Doris Day (1922-2019)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

Et voici quelques un de mes avis retrouvés à droite, à gauche, certains méritant d'être étoffés mais ce sera pour plus tard :


Romance on the High Seas (1948) de Michael Curtiz WARNER

Le scénario de ce Musical n’a pour but que de divertir ; il se rapproche des intrigues vaudevillesques que l’on donnait déjà au duo Astaire-Rogers pour la RKO. Mais là où ces dernièrs manquaient singulièrement de finesse et de drôlerie, celui de Romance à Rio n’en est pas dépourvu. Il faut dire que le trio de scénaristes est composé des frères Epstein et de I.A.L. Diamond(scénariste attitré de Billy Wilder) Bref, les dialogues du film sont pétillants et les quiproquos sont croustillants. Ponctué de numéros musicaux, la plupart d’entre eux chantés merveilleusement bien par Doris Day (le magnifique It's You or No One, le swinguant Put 'Em in a Box qu’elle interprète avec Le Page Cavanaugh Trio, sans oublier le ‘tubesque’ It’s Magic qui a rendu jalouse Judy Garland, et bien d’autres), l’intrigue n’en est pas moins sans réelles surprises mais très bien menée… Et surtout, Michael Curtiz n’avait pas encore à l’époque perdu la main et sa mise en scène se révèle ici toujours aussi élégante, ses mouvements de caméra toujours aussi fluides : il n’y a qu’à admirer les plans séquences du passage cubain The Tourist Trade ou le final "des ballons" (réglé par l’immense Busby Berkeley) pour s’en rendre compte. Le Technicolor est rutilant, les costumes sont splendides et les seconds rôles s’en donnent à cœur joie, mention spéciale à l’apparition d’Eric Blore (déjà faire valoir de Fred Astaire à la RKO) en médecin hypocondriaque, se sentant devenir malade à chaque auscultation d’un nouveau client. Le partenaire de Doris Day est Jack Carson qui sera surtout connu pour son rôle ingrat dans A Star is Born de Cukor. Ils formeront un couple encore à plusieurs reprises. Mais évidemment, le clou du film est la toute jeune actrice, amoureusement filmée par son "découvreur" et qui dévore littéralement l’écran. Fraîche, charmante, dynamique, délicieuse et pétillante dès son entrée dans le septième art…

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My Dream is yours (1949) de Michael Curtiz WARNER

Si le précédent était une pure comédie, la débutante ayant à interpréter un rôle à la Betty Hutton ou Judy Holiday, My Dream is Yours permet à Doris Day de s’essayer à des scènes poignantes et dramatiques. C ’est à partir de ce film que l’on découvre la déconcertante facilité de cette ex-chanteuse de Big Bang à passer de la comédie au drame, n’ayant jamais à forcer la note pour arriver à simultanément nous faire rire ou pleurer. Pour l’y aider, sa voix suave fait une fois encore des miracles et, dès sa première apparition dans le désormais célèbre et swinguant Canadian Capers, elle met tout le monde d’accord : dans son registre, aidée par ses sobres déhanchements, ses mouvements de mains et son regard à la fois pétillant et attendrissant, elle est unique ! S’ensuivront les magnifiques ballades que constituent My Dream is Yours, I’ll String Along With You ou les morceaux plus "remuants" tel le pétillant Tic, Tic, Tic ou le swinguant et jazzy Someone Like You. Le film, qui raconte l’histoire d’une modeste vendeuse de disques chez qui un producteur d’émissions radiophoniques a décelé de réelles aptitudes de chanteuse et qui va tenter de lui faire remplacer la star actuelle de son émission souhaitant le quitter faute d’un contrat pas assez juteux à son goût, reflète quelques éléments biographiques de l’actrice. Dans le film, elle est veuve de guerre et doit s’occuper seule de son petit garçon qu’elle doit provisoirement "abandonner" pour tenter de trouver pour eux deux une meilleure vie ailleurs. Mais hormis les quelques passages émouvants déjà cités, c'est une comédie musicale légère et sans prétentions. Autour de Doris Day gravite un casting des plus sympathiques : un Jack Carson plein de bonhomie, une Eve Arden réjouissante, un S.Z. Zakall fournissant la touche comique, un élégant Adolphe Menjou et un Lee Bowmn jouant parfaitement l’hypocrisie, l’arrogance, l’ingratitude et l’égoïsme. Michael Curtiz dirige parfaitement ses comédiens, signe une mise en scène sans génie mais très carrée, les décors et costumes sont magnifiés par un formidable Technicolor, et la musique est excellente. Après, pour pleinement apprécier le spectacle, il faut ne pas être trop exigeant envers une intrigue conventionnelle et bourrée de clichés, pouvoir supporter Freddy Get Ready, un numéro de Fritz Freleng plutôt moyen mélangeant animation (Bugs Bunny et Titi) et personnages réels et dans lequel la transcription de la deuxième rhapsodie hongroise de Liszt devrait agacer les oreilles de certains mélomanes, et enfin accepter le cabotinage chez certains acteurs.

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It's a Great Feeling de David Butler 1949 WARNER


Dans les premières séquences du film, on voit un producteur des studios Warner demander successivement à Raoul Walsh, Michael Curtiz et à King Vidor de tourner le dernier film de Jack Carson. Ces deux derniers refusant (ils font eux-mêmes une apparition dans leurs propre rôles), on fait la même demande à David Butler qui, apprenant que la vedette sera ce cabotin de Jack Carson, refuse à son tour. Une bien amusante mise en abime que le début de cette comédie musicale puisqu'il en est justement le réalisateur et qu'il a pour star principale, outre Doris Day dont c'est le troisième film, l'acteur Jack Carson qui se moque de lui-même avec un bel entrain. On y croise dans les couloirs des studios dans leurs propres rôles non moins que Joan Crawford, Errol Flynn, Gary Cooper, Jane Wyman, Danny Kaye, Ray Hensdorf, Edward G. Robinson et bien d'autres...
L'apparition de guests stars dans leurs propres rôles et la visite en Technicolor des studios de la Warner sont en fait les meilleures idées du film qui raconte par ailleurs l'histoire toute simple de Jack Carson et Dennis Morgan essayant de faire d'une serveuse d'un restaurant des studios (en l'occurrence Doris Day, seule comédienne à ne pas jouer son propre rôle et pour cause) la star de leur nouveau film. Le scénario est plus une suite de saynètes et de sketchs plus ou moins drôles qu'une intrigue bien écrite. Alors que les deux premiers films de la Miss réalisés par Michael Curtiz étaient d'assez belles réussites dans le domaine du divertissement, cette 'parodie' de David Butler est plus souvent pataude et laborieuse que réellement amusante. On ne s'y ennuie pas car les belles chansons de Jules Styne rythment le film (les meilleurs étant l'excellente chanson-titre, 'At the Cafe Rendezvous', 'There's Nothing Rougher than Love', 'Blame My Absent-Minded Heart' et surtout 'That Was a Big Fat Lie' avec l'imitation de Maurice Chevalier) et que Doris Day possède toujours autant d'entrain et de talent vocal mais l'ensemble reste franchement moyen. On peut donc passer un agréable moment à condition de ne pas trop être difficile mais que ce soit David Butler, Doris Day et Jack Carson, ils ont fait et feront tous mieux par la suite.

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Young man with a horn (1950) de Michael Curtiz WARNER

Lointainement adapté de la biographie du trompettiste Bix Beiderbecke (dont Pupi Avati a fait un très beau film), un mélodrame magnifiquement réalisé, photographié comme un film noir et joué à la perfection par Kirk Douglas (habité par son personnage), Lauren Bacall et Doris Day, cette dernière prouvant une nouvelle fois son talent d'actrice dramatique. Le scénario flotte un peu à mi-parcours lorsque le film bifurque et stagne un peu avec l'arrivée de Lauren Bacall, la fin sent à plein nez la mainmise des producteurs mais l'ensemble, même s'il n'atteint jamais des sommets, se suit avec grand plaisir grâce au métier sans faille de Michael Curtiz (encore à l'époque en pleine forme) et à un casting des plus réussis.

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No, no, Nanette (Tea for Two) de David Butler 1950 WARNER

Pour obtenir l'argent d'un spectacle pour lequel elle serait la vedette, Nanette fait un pari stupide avec son tuteur (dont elle ne sait pas qu'il vient d'être ruiné lors du Krach de Wall Street) : elle devra dire non à toute demande et question durant 48 heures. Le tuteur espère fortement qu'elle ne pourra pas y arriver car dans le cas contraire, il serait dans l'impossibilité de tenir sa promesse. Il va employer tous les coups bas pour la faire craquer...

Alors oui l'idée de départ est aussi idiote que le pari du film mais tout ceci est évidemment sans conséquence car David Butler réalise un spectacle musical sans autre prétention que de nous divertir ; et pour le coup il y arrive à merveille, Tea for Two étant certainement la plus réjouissante des comédies musicale que Doris Day tournera pour la Warner au cours de la première partie de sa carrière et dans le même temps certainement l'un des films les plus dynamiques de David Butler. Les chansons sont très agréables, les chorégraphies de Leroy Prinz très enlevées quant elles ne sont pas spectaculairement acrobatiques (Gene Nelson se révèle éblouissant de virtuosité lors du numéro 'I want to be happy' au cours duquel il fait des claquettes dans un escalier) et Doris Day n'a jamais prouvé mieux qu'ici qu'elle était aussi excellente danseuse. Le tout se suit sans ennui d'autant que le rythme est très rapide et que les amusants dialogues fusent eux aussi à grande vitesse. Deux mentions spéciales, l'une au 'chaperon' de Doris Day joué par Eve Arden avec son irrésistible humour pince sans rire, la seconde au cabotin Billy De Wolfe que j'ai trouvé particulièrement drôle. A condition de ne pas chercher autre chose que la danse, le rire et les chansons, le tout en Technicolor, on peut passer un excellent moment, ce qui a été mon cas.

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West Point Story (1950) de Roy Del Ruth WARNER

Un musical dont je n'attendais rien mais qui se révèle suprêmement divertissant avec un James Cagney plus excité que jamais qui confirme qu'il était en même temps un dieu des claquettes, un Gene Nelson qui, s'il savait jouer, aurait pu égaler Gene Kelly car, niveau danse acrobatique il pouvait en revanche rivaliser sans problème, une Doris Day toujours aussi craquante, le tout enrobé dans de très agréables chansons et numéros musicaux. Pas de quoi s'en relever la nuit mais franchement sympathique.

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Storm Warning (1951) de Stuart Heisler WARNER

Marsha arrive de nuit à Riverport, petite ville du Sud, dans l’intention de rendre visite à sa sœur Lucy qu’elle n’a pas revue depuis des années et qui, entre-temps, s’est mariée. Dans la ville étrangement désertée, Marsha est témoin du passage à tabac et de l’assassinat d’un homme par un groupe cagoulé. Elle a pu aussi voir la figure de deux d’entre eux. Ayant enfin retrouvé sa sœur, elle lui raconte immédiatement ce qu’elle vient de vivre. Quant elle voit son beau-frère pour la première fois, elle découvre stupéfaite qu’il s’agit d’un de deux meurtriers qu’elle a aperçu à visage découvert. Que va-t-elle devoir faire ? Le dénoncer au risque de compromettre le bonheur de sa sœur qui continue à aimer son époux malgré ses "frasques" ? Tout avouer au procureur, seul homme de la ville à ne pas avoir peur de faire tomber le Ku Klux Klan qui régente la ville et qui pourrait bien être à l’origine du meurtre ? Le scénario de Richard Brooks va démarrer sur ce postulat de dilemme pour son personnage principal et développer à la fois cet intéressant cas de conscience, la description d’une ville sous la coupe d’une organisation qui la régente, une intrigue policière basée sur l’enquête du procureur seul et contre tous, aussi bien les coupables que ceux qui préfèrent se taire par lâcheté, un drame psychologique opposant les deux sœurs et le meurtrier ; le tout débouchant au final sur un climax de thriller. Film noir pamphlétaire" remarquablement photographié, possédant une bande originale puissante et une interprétation de tout premier ordre et d’une grande sobriété. On savait Ginger Rogers et Doris Day aussi à l’aise dans le drame que sur des planches ou derrière un micro ; en voici de nouveau la preuve. Steve Cochran compose un personnage négatif assez angoissant. Quant à Ronald Reagan, il est remarquablement à l’aise dans le seul rôle entièrement honnête et incorruptible du film ; les scénaristes ont d’ailleurs eu la bonne idée de ne pas le faire tomber amoureux du personnage interprété par Ginger Rogers. Concis, d’une belle efficacité dramatique sans pour autant oublier une approche assez réaliste. Le final reste toujours aussi impressionnant avec cette montée dramatique qui culmine dans une séquence nocturne utilisant une importante figuration de non professionnels, des contre-plongées sur la croix en feu du Ku Klux Klan, le tout nous mettant sous le nez la xénophobie galopante qui gangrène une ville et des gens à priori comme vous et moi. Manquant d’un véritable auteur derrière la caméra mais courageux et rondement mené.

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Lullaby of Broadway (1951) de David Butler WARNER

Vaudeville musical conventionnel mais assez amusant dans ses quiproquos. Le film ne brille pas par son scénario, la réalisation est plutôt terne et les chorégraphies pas inoubliables, mais le naturel et la bonne humeur de Doris Day sont communicatifs et, non contente d'être excellente chanteuse, elle se révèle ici superbe danseuse de claquettes. L’on sait que son rêve d’une carrière de danseuse a pris fin à la suite d’un accident de voiture ; on imagine qu’elle aurait aisément pu faire partie des plus grandes dans le domaine quand on la voit évoluer dans l’excellent numéro final qui donne son titre au film. Son partenaire, Gene Nelson, s’il est assez virtuose en tant que danseur, peut difficilement se targuer de l’être en tant que comédien. L’utilisation des seconds rôles est assez pittoresque et efficace même si elle ne brille pas par sa légèreté. Enfin, si l’ensemble n’est guère mémorable, nous pouvons néanmoins nous régaler des standards utilisés au cours du film, quasiment tous déjà présents dans des films des années 30, ici brillamment réorchestrés façon jazz par Ray Heindorf et Howard Jackson, que ce soient Just one of those Things de Cole Porter, You’re Getting to be a Habit with me et le fameux Lullaby of Broadway de Chercheuses d’or 1935 de Harry Warren et Al Dubin, le Zing Went the Strings of my Heart de James F. Hanley, Somebody Loves me de George Gershwin, I Love The Way You Say Goodnight d’Eddie Pola… Un très beau Tracklisting pour une comédie musicale très sympathique.

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April in Paris (1952) de David Butler WARNER

Film à la réputation peu flatteuse dans la carrière de Doris Day, il se révèle néanmoins très sympathique tout comme les quatre autres films que David Butler a réalisé avec l'actrice (Tea for Two étant le plus réussi). C'est l'histoire assez cocasse d'une chorus girl nommée Esther Jackson choisie par erreur pour représenter les Etats Unis lors d'un festival artistique à Paris en place de Ethel Barrymore. Elle devra effectuer la traversée de l'Atlantique avec un groupe de haut dignitaires et intellectuels avec qui elle s'ennuiera un peu ; heureusement, un patron de boite de nuit fauché (Claude Dauphin) viendra égayer son voyage et elle tombera amoureuse du probable futur président des USA... Beaucoup de quiproquos en perspective et de situations pouvant prêter à rire ou sourire. Esther 'Dynamite' Jackson n'est autre que Doris Day qui, comme son surnom l'indique dans le film, pète la forme et pétille de vivacité et de bonne humeur. Elle entraîne donc le film sur cette pente et s'il ne contient certes que peu de numéros inoubliables, ne nous ennuie jamais grâce à son constant entrain. Ray Bolger n'est pas un acteur de la classe de Fred Astaire (pressenti au départ) mais un excellent danseur déguingandé (son numéro de danse sur la table des cuisines du paquebot est assez étonnant). Doris Day nous gratifie de la très belle chanson titre et à plusieurs reprises de son talent de danseuse. Le film se termine sur un très bon numéro en duo avec Claude Dauphin, 'That's What Makes Paris Paree'. Un peu cheap niveau esthétique et mise en scène, certaines séquences ont tendance à s'éterniser (celle de la fausse lune de miel et des cabines jumelles), on ne croit guère à la romance entre Day et Bolger mais le tout reste très agréable.

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Calamity Jane (La Blonde du far West) (1953) de David Butler WARNER

Calamity Jane, très populaire dans sa ville de Deadwood, est un garçon manqué qui n'a pas froid aux yeux, aux manières frustres et très habile au tir. Pour sauver de la faillite le tenancier du saloon local, elle part pour Chicago à la recherche d'une grande chanteuse adulée que les habitants, en manque de présence féminine, rêveraient de voir se produire dans leur petite bourgade. Mais elle ramène sans le savoir sa bonne qui, rêvant de monter sur scène, se fait passer pour celle-ci... Les quiproquos vont aller bon train encore complexifiés par des histoires d'amour dont celle naissante entre Calamity et Wild Bill Hickock... Une comédie musicale vraiment très drôle portée à bout de bras par une Doris Day survoltée qui s'amuse visiblement comme une folle à se comporter et à parler comme un garçon. Son énergie et son abatage sont communicatifs (mais pourra certes en lasser certains) et Howard Keel me semble toujours aussi sympathique ; en tout cas pour ceux qui n'en seraient pas convaincus, ce qui est certain, c'est que ce sont deux chanteurs formidables et ils ont de quoi le prouver ici car les tubes ne manquent pas avec, à placer tout au sommet, les superbes The Black Hills of Dakota et la chanson ayant justement remportée l'Oscar cette année là, Secret Love. Alors c'est évident, ne pas chercher ici quelconque élégance ou finesse, c'est de la grosse artillerie mais extrêmement efficace et la bonne humeur qui parcourt le film devient vite contagieuse.

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Mademoiselle porte-bonheur : Lucky Me (1955) de Jack Donohue WARNER

Généralement considéré comme médiocre, ce film narrant les déboires d'un quatuor d'artistes ayant du mal à trouver un financement pour monteur un spectacle, s'il ne brille effectivement ni par sa mise en scène, ni par sa chorégraphie, ni par sa musique et encore moins par son scénario d'une grande banalité, n'en demeure pas moins loin d'être désagréable grâce à l'abbatage de ses acteurs et de quelques jolies séquences comme celle qui ouvre le film, The Superstition Song qui voit Doris Day se ballader dans les rues de Miami en chantant tout en ne se rendant pas compte qu'elle provoque la pagaille derrière elle. Quelques petits plaisirs au passage : avoir vu Doris Day avec une perruque brune, Phil Silvers se faire passer pour un milliardaire texan gouailleur et vulgaire... En y réfléchissant, pas grand chose d'autre de mémorable mais le souvenir d'un moment plutôt sympathique. Déjà ça de pris.

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Young at Heart (1954) de Gordon Douglas WARNER

Et bien, même là où je n'attendais pas Gordon Douglas, il s'en tire plus qu'honorablement et nous livre un drame sentimental musical d'une douceur et d'une tendresse vraiment touchantes. Doris Day et Frank Sinatra rivalisent de talent aussi bien en tant que comédiens qu'en tant que chanteurs et sont magnifiquement entourés par Gig Young (surement l'un de ses plus beaux rôles), Dorothy Malone, Ethel Barrymore... Une très belle histoire d'amour (qui irait presque jusqu'à la tragédie) portée par de superbes chansons de George Gershwin et Cole Porter et un Technicolor très bien utilisé. Je viens de lire que ce film est, à l'instar de La Vie est belle de Capra, régulièrement diffusé aux USA à la télévision aux périodes de Noël : je le comprend tout à fait. Le DVD zone 2 anglais inclu dans un coffret Doris Day Warner est très beau et il possède des sous titres anglais. L'un des meilleurs films de la carrière de Doris Day à placer aux côtés de Pajama Game et It Happened to Jane

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Les Pièges de la passion (Love me or Leave me - 1955) de Charles Vidor MGM

Charles Vidor nous offre avec Love me or Leave me un ‘Biopic’ sur Ruth Etting, chanteuse et actrice aujourd’hui totalement inconnue qui avait réussi à percer dans le show business grâce à un gangster notoire qui tomba amoureux d’elle et qui décida de gérer sa carrière. Elle finit par acquérir assez de notoriété pour être engagée dans les Ziegfeld Follies avant de devenir une vedette de la radio et de Broadway entre 1925 et 1935 et de jouer quelques rôles au cinéma. Voir Les Pièges de la passion, c'est l’occasion idéale pour ceux qui douteraient encore des talents d’actrice dramatique de Doris Day de réviser leurs jugements, l’inoubliable interprète de L’Homme qui en savait trop d’Hitchcock, Pique nique en pyjama de Stanley Donen, Pillow Talk de Michael Gordon et Young at Heart de Michael Douglas se révélant tout simplement prodigieuse et extrêmement convaincante dans le rôle de Ruth Etting, arrivant même sans problème à tenir tête à James Cagney pourtant égal à lui-même, touchant en amoureux transi et violent. Enormément de chansons dans ce drame musical mais toutes très belles et parfaitement mises en valeur par George Stoll, un scénario bien écrit et qui sera lauréat aux Oscars pour l’année 1955 et, si la mise en scène de Charles Vidor n’atteint pas des sommets, elle se tient tout à fait bien, bénéficiant des fameuses équipes artistiques de la MGM et maniant le technicolor et le cinémascope avec talent. Rien de révolutionnaire mais néanmoins l’un des ‘biopics’ musicals les plus réussis de l’époque avec The Glenn Miller Story d’Anthony Mann.

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L’Homme qui en savait trop (1956) d’Alfred Hitchcock UNIVERSAL

1956. Année faste pour Alfred Hitchcock qui tourne coup sur coup deux film pourtant souvent réputés comme mineurs, le délicieux et superbe Mais qui a tué Harry et L’Homme qui en savait trop, remake en couleurs d’une de ses propres oeuvres tourné 22 ans plus tôt. «La première version a été faite par un amateur de talent, tandis que la seconde l'a été par un professionnel » disait-il à l’occasion de ses fameux entretiens avec François Truffaut. Nous ne pourrions lui donner tort même si son film pourra paraître de prime abord mal rythmé, moyennement bien ficelé, techniquement bâclé (ah ces transparences au Maroc mal intégrées mais qui renforcent en fait le côté mystérieux et déstabilisant de ce film, tout comme plus tard ces ‘ratés fait exprès’ auront le même effet dans Les Oiseaux, Marnie et bien d’autres)… C’est qu’Hitchcock, comme à son habitude, ne s’embarrasse guère de vraisemblance esthétique ou scénaristique. En ce qui concerne l’intrigue, le cinéaste prend son temps pour mettre en place son histoire, flâne, fait prendre à son film des allures de comédie familiale ou romantique (très agréable d’ailleurs) pour pouvoir nous rendre attachant ses personnages riches et très bien croqués. Il ne distille ensuite son suspense qu’à petites doses et arrive à faire monter l’angoisse uniquement à l’aide de sa magistrale utilisation des sons, des décors nus et vides (séquence des bruits de pas dans la rue inanimée de Londres), par ses inquiétants plans inclinés ou par l’intrigante position des personnages dans le cadre (ce film fourmille de plans devant lesquels on se sent mal à l’aise). Mais cette histoire d’enlèvement d’un enfant à un couple de touristes américains et de complot visant à éliminer un important homme d’état n’intéresse Hitchcock que pour mieux nous décrire la montée de l’angoisse chez des gens simples qui ne cherchaient pas d’histoire et qui se retrouvent du jour au lendemain embringués malgré eux dans une abracadabrante affaire d’espionnage. A cet égard, Hitchcock forme un couple de cinéma qui fonctionne à merveille, celui constitué par un James Stewart toujours impérial et une Doris Day élégante, épatante et qui, grâce à ce rôle et à la chanson ‘Que sera, sera’, restera dans les souvenirs cinéphiliques du grand public français, alors qu’à côté de cela, elle aura eu une longue filmographie émaillée d’autres films merveilleux mais totalement passés inaperçus de ce côté-ci de l’Atlantique. Sinon, le film est à juste titre réputé pour sa fameuse séquence à l’Albert Hall, peut-être la scène la plus virtuose de la carrière du réalisateur qui n’en est pourtant pas dépourvue. On ne se lasse pas du découpage absolument extraordinaire de ce morceau de bravoure porté par la sublime ‘Storm Cloud Cantata’ d’Arthur Benjamin qui nous donne en plus l’occasion de voir Bernard Herrmann la diriger, bonus non négligeable pour tous les fans de ce compositeur de génie. Au moins pour cette séquence, L’Homme qui en savait trop mérite d’être vu. Pour le reste, certains s’y ennuieront certainement mais beaucoup seront constamment surpris par ses ruptures de ton, de ce générique préfigurant l’Albert Hall à cette image finale presqu’incongrue, faisant penser que nous avons assisté à une comédie anodine, véritable pied de nez d’Hitchcock aux spectateurs qui auraient voulu prendre son intrigue trop au sérieux. Hitchcock ne manquait décidément ni d’humour ni de culot et encore moins de génie !

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Pique-nique en pyjama (Pajama Game - 1957) de Stanley Donen WARNER

Et après on dira que les Musicals ne font pas dans l'originalité ! Prenez une usine de fabrication de pyjamas, les employés demandant une augmentation et le directeur tombant amoureux de la chef des réclamations des ouvrières, ces deux-là se battant par ailleurs à propos de cette augmentation. Grève, syndicats, réunions de travail, tout ceci est convoqué ici. Musical ébouriffant par la chorégraphie musclée de Bob Fosse, les numéros musicaux tous plus originaux les uns que les autres, sportifs et euphorisants (amateurs d'élégance, passez votre chemin), les danseurs étant parfois des personnages âgées, des gens bien enrobés... Bref, nous ne sommes pas dans un musical MGM mais dans un musical Warner, le studio champion des grandes causes et des sujets à connotation sociales. Mais ne vous y trompez pas : c'est d'une gaieté et d'un dynamisme contagieux, les chansons sont superbes et Doris Day absolument charmante. Une belle réussite dans laquelle Donen ne cherche pas à innover (quoique la séquence éclairée aux alumettes ou le montage frénétique et surréaliste à la fin du pique nique) ou à faire joli niveau mise en scène, se mettant entièrement au service du scénario, des acteurs et de Bob Fosse. Il a bien raison sur le coup. Encore un formidable musical de sa part cotoyant sans aucun problème les chefs-d'oeuvres du genre des années 50.

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Train, amour et crustacés (It happened to Jane - 1959) de Richard Quine COLUMBIA

C'est une comédie "à la Capra" et non une pure comédie "romantique" (avec forces allusions sexuelles) comme celle du début des 60's. Le film raconte l'histoire véridique d'une femme qui a presque été ruinée par la faute d'un financier sans scrupule et qui, à l'aide d'un ami avocat (superbe Jack Lemmon), décide de ne pas se laisser faire et de le contrer jusqu'à ce qu'elle obtienne réparation. C'est un peu David contre Goliath. C'est parfois drôle grace à un numéro hilarant d'Ernie Kovacs dans le rôle de l'ordure de service mais c'est surtout profondément attachant grâce au couple Day-Lemmon qui fonctionne à merveille. Richard Quine ne fait pas se dérouler sa comédie à 100 à l'heure mais au contraire prend son temps pour enrichir ses personnages (au passage, il croque avec chaleur toute une communauté bien sympathique) et sa mise en scène est toujours aussi élégante, sa caméra se baladant au milieu de décors naturels bien mis en valeur.
Un film au final qui ne paie pas de mine mais profondément humain, assez touchant et qui comporte quand même une séquence chantée pour ceux à qui ça aurait pu manquer, avec Jack Lemmon à la guitare.

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Confidences sur l'oreiller (Pillow Talk) de Michael Gordon 1959 UNIVERSAL

De 1948 à 1956, Doris Day n’aura tourné que dans des films musicaux. Alfred Hitchcock lui offrira en 1956 l’occasion de pouvoir tenter autre chose avec son superbe L’Homme qui en savait trop. A partir de là, à l’exception notable du génial Pique-nique en pyjama de Stanley Donen, elle ne fera quasiment plus de comédies musicales. On la verra alors apparaitre dans quelques drames et thrillers mais elle se recyclera surtout dans la comédie familiale et (ou) romantique dans laquelle elle se révèlera aussi convaincante qu’elle l’était en tant qu’actrice-chanteuse. Pillow Talk est certainement sa comédie la plus connue, et pour cause, la plus drôle et la plus réussie ; si elle sera nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice, le film remportera en revanche deux statuettes, pour le meilleur scénario et pour la meilleure histoire originale. Confidences sur l’oreiller raconte l’histoire de Jan, une décoratrice, célibataire endurcie, qui tombe amoureuse de Brad, un compositeur, sans savoir qu’il s’agit en même temps de l’homme qui partage sa ligne téléphonique et qu’elle exècre à force de l’entendre roucouler auprès de 4 ou 5 femmes à la fois. Mais le quiproquo est encore plus amusant du fait que l’incorrigible coureur de jupons, en revanche, a compris à qui il avait à faire et que, pour arriver à la faire entrer dans son lit, décide de se faire passer pour un texan ‘mal dégrossi’ aux manières trop ‘retenues’. Et ce n’est pas tout puisque le meilleur ami de Brad se révèle aussi l’amoureux transi de Jan…
On imagine aisément le comique de situation qui peut découler de tous ces paramètres et quitte est de constater que le film tient toutes ses promesses. Michael Gordon et ses scénariste Stanley Shapiro et Maurice Richlin s’en donnent à cœur joie au point de ne jamais nous décevoir ; ils nous donnent l’occasion de rire à gorge déployé pendant une bonne partie de leur film, bien aidés en cela par le couple Doris Day / Rock Hudson qui, au vu de l’énorme popularité du film, se reformera pour deux autres comédies certes un peu moins efficaces mais toujours aussi sympathiques, Un Pyjama pour deux (Lover come back) de Delbert Mann et Ne m’envoyez pas de fleurs (Send me no Flowers to me) de Norman Jewison. Les deux acteurs sont jubilatoires, lui en vil macho sournois, menteur et roublard, elle en jeune femme moderne au caractère bien trempé. La troisième roue du carrosse, l’ami fidèle qui tient la chandelle malgré lui, est l’inénarrable Tony Randall qui rempilera lui aussi dans les deux films suivants. Il ne faudrait pas oublier non plus la grande actrice Thelma Ritter (la vieille femme ‘sacrifiée’ du Port de la drogue de Samuel Fuller) une fois encore parfaite dans la peau de la femme de ménage constamment ivre. Si les multiples allusions grivoises qui forment le moteur de ce ‘vaudeville’ effréné devaient faire leur effet à l’époque, elles demeurent toujours aussi cocasses aujourd’hui mais paraissent bien bénignes et ne devraient plus choquer grand monde ! L'important est qu'elles fassent toujours rire ou sourire.


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Un Pyjama pour deux (Lover Come Back) de Delbert Mann 1961

Caroline et Jeff, deux publicistes d'agences adverses ne se connaissant pas de visu, essaient de truster les contrats les plus juteux chacun de leurs côtés. Pour d'abracadabrantes raisons (qu'il serait trop long de raconter), Jeff (coureur de jupons invétéré) va se faire passer pour un savant timide et complexé aux yeux de Caroline qui tombe amoureuse de lui. Les quiproquos les plus drôles vont s'ensuivre.
Pas facile de raconter rapidement les fils de cette intrigue se déroulant dans les milieux de la publicité. Les scénaristes s'en donnent à coeur joie et avec un savoir-faire certain pour décrire avec une certaine méchanceté ce microcosme rempli d'obsédés sexuels sans foi ni loi autre que celle de l'argent, de patrons complexés n'hésitant pas à faire reporter toutes leurs bévues sur les sous fifres allant même jusqu'à leur demander poliment de se jeter par la fenêtre, de femmes absorbées par leur travail au point d'en oublier leur vie privées... Nous aurons reconnu dans l'ordre Rock Hudson, Tony Randall et Doris Day qui réintègrent un canevas comique assez similaire à celui de Pillow Talk, Doris Day prenant à nouveau Rock Hudson pour un homme qu'il n'est pas, ce dernier jouant à merveille les imbéciles et les coincés jusqu'à cette longue séquence absolument hilarante dans l'appartement de Doris Day au cours de laquelle le Don Juan se faisant passer pour un savant doux-dingue feint d'être vierge afin d'attendrir sa 'proie' pour que cette dernière tombe dans ses bras et le 'dépucèle'.
Car cette comédie ironique et gentiment satirique est également remplie de sous entendus sexuels et de situations grivoises bon enfant. Elle opère même quelques incursions dans le burlesque par l'intermédiaire du personnage du patron joué par Tony Randall. Les dialogues sont truffés de répliques qui font mouche et le trio de comédiens est parfaitement rodé, nous délivrant son numéro à la perfection. Qui aurait deviné un tel talent comique chez cet acteur assez terne du début des années 50 ? Il n'aura peut-être jamais été aussi drôle que dans les trois films avec Doris Day (excepté aussi dans Le Sport favori de l'homme d'Howard Hawks). Ici, dans la peau d'un mufle absolument odieux, il nous offre un exercice de cabotinage absolument jouissif. Doris Day lui est une partenaire de tout premier ordre. Peut-être un peu plus long à démarrer que Pillow Talk mais au final tout aussi agréable et amusant. Du vaudeville haut de gamme.

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La Plus Belle Fille du Monde : Billy Rose's Jumbo : Charles Walters 1962 MGM

Film peu connu et on se demande bien pourquoi car il possédait tous les éléments pour en faire le film familial par excellence, pouvant plaire à toutes les tranches d'âge et aussi spectaculaire par exemple, pour en rester dans les films évoquant la vie d'un cirque, que le classique de Cecil B. DeMille, Sous le plus grand chapiteau du monde. Que ceux qui se disent en lisant le titre ou en voyant l'affiche que Jumbo va être de toutes les scènes se rassurent ; il ne doit apparaitre en tout et pour tout qu'une dizaine de minutes. Sinon, il s'agit de l'adaptation d'un énorme succès des années 30 mélangeant déjà numéros de cirque, comédie et chansons, narrant les déboires d'un cirque dont le directeur dilapide toutes les recettes en allant jouer au craps et qui, ne pouvant ainsi plus payer ni ses fournisseurs, ni verser le salaire de ses artistes, voit ses derniers le quitter un par un pour aller se faire embaucher par la concurrence. Le spectacle original était écrit par non moins que le duo 'wilderien' Hecht/Mcarthur et le scénario de Sidney Sheldon n'a presqe pas à rougir devant ceux de ses illustres pairs, une mixture comédie/musique/romance/spectacle tout à fait gouteuse relevée par des acteurs tous plus sympathique les uns que les autres.

Le directeur offre à Jimmy Durante un rôle picaresque assez jubilatoire ; sa fille est interprétée par une Doris Day plutôt sobre et constamment convaincante. Stephen Boyd et Martha Raye complètent le revigorant quatuor. Niveau musical, ça vole assez haut : Doris Day est en superbe forme (inoubliables interprétations de "Little Girl Blue" et "This Can't Be Love"), les sept chansons de Richard Rogers & Lorenz Hart sont de très grande qualité, somptueusement orchestrées par Conrad Salinger et la chorégraphie de Busby Berkeley (son dernier travail pour Hollywood) mémorable dans le numéro spectaculaire "Over and Over Again". Les numéros de cirque sont tous de premier ordre et parmi les plus réussis que j'ai pu voir sur grand écran, qu'ils soient acrobatiques, clownesques ou animaliers (Jumbo est étonnant). Et ce n'est pas fini car il faut aussi applaudir la photographie de William H. Daniels qui nous offre quelques plans nocturnes absolument magnifiques (je ne m'attendais pas à ça dans un film de ce style) et surtout, on ne le répètera jamais assez, une mise en scène accomplie d'un cinéaste qui n'en était pas à une réussite près : Charles Walters qui mérite sans problème de figurer aux côtés de Minnelli, Donen et Sidney au panthéon des plus grandes de la comédie musicale américaine. Souvent inventive, toujours gracieuse et élégante, avec une caméra tour à tour caressante et virevoltante lors des séquences les plus spectaculaires, un délice de presque tous les instants. Car des fautes de gouts, il y en a plus d'une mais elles sont vite oubliées devant la qualité et l'ampleur du spectacle qui se termine d'une façon plutôt original par un long numéro d'à peu près 15 minutes oscillant entre kitsch et post-modernisme. Une très très belle réussite.


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Le Piment de la vie (The Thrill of it all) de Norman Jewison 1963

Une bonne surprise même si elle ne se hisse pas au niveau des deux premières comédies avec Rock Hudson. Sinon, c'est vraiment sans prétention mais extrêmement drôle ; il faut dire que Carl Reiner en est le scénariste. Je ne pensais pas que James Garner puisse être aussi amusant. En tout cas, il forme un couple épatant avec Doris Day, égale à elle-même. Les deux enfants ne sont pas en reste non plus (l'hilarante scène du téléphone au début par exemple ; mais tant d'autres aussi), le tout sur un rythme très soutenu. Dommage que l'actrice n'ait pas chanté la chanson du générique et que le film se termine par la seule séquence laborieuse, celle de l'accouchement dans le taxi qui aurait du être le clou du spectacle alors qu'elle l'alourdit au contraire. Très honnête divertissement.

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With Six you get Eggroll de Howard Morris 1968

Histoire d'amour entre un homme et une femme d'âges murs (la quarantaine passée) désormais seuls mais avec chacun des enfants petits et grands ; la cohabitation sera très difficile au départ mais évidemment tout se terminera pour le mieux... Une comédie romantique et familiale assez banale mais qui a déjà comme atout de nous faire découvrir une toute jeune Barbara Hershey dans son premier rôle alors qu'elle n'avait que 20 ans. Parfois drôle, quelquefois émouvant mais rarement enthousiasmant et souvent assez pataud ou pachydermique dans sa mise en scène très datée. Reste néanmoins Doris Day dans sa dernière apparition sur grand écran, qui force une nouvelle fois la sympathie par son entrain, son charme et son sourire.
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joe-ernst
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Re: Doris Day

Message par joe-ernst »

Jeremy Fox a écrit :Je profite de la remontée du topic pour y inclure un résumé de sa filmographie avec plus de précisions (titre VF, titre VO, genre, réalisateur, année) y compris sur l'absence ou non de DVD et leurs sous titres (et mes petites notes :oops: )
Merci Jeremy pour cette belle liste. Cependant, et sauf erreur de ma part, le titre suivant n'est disponible qu'en coffret Z1, et non séparément :

* 1951 : Storm warning : Film noir de Stuart Heisler : 6.5/10 (DVD zone 1 avec stf)
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Jeremy Fox
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

joe-ernst a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Je profite de la remontée du topic pour y inclure un résumé de sa filmographie avec plus de précisions (titre VF, titre VO, genre, réalisateur, année) y compris sur l'absence ou non de DVD et leurs sous titres (et mes petites notes :oops: )
Merci Jeremy pour cette belle liste. Cependant, et sauf erreur de ma part, le titre suivant n'est disponible qu'en coffret Z1, et non séparément :

* 1951 : Storm warning : Film noir de Stuart Heisler : 6.5/10 (DVD zone 1 avec stf)
Exact, tout comme The Winning Team d'ailleurs (tous deux issus du coffret Reagan) mais certains sites comme Amazon les proposent quand même à l'unité. Je modifie cependant car difficile de trouver à l'unité.

http://www.amazon.com/Storm-Warning-Aut ... 633&sr=1-2

http://www.amazon.com/Winning-Team-Auth ... 800&sr=1-1
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

A signaler aussi que les films inclus dans le coffret métal français vendu hors de prix et qu'on ne trouve pas à l'unité (à savoir Ne mangez pas les marguerites - La blonde défie le FBI - Les pièges de la passion - Jumbo - La femme aux chimères)
existent tous en DVD zone 2 UK chez ce vendeur professionnel sur Ebay à des tarifs défiant toutes concurrences.

http://search.ebay.fr/_W0QQdfspZ32QQfso ... QQsbrsrtZl

Je viens d'en recevoir deux et ce sont effectivement des DVD neufs cellophanés et que les caractéristiques langues et sous titres sont les mêmes que sur les DVD français

Merci à AtCloseRange pour ce bon plan :wink:
Dernière modification par Jeremy Fox le 4 avr. 08, 13:59, modifié 2 fois.
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Re: Doris Day

Message par AtCloseRange »

Jeremy Fox a écrit :A signaler aussi que les films inclus dans le coffret métal français vendu hors de prix et qu'on ne trouve pas à l'unité (à savoir Ne mangez pas les marguerites - La blonde défie le FBI - Les pièges de la passion - Jumbo - La femme aux chimères)
existent tous en DVD zone 2 UK chez ce vendeur professionnel sur Ebay à des tarifs défiant toutes concurrences.

http://search.ebay.fr/_W0QQdfspZ32QQfso ... QQsbrsrtZl

Je viens d'en recevoir deux et ce sont effectivement des DVD neufs cellophanés et que les caractéristiques langues et sous titres sont les mêmes que sur les DVD français

Merci à Alphonse Tram pour ce bon plan :wink:
Tu pourras aller sur le topic "les forumeurs que vous confondez" maintenant :wink:
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

AtCloseRange a écrit :
Jeremy Fox a écrit :A signaler aussi que les films inclus dans le coffret métal français vendu hors de prix et qu'on ne trouve pas à l'unité (à savoir Ne mangez pas les marguerites - La blonde défie le FBI - Les pièges de la passion - Jumbo - La femme aux chimères)
existent tous en DVD zone 2 UK chez ce vendeur professionnel sur Ebay à des tarifs défiant toutes concurrences.

http://search.ebay.fr/_W0QQdfspZ32QQfso ... QQsbrsrtZl

Je viens d'en recevoir deux et ce sont effectivement des DVD neufs cellophanés et que les caractéristiques langues et sous titres sont les mêmes que sur les DVD français

Merci à Alphonse Tram pour ce bon plan :wink:
Tu pourras aller sur le topic "les forumeurs que vous confondez" maintenant :wink:
J'allais rectifier à l'instant car j'avais un doute et étais revenu vérifier sur le topic des achats :oops:

Merci donc :)
Dernière modification par Jeremy Fox le 4 avr. 08, 13:58, modifié 1 fois.
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Re: Doris Day

Message par Ducdame »

Merci Jeremy, boulot sympa! Ça va me permettre de faire le point et de creuser un peu plus la partie de la filmographie que je n'ai pas (encore) vue :wink:
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Jeremy Fox
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Re: Caprice (1967)

Message par Jeremy Fox »

Music Man a écrit : Caprice de Frank Tashlin (1967) : C’est 100 fois moins drôle que la blonde défie le FBI (du même réalisateur),
Ceci me parait assez irréalisable ou alors carrément surréalite. En effet, ayant regardé The Glass Bottom Boat hier soir et l'ayant trouvé très peu drôle et pour tout dire assez médiocre (à deux trois séquences près dont celles, les plus réussies et hors intrigue, servant à faire pousser la chansonnette à Miss Day dont une reprise de 'Que sera, sera'), je me demande bien ce qu'il doit rester à Caprice. Le résultat doit être effectivement assez lamentable. Mais je pousserais le masochisme jusqu'à vérifier par moi même (collection Doris Day oblige) :mrgreen:
Dernière modification par Jeremy Fox le 11 avr. 08, 08:51, modifié 2 fois.
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Re: Caprice (1967)

Message par Nestor Almendros »

Jeremy Fox a écrit :(à deux trois séquences près dont celles, les plus réussies et hors intrigue, servant à faire pousser la chansonnette à Miss Day dont une reprise de 'Que sera, sera')
Elle le chante aussi dans L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP d'Hitchcock, c'est une sorte de gimmick?
Dernière modification par Nestor Almendros le 11 avr. 08, 09:09, modifié 1 fois.
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Re: Caprice (1967)

Message par Jeremy Fox »

Nestor Almendros a écrit :
Jeremy Fox a écrit :(à deux trois séquences près dont celles, les plus réussies et hors intrigue, servant à faire pousser la chansonnette à Miss Day dont une reprise de 'Que sera, sera')
Elle le chante aussi dans L'HOMME QUI EN SAVAIT TROP d'Hitchcock, c'est une sorte de gimmick?
Oui tout à fait ; une des rares idées sympathiques du film.
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Boubakar
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Re: Doris Day

Message par Boubakar »

Confidences sur l'oreiller (Michael Gordon, 1959)

Je n'ai pas adoré, j'ai été littéralement envoûté par ce film !!!!
Certes, on sait parfaitement ce qui va se passer (d'ailleurs, la jaquette du dvd....), mais ça marche à merveille sur la variation déjà faite avec Lubitsch dans Shop around the corner, et Doris Day, que je n'avais jamais vu auparavant, m'a charmé mais à un point.... elle est merveilleuse ! Rock Hudson a aussi la classe internationale, il faut dire. De plus, les seconds rôles sont excellents, posant ainsi un équilibre parfait où chacun a sa place dans l'histoire.
Le film est aussi très drôle, entre leurs rendez-vous, les quiproquos à l'hôpital, et avec le rendez-vous entre le personnage d'Hudson et la bonne de Doris Day (peut-être le moment le plus drôle du film), sans oublier le petit côté coquin, sans que cela ne soit jamais vraiment prononcé seulement suggéré (comme la statue, ou le lit dépliant..), avec les "conventions' de l'époque concernant la séduction qui donnent aussi un charme fou à ce film.
Ce film est, comme je le pensais de Diamants sur canapé, un sommet de la comédie romantique, c'est fabuleux du début jusqu'à la fin !
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Jeremy Fox
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

Boubakar a écrit :Confidences sur l'oreiller (Michael Gordon, 1959)

Je n'ai pas adoré, j'ai été littéralement envoûté par ce film !!!!
Certes, on sait parfaitement ce qui va se passer (d'ailleurs, la jaquette du dvd....), mais ça marche à merveille sur la variation déjà faite avec Lubitsch dans Shop around the corner, et Doris Day, que je n'avais jamais vu auparavant, m'a charmé mais à un point.... elle est merveilleuse
Ca y est, tu as craqué à ton tour :mrgreen:
Dernière modification par Jeremy Fox le 14 avr. 08, 10:50, modifié 2 fois.
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Boubakar
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Re: Doris Day

Message par Boubakar »

Ne m'envoyez pas de fleurs (Norman Jewison, 1964)

Un peu moins réussi que le film de Gordon, le film vaut néanmoins pour le quiproquo que fait croire le personnage de Rock Hudson, et toutes les conséquences que cela implique.
Doris Day est moins belle que dans le film précédente (la faute à sa coupe "à la choucroute"), mais quand même...elle est toujours à croquer. :oops: Et Tony Randall fait décidément un excellent second rôle, servant parfaitement de contrepoint au duo comique.
Cette série de films comiques me plait décidément beaucoup, me reste plus qu'à voir le dernier film de cette "triolgie". :)
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Re: Doris Day

Message par francesco »

Question à Jérémy Fox : It Hapened to Jane c'est un de tes films préférés avec elle .... tu peux nous en dire plus ??
J'ai pas trouvé de vraie critique sur le film :(
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Re: Doris Day

Message par Jeremy Fox »

francesco a écrit :Question à Jérémy Fox : It Hapened to Jane c'est un de tes films préférés avec elle .... tu peux nous en dire plus ??
J'ai pas trouvé de vraie critique sur le film :(

Je l'ai justement revu pas plus tard que la semaine dernière. :wink: C'est une comédie "à la Capra" et non une pure comédie "romantique" (avec forces allusions sexuelles) comme celle du début des 60's. Le film raconte l'histoire véridique d'une femme qui a presque été ruinée par la faute d'un financier sans scrupule et qui, à l'aide d'un ami avocat (superbe Jack Lemmon), décide de ne pas se laisser faire et de le contrer jusqu'à ce qu'elle obtienne réparation. C'est un peu David contre Goliath.

C'est parfois drôle grace à un numéro hilarant d'Ernie Kovacs dans le rôle de l'ordure de service mais c'est surtout profondément attachant grâce au couple Day-Lemmon qui fonctionne à merveille. Richard Quine ne fait pas se dérouler sa comédie à 100 à l'heure mais au contraire prend son temps pour enrichir ses personnages (au passage, il croque avec chaleur toute une communauté bien sympathique) et sa mise en scène est toujours aussi élégante, sa caméra se baladant au milieu de décors naturels bien mis en valeur.

Un film au final qui ne paie pas de mine mais profondément humain, assez touchant et qui comporte quand même une séquence chantée pour ceux à qui ça aurait pu manquer, avec Jack Lemmon à la guitare.

Un lien sympa : http://www.dorisday.net/it_happened_to_jane.html
Dernière modification par Jeremy Fox le 24 avr. 08, 09:18, modifié 2 fois.
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