Le Cinéma britannique

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Lord Henry
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A Taste of Fear (1961)
Paralysée des jambes à la suite d’un accident d’équitation, Penny (Susan Strasberg) débarque à l’aéroport de Nice afin de renouer avec son père au bout de dix ans d’éloignement. Celui-ci s’étant absenté, elle est accueillie par sa nouvelle épouse (Ann Todd) dans leur demeure juchée au sommet d’une falaise. En dépit des attentions de sa belle-mère, des conseils du docteur Gerrard (Christopher Lee) et de la prévenance du chauffeur de la maison (Ronald Lewis), la jeune fille acquiert la conviction que l’on s’emploie en réalité à lui dissimuler un terrible évènement.



Fear in The Night (1972)
A peine remise d’une dépression nerveuse, Peggy (Judy Geeson) épouse Robert, un enseignant (Ralph Bates). Peu avant qu’ils ne s’installent dans son logement de fonction, elle est attaquée par un individu muni d’un bras artificiel qui disparaît sans laisser de traces. Une fois sur place, elle découvre un établissement sans élèves et un principal (Peter Cushing) au comportement étrange. Peu après, elle fait l’objet d’une seconde agression, mais son passé psychiatrique favorise l’incrédulité de son mari.



Deux illustrations de ces thrillers horrifiques qui constituèrent la seconde carrière du scénariste Jimmy Sangster à la Hammer, à partir des années soixante. S’ils furent produits dans le sillage du succès de Psychose, le cinéphile un tant soit peu averti ne manquera pas d’y déceler en vérité l’influence des Diaboliques d’Henri-Georges Clouzot.
Grand rénovateur du cinéma fantastique à la fin des années cinquante, Sangster n’a pas eu la main aussi heureuse dans ce nouvel exercice. De film en film, il remâche pour l’essentiel la même trame et les mêmes ressorts, élaborant des intrigues à la virtuosité séduisante mais terriblement vaines. Qui plus est, ces mécaniques de précisions s’accommodent trop facilement des coïncidences ; dénuées d’âme, elles réduisent les personnages à de simples rouages sans vérité humaine.

Film inaugural de cette série, A Taste of Fear en pose les principes, mais cette fois-ci le réalisateur Seth Holt fait la différence – comme il la fera quelques années plus tard avec The Nanny. Un usage parcimonieux des effets, réduits à leur stricte utilité narrative, lui permet de dérouler une mise en image fluide, attentive aux personnages.
Car ici, l’efficacité du récit repose sur l’authenticité des protagonistes, la crédibilité de leurs réactions, la justesse de leurs échanges. Ainsi, les acteurs, remarquablement dirigés, évitent toutes les chausse-trappes auxquels le genre aurait pu les inviter.
Elégamment photographié par Douglas Slocombe, le film bénéficie en outre du beau décor de Bernard Robinson, privilégiant le détail significatif à la surcharge ornementale.

Par comparaison, Fear in the Night, succombe à tous les travers dont Seth Holt avait su avec intelligence se garder.
Projet plusieurs fois différé, il devait conclure la carrière de réalisateur de Jimmy Sangster (trois film). A la maladresse des débuts succède un savoir-faire étriqué – il est loin le cynisme roboratif de The Horror of Frankenstein.
L’enchaînement programmé des circonstances ne laisse guère leurs chances aux personnages, pas plus qu’aux acteurs. Judy Geeson en victime expiatoire de la première à la dernière image met la patience du spectateur à rude épreuve ; quant à Peter Cushing et Joan Collins qui interprètent un couple, ils n’apparaissent pas une seule fois à l’écran ensemble.
Maladroit à force de se croire trop habile – l’insertion parfaitement inutile des séances de psychanalyse – Fear in The Night ne fait illusion que le temps d’un générique particulièrement réussi.
Dernière modification par Lord Henry le 4 oct. 12, 06:59, modifié 1 fois.
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Gumshoe de Stephen Frears (1971)

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Eddie Ginley, animateur dans un club de Liverpool, s'identifiant à l'acteur Humphrey Bogart, s'amuse à passer une annonce de détective. Il est contacté par un inconnu qui le paie pour faire disparaître une étudiante, Alison Wyatt.

Gumshoe est le premier film pour le cinéma de Stephen Frears qui s'y attaque au polar, genre qui lui vaudra plus tard deux de ses grandes réussites d'abord dans son Angleterre natale avec The Hit (1984) et Les Arnaqueurs (1990) durant sa carrière américaine. On est ici loin du compte avec ce Gumshoe pourtant pas dénué de qualités et qui fourmille d'idées, sans doute un peu trop même pour un Frears débutant qui a bien du mal à ordonner tout cela dans un ensemble cohérent.

Le film se présente comme un pastiche (et pas parodie nuance) de film noir où plane notamment l'ombre du Faucon Maltais et Le Grand Silence, l'enquête et son enjeu étant au moins aussi nébuleux et incompréhensible que le classique de Hawks. Le décalage interviendra avec son très singulier héros, Eddie Ginley magistralement interprété par Albert Finney. Celui-ci un loser dans toute sa splendeur végétant et traînant sa déprime entre les séances chez son psy, l'animation peu palpitante du bingo dans les clubs pour métier et surtout les entrevues houleuses avec son frère qui a socialement réussis et qui a épousé ex fiancée (Billie Whitelaw). Pour se distraire de ce quotidien morne Eddie passe une annonce dans le journal où il propose ces services en tant que détective privé. Contre tout attente il reçoit la mission par un mystérieux commanditaire de tuer Alison Wyatt, un jeune étudiant avec enveloppe garnie de mille livres et une arme pour réaliser le méfait. La drôlerie du film naît du grand écart constant entre l'assurance et les allures de dure à cuire constants d'Eddie se prenant pour la réincarnation de Philip Marlowe et ses capacités réelle fort limitée. Il va pourtant avoir fort à faire tant navigue autour de lui foule de personnages douteux en voulant à sa personne.

Albert Finney est irrésistible, mâchoire serrée et imper bien ajustée alignant les (tentatives de) répliques pleines d'esprit à la Bogart tombant systématiquement à plat. Le personnage s'avère très touchant dans cette assurance naïves constamment altérées par les diverses humiliations et les vrais criminels endurcis auxquels il doit faire face mais Finney lui confère un bagout et un flegme qui le rende d'autant plus attachant. Dans sa vraie carrière, Eddie se rêve humoriste de scène et c'est ainsi qu'il traverse l'enquête policière, comme un type faisant son numéro et roulant des mécaniques. La relation entre lui et son ex (excellente Billie Whitelaw) est traitée avec une grande finesse et on comprend bien que c'est plus par sécurité qu'elle a choisi le frère ayant les pieds sur terre plutôt que Eddie qu'elle aime réellement (et volant plus d'une fois à son secours) tant celui-ci s'avère immature et inconstant.

Tout cela est fort bien posé et le script de Neville Smith multiplie les situations hommages aux classiques du genre savamment détournés tout en exploitant bien le cadre de cette ville de Liverpool. Malheureusement le film part un peu trop dans tous les sens et peine à maintenir une attention soutenue tant tous les éléments clés de l'intrigue nous arrive de manière anarchique. On est perdu entre les multiples sous-intrigues et personnages secondaires apparaissant et disparaissant, bons ou mauvais sans la moindre cohérence. La très courte durée du film resserre tous ces éléments sans leur donner le temps de se développer et l'ennui poli domine face à ce récit dont on a très vite perdu le fil. L'explication finale fait d'ailleurs regretter un traitement un peu plus sérieux car les enjeux s’avèrent vraiment très intéressant (trafic d'héroïne entre la Grande-Bretagne pour faire tomber un leader politique en Afrique du Sud sous apartheid). On retiendra donc surtout un Albert Finney épatant et dont la performance lui vaudra une nomination aux BAFTA. Le film reste dans les annales aussi pour ses dialogues orduriers particulièrement gratinés qui lui vaudront le bannissement de futur diffusion TV avec un Ginley lâchant quelques répliques racistes choquantes comme ce Mighty Joe Young balancé à un noir venant de le passer à tabac. Petit Frears le meilleur restait à venir. 3/6
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Le Piège Infernal (The Squeeze) de Michael Apted (1977)

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Sa femme l'a abandonné, Scotland Yard l'a révoqué: l'inspecteur Naboth abusait des boissons fortes. Il va s'enfoncer davantage encore dans l'univers des alcooliques. Mais, par un triste jour de brume, Jill et son enfant sont pris en otages par des truands, il faudra au policier toute son énergie pour retrouver son flair et son courage sur la piste du mal.

La filmographie policée de Michael Apted oscille entre l'honnête (Gorky Park, Gorilles dans la brume) et l'oubliable sans jamais réellement se démarquer mais il semble que ses premiers films anglais (son premier film The Triple Echo a un pitch particulièrement intriguant à tenter) et son travail de documentariste pour la télévision britannique (la série documentaire des Up Series suivant l'évolution de gamin de sept ans tous les sept ans justement de 1964 à aujourd'hui) soit digne d'intérêt. The Squeeze s'inscrit dans ses débuts encore prometteur avec ce drôle de polar qui au premier bord lorgne du côté des réussites anglaise de l'époque comme Get Carter ou The Long Good Friday. Bas-fonds londoniens (ou liverpuldien dans le cas présent) crasseux, gangsters hargneux et au mine patibulaire et mise en scène sur le vif rien ne manque mais le film est plus particulier que cela.

Jim Naboth (Stacy Keach) est une véritable épave. Alcoolique indécrottable, son penchant pour la bouteille lui a tout fait perdre : son boulot de flic à Scotland Yard, sa femme et son estime de soi et de ses enfants. Le début du film nous le présente comme un vrai déchet qui en une série de scènes s'effondre dans le métro, suit une cure de désintoxication pour dès sa sortie foncer dans le premier bistrot venu... Humiliation diverses et moments pathétique s'enchaînent donc jusqu'à l'enlèvement de son ex épouse par de dangereux malfrats cherchant à voler son richissime nouvel époux. Là on imagine notre héros se reprendre en main et chercher à sauver son ex mais même pas ou si mollement. Il faudra qu'il soit lui-même menacé pour enfin traquer les kidnappeurs et là encore laborieusement. Stacy Keach mal fagoté et l'air constamment abruti par sa dernière cuite campe sans doute le héros le plus pathétique de l'histoire du polar. Une fois l'intrigue lancée la tension retombe constamment lors des multiples écarts éthyliques de Naboth, son pire ennemi étant plus lui-même que les gangsters qu'il traque. Secondé par son ami Teddy (joué par l'ex pop star juvénile des 60's Freddie Starr) il va tant bien que mal remonter la piste des malfrats grâce à son réel talent d'enquêteur mis en avant dans quelques excellentes scènes comme une filature en pleine ville superbement filmé par Apted. Le film s'avère aussi génial qu'agaçant avec ce héros complètement paumé et le rythme très inégal.

Entrecoupant les multiples levées de coude de Stacy Keach, l'intrigue s'intéresse aux gangsters et à leurs otages. On a une belle galerie d'affreux avec un casting haut en couleur où on retrouve David Hemmings, Stephen Boyd (loin de ces airs benêt des rôles hollywoodien de sa jeunesse, il s'est taillé une trogne des plus vicieuse avec le temps et des plus menaçant ici) et on reconnaît en homme de main retors Alan Ford terrifiant parrain londonien quelques années plus tard dans le Snatch de Guy Ritchie. Le script ose quelques moments dérangeant avec le traitement réservé aux otages dont une humiliante scène de strip-tease pour Carol White. Le rythme est assez brinquebalant avec pareil parti pris mais reste prenant, notre patience étant récompensée par un final musclé et hargneux où Keach prend une revanche mémorable sur ceux qui l'ont humilié. Pas forcément captivant de bout en bout et assez putassier dans la longue description des travers de son héros mais une vraie curiosité tout de même que The Squeeze régulièrement classé dans les meilleurs polars anglais de cette période. 4/6
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There Were Sisters de Arthur Crabtree (1945)

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Trois sœurs se marient. L'une devra subir un époux tyrannique, l'autre trompera stupidement un bien brave époux, tandis que la dernière connait le bonheur parfait, si ce n'est la mort de son enfant.

There were Sisters est un des mélodrames les plus réussis produit par la Gainsborough où si l'on trouve les stars du studio James Mason et Phyllis Calvert le film dénote par certains points avec les classiques du studio. On s'échappe donc ici du film en costume pour une intrigue contemporaine s'étalant sur vingt ans de 1919 à l'époque de production, le ton se fait plus sobre et intimiste loin des récits romanesques aux rebondissements extravagants d'un The Wicked Lady et la dose de provocation habituelle est plus diffuse. On doit sans doute cette retenue au roman de Dorothy Whipple (paru deux ans plus tôt), surnommée la Jane Austen du XXe et dont les ouvrages rencontrèrent un grand succès en Angleterre dans l'entre-deux guerre à l'égal d'un Graham Green. Pour rester dans la comparaison avec Jane Austen, on peut voir There were Sisters comme un Raison et Sentiments moderne avec une intrigue suivant les destins et amours contrariés de trois sœurs sur une période de vingt ans, de la jeunesse insouciante à l'âge mûr douloureux.

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Lucy ( Phyllis Calvert), Charlotte (Dulcie Gray) et Vera (Anne Crawford) sont trois sœurs aux caractères bien différents qui vont les entraîner dans des voies singulières. Arthur Crabtree pose leurs natures respectives en début de film lors d'une scène de bal où leur comportement annonce déjà le futur. La provocante et séductrice Vera (que l'on découvre en bas et sous-vêtements dès l'ouverture) jubile face aux regards admiratifs des hommes sur son élégance sur la piste, la douce et fragile Charlotte en retrait se laisse séduire par le plus vil des séducteurs présents et la bienveillante Phyllis ne se préoccupe que du bien-être de ses sœurs, du plus futile (l'ouverture où elle prête ses bas à Vera) au plus prévoyant puisqu'elle distingue immédiatement la malveillance de Geoffrey (James Mason) faisant la cour à Vera.

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Une scène scelle également l'avenir sentimental des trois sœurs avec le mariage de Vera avec Geoffrey dont la désinvolture annonce le pire, la charmante rencontre de Lucy et l'homme de sa vie William (Peter Murray-Hill vrai époux de Phyllis Calvert à la ville) et Vera qui accepte détachée la demande en mariage de Brian (Barry Livesey frère de Roger Livesey) plus par convenance que par amour pour ce prétendant réellement épris d'elle. Une ellipse nous les fait retrouver vingt ans plus tard où chacune a récoltée ce qu'elle a semé. Lucy vit des jours heureux à la campagne malgré la perte douloureuse de sa petite fille quelques années plus tôt, Vera néglige sa fille et trompe allégrement son mari et surtout Charlotte vit un véritable enfer conjugal face à la tyrannie de Geoffrey. C'est les tourments de Charlotte qui constituent le pivot du récit mettent en valeur les deux autres sœurs dans les caractères dépeint au début, le souci de Lucy pour les autres la faisant s'immiscer dans le ménage pour sauver Charlotte et l'égoïsme et la frivolité de Vera provoquant le drame final.

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Le récit alterne donc d'une famille à une autre, le calvaire domestique de Charlotte, le havre de paix de Lucy et l'hypocrisie régnant chez Vera. Le drame personnel des adultes est lié à celui des enfants avec de remarquables et charmants jeunes acteurs joués notamment par la jeune starlette Ann Stephens et la future étoile de ballet anglaise John Gilpin, tous deux très émouvant en rejetons malmenés par un James Mason plus odieux que jamais. Ce dernier campe sans doute là le méchant le plus abject de toutes ses prestations Gainsborough avec cet époux sadique et manipulateur. Sourire en coin maléfique, regard ténébreux et suavité cachant une violence verbale et physique pouvant surgir à tout moment, Mason est l'infamie personnifiée ici et plus que jamais the man they loved to hate comme le surnommais la critique anglaise. C'est d'ailleurs avec ce rôle outrancier qu'il prit conscience du carcan où il était enfermé et décida de poursuivre sa carrière aux Etats-Unis. Dulcie Gray est très touchante en épouse brimée et joue bien de sa frêle silhouette et de son visage triste pour exprimer la destruction psychologique progressive de son personnage. Phyllis Carver est parfaite aussi béquille de toute ses âmes blessées loin de ses personnages de victimes tout en dévoilant subtilement une certaine fragilité quant à son drame personnel d'avoir tant d'amour à offrir et pas d'enfant.

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Ancien directeur photo promu à la mise en scène par le studio (on lui doit les somptueuses visions gothique de Fanny by Gaslight ou The Man in Grey) délivre ici une mise en scène sobre qui s'efface pour mettre en valeur son casting inspiré mène avec brio cette intrigue sans véritable temps forts où s'enchaîne bonheurs et malheur jusqu'à un final judiciaire plus surprenant. Les excès de la firme n'ont donc pas cours ici mais pourtant on se rappelle que l'on est bien devant un Gainsborough devant ce sous-entendu à peine dissimulé suggérant l'attirance incestueuse de James Mason pour sa fille aînée Margaret (jouée par Pamela Mason épouse de James Mason et seulement de sept ans sa cadette mais ça passe aisément), leur première scène ensemble laissant même croire qu'ils sont amants. Superbe mélodrame en tout cas qui sera salué par le public puisque le film sera le quatrième plus gros succès du box-office anglais en 1945. 5/6
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Message par Commissaire Juve »

Tu l'as essayé dans la collection "The best of brittish collection" ou tu l'as eu par un moyen moins avouable ? L'image n'a pas l'air terrible. De toute façon, James Mason... ce n'est pas my cup of tea.
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Oui je l'ai eu dans cette collection mais l'image sans être exceptionnelle est tout à fait regardable c'est plus moi qui a eu un mauvais timing sur les captures :mrgreen: (la dernière est nickel par exemple)généralement les copies sont correctes dans cette collection. Mason quand on ne connaît que sa filmo US comme moi à la base c'est assez génial de le découvrir dans ses rôles Gainsborough tout de même c'est jubilatoire de le voir dans des rôles aussi odieux même si tu ne l'aime pas trop d'habitude tu serais surpris :wink:
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

The Buttercup Chain de Robert Ellis Miller (1970)

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Quand l'esthétique psyché pop du Swinging London des 60's rencontre le grand mélodrame, cela donne une œuvre tout à fait étonnante avec ce The Buttercup Chain. Le film confronte aussi par extension des conflits romanesques classiques à l'aune de ce contexte de sexualité libérée, renforçant ainsi la puissance du drame. France (Hywel Bennett) et Margaret (Jane Asher) sont profondément liés depuis leur enfance, et ce dès le jour de leur naissance par des mères sœur jumelles. Ils ont la tendresse commune et la complicité d'un frère et d'une sœur, mais avec une ambiguïté entre l'interdit et la possibilité d'un rapprochement moins fraternel et plus charnel. La superbe introduction tisse le lien indéfectible entre les deux cousins en quelques vignettes d'enfances et d'adolescences ou nous comprenons clairement que ces deux-là ne se considèreront jamais comme frère et sœur et sont clairement amoureux. Tout le drame d'ensemble naître de leur tentation et de leur impossibilité à franchir l'interdit d'une vraie relation et des malheureux qui en seront entraînés dans leur sillage.

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L'histoire débute avec le retour de Margaret à Londres après ses études et de ses retrouvailles avec France avec qui elle va passer l'été. L'ambivalence de l'enfance est d'emblée mise à mal avec nos cousins désormais jeunes adultes séduisants et confrontés plus concrètement à leur attirance mutuelle. Si Margaret semble prête à céder et à tomber dans les bras de France, celui-ci dissimule son désir derrière une décontraction de façade et un rôle d'entremetteur où il va provoquer le flirt entre Margaret et Fred (Sven-Bertil Taube) étudiant suédois en architecture installé en Angleterre. Bientôt viendra se joindre au trio Manny (Leigh Taylor-Young), jeune globetrotteuse délurée qui elle va s'amouracher de France. Les deux nouveaux venus ne servent bien sûr que de barrière à l'amour ardent entre les cousins et auront à en souffrir. La première partie du film alterne énergie percutante suivant les marivaudages et jeux de chaises musicales amoureux avec une tonalité plus contemplative où la romance mais aussi le dépit naissent des non-dits, de la tension sexuelle constante entre Margaret et France. De vacances en Espagne au quotidien londonien en passant par des séjours à la campagne, la narration suit les rapports étranges du quatuor et la manière dont les couples s'échangent, se font et se défont.

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Robert Ellis Miller et sa monteuse Thelma Connell offrent un montage inventif et typique des codes de l'époque avec des conversation démarrant dans un lieu pour se conclure dans un autre, ces rebonds géographique pouvant même être temporels du plus bref au plus long sur plusieurs mois années avec un lien se faisant par la dramaturgie et des idées visuelles surprenantes (France et Manny en pleine étreinte dans une campagne se répercutant en montage alterné sur un tableau qu'observent Fred et Margaret dans un musée). Cette perte de repère suit celle des personnages et des détours inattendus que prennent leurs relations (dont un mariage que l'on ne voit absolument pas venir), la fougue et la liberté juvénile de départ se fracassant dramatiquement aux responsabilités et à la mesure du monde des adultes.

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Robert Ellis Miller n'a de cesse au départ de coller ses protagonistes les uns aux autres, entretenant cet hédonisme et cette promiscuité de façade dans une insouciance dont personne n'est dupe. Sans verser dans l'excès, le film est très libéré dans la description des mœurs libérées de ces héros (les corps dénudés et les poses lascives sont légions) mais en y posant toujours un malaise et une cruauté ambiante. On pense à cette scène où Margaret fait l'amour en forêt avec Fred, devine la présence de France malheureux qui les observe et du coup s'abandonne d'autant plus pour l'avoir jeté dans les bras d'un autre.

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Le jeu amoureux ne cesse pas une fois le quatuor grandis et installés mais les enjeux sont désormais plus risqués qu'un simple flirt. Une noirceur vraiment surprenante se dévoile alors avec son lot de moments dérangeants. Visuellement le fossé entre les amis est magnifiquement montré le temps d'une séquence les disposant le long d'une alaise, la profondeur de champs et la somptueuse photo crépusculaire de Douglas Slocombe les séparant comme jamais. On passe ainsi d'une atmosphère lumineuse et de quasi rêve éveillé (la première rencontre en campagne baignant dans une photo diaphane) à un ton pesant, ténébreux dont la dernière partie tout en silence et postures figées feraient presque penser (toute proportion gardées) à du Bergman.

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Alors que toutes les scènes d'amour sont filmés dans leur amorce ou après leur assouvissement par des ellipses bien pensées, la seule qui s'étire et remue réellement est celle où France et Margaret après bien des épreuves s'apprêtent passer outre les entraves de la morale. Tout ce foisonnement d'idées est au service des superbes prestations des quatre acteurs. Le pivot émotionnel est l'interprétation à fleur de peau de Jane Asher mêlant angoisse et sensualité troublante ainsi que Leigh Taylor-Young fait de cette Manny délurée le symbole de tous les renoncements et douleurs des héros le temps d'une glaciale séquence en boite de nuit. Hywel Bennett impose son aisance et son charisme pour se désagréger de façon poignante sur la fin et le suédois Sven-Bertil Taube sous ses allures de roc est sans doute le protagoniste le plus tragique et sacrifié de l'intrigue. Vraiment un très beau film à rapprocher du Petulia de Richard Lester dans ce croisement de tourments existentiel et d'imagerie bariolée (redisons le encore photo assez phénoménale de Douglas Slocombe). 5/6

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Message par Dunn »

Tu m'as conquis pour le découvrir mais bon tes captures m'ont aidé :mrgreen:
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Message par Federico »

Dunn a écrit :Tu m'as conquis pour le découvrir mais bon tes captures m'ont aidé :mrgreen:
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

J'avais moyennement apprécié Deep End où je l'avais découverte, mais elle je l'avais énormément apprécié :mrgreen: En jetant un oeil sa filmo n'est pas inintéressante en plus, à explorer donc. Pas étonnant qu'elle ait inspiré de si belles chansons à Paul McCartney !
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Re: Le cinéma britannique

Message par Commissaire Juve »

Moi, je ne l'ai que dans un film en noir & blanc (elle y joue un rôle secondaire d'ailleurs... la fille du héros). Je n'aurais jamais pensé qu'elle était rouquine à ce point-là !
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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

La Merveilleuse anglaise (The Fast Lady) de Ken Annakin (1962)

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Murdoch mène une paisible vie de fonctionnaire jusqu'au jour où Claire Chingford, séduisante jeune fille, croise accidentellement sa route. Rapidement amoureux d'elle, Murdoch, afin de l'épater et suivant les conseils d'un ami, achète une Bentley, merveilleuse voiture anglaise. Malgré l'assistance de son ami Freddy, il rencontre alors d'énormes difficultés pour passer son permis de conduire.

Une comédie anglaise délirante qui constitue une sorte de galop d'essai pour Ken Annakin qui après les bolides ira s'amuser dans un esprit proche avec des avions sur son cultissime Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (1965). L'ambiance rappelle surtout un autre bijou anglais de la comédie automobile, le merveilleux Genevieve de Henry Cornelius (1953) auquel on pense beaucoup ici dans l'humour décalé, l'ambiance bucolique et les couleurs éclatantes. Murdoch (Stanley Baxter) est un modeste fonctionnaire vivant à l’abri de toute agitation si ce n'est les turbulents automobilistes qui lui gâchent la vie. Lors d'une promenade à vélo il a maille à partir avec un particulièrement vindicatif, le richissime et amateur de vitesse Charles Chingford (James Robertson Justice) qui le propulse sur le bas-côté. Ayant retrouvé l'adresse du malotru, il s'y rend pour lui expliquer son fait mais tombe sous le charme de sa fille Claire (Julie Christie). Toute autant amatrice de bolide que son père, Claire n'est pas insensible à Murdoch qui va devoir surmonter son aversion des volants pour la séduire en maîtrisant The Fast Lady, bolide Bentley dans lequel il souhaite promener son élue.

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Le film s'avère particulièrement jubilatoire par ses situations délirantes et son casting inspiré. The Fast Lady révèle entre autre Stanley Baxter futur star comique de la Tv anglaise et ici très touchant en doux rêveur maladroit. Avant son explosion l'année suivante dans le Billy Liar de John Schlesinger, Julie Christie dévoile ici une espièglerie et un charme contagieux tandis que James Robertson Justice est des plus savoureux en papa bougon. Pour tous ceux ayant passé de difficiles moment à l'obtention de leur permis de conduire, les malheurs de notre héros feront rire aux éclats à travers quelques moments fantasmés (le rêve où il se voit pilote de formule 1) et vrais gaffe dans la réalité où il provoque le chaos sur les routes par son incompétence à la conduite.

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Annakin alterne pure artificialité dans les scènes en voiture pour renforcer le côté cartoonesque (avec transparences bien visibles même si bien intégrées, décalage entre action au volant et répercussion sur la route, posture de conduite impossible) avec une furie communicative lorsqu'il s'agit d'appuyer sur le champignon. Murdoch est ainsi grandement tourné en ridicule lors de moment où Annakin joue sur la lenteur des engins (la longue scène où il s'avère incapable de changer une roue) ou au contraire la non maîtrise de leur explosivité lorsqu'il s'encastre joyeusement sur tout objet se trouvant sur son passage notamment les hilarantes scènes à l'auto-école.

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Le message du film est d'ailleurs ambigu, moquant tout à la fois les fanfaronnades (le colocataire goujat joué par Leslie Phillips qui enchaînent les bimbos peu farouches sur sa banquette arrière) et le manque de savoir vivre des conducteurs (grands moments où Murdoch apprend à jurer comme un charretier pour se faire respecter des autres conducteurs) tout en vantant l'épanouissement d'un personnage "pur" cédant à tous ses penchants. Murdoch s'avérera au fur et à mesure tout autant galvanisé par la vitesse et dangereux sur la route que ceux contre lesquels il pestait en début de film par amour.

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Sous l'humour la fascination matérielle et sociale pour la voiture est quelque peu fustigée (l'enjeu du film la main de Claire dépendant même au final de la maîtrise du volant par Murdoch, symbole sous-jacent de virilité acquise, le titre dans un élan machiste désignant autant la voiture que Julie Christie) même si heureusement le personnage de Julie Christie y échappe par son vrai tempérament casse-cou. On savourera la caractérisation des personnages tel Stanley dont les origines écossaises sont sources de charme exotique (la scène onirique où Julie Christie tombe amoureuse de lui) et de fous rires puisqu'en cas de contrariété il retrouve le plus incompréhensible des accents scottish. Après une longue montée en puissance, le film lâche définitivement les chevaux (si on ose dire) lors d'une extravagante course poursuite finale truffée de gags outranciers et filmé en virtuose par Annakin. Sans atteindre le charme british de Genevieve, The Fast Lady est un divertissement des plus plaisant qui fera un triomphe au box-office anglais en se classant parmi les 10 plus gros succès de l'année. 4/6

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Re: Le cinéma britannique

Message par Profondo Rosso »

Salaud de Michael Tuchner (1971)

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Vic Dakin, un truand londonien extrêmement violent, met sur pied un hold-up avec d'anciens compagnons. Le tempérament agité, frisant la psychopathie, de Vic, qui ne parvient à s'entendre qu'avec sa mère et son jeune amant, l'oppose aux autres malfrats et risque de menacer le succès de l'entreprise.

Au début des années 70, un grand désir de polar se fait jour dans une production anglaise un peu à la traîne sur les évolutions récente du genre (Inspecteur Harry, French Connection...). Trois films majeurs sont donc produits coup sur coup en deux ans avec les mémorables La Loi du milieu de Michael Hodges (1971), Villain de Michael Tuchner et The Offence de Sidney Lumet (1972). Cette nouvelle vague est pourtant tuée dans l'œuf par l'échec commercial de ces films (qui deviendront pourtant culte avec le temps surtout le Hodges) et il faudrait quasiment attendre 10 ans et le succès de The Long Good Friday (1980) pour relancer le genre même s'il ne disparaît pas complètement des écrans anglais. Les raisons de ces échecs sont l'extrême noirceur et la violence prononcée de ces trois films à laquelle le public anglais n'était pas prêt et bien qu'inférieur aux films précités, Villain s'avère particulièrement gratiné dans la déviance.

Villain adapte le roman The Burden of Proof de James Barlow et est surtout inspiré de la vie du vrai gangster Ronnie Kray qui avec son frère jumeau Regie domina la pègre londonienne durant les années 50 et 60 (et source d'inspiration également de The Long Good Friday). On retrouve donc de ces caractéristiques dans le truand Vic Dakin incarné par Richard Burton, à savoir un psychopathe en puissance, homosexuel et maladivement attaché à sa mère. L'intrigue est assez conventionnelle avec le gang de Dakin réalisant un violent hold-up mais oppressé par la police et peut-être infiltré par une taupe ne parvenant pas à récupérer son butin. Ce postulat efficace mais assez mince offre donc un écrin idéal à Richard Burton pour une prestation mémorable en gangster hargneux et imprévisible. C'est son royaume, les ténèbres d'une chambre qu'on le découvre alors qu'il tend une embuscade chez un croupier trop bavard qu'il va atrocement mutiler et tuer sous nos yeux. Burton mêle froideur et rage extrême à une sensibilité et fragilité surprenante, la tendresse de sa mère (qui semble tout ignorer de ses activités) semblant tout juste apaiser la bête qui sommeille en lui. L'autre point d'ancrage est son amant Wolfe (Ian McShane) mais aucune douceur à attendre de ce côté-là avec une relation dominant/dominé quasi SM où le malheureux Wolfe est soumis au bon vouloir, la violence et jalousie de Dakin à tout moment. Burton prenait un énorme risque avec cette facette du personnage, écornant son image de macho coureur de jupon (les scènes trop explicites finissant par être coupées au montage comme un baiser avec Ian McShane) et ce sera une des raisons de l'insuccès du film.

L'originalité du film tient donc surtout à ce héros haut en couleur et la mine menaçante, le regard fou de Burton hante longtemps après le visionnage. Sans être captivante l'intrigue est plutôt bien menée et comporte son lot de morceau de bravoure dont un braquage routiers des plus brutal et à l'ancienne (pas d'armes à feu mais des gourdins et batte de base-ball au fracas douloureux), des moments de cruauté mémorable (cette scène d'ouverture qui pose l'ambiance) et un casting de trognes intimidantes faisant son petit effet. Le tout jeune Ian McShane tire bien son épingle du jeu face à Burton, minet plus frêle que les brutes épaisses qui l'entoure mais tout aussi peu recommandable avec un penchant pour le chantage et le proxénétisme. Il reste néanmoins plus humain et engageant que les autres, tout comme l'inspecteur déterminé joué par Nigel Davenport. C'est donc surtout par son ton et son ambiance que le film innove (avec ses décors fait d'usines désaffectées et de docks inquiétant) grâce notamment à son écriture inhabituelle où le duo d'auteurs comique de télévision Dick Clement et Ian La Frenais (notamment célèbre en Angleterre pour leur série culte The Likely Lads) collabora avec l'acteur américain Al Lettieri connu pour ses rôles de malfrats (Le Parrain, Guet-apens, Mr Majestyk) et aussi ses vrais liens avec le Milieu. La mise en scène nerveuse de Michael Tuchner et la splendide photo de Christopher Challis apporte également une solide assise visuelle à l'ensemble. Tous ces éléments contribue au ton réaliste et à la fois décalé du film trop novateur à sa sortie mais qui pose les bases de The Long Good Friday qui hissera ces qualités vers un excès et une folie plus grands encore. 4,5/6
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manuma
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Re: Le cinéma britannique

Message par manuma »

De mon côté, j'avais trouvé Richard Burton certes imposant dans le rôle principal ... mais un peu cabotin également.

Maintenant, ça reste quand même une belle réussite du film noir à l'anglaise, alignant personnages hauts en couleur et trognes de seconde rôle comme on en voit plus (punaise, Joss Ackland jeune, ça fait peur :mrgreen: ) ainsi que plutôt inspiré dans son utilisation d'extérieurs naturels londoniens (le final est assez marquant, à ce niveau-là).

Tuchner, qui essentiellement tourné pour la télé par la suite, n'a semble-t-il pas vraiment confirmé ce bel essai, même si, dans un registre similaire à celui de Villain - intrigue policière ancrée dans le social - je garde un bon souvenir de son téléfilm Parole, sur le thème de la réinsertion des délinquants, avec Ellen Barkin dans l'un de ses premiers rôles.
julien
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Re: Le cinéma britannique

Message par julien »

Bien apprécié ce film également. Burton dans les rôles de salaud, il est toujours impeccable. Un peu comme Delon.
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"Toutes les raisons évoquées qui t'ont paru peu convaincantes sont, pour ma part, les parties d'une remarquable richesse." Watki.
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