King Vidor (1894-1982)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Kurwenal
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Star Maker a écrit : Le genre de films qui laisse aisément à croire à la supériorité de la littérature sur le cinéma. Tout le contraire de la Nuit du chasseur: je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, c'est un film américain des années 1950 sur lequel un jeune freluquet du forum essaie de disserter depuis bientôt une année. Passe ton bac d'abord, comme dirait l'autre.
Mais je croyais que c'était toi qui devais nous pondre l'oeuvre définitive sur le sujet :(
J'ai encore rien compris comme d'habitude :oops:
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Alex Blackwell
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Kurwenal a écrit :
Star Maker a écrit : Le genre de films qui laisse aisément à croire à la supériorité de la littérature sur le cinéma. Tout le contraire de la Nuit du chasseur: je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, c'est un film américain des années 1950 sur lequel un jeune freluquet du forum essaie de disserter depuis bientôt une année. Passe ton bac d'abord, comme dirait l'autre.
Mais je croyais que c'était toi qui devais nous pondre l'oeuvre définitive sur le sujet :(
J'ai encore rien compris comme d'habitude :oops:
Mon grand oeuvre est achevé même si on vient de me faire comprendre que la conclusion mérite développement pour que le sublime complet soit atteint. Mais la critique pour dvd classik, c'est Philip et lui seul qui l'écrira même si je dois lui botter le derrière (et donc venir à Paris pour ce faire, moi qui déteste voyager).
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Star Maker a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Guerre et paix de King Vidor : Beaucoup moins bon que dans mon souvenir. Déception de la part de King Vidor mais pas trop mauvais pour autant. Pour plus de détails, attendre mon prochain test pour le site ;-)
Le genre de films qui laisse aisément à croire à la supériorité de la littérature sur le cinéma[/b]. Tout le contraire de la Nuit du chasseur: je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, c'est un film américain des années 1950 sur lequel un jeune freluquet du forum essaie de disserter depuis bientôt une année. Passe ton bac d'abord, comme dirait l'autre.
Mais non, arrivez à dissocier les deux : deux arts opposés qui comportent autant de chefs d'oeuvres l'un que l'autre.
Alex Blackwell
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Message par Alex Blackwell »

Jeremy Fox a écrit :
Star Maker a écrit : Le genre de films qui laisse aisément à croire à la supériorité de la littérature sur le cinéma[/b]. Tout le contraire de la Nuit du chasseur: je ne sais pas si je vous en ai déjà parlé, c'est un film américain des années 1950 sur lequel un jeune freluquet du forum essaie de disserter depuis bientôt une année. Passe ton bac d'abord, comme dirait l'autre.
Mais non, arrivez à dissocier les deux : deux arts opposés qui comportent autant de chefs d'oeuvres l'un que l'autre.
Sans vouloir t'offenser, je reconnais bien là ton sens de la tolérance Jeremy. Mais l'histoire de l'esthétique démontre bien que l'on a eu de cesse d'effectuer une hiérarchie des arts entre eux. Et même lorsque l'on sort d'une pensée purement élitiste et romantique et que l'on tente de dégager les caractéristiques des différents arts, on se rend compte que certains sont davantage capables que d'autres de parvenir à la tâche générale qu'ils s'assignent tous.

Pour revenir au film de Vidor, je suis d'accord qu'on ne peut en tirer de leçons définitives: je voulais simplement dire que le film est extrêmement académique et servira surtout à ceux qui n'ont pas lu le pavé de Tolstoï de se faire une fiche de lecture pas trop longue, et encore. Il n'y a véritablement aucun travail de réappropriation du matériau littéraire en oeuvre cinématographique et le reproche est très grave.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Star Maker a écrit : Sans vouloir t'offenser, je reconnais bien là ton sens de la tolérance Jeremy. Mais l'histoire de l'esthétique démontre bien que l'on a eu de cesse d'effectuer une hiérarchie des arts entre eux. Et même lorsque l'on sort d'une pensée purement élitiste et romantique et que l'on tente de dégager les caractéristiques des différents arts, on se rend compte que certains sont davantage capables que d'autres de parvenir à la tâche générale qu'ils s'assignent tous.

Pour revenir au film de Vidor, je suis d'accord qu'on ne peut en tirer de leçons définitives: je voulais simplement dire que le film est extrêmement académique et servira surtout à ceux qui n'ont pas lu le pavé de Tolstoï de se faire une fiche de lecture pas trop longue, et encore. Il n'y a véritablement aucun travail de réappropriation du matériau littéraire en oeuvre cinématographique et le reproche est très grave.
En tout cas, tu ne me feras pas dire que ce film est honteux et qu'il n'aurait pas du exister, ce qui est faux. Je ne cherche que rarement à comparer le texte original et le film qui en a été tiré, ce sont deux choses totalement différentes et même je dirais que le critique de cinéma ne devrait pas avoir lu le roman dont le film a été tiré avant de juger ce dernier.
J'ai lu le roman de Toltoï il y a bien longtemps, c'est effectivement un monument de la littérature mais je n'en ai plus aucun souvenir et je suis certain que le film de Vidor n'est lui en revanche pas un monument. Mais par honnêteté, je ne comparerais pas les deux ;-)

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Message par Bartlebooth »

King Vidor : The Big Parade (1925), The Crowd (1928), Show People (1928).
Si l'on ne savait déjà que le cinéma muet était parvenu dans ses dernières années à un point d'accomplissement tel qu'il aurait pu pratiquement se passer d'intertitres, la vision de ces films suffirait à s'en convaincre.
Le langage plastique de Vidor est un parfait alliage d'intensité et de sobriété. La sûreté de son découpage en fait le digne continuateur de Griffith. Le sens du tempo interne de la scène et du plan est tel que ces films incroyablement scandés pourraient aisément se passer de musique d'accompagnement. Enfin la direction d'acteurs est renversante de justesse (en particulier dans The Big Parade et Show People). La scène où un soldat américain courtise par gestes une paysanne française en lui apprenant comment mâcher du chewing-gum est inoubliable de drôlerie et d'émotion.
De fait, il y a chez Vidor une capacité rare à embrasser les contradictions de la vie, qui se traduit par l'incroyable étendue de sa palette émotionnelle : on passe fréquemment de la fantaisie au drame, du comique au pathétique, et il n'est pas rare que Vidor joue simultanément sur ces différents registres.
The Big Parade et The Crowd soutiennent amplement leur réputation. Le premier est une fresque puissante sur la première guerre mondiale, le second une peinture de la classe moyenne américaine confrontée à la crise et au chômage, mais aussi à la médiocrité de la vie ordinaire. Ce sont des oeuvres ambitieuses qui ont les moyens de leur ambition et où l'on ne sent jamais le poids du "grand sujet". On y trouve le même talent à intégrer questionnement moral, historique et social dans la trame de l'intrigue et de la mise en scène sans donner dans l'œuvre à message. Vidor marie admirablement l'intime et le monumental, l'individuel et le collectif, avec une tension qui donne à son monde toute sa dynamique, car cet homme ne filme admirablement le mouvement des foules (cf. le côté symphonie d'une grande ville de The Crowd) que pour exalter l'exemplarité de destins individuels : ses héros sont des "average men" qui tentent de s'arracher à l'anonymat de la "masse".
Plus inattendu, Show People est une réjouissante backstage comedy sur les coulisses de Hollywood au temps du muet. Nombreuses apparitions de célébrités de l'époque, incluant Charlie Chaplin et Vidor lui-même, sur le tournage de ce qui semble un pastiche de The Big Parade.
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Comrade X (1940)

Correspondant à Moscou, Mc Kinley B. Thompson (Clark Gable) n'est autre que le fameux "Camarade X", le mystérieux journaliste dont les reportages provoquent la fureur du Kremlin qui n'a de cesse de percer le secret de son identité..
Démasqué par son valet de chambre (Felix Bressart), le voilà contraint d'emmener la fille (Heddy Lamarr) de celui-ci aux Etats-Unis sous peine d'être dénoncé. Mais cette dernière , communiste pur sucre, est loin d'être facile à convaincre.

L'anticommunisme primaire de Ben Hecht serait bien plus roboratif s'il ne tournait trop facilement à l'aigre. Le film glisse de la comédie – où la subtilité n'est guère de mise – à la farce, pour s'achever dans le splatstick militaro-industriel, sans que l'on soit frappé par l'habileté de ces transitions.

Si Gable est parfaitement dans son élément, on ne saurait en dire autant de King Vidor derrière la caméra.

Moralité: si l'on tient à marcher sur les traces de Ninotchka, mieux vaut ne pas pédaler dans le bortsch.
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Message par phylute »

Lord Henry a écrit :Comrade X (1940)

Correspondant à Moscou, Mc Kinley B. Thompson (Clark Gable) n'est autre que le fameux "Camarade X", le mystérieux journaliste dont les reportages provoquent la fureur du Kremlin qui n'a de cesse de percer le secret de son identité..
Démasqué par son valet de chambre (Felix Bressart), le voilà contraint d'emmener la fille (Heddy Lamarr) de celui-ci aux Etats-Unis sous peine d'être dénoncé. Mais cette dernière , communiste pur sucre, est loin d'être facile à convaincre.

L'anticommunisme primaire de Ben Hecht serait bien plus roboratif s'il ne tournait trop facilement à l'aigre. Le film glisse de la comédie – où la subtilité n'est guère de mise – à la farce, pour s'achever dans le splatstick militaro-industriel, sans que l'on soit frappé par l'habileté de ces transitions.

Si Gable est parfaitement dans son élément, on ne saurait en dire autant de King Vidor derrière la caméra.

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On se croirait souvent dans Tintin au pays des Soviets...
Les films sont à notre civilisation ce que les rêves sont à nos vies individuelles : ils en expriment le mystère et aident à définir la nature de ce que nous sommes et de ce que nous devenons. (Frank Pierson)
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Message par Jeremy Fox »

phylute a écrit :
Lord Henry a écrit :Comrade X (1940)

Correspondant à Moscou, Mc Kinley B. Thompson (Clark Gable) n'est autre que le fameux "Camarade X", le mystérieux journaliste dont les reportages provoquent la fureur du Kremlin qui n'a de cesse de percer le secret de son identité..
Démasqué par son valet de chambre (Felix Bressart), le voilà contraint d'emmener la fille (Heddy Lamarr) de celui-ci aux Etats-Unis sous peine d'être dénoncé. Mais cette dernière , communiste pur sucre, est loin d'être facile à convaincre.

L'anticommunisme primaire de Ben Hecht serait bien plus roboratif s'il ne tournait trop facilement à l'aigre. Le film glisse de la comédie – où la subtilité n'est guère de mise – à la farce, pour s'achever dans le splatstick militaro-industriel, sans que l'on soit frappé par l'habileté de ces transitions.

Si Gable est parfaitement dans son élément, on ne saurait en dire autant de King Vidor derrière la caméra.

Moralité: si l'on tient à marcher sur les traces de Ninotchka, mieux vaut ne pas pédaler dans le bortsch.
On se croirait souvent dans Tintin au pays des Soviets...
Oui mais il y a Hedy Lamarr :oops:
Tuck pendleton
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Message par Tuck pendleton »

Guerre et paix de King Vidor

Décevant au final même si le film se laisse regarder gentiment. Je ne me suis jamais réellement senti proche de l'histoire et des personnages tant la mise en image ne dépasse quasiment jamais la simple illustration. En outre, le film n'est pas vraiment aidé par le jeu de certains acteurs. Entre autres, le cabotinage de Lom en Napoléon et celui de Gassman en Dom juan dont on a du mal à croire qu'Hepburn éprouve un seul sentiment à son égard. Et Mel Ferrer m'est difficilement suportable en l'état. Les décors en studios sont plus ou moins réussi, les scènes en extérieures principalement utilisés pour les séquences de batailles se révèle finalement décevantes malgré le nombre impressionant de figurants à l'écran. Toujours à cause de ce manque de dynamisme elles dénotent un grave manque d'ampleur.
Dommage.
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Message par Jeremy Fox »

Tuck pendleton a écrit :Guerre et paix de King Vidor

Décevant au final même si le film se laisse regarder gentiment. Je ne me suis jamais réellement senti proche de l'histoire et des personnages tant la mise en image ne dépasse quasiment jamais la simple illustration. En outre, le film n'est pas vraiment aidé par le jeu de certains acteurs. Entre autres, le cabotinage de Lom en Napoléon et celui de Gassman en Dom juan dont on a du mal à croire qu'Hepburn éprouve un seul sentiment à son égard. Et Mel Ferrer m'est difficilement suportable en l'état. Les décors en studios sont plus ou moins réussi, les scènes en extérieures principalement utilisés pour les séquences de batailles se révèle finalement décevantes malgré le nombre impressionant de figurants à l'écran. Toujours à cause de ce manque de dynamisme elles dénotent un grave manque d'ampleur.
Dommage.
Exactement ce que j'avais plus ou moins dit dans mon test. Et encore, ce film demeure très regardable si on le compare avec son suivant : Salomon et le reine de Saba
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Message par Kurwenal »

Stella Dallas, King Vidor 1937

Stella, une jeune fille issue d'un humble milieu ouvrier épouse Steven Dallas un homme qui, bien que ruiné, reste ancré dans l'éducation et les gouts de son milieu d'origine. Malgré la naissance d'une enfant, très vite la différence sociale, les fréquentations de chacun les éloignent puis les séparent. Quelques années plus tard, Stella renoncera à sa fille pour que cette dernière puisse vivre avec son père dans un univers et un monde plus adéquation avec son avenir.

A partir d'un scénario plutôt conventionnel et sans surprise Vidor réalise un des beaux mélodrames de l'âge d'or où se mêlent les thèmes de l'arrivisme, de l'ascencion sociale, de la chute, de la solitude et du sacrifice maternel.
Joliment photographié par Rudolph Maté, le film au style assez nerveux échappe absolument au lyrisme larmoyant auquel on peut s'attendre. Bien au contraire, la présence de Barbara Stanwyck, dont c'était le rôle préféré, rend constamment prenante cette histoire de "rise and fall" et insuffle au film une dimension d'ironie et d'auto-dérision qui dépasse l'idée qu'on se fait du genre. La métamorphose de Stella, de la jeune fille qui bovaryse à la mère qui se sacrifie, déroute parfois en ce qu'elle n'est pas tristement linéaire . La dernière scène du film est un magnifique moment de cinéma, impressionnante dans sa simplicité, son économie et finalement sa légèreté. Rien que pour cet instant, et au-delà de l'interprétation superbe de Stanwyck, le film mérite d'être connu. Nul doute que ce Stella Dallas porte en germe les tourments d'"Imitation of Life" de Sirk.
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Kurwenal a écrit :Stella Dallas, King Vidor 1937

Stella, une jeune fille issue d'un humble milieu ouvrier épouse Steven Dallas un homme qui, bien que ruiné, reste ancré dans l'éducation et les gouts de son milieu d'origine. Malgré la naissance d'une enfant, très vite la différence sociale, les fréquentations de chacun les éloignent puis les séparent. Quelques années plus tard, Stella renoncera à sa fille pour que cette dernière puisse vivre avec son père dans un univers et un monde plus adéquation avec son avenir.
Un mélo de Vidor que je ne connais pas. Le DVD est correct ? Je me laisserais bien tenter.
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Jeremy Fox a écrit :
Kurwenal a écrit :Stella Dallas, King Vidor 1937
Un mélo de Vidor que je ne connais pas. Le DVD est correct ? Je me laisserais bien tenter.
Dvd très satisfaisant qui ne propose aucun problème particulier hormis de très rares secondes, vraiment fugaces, de compression visible.
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Gromit
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Message par Gromit »

RUBY GENTRY (La Furie du Désir) de King Vidor (1952)

avec Jennifer Jones, Charlton Heston, Karl Malden.

Je gardais depuis ma première et unique vision du film il y a plus de 25 ans de celà, un souvenir ébloui, émerveillé ! Mon impatience à revoir cette oeuvre sur mon beau DVD tout neuf était donc immense.
Hélas, je dois avouer que la déception est très grande. Le film que j'ai retrouvé n'a plus rien de cette oeuvre flamboyante que j'avais laissé si loin en arrière. Bien sûr, c'est probablement mon regard qui a changé, modelé par plus de ce quart de siècle de cinéphilie qui, film après film, remet toujours en question les oeuvres précédentes, certaines s'améliorant et d'autres s'affadissant sous l'effet des comparaisons.
Ici, Ruby Gentry m'a laissé voir soudain d'énormes défauts dans son scénario : invraisemblances enchaînées les unes aux autres, clichés typiquement "hollywoodiens", personnages simplistes (le frère de Ruby !), mise en scène faisant trop souvent dans l'a peu près, montage approximatif, utilisation très lourde de la musique qui ne cesse de surligner les événements et, enfin, surjeu général de tous les acteurs. Là encore, le souvenir de Jennifer Jones brillait dans ma mémoire. Quelle déception cette fois ! Elle, comme les autres, surjoue et appuie tous ses effets. Nous sommes en présence d'un film qui joue, typiquement, sur l'effet "passion" pour emporter le morceau et aveugler le spectateur et son sens critique. Vu la réputation du film et... le souvenir que j'avais de ma première vision énamourée, ce "jeu" est assez réussi. Mais, hélas, plus pour moi. Je n'en sauve principalement que les dix dernières minutes dans les marais, dû beaucoup plus au visuel qu'à chose, cependant.
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