Robert Mulligan (1925-2008)
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
je veux le voir !!!
The Life and Death of Colonel Blimp (Michael Powell & Emeric Pressburger, 1943)
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Et moi, je veux le revoir dans une copie digne de ce nom qui rende hommage à la photographie ( la copie de la cinémathèque était complétement rouge )
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
C'est quand même un truc frappant, de noter que Robert Mulligan a bossé avec quelques un des meilleurs chef opérateurs de son temps. Robert Surtees, Freddie Francis, Russell Harlan, Ernest Laszlo... La lumière, c'était sérieux, pour ce réalisateur, et on s'en rend compte à l'écran.bruce randylan a écrit :Et moi, je veux le revoir dans une copie digne de ce nom qui rende hommage à la photographie ( la copie de la cinémathèque était complétement rouge )
I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Chaines de sang (brotherhoods - 1978)
Un film assez curieux, maladroit mais qui se révèle tout de même attachant.
Le début nous fait rencontrer une famille américano-italienne qui vit à New-York avec les frangins de 40 ans qui font les 400 coups, le fiston de l'un deux qui a des embrouilles avec son ex et le jeune frère de celui-ci, un enfant chétif et timide.
L'ambiance est plutôt à la rigolade, à la blague potache et vulgaire qui dépeint sur certaine Amérique ouvrière forte en gueule et aux liens fraternel solidaires.
Puis avec le personnage du petit frère, on sent que quelques chose ne va pas... que tout n'est qu'un vernis et en effet les parents se révèlent être des "monstres" obsédés par l'image que donne leur famille : la mère fait une crise d'hystérie tétanisante quand son jeune fils refuse de manger et le père devient très violent quand l'autre frère lui fait part de sa volonté de s'occuper d'enfant au lieu de suivre ses pas dans le batiment.
Le film glisse alors dans le drame lourd, pesant voire dérangeant comme pouvait l'être Fear Strike Out. Mulligan parle en tout cas une nouvelle fois des conflits entre plusieurs génération et on le sent plus à l'aise dans ce registre même si l'interprétation et les situations ne sont pas d'une grande finesse mais il a l'avantage de donner des personnages forts qui ne sont pas écrits de façon manichéenne. Il laisse à chacun au moins une scène où on découvre l'autre versant de leurs personnalité, dévoilant leurs faiblesses, leurs frustration et leurs malaises. Paul Sorvino a droit ainsi à une scène magnifique où il évoque son enfant mort avec une sensibilité et un tact qui rappelle le Mulligan des grandes heures. Il et tout de même regrettable que les personnages féminins n'aient pas droit au même traitement de faveur même si Marilu Henner et son personnage d'amoureuse assumant sa sexualité épanouie donne la aussi un très joli moment d'intimité.
Les problèmes du film sont en fait cristalliser dans Richard Gere capable d'être une scène à l'autre, crédible, déroutant de naïveté ou à côté de la plaque. Mais son personnage touche au final et on se prend sans souci à ses problèmes douloureux comme peuvent l'être n'importe quelle famille. Cette idée ouvre le film avec le beau travelling survolant la ville : on passe au dessus de centaines de foyer et on s'en rapproche d'un, presque par hasard, pour en dresser un constat très amer et dur son une Amérique névrosée et frustrée qui ne gère plus l'affranchissement par leur progéniture de leur traditions.
Un film inégal, bancal qui arrache parfois l'ongle au lieu de gratter de vernis tout en rajoutant cependant un coup de lime pour lisser le tout. Mais c'est loin d'être à négliger.
Un film assez curieux, maladroit mais qui se révèle tout de même attachant.
Le début nous fait rencontrer une famille américano-italienne qui vit à New-York avec les frangins de 40 ans qui font les 400 coups, le fiston de l'un deux qui a des embrouilles avec son ex et le jeune frère de celui-ci, un enfant chétif et timide.
L'ambiance est plutôt à la rigolade, à la blague potache et vulgaire qui dépeint sur certaine Amérique ouvrière forte en gueule et aux liens fraternel solidaires.
Puis avec le personnage du petit frère, on sent que quelques chose ne va pas... que tout n'est qu'un vernis et en effet les parents se révèlent être des "monstres" obsédés par l'image que donne leur famille : la mère fait une crise d'hystérie tétanisante quand son jeune fils refuse de manger et le père devient très violent quand l'autre frère lui fait part de sa volonté de s'occuper d'enfant au lieu de suivre ses pas dans le batiment.
Le film glisse alors dans le drame lourd, pesant voire dérangeant comme pouvait l'être Fear Strike Out. Mulligan parle en tout cas une nouvelle fois des conflits entre plusieurs génération et on le sent plus à l'aise dans ce registre même si l'interprétation et les situations ne sont pas d'une grande finesse mais il a l'avantage de donner des personnages forts qui ne sont pas écrits de façon manichéenne. Il laisse à chacun au moins une scène où on découvre l'autre versant de leurs personnalité, dévoilant leurs faiblesses, leurs frustration et leurs malaises. Paul Sorvino a droit ainsi à une scène magnifique où il évoque son enfant mort avec une sensibilité et un tact qui rappelle le Mulligan des grandes heures. Il et tout de même regrettable que les personnages féminins n'aient pas droit au même traitement de faveur même si Marilu Henner et son personnage d'amoureuse assumant sa sexualité épanouie donne la aussi un très joli moment d'intimité.
Les problèmes du film sont en fait cristalliser dans Richard Gere capable d'être une scène à l'autre, crédible, déroutant de naïveté ou à côté de la plaque. Mais son personnage touche au final et on se prend sans souci à ses problèmes douloureux comme peuvent l'être n'importe quelle famille. Cette idée ouvre le film avec le beau travelling survolant la ville : on passe au dessus de centaines de foyer et on s'en rapproche d'un, presque par hasard, pour en dresser un constat très amer et dur son une Amérique névrosée et frustrée qui ne gère plus l'affranchissement par leur progéniture de leur traditions.
Un film inégal, bancal qui arrache parfois l'ongle au lieu de gratter de vernis tout en rajoutant cependant un coup de lime pour lisser le tout. Mais c'est loin d'être à négliger.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
L'homme sauvage (1969)
De tous les films proposés dans le coffret Western Warner, c'est vraiment le meilleur. Il a quelque chose de simple (et non simpliste), sobre et à la fois menaçant, avec une très bonne interprétation de Gregory Peck (dont je soupçonne qu'il s'est teint les cheveux pour le rendre un peu plus jeune). Mais ce qui m'a surtout, c'est cette dernière partie complètement silencieuse, et la chasse à l'homme qui en découle avec l'Indien
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
J'ai totalement adhéré également à ce film. Et en effet le dernier quart du film est remarquable.
- nobody smith
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Découverte du cinéma de Mulligan avec ce the other. Le problème avec ce genre de film c’est que dès qu’on veut s’y intéresser, on tombe forcémpent sur une analyse qui évente le rebondissement principal du récit. À l’instar d’un psycho, il est donc assez difficile de découvrir le film aujourd’hui sans en connaître son sujet véritable. Dieu que j’aurais voulu subir un lavage de cerveau avant de me lancer dans le visionnage pour pouvoir savourer la progression narrative sans me préoccuper du twist à venir.En l’état, je trouve quand même la chose très forte et je suis fasciné par le regard sans conscession que porte Mulligan sur son histoire. C’est probablement l’un des films sur l’enfance le plus malsain qui soit, tant il réussit à capter la cruauté infantine dans son horreur la plus complète. Le dernier acte vire d’ailleurs à la monstruosité totale, annihilant point par point toutes possibilités d’happy end (le plan final est d’une certaine manière apocalyptique). L’étalage de cette horreur n’a pourtant rien de gratuit et s’inscrit parfaitement dans la description logique d’un esprit tourmenté. Au bout du compte, j’ai un peu de mal à m’en remettre mais c’est clairement d’un très haut niveau et je suis sûr de le réévaluer à la hausse avec le temps.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Il me semble tout de même que le film est moins connu que Psycho...en tout, cas me concernant, je l'avais découvert en ne sachant quasi rien de son intrigue. Et wow, la claque !
J'adorerais le revoir...je ne sais même pas s'il en existe une édition potable en zone 2.
Ah oui, et puis j'adore la musique de Goldsmith.
J'adorerais le revoir...je ne sais même pas s'il en existe une édition potable en zone 2.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Il existe un dvd Mk2, apparemment difficilement trouvable maintenant, à moins d'y mettre le prix.Ratatouille a écrit :J'adorerais le revoir...je ne sais même pas s'il en existe une édition potable en zone 2.
Le zone 1, quant à lui, propose une VF mais pas de STF...
Un film qui m'intéresse, tiens. Je le note.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Je me disais bien que je l'avais vu quelque part.Demi-Lune a écrit :Il existe un dvd Mk2, apparemment difficilement trouvable maintenant, à moins d'y mettre le prix.Ratatouille a écrit :J'adorerais le revoir...je ne sais même pas s'il en existe une édition potable en zone 2.
Le zone 1, quant à lui, propose une VF mais pas de STF...
Un film qui m'intéresse, tiens. Je le note.
Si vous faites références à cette édition...
...J'en ai vu quelques uns sur Paris à Gibert Jeune il y a quelques jours alors que je cherchais du Tom Waits en occasion. Bref, vous avez une piste pour en trouver...
Ce jour là je repartais avec The verve. Bonne pioche.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Ben moi, je l'ai eu à 1€ dans un cash converterDemi-Lune a écrit :Il existe un dvd Mk2, apparemment difficilement trouvable maintenant, à moins d'y mettre le prix.Ratatouille a écrit :J'adorerais le revoir...je ne sais même pas s'il en existe une édition potable en zone 2.
Sinon, the other est peut-être moins connu que psycho mais ça n'empêche que le moindre article que j'ai lu explique que le film est génial en éventant le twist. D'ailleurs, rien que la jaquette du DVD MK2 est un spolier a elle toute seule.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Dans le genre il y a aussi La Planète de Singes ou le spolier s'affiche dès la jaquette dur à découvrir l'esprit vierge Très tenté par The Other aussi jen connaît que Du Silence et des ombres et Un été 42 de Mulligannobody smith a écrit :Ben moi, je l'ai eu à 1€ dans un cash converterDemi-Lune a écrit : Il existe un dvd Mk2, apparemment difficilement trouvable maintenant, à moins d'y mettre le prix.
Sinon, the other est peut-être moins connu que psycho mais ça n'empêche que le moindre article que j'ai lu explique que le film est génial en éventant le twist. D'ailleurs, rien que la jaquette du DVD MK2 est un spolier a elle toute seule.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Question très con sans doute mais, qu'est-ce que c'est un "cash converter" ?nobody smith a écrit :Ben moi, je l'ai eu à 1€ dans un cash converterDemi-Lune a écrit : Il existe un dvd Mk2, apparemment difficilement trouvable maintenant, à moins d'y mettre le prix.
Sinon, the other est peut-être moins connu que psycho mais ça n'empêche que le moindre article que j'ai lu explique que le film est génial en éventant le twist. D'ailleurs, rien que la jaquette du DVD MK2 est un spolier a elle toute seule.
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
http://www.toutcash.com/magasins-cash.jspPère Jules a écrit :Question très con sans doute mais, qu'est-ce que c'est un "cash converter" ?
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Re: Robert Mulligan (1925-2008)
Sur 1kult, vous pouvez lire mon avis sur le magnifique Une certaine rencontre
http://www.1kult.com/2011/02/11/une-cer ... -mulligan/
Du coup, j'en profite pour rajouter ça
Les pièges de broadway (the rat race - 1960)
C'est une comédie dramatique/romantique plaisante mais anodine. Le gros intérêt (pour ne pas dire le seul) vient du casting : Tony Curtis et Debbie Reynolds dans les rôles principaux. Le premier est un musicien naïf qui espère faire carrière à New-York. Il se retrouve à partager la modeste chambre de la 2ème, entraineuse dans les club de danse. Malgré les mises en garde de cette dernière, il ne tardera pas à faire les frais de cette mégapole, véritable jungle.
Évidement, il tomberont amoureux, évidement ils croiseront beaucoup d'embuche et évidement tout fini bien.
Malgré donc le charme du duo d'acteur et quelques seconds rôles (la patronne du bar et son pilier de comptoir ainsi que le patron de Debbie Reynolds, une ordure assez incroyable), le film manque bien trop de caractère, de personnalité et style pour s'imposer. Ca se suit sans trop de déplaisir mais un certaine "passivité" du spectateur s'installe malgré quelques scènes très prenantes : l'arnaque où Curtis se fait voler ses instruments ou la relation de Reynolds avec son patron.
Son aspect anodin fait donc qu'il s'oublie assez rapidement.
le grand imposteur (the great imposteur - 1961 )
Deuxième film avec Tony Curtis et c'est un film beaucoup plus réussi qu'on pourrait qualifier de personnel. C'est une adaptation de la vie de Ferdinand Waldo Demara Jr. qui, il me semble, a aussi inspiré le personnage de Catch me if you can.
Ferdinand Waldo Demara Jr. a donc passé sa vie à prendre des identités plus différentes les unes que les autres avec une aisance et une facilité qui tient autant du génie que de la mythomanie : officier militaire, homme d'église, gardien de prison, instituteur, médecin dans la marine...
C'est un film assez frais, très bien interprété qui ne cherche pas à expliquer véritablement la personnalité de son héros. On pourrait ainsi trouver que le film manque de profondeur mais Mulligan tente de coller à l'immaturité de son personnage, prisonnier de ses mensonges, de son goût du défi et sa perpétuel fuite en avant. On est donc plutôt centré sur les nombreuses vies qu'a vécu cet affabulateur attachant qui ne se pose jamais de question sur le bien ou le mal de ses actions : une fois dans la peau de son personnage , il fait tout le faire au premier degré avec sérieux et application. Comme Mulligan n'essaye jamais de justifier le choix de telle et telle vie, la narration est assez elliptique et la tonalité avant tout légère et fraiche. On est loin des états d'âmes du film de Spielberg mais finalement assez proche de la structure de certain film à skecth ( Demara à l'armée ; Demara au monastère ; Demara sur un navire de guerre etc... ). D'où certains passages moins prenants que d'autres mais la vie hors-norme du protagoniste fait un film régulièrement fascinant avec quelques scènes très réussies, surtout dans sa deuxième partie.
On y trouve un passage assez moderne sur le traitement des prisonniers "dangereux", une hilarante opération dentaire avec Edmond O'Brien et de vraies opérations chirurgicales effectuées par Demara alors que ces connaissances en médecine se limitaient à la lecture d'un ou deux ouvrages du genre !
La fin est également très drôle avec une excellente utilisation des mots "the end".
Un peu moins réussie concernent les séquences à Karl Maden qui m'amène pas bien loin, même si on sent dans ces moments les thèmes du cinéaste : les relation enfants-parents, l'éducation, l'insouciance etc...
C'est une comédie assez originale, bien menée et portée par un excellent Tony Curtis qui a rarement été aussi bon. Le film reste volontairement superficiel mais ce traitement fait parti du charme du film qui gagne en qualité donc sur la longueur.
http://www.1kult.com/2011/02/11/une-cer ... -mulligan/
Du coup, j'en profite pour rajouter ça
Les pièges de broadway (the rat race - 1960)
C'est une comédie dramatique/romantique plaisante mais anodine. Le gros intérêt (pour ne pas dire le seul) vient du casting : Tony Curtis et Debbie Reynolds dans les rôles principaux. Le premier est un musicien naïf qui espère faire carrière à New-York. Il se retrouve à partager la modeste chambre de la 2ème, entraineuse dans les club de danse. Malgré les mises en garde de cette dernière, il ne tardera pas à faire les frais de cette mégapole, véritable jungle.
Évidement, il tomberont amoureux, évidement ils croiseront beaucoup d'embuche et évidement tout fini bien.
Malgré donc le charme du duo d'acteur et quelques seconds rôles (la patronne du bar et son pilier de comptoir ainsi que le patron de Debbie Reynolds, une ordure assez incroyable), le film manque bien trop de caractère, de personnalité et style pour s'imposer. Ca se suit sans trop de déplaisir mais un certaine "passivité" du spectateur s'installe malgré quelques scènes très prenantes : l'arnaque où Curtis se fait voler ses instruments ou la relation de Reynolds avec son patron.
Son aspect anodin fait donc qu'il s'oublie assez rapidement.
le grand imposteur (the great imposteur - 1961 )
Deuxième film avec Tony Curtis et c'est un film beaucoup plus réussi qu'on pourrait qualifier de personnel. C'est une adaptation de la vie de Ferdinand Waldo Demara Jr. qui, il me semble, a aussi inspiré le personnage de Catch me if you can.
Ferdinand Waldo Demara Jr. a donc passé sa vie à prendre des identités plus différentes les unes que les autres avec une aisance et une facilité qui tient autant du génie que de la mythomanie : officier militaire, homme d'église, gardien de prison, instituteur, médecin dans la marine...
C'est un film assez frais, très bien interprété qui ne cherche pas à expliquer véritablement la personnalité de son héros. On pourrait ainsi trouver que le film manque de profondeur mais Mulligan tente de coller à l'immaturité de son personnage, prisonnier de ses mensonges, de son goût du défi et sa perpétuel fuite en avant. On est donc plutôt centré sur les nombreuses vies qu'a vécu cet affabulateur attachant qui ne se pose jamais de question sur le bien ou le mal de ses actions : une fois dans la peau de son personnage , il fait tout le faire au premier degré avec sérieux et application. Comme Mulligan n'essaye jamais de justifier le choix de telle et telle vie, la narration est assez elliptique et la tonalité avant tout légère et fraiche. On est loin des états d'âmes du film de Spielberg mais finalement assez proche de la structure de certain film à skecth ( Demara à l'armée ; Demara au monastère ; Demara sur un navire de guerre etc... ). D'où certains passages moins prenants que d'autres mais la vie hors-norme du protagoniste fait un film régulièrement fascinant avec quelques scènes très réussies, surtout dans sa deuxième partie.
On y trouve un passage assez moderne sur le traitement des prisonniers "dangereux", une hilarante opération dentaire avec Edmond O'Brien et de vraies opérations chirurgicales effectuées par Demara alors que ces connaissances en médecine se limitaient à la lecture d'un ou deux ouvrages du genre !
La fin est également très drôle avec une excellente utilisation des mots "the end".
Un peu moins réussie concernent les séquences à Karl Maden qui m'amène pas bien loin, même si on sent dans ces moments les thèmes du cinéaste : les relation enfants-parents, l'éducation, l'insouciance etc...
C'est une comédie assez originale, bien menée et portée par un excellent Tony Curtis qui a rarement été aussi bon. Le film reste volontairement superficiel mais ce traitement fait parti du charme du film qui gagne en qualité donc sur la longueur.
"celui qui n'est pas occupé à naître est occupé à mourir"