Retrospective Germaine Dulac au Musée d'Orsay (Paris)
3 - 15 Juin 2005
http://www.seances.org/fr/cycle.asp?id=341&template=2
EDIT : au Musée d'Orsay! le cycle ciné du Jeu de Paume c'est Charlie Chaplin... désolé pour l'erreur.
Germaine Dulac (1882-1942)
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 222
- Inscription : 1 juin 05, 22:43
- Contact :
-
- Pipeaulogue
- Messages : 7754
- Inscription : 13 avr. 03, 00:48
- Localisation : Sur le forum DVDCLASSIK
La Maman de Lancelot a fait des films ?
(en même temps c'était pour faire remonter le sujet, du coup c'est excusable non ?)
(en même temps c'était pour faire remonter le sujet, du coup c'est excusable non ?)
"De toutes les sciences humaines, la pipeaulogie - à ne pas confondre avec la pipe au logis - ou art de faire croire qu'on sait de quoi on parle, est sans conteste celle qui compte le plus de diplômés !" Cosmo (diplômé en pipeaulogie)
-
- A mes délires
- Messages : 9466
- Inscription : 3 janv. 04, 01:49
- Localisation : 17 Paseo Verde
-
- Assistant(e) machine à café
- Messages : 222
- Inscription : 1 juin 05, 22:43
- Contact :
-
- Mogul
- Messages : 11658
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Re: Retrospective Germaine Dulac
Big up avec ma critique de Gossette sur 1kult !
(en espérant que je puisse aller à la séance d'âme d'artiste à la cinémathèque dans les prochaines semaines)
http://www.1kult.com/2012/01/10/gossett ... ine-dulac/
(en espérant que je puisse aller à la séance d'âme d'artiste à la cinémathèque dans les prochaines semaines)
http://www.1kult.com/2012/01/10/gossett ... ine-dulac/
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
-
- Mogul
- Messages : 11658
- Inscription : 21 sept. 04, 16:57
- Localisation : lost in time and lost in space
Re: Retrospective Germaine Dulac
Re Big-Up
Vite fait car malheureusement je n'ai pas trouvé le temps d'en parler quand je les ai découverts début septembre et l'acuité des souvenirs est déjà lointaine
Le diable dans la ville (1925) est une adaptation d'un roman où Germaine Dulac déplace une intrigue contemporaine pour l'implanter au moyen-âge qui lui paraissait un terreau plus crédible. Il en effet question d'un petit village du sud de la France, bientôt en proie à une paranoïe grandissante quand l'arrivée d'un étranger dans leur communauté correspond à une épidémie de démence. Cet inconnu est donc rapidement pris pour une incarnation du Malin.
La réalisatrice fait preuve d'ambition et son récit n'est pas avare de nombreux thèmes peu traités à l'époque : religion, superstition, foule manipulable, satire du pouvoir, comédie de mœurs, corruption. L'approche et l'effort sont louables mais Dulac ne possède pas le budget nécessaire pour mettre en place son histoire de manière convaincante : le village se limite à un coin de rue et deux intérieurs, sa population ne comporte qu'une dizaine d'habitants. L'hystérie collective manque ainsi d'intensité, de progression palpable. Et au lieu d'une puissante fable morale comme aurait pu en faire le cinéma allemand ou suédois, le dernier acte s'approche davantage du sérial pour une conclusion un peu légère et décevante.
Un essai à moitie transformé.
Ame d'artiste (1924) est une revanche une belle réussite. Par nécessairement pour son scénario qui n'est au final ni original ni passionnant sur le papier (une comédienne est courtisée par un lord et un poète). En revanche, les acteurs sont tous excellents, parfaitement juste sans geste ou attitude superflus, tandis que Germaine Dulac livre une réalisation inspirée, d'une réelle maturité dans son refus des effets. Elle se recentre sur ses personnages et sa mise en scène devient un prolongement des émotions et sentiments des protagonistes avec un sens du cadre raffiné, une approche sophistiquée du décor et une photographie soignée sans être démonstrative. Du travail d’orfèvre qui m'a rappelé la maturité formelle de l'inondation ou la Femme de nulle part de Louis Delluc.
Je regrette donc de l'avoir découvert dans de mauvaise condition entre la fatigue du marathon de l'Etrange Festival et surtout un DCP totalement foiré de la Cinémathèque pour un gros problème de saccade dans le défilement des images.
Vite fait car malheureusement je n'ai pas trouvé le temps d'en parler quand je les ai découverts début septembre et l'acuité des souvenirs est déjà lointaine
Le diable dans la ville (1925) est une adaptation d'un roman où Germaine Dulac déplace une intrigue contemporaine pour l'implanter au moyen-âge qui lui paraissait un terreau plus crédible. Il en effet question d'un petit village du sud de la France, bientôt en proie à une paranoïe grandissante quand l'arrivée d'un étranger dans leur communauté correspond à une épidémie de démence. Cet inconnu est donc rapidement pris pour une incarnation du Malin.
La réalisatrice fait preuve d'ambition et son récit n'est pas avare de nombreux thèmes peu traités à l'époque : religion, superstition, foule manipulable, satire du pouvoir, comédie de mœurs, corruption. L'approche et l'effort sont louables mais Dulac ne possède pas le budget nécessaire pour mettre en place son histoire de manière convaincante : le village se limite à un coin de rue et deux intérieurs, sa population ne comporte qu'une dizaine d'habitants. L'hystérie collective manque ainsi d'intensité, de progression palpable. Et au lieu d'une puissante fable morale comme aurait pu en faire le cinéma allemand ou suédois, le dernier acte s'approche davantage du sérial pour une conclusion un peu légère et décevante.
Un essai à moitie transformé.
Ame d'artiste (1924) est une revanche une belle réussite. Par nécessairement pour son scénario qui n'est au final ni original ni passionnant sur le papier (une comédienne est courtisée par un lord et un poète). En revanche, les acteurs sont tous excellents, parfaitement juste sans geste ou attitude superflus, tandis que Germaine Dulac livre une réalisation inspirée, d'une réelle maturité dans son refus des effets. Elle se recentre sur ses personnages et sa mise en scène devient un prolongement des émotions et sentiments des protagonistes avec un sens du cadre raffiné, une approche sophistiquée du décor et une photographie soignée sans être démonstrative. Du travail d’orfèvre qui m'a rappelé la maturité formelle de l'inondation ou la Femme de nulle part de Louis Delluc.
Je regrette donc de l'avoir découvert dans de mauvaise condition entre la fatigue du marathon de l'Etrange Festival et surtout un DCP totalement foiré de la Cinémathèque pour un gros problème de saccade dans le défilement des images.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"