Le Professeur (Valerio Zurlini - 1972)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Jeremy Fox
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Re: Le Professeur (Valerio Zurlini - 1972)

Message par Jeremy Fox »

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cinéfile
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Re: Le Professeur (Valerio Zurlini - 1972)

Message par cinéfile »

Je ressors assez impressionné de sa diffusion l’autre soir sur Arte en version « director’s cut ».

Le film prolonge à la fois une tradition du mélodrame héritée du cinéma d’avant, tout en optant pour une approche assez moderne et audacieuse, notamment dans le ton et la mise en scène. Le plat de résistance que constitue la longue soirée pathétique en groupe dans la boite de nuit, qui se poursuit ensuite dans l’appartement high-tech décadent d’Adalberto Maria Merli (en totalement opposition à l’ambiance morne et désolée de ce Rimini hors-saison) m’a littéralement hypnotisé. Un peu à la manière du magnétisme exercé par Sonia Petrovna sur le très peu orthodoxe professeur interprété par Delon (dans un rôle étonnant). A ce sujet, le visionnage en version italienne permet d’autant mieux de bousculer nos idées préconçues sur l’acteur, dès lors qu’une autre voix que la sienne se retrouve associée à ce physique pourtant familier. Cela reste toujours un élément assez particulier de ces coproductions de l'époque. Pour revenir sur les audaces visuelles du film, je retiens surtout les expériences chromatiques du night-club, pas si éloignées du Mépris de Godard ou de la version inachevée de L'Enfer de Clouzot.

Tout n'y est pas absolument parfait, mais La prima notte di quiete (quel magnifique titre original) est un objet fascinant qui mérite largement le regain d’intérêt manifesté depuis quelques années. Tout comme celui attribué à la carrière de Valerio Zurlini d'ailleurs, qui semble avoir été longtemps mésestimé. Peut être est-ce dû à une carrière assez courte et en tout cas beaucoup moins prolifique que ces contemporains italiens ? Je relisais ce matin la notule du Dictionnaire des réalisateurs de Tulard et elle est bien maigre (5 ou 6 lignes à tout casser). J’aimerais beaucoup revoir Un Eté Violent (encore un superbe titre) et découvrir ses films avec Jacques Perrin.
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