Sergius Karamzin a écrit :Question : quand aurons-nous droit à une édition DVD de "Dillinger est mort" ??
je l'ai déjà... c'est déjà sorti il y a très longtemps dans une édition italienne (sous le titre original) avec l'audio et les sous-titres français.... Piccoli est époustouflant là dedans.
, sans que cela ne soit de la provocation gratuite. Créant une ambiance délétère unique, le quatuor masculin est génial (Michel, comme toujours, mais également Ugo et Marcello, Philippe étant un personnage me plaisant moins car sa frustration est plus visible), au delà de la notion d'interprétation. Et l'instit' est finalement le rôle le plus ambigü et le plus morbide à mon sens. Et le message n'est pas directement apparent, alors que tout était mis en place pour l'avoir placardé chaque minute. Le film parle d'un mal tellement omniprésent qu'il en devient invisible, car il imprègne toute chose et toute personne. Au delà de l'aspect visuel de la débauche, "La grande Bouffe" est un film sur l'invisible.
Au final, un film qui réussit le tour de force d'être (très) subversif, tout en étant d'une grande subtilité dans le propos. Ferreri ou la provocation salutaire car intelligente, inexistante de nos jours.
Je viens de le revoir, une bonne douzaine d'années après la précédente tentative, et j'ai bien aimé mais sans plus. J'ai du mal à accrocher à l'histoire au 1er degré, même si je note tous les détails provocants et subversifs qui sont toujours les bienvenus (surtout dans des films aussi construits que celui-ci). J'ai, en revanche, beaucoup d'admiration pour tout ce qui est sous-entendu, et dont le très bon bonus avec Jean Douchet résume pas mal de points. Une oeuvre passionnante à étudier, en tout cas un point de vue plus intéressant pour moi.
Un master sublime: je pèse mes mots. On peut critiquer l'image (du film) en elle-même mais le transfert restauré que nous propose Opening est parfait. Une définition, une précision de l'image à couper le souffle. Donc, forcément il y a du grain, mais un grain argentique, détail qui ne me gène absolument pas (il faut s'y faire: on n'est plus du temps des diffusions tv et de la vhs). Une colorimétrie chaleureuse, des contrastes bien gérés et une image entièrement nettoyée, sans aucune poussière ou tâche. Une réussite totale que je rapprocherais du travail fait sur LES CHIENS d'Alain Jessua (StudioCanal), tellement il y a de points communs dans cette restauration.
, sans que cela ne soit de la provocation gratuite. Créant une ambiance délétère unique, le quatuor masculin est génial (Michel, comme toujours, mais également Ugo et Marcello, Philippe étant un personnage me plaisant moins car sa frustration est plus visible), au delà de la notion d'interprétation. Et l'instit' est finalement le rôle le plus ambigü et le plus morbide à mon sens. Et le message n'est pas directement apparent, alors que tout était mis en place pour l'avoir placardé chaque minute. Le film parle d'un mal tellement omniprésent qu'il en devient invisible, car il imprègne toute chose et toute personne. Au delà de l'aspect visuel de la débauche, "La grande Bouffe" est un film sur l'invisible.
Au final, un film qui réussit le tour de force d'être (très) subversif, tout en étant d'une grande subtilité dans le propos. Ferreri ou la provocation salutaire car intelligente, inexistante de nos jours.
Je rejoins Ouf... dans sa critique. Grand film qui me met mal à l'aise à chaque vision. C'est le mélange Recherche du plaisir/Désir de mort qui rend cette oeuvre si nihilliste. Les acteurs sont bien évidemment parfaits (mention spécial à Mastroianni et son regard gorgée de folie auto-destructrice).
Helward a écrit :Je rejoins Ouf... dans sa critique. Grand film qui me met mal à l'aise à chaque vision. C'est le mélange Recherche du plaisir/Désir de mort qui rend cette oeuvre si nihilliste. Les acteurs sont bien évidemment parfaits (mention spécial à Mastroianni et son regard gorgée de folie auto-destructrice).
Finalement, j'ai l'impression que ce film est assez proche dans ses thématiques de ce que j'ai pu lire sur "Les Damnés" de Visconti (oui, je ne l'ai pas encore vu ).
Bizarrement, le film me donne envie de manger : je ne le trouve pas si subversif que ça, mais l'abattage des comédiens (Mastroianni et Piccoli en tête) fait plaisir à voir, vu qu'apparament, ils font un peu ce qu'ils veulent.
La grande bouffe (1973), de Marco Ferreri. Découvert hier soir et si la thématique du film reste toujours intéressante, même si ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons qu'au moment de la sortie du film, la démonstration est quand même un peu longue et la mise en scène quelque peu datée. Bonne interprétation, avec une mention pour Andréa Ferréol, lumineuse.
L'hyperréalisme à la Kechiche, ce n'est pas du tout mon truc. Alain Guiraudie
Comment avez-vous été à l'origine de La Grande Bouffe ?
A l'époque, mon frère, Philippe, qui est compositeur de musique de films, Marco Ferreri et moi, on était très amis et on passait nos journées à manger. Et à la fin d'un déjeuner pantagruélique dans un restaurant, on a commencé à faire le menu du dîner du soir. En montant ensuite dans la voiture pour rentrer, Ferreri nous a dit « si on continue comme ça, on va mourir ». Et dix minutes plus tard, il a lancé : « Et si je faisais un film sur trois types qui décident de se suicider en mangeant ? » Je trouvais l'idée géniale et je l'ai orienté vers un producteur, le fameux Jean-Pierre Rassam. C'était ce qu'il y avait de bien à l'époque : d'une idée pouvait naître un film, très rapidement. Aujourd'hui, c'est différent, et c'est tant mieux. N'allons pas jouer les vieux cons. A chaque époque ses avantages et ses inconvénients. Dans les années 70, on a tendance à l'oublier : il n'y avait pas de chaîne de télé pour financer les films.
C'est un scandale, un scandale, et ça gagne du pognon ça !!
L'une des grandes surprises a été de découvrir au générique le nom de Francis Blanche, j'aimerais bien savoir s'il a dispensé plus tard des commentaires sur cette participation ...
Il y a quand même une bonne nouvelle dans ce film, c'est quand Noiret dit : Andrea et moi on va se marier !
Note technique ==> Par contre, quand je lis sur la jaquette de l'édition française : Nouveau master haute définition cela me fait bien rigoler !! Je pencherais plutôt pour une non-restauration