Dr Jekyll and Mr Hyde (Rouben Mamoulian - 1931)
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Dr Jekyll and Mr Hyde (Rouben Mamoulian - 1931)
Dr Jekyll and Mr Hyde (1931)
L'affirmation du style cède par instants à la tentation du maniérisme, mais force est d'admirer la virtuosité de certaines scènes. Ainsi, le long plan séquence en caméra subjective qui introduit le personnage de Hyde.
Mamoulian s'est sans doute voulu artiste jusque dans une certaine affectation, au demeurant en se gardant de porter préjudice à son sujet. Ici, foin de considérations humanistes, le bon docteur se révolte contre la morale victorienne répressive et cherche dans son alter ego à satisfaire une sexualité trop longtemps contenue.
Dans le rôle de Jekyll, Frederic March pèche par un excès de théâtralité, en revanche, sous l'effet d'un troublant mimétisme, il se libère, une fois affublé du masque repoussant de Hyde.
Un beau film, dans lequel Miriam Hopkins, absolument bouleversante en entraîneuse sacrifiée à l'assouvissement d'une concupiscence perverse, illumine l'écran.
L'affirmation du style cède par instants à la tentation du maniérisme, mais force est d'admirer la virtuosité de certaines scènes. Ainsi, le long plan séquence en caméra subjective qui introduit le personnage de Hyde.
Mamoulian s'est sans doute voulu artiste jusque dans une certaine affectation, au demeurant en se gardant de porter préjudice à son sujet. Ici, foin de considérations humanistes, le bon docteur se révolte contre la morale victorienne répressive et cherche dans son alter ego à satisfaire une sexualité trop longtemps contenue.
Dans le rôle de Jekyll, Frederic March pèche par un excès de théâtralité, en revanche, sous l'effet d'un troublant mimétisme, il se libère, une fois affublé du masque repoussant de Hyde.
Un beau film, dans lequel Miriam Hopkins, absolument bouleversante en entraîneuse sacrifiée à l'assouvissement d'une concupiscence perverse, illumine l'écran.
Dernière modification par Lord Henry le 25 janv. 11, 10:18, modifié 1 fois.
- Flol
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Vu le film hier soir...et je n'ai tout simplement rien à rajouter à ce qu'a déjà dit Lord Henry.Lord Henry a écrit :Dr Jekyll and Mr Hyde (1931)
L'affirmation du style cède par instants à la tentation du maniérisme, mais force est d'admirer la virtuosité de certaines scènes. Ainsi, le long plan séquence en caméra subjective qui introduit le personnage de Hyde.
Mamoulian s'est sans doute voulu artiste jusque dans une certaine affectation, au demeurant en se gardant de porter préjudice à son sujet. Ici, foin de considérations humanistes, le bon docteur se révolte contre la morale victorienne répressive et cherche dans son alter ego à satifaire une sexualité trop longtemps contenue.
Dans le rôle de Jekyll, Frederic March pèche par un excès de théâtralité, en revanche, sous l'effet d'un troublant mimétisme, il se libère, une fois affublé du masque repoussant de Hyde.
Un beau film, dans lequel Miriam Hopkins, absolument bouleversante en entraîneuse sacrifiée à l'assouvissement d'une concupiscence perverse, illumine l'écran.
Si ce n'est que ce plan séquence introductif m'a tout particulièrement impressionné, ainsi que le jeu paroxystique de Fredric March, les effets de mise en scène (utilisation du split screen, beaucoup de jeu sur les ombres et les reflets), et les effets spéciaux de maquillage très efficaces pour l'époque.
Bref une perle à découvrir.
- Beule
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Dr. Jekyll et Mister Hyde (Mamoulian)
L'adaptation est en définitive très proche de celle de la version Fleming 10 ans plus tard. Beaucoup plus que dans mes souvenirs. Mais formellement, un monde oppose les deux versions. Ici la monstruosité de Hyde s'exprime par des déviances sexuelles à peine voilées d'une audace étonnante et témoignant d'une censure bien plus permissive, dans la droite lignée des dernières oeuvres du muet. La prestation de Miriam Hopkins est en ce sens bien plus que suggestive, et quelle que soit la réputation du fameux contre-emploi d'Ingrid Bergman dans le remake de Fleming, son Ivy Pearson est une oie blanche en comparaison de l'incarnation de sa magistrale devancière.
L'adaptation est en définitive très proche de celle de la version Fleming 10 ans plus tard. Beaucoup plus que dans mes souvenirs. Mais formellement, un monde oppose les deux versions. Ici la monstruosité de Hyde s'exprime par des déviances sexuelles à peine voilées d'une audace étonnante et témoignant d'une censure bien plus permissive, dans la droite lignée des dernières oeuvres du muet. La prestation de Miriam Hopkins est en ce sens bien plus que suggestive, et quelle que soit la réputation du fameux contre-emploi d'Ingrid Bergman dans le remake de Fleming, son Ivy Pearson est une oie blanche en comparaison de l'incarnation de sa magistrale devancière.
- Cathy
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Dr Jekyll and Mr Hyde version de Rouben Mamoulian
Quelle magnifique prestation de Fredric March, quel grand acteur, et quelle transformation radicale. La mise en scène est parfaite avec de superbes plans, et des manières de filmer modernes pour l'époque 1931 ! Evidemment on voit un peu trop la succession de photos pour montrer l'évolution en Mr Hyde, mais rarement un Mr Hyde fut aussi effrayant et bien réalisé. En effet, on devine totalement Spencer Tracy sous les traits de Hyde, alors que là, on se demande où est Fredric March. Le côté simiesque du personnage est assez extraordinaire que ce soit dans le visage de Hyde ou dans ses gestes et la prestation est superbe.
Même si parfois on sent encore que c'est le début du parlant et que le théâtre est un peu trop présent dans le jeu. Miriam Hopkins est une prostituée plus crédible que Ingrid Bergman tout comme l'actrice qui incarne Muriel est beaucoup moins femme fatale que l'était Lana Turner, même si je suis fan de cette actrice. Du beau grand cinéma Hollywoodien, seule note négative, le logo de TCM envahissant car affublé d'un "28 jours d'Oscar" qui n'était pas présent précedemment !
Quelle magnifique prestation de Fredric March, quel grand acteur, et quelle transformation radicale. La mise en scène est parfaite avec de superbes plans, et des manières de filmer modernes pour l'époque 1931 ! Evidemment on voit un peu trop la succession de photos pour montrer l'évolution en Mr Hyde, mais rarement un Mr Hyde fut aussi effrayant et bien réalisé. En effet, on devine totalement Spencer Tracy sous les traits de Hyde, alors que là, on se demande où est Fredric March. Le côté simiesque du personnage est assez extraordinaire que ce soit dans le visage de Hyde ou dans ses gestes et la prestation est superbe.
Même si parfois on sent encore que c'est le début du parlant et que le théâtre est un peu trop présent dans le jeu. Miriam Hopkins est une prostituée plus crédible que Ingrid Bergman tout comme l'actrice qui incarne Muriel est beaucoup moins femme fatale que l'était Lana Turner, même si je suis fan de cette actrice. Du beau grand cinéma Hollywoodien, seule note négative, le logo de TCM envahissant car affublé d'un "28 jours d'Oscar" qui n'était pas présent précedemment !
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J'ai été particulièrement impressionné par le Jekyll et Hyde de Rouben Mamoulian, tout simplement et immédiatement mon adaptation préférée de l'oeuvre de Stevenson (jusqu'ici l'adaptation que je préférais est la vision plus récente de Stephen Frears, Mary Reilly.)
Une belle découverte.
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I see no reason why gunpowder, treason
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Dr Jekyll and Mr Hyde (Rouben Mamoulian, 1931)
Enfin vu le film de Rouben Mamoulian "Dr Jekyll and Mr Hyde" (1931) considéré comme la meilleure version cinématographique à ce jour.
Et je dois admettre que cette version surclasse celle de Victor Fleming (1941) avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner.
La tension et l'angoisse sont admirablement retranscrite par la mise en scène très moderne (split screen, caméra subjective) de Mamoulian.
Autre point important, c'est la transformation spectaculaire de Fredric March grâce à un admirable maquillage, très graduellement dans son âme et dans son corps. Malgré la censure (le fameux code Hays) la séquence où Miriam Hopkins balance son pied hors du lit provoque un trouble érotique très fort !
Fredrich March qui obtint d'ailleurs un oscar pour son interprétation de Hyde fait parti de ces comédiens que l'on retrouve dans nombres de classique du cinéma américain tels que A Star is Born, William A. Wellman, 1937; I Married a Witch, René Clair, 1942 (Ma Femme est une sorcière); The Best Years of Our Lives, William Wyler, 1946 (Les plus belles années de notre vie)
Il était également très convaincant en père de famille faisant face à une prise d'otage dans La maison des otages (The Desperate Hours, W. Wyler, 1955) aux côtés de Humphrey Bogart et Arthur Kennedy.
Et je dois admettre que cette version surclasse celle de Victor Fleming (1941) avec Spencer Tracy, Ingrid Bergman et Lana Turner.
La tension et l'angoisse sont admirablement retranscrite par la mise en scène très moderne (split screen, caméra subjective) de Mamoulian.
Autre point important, c'est la transformation spectaculaire de Fredric March grâce à un admirable maquillage, très graduellement dans son âme et dans son corps. Malgré la censure (le fameux code Hays) la séquence où Miriam Hopkins balance son pied hors du lit provoque un trouble érotique très fort !
Fredrich March qui obtint d'ailleurs un oscar pour son interprétation de Hyde fait parti de ces comédiens que l'on retrouve dans nombres de classique du cinéma américain tels que A Star is Born, William A. Wellman, 1937; I Married a Witch, René Clair, 1942 (Ma Femme est une sorcière); The Best Years of Our Lives, William Wyler, 1946 (Les plus belles années de notre vie)
Il était également très convaincant en père de famille faisant face à une prise d'otage dans La maison des otages (The Desperate Hours, W. Wyler, 1955) aux côtés de Humphrey Bogart et Arthur Kennedy.
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J'espère voir un jour le Mamoulian. Le Fleming est un peu mou du genou, la mise en abîme du double est un peu light à mon goût.
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Pardon ? Qui baffe qui ?
Un détail qui soulève un peu le coeur dans cette version Mamoulian, c'est quand même l'aspect négroïde de Mr Hyde : donc, quand on est prognathe et qu'on a les cheveux crépus, on incarne le Mal, c'est bon à savoir...
Et puis Rose Hobart, qui joue la fille dont Jekyll est le sigisbée, fait pâle figure face à MH : on comprend que le bon docteur soit attiré par les ténèbres et le péché.
Un détail qui soulève un peu le coeur dans cette version Mamoulian, c'est quand même l'aspect négroïde de Mr Hyde : donc, quand on est prognathe et qu'on a les cheveux crépus, on incarne le Mal, c'est bon à savoir...
Et puis Rose Hobart, qui joue la fille dont Jekyll est le sigisbée, fait pâle figure face à MH : on comprend que le bon docteur soit attiré par les ténèbres et le péché.
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I'm sorry de t'avoir offensée
En fait, Miriam Hopkins a toujours été une actrice avec laquelle j'ai du mal à accrocher (son accent, ses envolées stridentes, ses manies), mais dans certains films (les 3 Lubitsch et ce Mamoulian - j'ai pas vu "Becky Sharp" -d'ailleurs lors de la sortie de "Vanity Fair" avec Reese Witherspoon j'aurais bien voulu une reprise), ses tics irritants son atténués et elle peut être tout à fait regardable.
J'ai aussi un souvenir assez agréable de de son rôle d'architecte dans "Woman chases man", screwball comedy mineure avec Joel McCrea.
Banane
En fait, Miriam Hopkins a toujours été une actrice avec laquelle j'ai du mal à accrocher (son accent, ses envolées stridentes, ses manies), mais dans certains films (les 3 Lubitsch et ce Mamoulian - j'ai pas vu "Becky Sharp" -d'ailleurs lors de la sortie de "Vanity Fair" avec Reese Witherspoon j'aurais bien voulu une reprise), ses tics irritants son atténués et elle peut être tout à fait regardable.
J'ai aussi un souvenir assez agréable de de son rôle d'architecte dans "Woman chases man", screwball comedy mineure avec Joel McCrea.
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S'il est vrai que Fredric March incarne un Hyde réellement impressionnant, en revanche la théâtralité désuète de son Jekyll ne soutient pas la comparaison avec l'interprétation de Spencer Tracy.
J'aime beaucoup les deux films; le Mamoulian a pour lui sa crudité, la virtuosité ostentatoire de la réalisation; le Fleming bénéficie d'une distribution féminine idéale, et du fini incomparable des meilleures productions de la MGM.
J'aime beaucoup les deux films; le Mamoulian a pour lui sa crudité, la virtuosité ostentatoire de la réalisation; le Fleming bénéficie d'une distribution féminine idéale, et du fini incomparable des meilleures productions de la MGM.
Dernière modification par Lord Henry le 14 août 09, 22:19, modifié 1 fois.
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Certes, les années de l'entre-deux guerres étaient marquées par un racisme viscéral.... mais faut-il encore s'en offusquer tant qu'il ne s'agit pas de l'excuser ou de le vanter ? J'ai en mémoire l'excellent thème secondaire du Ghost World de Terry Zwigoff, cette obsession quasi pathologique de l'Amérique à la dénégation (Coon Chicken devenu Cook Chicken et Seymour licencié pour avoir sorti une affiche originale des archives). Plus caractéristique encore, la parution du coffret Tex Avery expurgé de quelques chefs d'oeuvres dérangeants par leur contenu ouvertement condescendant envers les noirs... La conscience historique impose pourtant de prendre les époques telles qu'elles sont afin de ne pas avoir une vision faussée de l'évolution de la société et ici, du cinémaMiriam Hopkins a écrit :Un détail qui soulève un peu le coeur dans cette version Mamoulian, c'est quand même l'aspect négroïde de Mr Hyde : donc, quand on est prognathe et qu'on a les cheveux crépus, on incarne le Mal, c'est bon à savoir...
- Xavier
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Dr Jekyll et Mr Hyde (1932)
Rouben Mamoulian... qu'a-t-il fait d'autre ce monsieur?
Parce que là il s'en tire super bien; les maquillages ont vieilli certes... mais le film est prenant et la réflexion assez bien menée. (bien que peut-être un peu moralisatrice)
8/10
Image et son du DVD tout à fait corrects compte tenu de l'époque.
Rouben Mamoulian... qu'a-t-il fait d'autre ce monsieur?
Parce que là il s'en tire super bien; les maquillages ont vieilli certes... mais le film est prenant et la réflexion assez bien menée. (bien que peut-être un peu moralisatrice)
8/10
Image et son du DVD tout à fait corrects compte tenu de l'époque.
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Docteur Jekyll et Mister Hyde (Rouben Mamoulian 1933)
A l'ère de la femme battue la scène ou Mister Hyde exerce une domination presque insoutenable sur Ivy Pearson lui imposant de fredonner à domicile sa chanson de cabaretière soutire presque des larmes par son paroxysme dominateur.
Le contenu livre le mythe éternel du monstre et de la putain, de la bête et de la belle ou tout est en miroir, le bon docteur assouvi extérieurement une face négative refoulée en compagnie d'un jolie blonde libérée intérieurement pervertie.
Un mal abject, laid, autonome s'acharne le temps de l'effet d'une potion sur une créature Babylonienne terrorisée incapable de faire le rapprochement entre un séduisant Docteur aguiché et le réveil d'un cataclysme ravageant tout sur son passage, concept contenu dans une même architecture réclamée par le balancement d'une jambe gainée de soie.
La lutte éternelle entre le puritain et le jouisseur réunit en une seule entité se brise par l'absorption d'un philtre libérateur permettant à la brute de se déchaîner en se détachant d'un concept siamois antinomique. Un monstre aux forces décuplées s'extériorise en versant le champagne à la grosse. Un verbe rauque de hussard pourvu de gestes rustres bascule un corps soumis au plaisir sans ménagements.
Première œuvre parlante du livre de R. L. Stevenson « Docteur Jekyll and Mister Hyde » reste malgré ses soixante seize printemps une œuvre moderne, soignée, poignante. L'impossibilité d'assumer son bon et son mauvais coté dans un seul et même personnage oblige un esprit à se partager puis à jouir de sa dominance sans aucun contrôle par une accoutumance naturelle.
La création d'un second moi plus physique faussement indépendant d'un même esprit conduit à la démolition un homme ne recherchant que des expériences extrêmes par le ressenti. Les contorsions douloureuses de passages d'un visage à l'autre illustrent parfaitement le contexte sordide d'une époque victorienne fabriquant parallèlement à une bourgeoisie bien pensante des monstres sanguinaires naturels ou en puissances.
Le contenu livre le mythe éternel du monstre et de la putain, de la bête et de la belle ou tout est en miroir, le bon docteur assouvi extérieurement une face négative refoulée en compagnie d'un jolie blonde libérée intérieurement pervertie.
Un mal abject, laid, autonome s'acharne le temps de l'effet d'une potion sur une créature Babylonienne terrorisée incapable de faire le rapprochement entre un séduisant Docteur aguiché et le réveil d'un cataclysme ravageant tout sur son passage, concept contenu dans une même architecture réclamée par le balancement d'une jambe gainée de soie.
La lutte éternelle entre le puritain et le jouisseur réunit en une seule entité se brise par l'absorption d'un philtre libérateur permettant à la brute de se déchaîner en se détachant d'un concept siamois antinomique. Un monstre aux forces décuplées s'extériorise en versant le champagne à la grosse. Un verbe rauque de hussard pourvu de gestes rustres bascule un corps soumis au plaisir sans ménagements.
Première œuvre parlante du livre de R. L. Stevenson « Docteur Jekyll and Mister Hyde » reste malgré ses soixante seize printemps une œuvre moderne, soignée, poignante. L'impossibilité d'assumer son bon et son mauvais coté dans un seul et même personnage oblige un esprit à se partager puis à jouir de sa dominance sans aucun contrôle par une accoutumance naturelle.
La création d'un second moi plus physique faussement indépendant d'un même esprit conduit à la démolition un homme ne recherchant que des expériences extrêmes par le ressenti. Les contorsions douloureuses de passages d'un visage à l'autre illustrent parfaitement le contexte sordide d'une époque victorienne fabriquant parallèlement à une bourgeoisie bien pensante des monstres sanguinaires naturels ou en puissances.