Deuxième film de Robert Altman (après une très longue carrière dans la télévision), M.A.S.H. représente bien son époque, celle de la guerre au Vietnam et de la naissance du Nouvel Hollywood, dont ceui-ci sera un fier étendard.De jeunes chirurgiens antimilitaristes aimant l'alcool et les femmes se retrouvent en pleine guerre de Corée à l'hôpital militaire mobile où ils sèment la pagaille.
Le film est très symptomatique de ce que seront plusieurs films d'Altman ; plusieurs personnages principaux, sans réel intrigue, mais décrivant une espèce de capharnaüm dont Altman a si bien le secret, une lumière très naturelle (tirant parfois vers l'ethérée ou le jauneautr, voire à la limite de l'éblouissement), et un mordant dans les dialogues, une des griffes de son réalisateur. (il est d'ailleurs reconnu que c'est le premier film de Major où l'on entend le mot "fuck")
Le film représente quand même une charge assez cynique contre l'armée américaine, ce qui sera là aussi l'une des pattes d'Altman ; en cette guerre, se comportaient-ils comme des tâcherons ?
Le film a plusieurs moments assez drôles (le speaker se trompant dans les annonces, un micro branché près de deux personnes faisant l'amour, ce qui fait que totu le régiment entend, les parties médicales où il s'agit en fin de compte de reconstituer des morceaux de puzzle humains...), mais je n'ai pas apprécié le film comme je le pensais ; il souffre pour moi de certaines longueurs, et aussi d'une certaine dispersion du récit, ce qui fait qu'on décroche plusieurs fois du film.
Parmi les acteurs, on peut distinguer les prestations d'Elliot Gould et de Donald Sutherland, impayables en toubibs à la manque, et jamais les derniers pour déconner.
Bien qu'il aura fait des films supérieurs pour ma part Le privé et Un mariage en tête, j'ai quand même apprécié, même si il y a des réserves.