sortira un coffret Kon Ichikawa avec des STF ?
J'attends La Harpe de Birmanie depuis des années, ce film est vraiment superbe !
J'attends La Harpe de Birmanie depuis des années, ce film est vraiment superbe !
- Alphonse Tram
- Réalisateur
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J'ai envie de me prendre The Inugami Family (Kon Ichikawa, 1976). Quelqu'un connait ?
edit : Le dvd - Les captures(tout en bas)
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Souhaits : Alphabétiques - Par éditeurs
- « Il y aura toujours de la souffrance humaine… mais pour moi, il est impossible de continuer avec cette richesse et cette pauvreté ». - Louis ‘Studs’ Terkel (1912-2008) -
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- Morgan
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Re:
Non je ne connais pas, mais si tu ne l'as jamais vu je te conseille vivement "La vengeance d'un acteur" qui existe en Z2 avec STF.Alphonse Tram a écrit :J'ai envie de me prendre The Inugami Family (Kon Ichikawa, 1976). Quelqu'un connait ?
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Avec les feux de la plaine et la harpe de Birmanie ce sont mes films préférés de Ichikawa
- Vic Vega
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Re:
Tourné en pleine vogue des adaptations de polar au Box Office nippon, un Ichikawa très regardable mais quand meme plus mineur que Feux dans la plaine, La Harpe de Birmanie, La Vengeance d'un acteur, Le Pavillon d'or ou Tokyo Olympiades.Alphonse Tram a écrit :J'ai envie de me prendre The Inugami Family (Kon Ichikawa, 1976). Quelqu'un connait ?
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