Je parlerais même d'une impression de recherche de l'irréalisme.Max Schreck a écrit :Aucune idée et ce serait d'autant plus fou que le réalisme semble être le cadet de ses soucis sur ce film !Jordan White a écrit :Selznick imposait des choses folles apparemment, comme filmer dès le lever du soleil pour obtenir le plus de réalisme possible au niveau du rendu de l'intensité des couleurs. Vous confirmez ?
Duel au soleil (King Vidor - 1946)
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Moi je l'ai découvert avec le DVD bradé par Cdiscount (0.99 euro en ce moment) !Jeremy Fox a écrit :Il m'a fallu le redécouvrir à partir du somptueux DVD MGM (le Technicolor saturé et les toiles peintes sont absolument inoubliables) pour pouvoir enfin apprécier ce mélo westernien totalement baroque
Mais je me suis quand même régalé , le personage féminin est surprenant surtout pour l'époque me semble t'il , et quel final !!!!
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Précision importante : pas de VO sur ce DVD. Le MGM est à un prix lui aussi très abordable et contient la VOSTbladerunner a écrit :Moi je l'ai découvert avec le DVD bradé par Cdiscount (0.99 euro en ce moment) !Jeremy Fox a écrit :Il m'a fallu le redécouvrir à partir du somptueux DVD MGM (le Technicolor saturé et les toiles peintes sont absolument inoubliables) pour pouvoir enfin apprécier ce mélo westernien totalement baroque
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Et oui c'est vrai , et ça craint , mais ce dvd MGM dont vous parler est zone 1 , non ?Jeremy Fox a écrit :Précision importante : pas de VO sur ce DVD. Le MGM est à un prix lui aussi très abordable et contient la VOSTbladerunner a écrit :
Moi je l'ai découvert avec le DVD bradé par Cdiscount (0.99 euro en ce moment) !
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"Duel au soleil" fait partie de mon "Top ten" westernien et ce, malgré les réticences de certains comme Tavernier et Coursodon.
Ces réticences peuvent s'expliquer en partie par le caractère "excessif" de ce film (le saloon du début, le nombre de figurants, le jeu des acteurs, les sentiments excarcébés...). Mais tout ceci s'accorde avec le caractère romantique qu'a voulu lui donner Selznick.
C'est souvent grandiose (certes parfois pompier) avec l'espace de la prairie qui n'a peut-être jamais été aussi bien filmé (il semblerait que Sternberg soit passé par là).
Il est difficile d'en parler en quelques lignes.
C'est le fait que ce soit un film déganté qui en fait un western unique !!
Certes, le DVD zone 2 n'est hélas qu'en VF mais ceci est compensé par la propreté de la copie et l'extraordinaire restitution des couleurs ! Mais je dois avouer que c'est une chose plutôt curieuse.
Nota :à l'inverse, la VHS est en VO mais la copie est dégueulasse.
Ces réticences peuvent s'expliquer en partie par le caractère "excessif" de ce film (le saloon du début, le nombre de figurants, le jeu des acteurs, les sentiments excarcébés...). Mais tout ceci s'accorde avec le caractère romantique qu'a voulu lui donner Selznick.
C'est souvent grandiose (certes parfois pompier) avec l'espace de la prairie qui n'a peut-être jamais été aussi bien filmé (il semblerait que Sternberg soit passé par là).
Il est difficile d'en parler en quelques lignes.
C'est le fait que ce soit un film déganté qui en fait un western unique !!
Certes, le DVD zone 2 n'est hélas qu'en VF mais ceci est compensé par la propreté de la copie et l'extraordinaire restitution des couleurs ! Mais je dois avouer que c'est une chose plutôt curieuse.
Nota :à l'inverse, la VHS est en VO mais la copie est dégueulasse.
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C'est clair veinard de David O Selznick-Kaonashi Yupa- a écrit :En même temps, je me la serais bien disputé moi aussi, la Jennifer.Profondo Rosso a écrit :Jennifer Jones semble d'ailleurs une habituée de ce genre de role on dirait, dans Ruby Gentry et aussi la Renarde encore un role de jeune fille disputée par les hommes...
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Elle était apprement disputée dans la vie réelle, puisque Selznick a chipé Jennifer Jones à Robert Walker (le fabuleux acteur de L'inconnu du Nord-Express). Il semblerait que l'acteur ne s'en soit jamais vraiment remis (il est mort très jeune, et c'est surement lié). Triste .Profondo Rosso a écrit :C'est clair veinard de David O Selznick-Kaonashi Yupa- a écrit : En même temps, je me la serais bien disputé moi aussi, la Jennifer.
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Un western somptueux, tant dans sa dimension crépusculaire que par son expressivité picturale.
Une splendeur de tous les instants, assumant jusqu'au bout ses ambitions esthétiques. Un sommet lyrique rehaussé par l'éblouissant Technicolor.
King Vidor, même s'il n'a pas terminé le film on y voit sa marque de génie comme le nez au milieu de la figure, pousse son goût pour la démesure dans ses derniers retranchements.
Chef-d'oeuvre qui ose tout !!!
Une splendeur de tous les instants, assumant jusqu'au bout ses ambitions esthétiques. Un sommet lyrique rehaussé par l'éblouissant Technicolor.
King Vidor, même s'il n'a pas terminé le film on y voit sa marque de génie comme le nez au milieu de la figure, pousse son goût pour la démesure dans ses derniers retranchements.
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Dernière modification par Watkinssien le 11 janv. 13, 10:07, modifié 1 fois.
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Duel au soleil (King Vidor/David O. Selznick)
Un peu déçu par un scénario qui peine à convaincre au niveau d'une puissance dramatique et de l'ambition de départ (l'aspect "mélodrame du Sud" à la Gone with the Wind est bien raté). Il reste le duo Jennifer Jones/Gregory Peck, deux blocs de sensualité brute, dont la confrontation est l'unique moteur du film, jusque dans ce final rageur, aussi magnifique qu'éprouvant...ainsi que la démesure des couleurs, éclatantes, violentes, et passionnées.
David Selznick s'est servi du film pour consacrer sa compagne...celle-ci donne tout, livre une prestation bigger than life en face d'un Gregory Peck animal, viscéral, fascinant dans son magnétisme odieux.
Il est donc bien difficile d'oublier la relation Selznick/Jones derrière le film...Jennifer ayant particulièrement souffert en silence de la mégalomanie et de la jalousie possessive du producteur. On obtient parfois une étrange analogie dans la personnalité de Pearl, cette femme-objet qui tente désespérément de se construire, et cela laisse un certain malaise.
Un peu déçu par un scénario qui peine à convaincre au niveau d'une puissance dramatique et de l'ambition de départ (l'aspect "mélodrame du Sud" à la Gone with the Wind est bien raté). Il reste le duo Jennifer Jones/Gregory Peck, deux blocs de sensualité brute, dont la confrontation est l'unique moteur du film, jusque dans ce final rageur, aussi magnifique qu'éprouvant...ainsi que la démesure des couleurs, éclatantes, violentes, et passionnées.
David Selznick s'est servi du film pour consacrer sa compagne...celle-ci donne tout, livre une prestation bigger than life en face d'un Gregory Peck animal, viscéral, fascinant dans son magnétisme odieux.
Il est donc bien difficile d'oublier la relation Selznick/Jones derrière le film...Jennifer ayant particulièrement souffert en silence de la mégalomanie et de la jalousie possessive du producteur. On obtient parfois une étrange analogie dans la personnalité de Pearl, cette femme-objet qui tente désespérément de se construire, et cela laisse un certain malaise.
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Tout pareil.Jeremy Fox a écrit :Il m'a fallu le redécouvrir à partir du somptueux DVD MGM (le Technicolor saturé et les toiles peintes sont absolument inoubliables) pour pouvoir enfin apprécier ce mélo westernien totalement baroque, constamment sur le fil du ridicule mais n'y tombant quasiment jamais (à signaler quand même que tout est expressément exagéré, du jeu des acteurs aux décors) Un film 'bigger than life' comme les meilleurs oeuvres de Vidor. Je comprends très bien qu'on puisse être agacé à sa vision (ce fut mon cas les premières fois) mais dernièrement, c'est le souffle de la passion et l'esthétique qui ont tout emporté.
La première pensée qui me venait à l'esprit en le découvrant c'est quel que soit la qualité du reste (toujours sur le fil rouge mais toujours réussi) visuellement parlant, c'est certainement l'un des plus beaux films qu'il m'ait été donné de voir. Que l'on repense à la scène d'ouverture (Orson Welles en voix-off, quand même!) ou au final désormais culte... on tutoie les cîmes d'un Johny Guitar, Rio Bravo ou la Prisonnière du Désert.
Rare aussi de voir un film prendre autant de risques à tous les niveaux: à chaque scène je me figurais que l'édifice allait s'écrouler. Ca frise l'inconscience.
Et puis Jennifer Jones, quoi...
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Re: Duel in the sun : Duel au soleil (King Vidor)
Franche bonne partie de rigolade avec un western guimauve, hystérique, rococo, tournant kaléïdoscope rouge-orange-vert.
Les teintes d'abord crachent leurs flammes orangées. Quelques lueurs de bleu et de vert viennent lécher de leurs langues râpeuses les images volontiers sombres. Mais c'est évidemment le rouge sanguinolent qui dominent en signe d'apothéose extatique.
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Si ce n'était qu'une histoire d'images dégoulinantes... la mise en scène, la direction d'acteurs est à pleurer. Il faut voir Jennifer Jones se contorsionner, rouler des yeux en se prenant la tête à deux mains, ondulant de la croupe, se cambrant dans d'étranges convulsions, ces gesticulations pseudo-érotiques censées signifier la rage amoureuse et la frustration : une sorte de danse dénaturée pour faire le kiki tout dur à Selznique surtout, producteur et époux de Jones à la vie (au vit turgescent à la vie comme à l'image donc). Plus on y songe et plus on a l'impression de voir un film par et pour la zigounette de Selznick. Tout le parcours de Pearl, personnage joué par Jennifer Jones (superbe femme, à la voix garçonne par moments, mais au jeu médiocre ici, boursouflé par les effets, oeillades grossières et autres crispations énervées et énervantes) fait penser à une sorte de Passion christico-érotique (elle finit par le grimper son golgotha d'ailleurs) où l'oeil de Selznick s'évertue à produire une scène masochiste (la relation Jones/Peck est totalement de cette orientation).
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En somme, le film est une lente, longue et pénible ascension vers des sommets de connerie. A prendre avec le sourire. Une sorte de western nanar dans son genre.
Pour être honnête, quelques plans viennent ici et là rappeller que derrière la caméra il y a du monde tout de même. Les cadrages sont parfois très beaux. Perles de pluie dans un pays où il ne pleut pas en quelque sorte.
Dernière modification par Alligator le 15 avr. 08, 09:13, modifié 1 fois.