Et Serge Reggiani en Enjolras... rhaaaaaa !!!!bogart a écrit :Outre Gabin, Bourvil est un Thernadier rotor à souhait prouvant une fois de plus son grand talent dramatique.
Harry Baur (1880-1943)
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Je ne sais pas si le livre est schématique, mais il possède un souffle poétique, une puissance visuelle, un pouvoir d'envoutement qu'aucune de ces deux versions n'a su restituer. C'est un livre bouleversant, un des plus beaux jamais écrits, qui vole à cent coudées au-dessus de ses adaptations. Il aurait fallu un très grand metteur en scène pour en faire une adaptation réellement bonne. Baur et Gabin sont tous les deux bons en Valjean cependant.bogart a écrit :Mais pour moi la version de référence reste celle de Raymond Bernard qui a su contrairement à J-P Le Chanois limiter la schématisation du roman de Victor Hugo.
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Je partage entièrement l'avis de Strum sur le livre de Hugo, assurément un des plus beaux livres jamais écrits. Mais bon, il faut faire la part des choses, ce qui bouleverse dans la prose de Hugo n'est pas forcément adaptable au cinéma. Même si un feuilleton télé de dix heures tentait d'illustrer tous les épisodes du roman (la longue descente de M. Maboeuf dans la misère, par exemple, lorsqu'il est obligé de vendre petit à petit les livres rares qu'il a collectionnés toute sa vie...), çà ne serait pas forcément très bon, cinématographiquement parlant. Enfin, la façon d'écrire de Hugo, comment voulez-vous la traduire ? à propos de la mort de Gavroche, par exemple (je cite de mémoire) : " Cette petite grande âme venait de s'envoler...". Au cinéma, çà ne donnerait rien.
Mais d'un point de vue purement cinématographique, le film de Raymond Bernard est bien la meilleure illustration de ce grand roman, et je le trouve très supérieur à la version de Le Chanois, trop "clean" à mon goût (les barricades, sans la crasse et le sang, ce ne sont plus que des manifs d'étudiants...)
Mais d'un point de vue purement cinématographique, le film de Raymond Bernard est bien la meilleure illustration de ce grand roman, et je le trouve très supérieur à la version de Le Chanois, trop "clean" à mon goût (les barricades, sans la crasse et le sang, ce ne sont plus que des manifs d'étudiants...)
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Harry Baur dégageait en permanence une force intérieure plus impressionnante que son aspect physique, pourtant peu commun.
Il est donc l'incarnation parfaite des personnages à grande démesure.
Dans Poil de Carotte (1932) de Julien Duvivier, il donna remarquablement la réplique à Robert Lynen.
Entre les personnages de Volpone ou encore Beethoven, l'identification parfaite que l'on se fait de Harry Baur est son personnage de Jean Valjean dans Les Misérables (1933) de Raymond Bernard, car il y a un espèce de destin similaire aussi tragique et injuste soit-il entre le héros du roman de Hugo et l'homme lui-même.
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Simenon a dit de lui qu'il était le meilleur Maigret au cinéma.
Il est donc l'incarnation parfaite des personnages à grande démesure.
Dans Poil de Carotte (1932) de Julien Duvivier, il donna remarquablement la réplique à Robert Lynen.
Entre les personnages de Volpone ou encore Beethoven, l'identification parfaite que l'on se fait de Harry Baur est son personnage de Jean Valjean dans Les Misérables (1933) de Raymond Bernard, car il y a un espèce de destin similaire aussi tragique et injuste soit-il entre le héros du roman de Hugo et l'homme lui-même.
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Simenon a dit de lui qu'il était le meilleur Maigret au cinéma.
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Les avis différent quelque peu sur la meilleure interprétation du personnage de Maigret... Tout en appréciant la création d'Harry Baur dans la Tête d'un homme de Duvivier (1932), ma préférence va pourtant à Jean Gabin; qui repris le rôle dans les années 50 en incarnant par trois fois le commissaire Maigret.Watkinssien a écrit :Harry Baur dégageait en permanence une force intérieure plus impressionnante que son aspect physique, pourtant peu commun.
Il est donc l'incarnation parfaite des personnages à grande démesure.
Simenon a dit de lui qu'il était le meilleur Maigret au cinéma.
D'ailleurs Simenon trouvait très juste la dimension que donnait Gabin à son personnage.
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Harry Baur a eu une fin tragique, mais la tragédie s'est poursuivie, après sa mort...
Il avait acquis deux propriétés, l'une dans une campagne dont j'ai oublié le nom, pas très loin de Paris (disons, 60 kms), l'autre à Noirmoutier, qui dominait la mer.
Durant des années et des années, des querelles d'héritiers ont fait que ces deux maisons ont été laissées à l'abandon. A la suite d'évènements trop longs à raconter ici, j'ai eu l'occasion de les visiter toutes les deux, et même de passer un week-end dans celle de Noirmoutier, par une nuit d'orage, à la lumière des bougies, l'électricité ayant été coupée depuis longtemps. Le drame dont je parlais, c'est que la maison avait été maintes fois "visitée" par des voleurs, qu'une partie du mobilier avait été emporté ou dégradé, et pire, sur le plancher du salon, jetées n'importe comment, arrosées de pisse, il y avait les reliques d'une vie, des photos de ses films, les textes des nombreuses pièces de théâtre qu'il avait interprétées, et tout celà souillé, irrécupérable. L'ami qui avait les clés de la maison, confiées par la petite-fille de l'acteur, en avait les larmes aux yeux. J'ai éprouvé à la fois de la colère et de la honte, pour les salauds - où les crétins irresponsables - qui avaient commis ce vandalisme, et c'était comme si Harry Baur mourait une seconde fois.
Puis, plus tard, les héritiers sont parvenus à un accord... et les deux maisons ont été démolies, les terrains vendus. Je ne suis plus retourné à Noirmoutier.
Heureusement qu'il nous reste les films...
Il avait acquis deux propriétés, l'une dans une campagne dont j'ai oublié le nom, pas très loin de Paris (disons, 60 kms), l'autre à Noirmoutier, qui dominait la mer.
Durant des années et des années, des querelles d'héritiers ont fait que ces deux maisons ont été laissées à l'abandon. A la suite d'évènements trop longs à raconter ici, j'ai eu l'occasion de les visiter toutes les deux, et même de passer un week-end dans celle de Noirmoutier, par une nuit d'orage, à la lumière des bougies, l'électricité ayant été coupée depuis longtemps. Le drame dont je parlais, c'est que la maison avait été maintes fois "visitée" par des voleurs, qu'une partie du mobilier avait été emporté ou dégradé, et pire, sur le plancher du salon, jetées n'importe comment, arrosées de pisse, il y avait les reliques d'une vie, des photos de ses films, les textes des nombreuses pièces de théâtre qu'il avait interprétées, et tout celà souillé, irrécupérable. L'ami qui avait les clés de la maison, confiées par la petite-fille de l'acteur, en avait les larmes aux yeux. J'ai éprouvé à la fois de la colère et de la honte, pour les salauds - où les crétins irresponsables - qui avaient commis ce vandalisme, et c'était comme si Harry Baur mourait une seconde fois.
Puis, plus tard, les héritiers sont parvenus à un accord... et les deux maisons ont été démolies, les terrains vendus. Je ne suis plus retourné à Noirmoutier.
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fantomas 2 a écrit :Harry Baur a eu une fin tragique, mais la tragédie s'est poursuivie, après sa mort...
Il avait acquis deux propriétés, l'une dans une campagne dont j'ai oublié le nom, pas très loin de Paris (disons, 60 kms), l'autre à Noirmoutier, qui dominait la mer.
Durant des années et des années, des querelles d'héritiers ont fait que ces deux maisons ont été laissées à l'abandon. A la suite d'évènements trop longs à raconter ici, j'ai eu l'occasion de les visiter toutes les deux, et même de passer un week-end dans celle de Noirmoutier, par une nuit d'orage, à la lumière des bougies, l'électricité ayant été coupée depuis longtemps. Le drame dont je parlais, c'est que la maison avait été maintes fois "visitée" par des voleurs, qu'une partie du mobilier avait été emporté ou dégradé, et pire, sur le plancher du salon, jetées n'importe comment, arrosées de pisse, il y avait les reliques d'une vie, des photos de ses films, les textes des nombreuses pièces de théâtre qu'il avait interprétées, et tout celà souillé, irrécupérable. L'ami qui avait les clés de la maison, confiées par la petite-fille de l'acteur, en avait les larmes aux yeux. J'ai éprouvé à la fois de la colère et de la honte, pour les salauds - où les crétins irresponsables - qui avaient commis ce vandalisme, et c'était comme si Harry Baur mourait une seconde fois.
Puis, plus tard, les héritiers sont parvenus à un accord... et les deux maisons ont été démolies, les terrains vendus. Je ne suis plus retourné à Noirmoutier.
Heureusement qu'il nous reste les films...
Tout cela est bien triste mais au combien banal lors des successions...
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Sans doute, et j'ai connu d'autres cas tout aussi dramatiques, mais toutes les successsions ne concernent pas d'aussi près le patroimoine du cinéma français. C'est à la Cinémathèque que ces reliques auraient dû être remises, et les héritiers le pouvaient parfaitement, ils ne s'intéressaient pas à ces choses "futiles". Ce qui les motivait, c'était la valeur des terrains, le reste...