Watkinssien a écrit :Welles voulait prouver qu'il pouvait travailler dans un cadre formaté... Mais finalement, que l'on retient-on ?
Ses idées de cinéma, de mise en scène, le travail sur l'ambiance... Et la confrontation remarquable entre Welles et Robinson ...
Assez d'accord avec ça, même si je tiens
Le Criminel pour un Welles très mineur. Comme beaucoup ici, j'avais été déçu par la découverte du film, mais le travail du réalisateur reste par endroits suffisamment remarquable pour avoir un souvenir rétrospectif du film plus positif (angles, photographie, très bonne entame, bon final). Je continue cependant de penser que
Le Criminel est une belle occasion manquée, parce que le postulat était vraiment intéressant et qu'il s'enlise rapidement dans une chronique de bourgade lénifiante, et parce que Welles n'a pas eu suffisamment les coudées franches pour faire de cette œuvre ce qu'il en aurait réellement voulu (ses idées ont toutes été écartées, comme celle de faire du personnage joué par Robinson une femme). Le personnage qu'il campe, Kindler, aurait pu avoir la démesure fascinante des autres ogres qu'il a incarnés, mais il ne peut jamais s'affranchir de la chape qui pèse sur le film. Une sorte de pénible couvercle de tiédeur (im)posé sur la cocote-minute de Welles qui ne demande qu'à exploser.
Le Criminel est un exemple, éventuellement intéressant en tant que tel mais quand même extrêmement frustrant, d'une hybridation branlante entre le baroque wellesien et la pondération du studio. Loretta Young m'avait bien agacé, aussi.