La Maison du diable (Robert Wise - 1963)

[frédéric]

Je l'avais découvert en vf qui m'avait un peu déçu, je l'ai revu en vo sur arte, j'ai bien aimé, même si c'est sûr ça a quand même pas mal vieilli.

[phibes]

J'aime l'ambiance et le visuel gothique de ce film. Par contre, contrairement aux Innocents de Jack Clayton, un pur chef d'oeuvre du fantastique gothique, le film de Robert Wise ne m'a jamais fait peur. C'est plutot son ambiance que je trouve intéressante...et ses décors!
La ou Clayton me terrorise par un travelling ou un rire d'enfant, Robert Wise me plonge dans une histoire dont la névrose du personnage principal m'agace un peu. C'est un bon film, certes, mais ca n'atteint pas le niveau d'excellence du film de Clayton qui reste incontestablement une référence du genre.

étonnant moi c'est le cas contraire , mais j'adore les innocents , mais cette maison du diable conserve toujours depuis plus de 30 ans , que je connais le film , le même impact ,je suis toujours perdus dans cette maison qui arrive encore à m'attirer , je ne contourne pas ce film fou .

enfin les deux " the innocents " et "the hauting " sont deux énormes chefs d'oeuvres qui gardent encore des couloirs de mystères

[Judyline]

La maison du diable (The haunting) de Robert Wise (1963)
6,5/10

Un des classiques du cinéma d’horreur, ce film me laisse cependant une impression relativement neutre (un comble pour un film sensé faire dresser les cheveux sur la tête).

Rien à redire quand à la mise en scène : Robert Wise nous offre une ambiance glauque et diabolique. Il nous montre tout ce qu’on attend de voir en entendant les mots ‘maison hantée’. Car la maison et son intérieur font peur (pour rien au monde on ne me ferait rentrer et encore moins dormir dans un endroit pareil).

Les personnages principaux, tous plus étranges les uns que les autres, se retrouvent dans cette maison pour des raisons toutes bien différentes et quasi incompatibles. Les acteurs sont tous très bon, même si j’ai eu une petite préférence pour le personnage étrange de Claire Bloom.

Le personnage le plus intéressant (celui de Julie Harris) est un personnage complexe et très difficile à cerner. On devine qu’elle a un problème dès le début du film et on comprend vite qu’elle tombe amoureuse de cette maison hantée parce qu’elle n’a tout simplement rien d’autre à quoi se raccrocher. Sa vie semble en effet être vide, fantomatique même.

Seulement voilà, je ne suis pas arrivée à ressentir de la peur pour les personnages. A l’exception de quelques scènes vers la fin où je n’était pas spécialement à l’aise, le film ne m’a pas vraiment surprise ou terrifiée. Même la scène finale était plus ou moins prévisible.

Bien que je reconnaisse beaucoup de qualités au film, j’en attendais sans doute un peu trop... Ou peut-être que le film d'horreur n'est tout simplement pas mon genre préféré et que ce film-ci ne me parle pas.

[julien]

Bien que je reconnaisse beaucoup de qualités au film, j’en attendais sans doute un peu trop... Ou peut-être que le film d'horreur n'est tout simplement pas mon genre préféré et que ce film-ci ne me parle pas.

Je ne pense pas que Robert Wise est délibérément cherché à faire un film d'horreur. C'est plus proche du film d'angoisse psychologique. Comme par exemple REBECCA d'Hitchcok. Il est certain que le film est vraiment trés différent de POLTERGEIST ou de SHINING par exemple qui accumulent de nombreuses scénes horrifiques à grand renforts d'effets spéciaux et de bruitages propres à faire sursauter le spectateur. On peut donc être déçu si on s'attend à voir un film dans cette lignée

[Julien Léonard]

La maison du diable (The haunting) de Robert Wise (1963)
6,5/10

Je te rassure tout de même : ce film donne du fil à retordre à pas mal de monde... Même moi qui adore ce genre, je dois dire que je m'y ennuie un peu, voire beaucoup... Bref, ça a vieilli, mais ça reste sympa...

[Federico]

Je l'avais sans doute déjà vu mais n'en avais conservé aucun souvenir marquant... et j'ai compris pourquoi en glissant le toast dans le grille-pain : ce film est d'un ennui atroce. Robert Wise, cinéaste à qui je dois pourtant de grands moments semble s'être ici uniquement focalisé sur la technique de prise de vue* (tout le catalogue des angles et des objectifs défile et parfois assez gratuitement) en se désintéressant totalement d'une histoire et de personnages dont on fait à vrai dire très vite le tour.
Seul celui interprété par Julie Harris phagocyte le récit et elle est rapidement pénible en jeune vieille fille qui rêve qu'il lui arrive enfin quelque chose. Les autres passent à la trappe. L'idée de la médium jouée par Claire Bloom est sous-exploitée, Russ Tamblyn... ben, on ne sait plus trop pourquoi il est dans le coup et le professeur à moustaches censé diriger tout ce petit monde a le charisme d'un employé aux écritures. Seule (vague) curiosité : la présence assez brève de Lois "Monneypenny" Maxwell.
A part quelques effets visuels (assez grandiloquents**), tout passe par des bruitages eux aussi vite lassants.
Il aurait fallu tourner ceci dix ans plus tôt et le confier à Jacques Tourneur.
Le plus ennuyeux dans tout ça, c'est que le trouillomètre reste bloqué au niveau 0. Alors que pour ne prendre qu'un autre film de terreur contemporain lui aussi tourné en Grande-Bretagne (et avec infiniment moins de moyens), Le village des damnés continue de me coller la pétoche comme au premier jour. Et par respect pour Wise, j'éviterai toute comparaison avec le sublime film de Jack Clayton cité plus haut.

(*) Impression qui se vérifie ensuite en écoutant le commentaire de Wise.
(**) Le seul qui m'a un peu amusé, c'est la porte en bois qui se déforme mais cela reste une version cheap de celle des Krells de Planète interdite.

[Demi-Lune]

Je te rejoins sur la relative faiblesse des personnages ; je me souviens avoir été particulièrement agacé par les jérémiades intérieures de la protagoniste féminine principale. Malgré tout, ce que La Maison du diable manque un peu dans ce domaine, il le compense par une leçon de mise en scène. C'est ce que je retiens principalement de ce film. La réalisation baroque est un festival d'angles tarabiscotés qui semblent rendre vivants les décors du manoir. La photographie est exceptionnelle, et l'utilisation du Scope est remarquable dans cette manière totalement maîtrisée de plaquer visuellement tout l'étirement des décors (couloirs, chambres, etc), et de faire naître l'angoisse par la multiplicité de zones d'ombres dans lesquelles on s'attend toujours à ce que quelque chose surgisse. Ainsi, si le film de Wise n'est pas forcément effrayant, il propose néanmoins une ambiance très efficace, émaillée de bruitages et d'images suggestives dont la force ne me paraît pas altérée par le temps (les ombres sur le bas-relief, la porte qui bouge...).

[Grimmy]

Je l'avais sans doute déjà vu mais n'en avais conservé aucun souvenir marquant... et j'ai compris pourquoi en glissant le toast dans le grille-pain : ce film est d'un ennui atroce. Robert Wise, cinéaste à qui je dois pourtant de grands moments semble s'être ici uniquement focalisé sur la technique de prise de vue* (tout le catalogue des angles et des objectifs défile et parfois assez gratuitement) en se désintéressant totalement d'une histoire et de personnages dont on fait à vrai dire très vite le tour.
Seul celui interprété par Julie Harris phagocyte le récit et elle est rapidement pénible en jeune vieille fille qui rêve qu'il lui arrive enfin quelque chose. Les autres passent à la trappe. L'idée de la médium jouée par Claire Bloom est sous-exploitée, Russ Tamblyn... ben, on ne sait plus trop pourquoi il est dans le coup et le professeur à moustaches censé diriger tout ce petit monde a le charisme d'un employé aux écritures. Seule (vague) curiosité : la présence assez brève de Lois "Monneypenny" Maxwell.
A part quelques effets visuels (assez grandiloquents**), tout passe par des bruitages eux aussi vite lassants.
Il aurait fallu tourner ceci dix ans plus tôt et le confier à Jacques Tourneur.
Le plus ennuyeux dans tout ça, c'est que le trouillomètre reste bloqué au niveau 0. Alors que pour ne prendre qu'un autre film de terreur contemporain lui aussi tourné en Grande-Bretagne (et avec infiniment moins de moyens), Le village des damnés continue de me coller la pétoche comme au premier jour. Et par respect pour Wise, j'éviterai toute comparaison avec le sublime film de Jack Clayton cité plus haut.

(*) Impression qui se vérifie ensuite en écoutant le commentaire de Wise.
(**) Le seul qui m'a un peu amusé, c'est la porte en bois qui se déforme mais cela reste une version cheap de celle des Krells de Planète interdite.

Franchement pas mieux. Vu il y a quelques années en dvd suite à un achat chez NOZ. Ennui total, rien compris à l'engouement autour du film. Pour moi, équivaut à un mauvais épisode interminable de la "4e dimension".

[Demi-Lune]

A mon sens, peut-être faut-il bien indiquer que La Maison du diable n'est pas tant un film d'épouvante qu'un film à prétention psychologique voire psychanalytique. La demeure hantée est une projection matérielle d'un état mental. Son remake tout pourri a mis totalement l'accent sur la dimension effrayante de l'histoire, alors que Wise aborde le fantastique pour mieux évoquer la psychose d'un personnage féminin, et plus largement comment des comportements et des perceptions peuvent être affectés dans un environnement lugubre. Cette approche psychologisante explique sans doute la lenteur du film.

[Watkinssien]

. Ennui total, rien compris à l'engouement autour du film. Pour moi, équivaut à un mauvais épisode interminable de la "4e dimension".

Ah oui quand même...

[hellrick]

Pour moi ça reste le meilleur film de maison hantée, loin devant tous les autres...un des rares films que je considère comme presque aussi réussi dans le domaine c'est le TRAUMA de Dan Curtis et en troisième position je placerais (si! si!) LA SENTINELLE DES MAUDITS revu naguère et toujours incroyablement efficace

[Lord Henry]

Il y a le remake officiel et il y a eu le remake officieux:

[Demi-Lune]

Pour moi ça reste le meilleur film de maison hantée, loin devant tous les autres...

Personnellement, je trouve que The Changeling et plus encore Les Autres, dans ce registre, l'enterrent totalement ! La Maison du diable est un très bon film mais il ne peut plus vraiment rivaliser avec ces titres qui sont du véritable travail d'orfèvre dans l'épouvante intelligente, d'autant que, comme je le disais, je considère le film de Wise comme une analyse psychanalytique.
Shining, c'est encore le niveau au-dessus mais je ne le considère pas strictement comme un film de trouille ni comme un film de maison hantée. Plutôt comme un insoutenable suspense cérébral, avec une mise en abyme de l'art kubrickien.
J'ai Les Innocents de Jack Clayton que je n'ai pas encore regardé, et ce topic m'en a donné l'envie.

[hellrick]

Il y a le remake officiel et il y a eu le remake officieux:

Pour être précis LA MAISON DES DAMNES est une adaptation officielle d'un roman de Richard Matheson écrit en hommage au roman originel de Shirley Jackson "Maison hantée" qui fut adapté sous le titre LA MAISON DU DIABLE. J'avais moyennement aimé cette MAISON DES DAMNES mais je vais lui rendre sa chance, il a plutôt bonne réputation donc je suis peut être passé à côté de quelque chose (et comme je vois ou revois tous les films d'horreur des 70's cette année il faut que j'y passe )

[Lord Henry]

Pour moi ça reste le meilleur film de maison hantée,

Pour moi, cela demeure une réussite absolue et je dois dire qu'aucun des films qu'on lui oppose dans cette discussion ne me paraît à sa hauteur.

En revanche, au registre des "maisons hantées", il ne faut pas oublier cette excellente production: