Hasard des visionnages, c'est quelques semaines après BOULEVARD DE LA MORT de Tarantino, et après avoir survolé certains avis sur Classik, que le dvd m'est tombé entre les mains. J'étais très curieux de voir ça...
Une fois n'est pas coutûme, j'en sors mitigé. Le premier tiers, en gros, est ma partie préférée. Très sobre, avec très peu de dialogues, Sarafian installe une ambiance et rend son récit captivant avec pas grand chose. Le pitch de départ est, en effet, des plus minces ce qui n'empêche pas la course poursuite de nous scotcher au fauteuil. La mise en scène et les chorégraphies des voitures, les cascades, sont vraiment efficaces, tout comme l'utilisation des paysages, de ces plaines sauvages, du désert. Oui, vraiment, le peu de moyen ne se fait pas sentir et le résultat est assez surprenant.
Seulement pendant la dernière heure, à partir des séquences du désert, le film bifurque vers un tout autre style, très ancré dans son époque. De nouveaux personnages traversent l'histoire, les dialogues se font plus nombreux, le rythme se ralentit. Et le film m'apparait globalement, sinon hippie en tout cas très axé sur les mouvements parrallèles de l'époque. Le héros (ancien soldat au Vietnam) fume des joints, prend cachets de LSD, les filles font de la moto nues (ce qui n'est pas pour me déplaire
). Et cela s'oppose à l'autorité, la police en l'occurence, présentée constamment de façon négative: soit ils violent les jeunes filles, ratonnent le dj noir, ou pourchassent aveuglément le héros. Cette approche différente de ce à quoi je m'attendais ne m'a pas spécialement convaincu, d'abord parce que le récit fait parfois un peu trop de surplace, et puis parce que je n'y suis pas sensible...
Tant qu'on y est je me permets de poster quelques avis récents d'autres forumeurs:
Colqhoun (janvier 2007) a écrit :Au départ, on se dit avoir affaire à un bon gros film de poursuite bien burné avec plein de funk et de musique du James Taylor Quartet et au fur et à mesure que le film évolue, on dévie sur un drame assez fascinant, entre flash-backs nostalgiques et cri de liberté. Bon, y a de la poursuite et c'est vraiment super bien torché, avec plein de plans tout fous et tout et tout, mais l'histoire de ce type qui a décidé de faire Denver - San Fransisco en 15 heures (donc un peu plus de 2000 bornes !) fini carrément par être émouvante. L'histoire en parallèle du DJ aveugle tout allumé qui s'extasie sur le dernier héros américain permet un excellent contrepoint au roadmovie et l'on sent poindre à plusieurs reprises quelques revendications sociales bien senties.
Bref, loin d'une simple course-poursuite de 1h30, Vanishing Point est en fait un film qui s'inscrit parfaitement dans son époque, entre cinéma de genre efficace et réflexion sociale simple et directe. Et cette bande-son de malade !
Profondo Rosso (juin 2007) a écrit :Excellent road movie frisant l'abstraction avec son intrigue minimaliste (un vague motif au départ et on taille la route immédiatement) et dont les rencontres improbable se font le portrait des tendances et des injustice de l'époque avec la route comme synonyme de seul espace de liberté et Kowalski comme son ultime représentant. L'aspect mythique entourant le très mysterieux et taciturne Kowalski est vraiment excellent avec ces instants presque mystique (Kowalski perdu dans le desert) et ses personnages étranges qui font basculer le film dans la fable étrange. Scènes de poursuite assez époustouflante et la conclusion abrupt et désenchantée typique 70's est assez surprenante. 5/6