The Comics Corner

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nobody smith
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Message par nobody smith »

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Premier contact avec l’univers Ultimate Marvel au travers de ce deuxième tome du Ultimate X-men chapeauté par Mark Millar. Je m’aventurais là-dedans sans trop d’enthousiasme, sentant que le désir de donner un coup de jeune à la série se confondrait avec une crise de djeunisme. Ben ça a pas manqué. La volonté de se la jouer cool et branché est trop appuyée pour que la sauce prenne. Les personnages prennent la pose et sont plus souvent guidés par leurs hormones que par leurs émotions, affichant sans trop de complexe un certain déficit d’intelligence et d’éthique. Ça aurait pu être intéressant si la série jouait là-dessus et manipulait ouvertement les penchants immatures de ses personnages. Mais ce n’est jamais le cas et la série sert ses intrigues adolescentes au pur premier degré. Après, ce côté bas du front reste relativement amusant à lire et les dessins d’Adam Kubert sont plutôt plaisant, même si j’ai une préférence pour l’orientation cartoonesque de Chris Bachalo qui s’accorde finalement mieux à ce que la série incarne.

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A contrario, Wolverine And The X-men s’avère une série fort agréable alors qu’elle comporte une même orientation faite de personnages inexpérimentés et immatures. La différence est que ces caractères sont parfaitement intégrés traités. Cela se retrouve dès le point départ : Wolverine devient directeur d’une école pour mutant. Soit un job en apparence parfaitement inadapté pour le canadien griffu. Ce postulat est très rapidement exploité dans les premières pages. On suit ainsi Wolverine et ses collègues dans leur premier journée avec toutes les difficultés pour assurer leurs fonctions dans un contexte extraordinaire. Ce qui signifie convaincre l'inspection académique de la fiabilité de l’école, contrer une attaque du nouveau club damné et éviter le terrain de dévorer les installations. Le côté jouissif de la série tient à la peinture de ce microcosme extravagant où chacun essaie de trouver sa place et de se trouver lui-même. Cela implique les professeurs et logiquement les élèves. Ceux-ci reposent sur des figures de style classique (le rebelle, l’intello, le timide, l’orgueilleux, l’introvertie) que Jason Aaron manipule avec inventivité. Il en va de même du contexte donnant lieu à des situations originales et impressionnantes (les microscopes, c’est pour les tapettes ! Ici, pour les cours de biologie, on vous rétrécit et on vous injecte dans un corps !) ou juste des gags percutants (Wolverine vous enseignera "l’art du combat sans combattre" et "l’art du combat en combattant"). D’ailleurs, la série bénéficie d’un abattage comique tout à fait réjouissant. Au final, la seule ombre au premier tome tiendrait aux dessins de Chris Bachalo. A contrario d’Ultimate X-men, j’ai souvent trouvé son travail brouillon et à limite de l’incompréhensible (j’ai bien du mal à déchiffrer quoi que ce soit au combat avec Krakoa).

Le second tome est par contre un peu décevant. J’explique cela très facilement par le fait qu’il se consacre à l’event Avengers Vs X-men. Outre les déplorables ellipses liées à ce genre de publication (l’intrigue générale est juste illisible en suivant juste Wolverine And The X-men), cela pousse surtout la série à s’éloigner de l’école. Aaron fait en sorte de rester fidèle aux thématiques posées auparavant mais l’ensemble perd de sa saveur et devient une aventure plus classique. L’album n’est jamais meilleur que lorsqu’il revient vers l’école, en se concentrant sur l’impact du cataclysme auprès des jeunes et la difficulté des professeurs en sous-effectif d’assurer leurs fonctions. Un résultat mitigé donc mais cette étape étant passé, je poursuivrais la série avec plaisir.
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hellrick
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Message par hellrick »

nobody smith a écrit :
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Premier contact avec l’univers Ultimate Marvel au travers de ce deuxième tome du Ultimate X-men chapeauté par Mark Millar. Je m’aventurais là-dedans sans trop d’enthousiasme, sentant que le désir de donner un coup de jeune à la série se confondrait avec une crise de djeunisme. Ben ça a pas manqué. La volonté de se la jouer cool et branché est trop appuyée pour que la sauce prenne. Les personnages prennent la pose et sont plus souvent guidés par leurs hormones que par leurs émotions, affichant sans trop de complexe un certain déficit d’intelligence et d’éthique.
Ayant abandonné depuis longtemps le trop complexe univers mutant classique j'ai beaucoup aimé la Saga Ultimate X Men. J'ai la série complète jusque Ultimatum et je trouve les persos beaucoup plus crédibles et moins naïfs que ceux des séries classiques. J'ai déjà tout lu 2 fois et je pense me refaire l'intégrale cet été. Pareil pour Ultimate Spider Man qui est sans doute LA grande réussite de ce "reboot". :wink:
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Message par nobody smith »

hellrick a écrit :Pareil pour Ultimate Spider Man qui est sans doute LA grande réussite de ce "reboot". :wink:
Pas lu Ultimate Spider Man mais j'avais maté quelques épisodes sur France 4 de la série animée qui s'en inspirent. Généralement, au bout de cinq minutes, je me tapais la tête contre les murs et lorsque j'arrêtais de vomir, c'était pour dire que les films de Marc Webb étaient finalement pas si mal. Enfin bref, j'ai pas trop adhéré quoi :P
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Message par hellrick »

Ah c'est sur qu'il y a du changement par rapport à l'univers classique (pour Spiderman je suis les deux), c'est très "sitcom" avec Gwen, MJ, Kitty Pride, etc.

Mais j'aime bien les films Amazing Spider Man (surtout le 1) donc :fiou:
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Message par Dunn »

Darwyn Cooke est décédé d'un cancer foudroyant.Je suis dévasté :cry:
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Message par nobody smith »

RIP aussi :( Je le connaissais essentiellement à travers son travail pour les dessins animés DC notamment l'excellent Justice League : New Frontier adapté de son comic et le générique d'ouverture de Batman Beyond :

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Message par nobody smith »

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Uncanny X-force me laisse à peu près le même sentiment que la franchise cinématographique X-men. Je ressors donc de la lecture avec le sentiment d’un produit mainstream mais suffisamment bien fait pour être tout à fait appréciable. De la part d’une série mettant en scène un groupe de "bons qui ont le mal en eux", on pourrait attendre une œuvre noire pleine de malaises psychologiques. Or ça ne s’aventure jamais sur ce terrain, préférant des zones de confort tout public. Oh certes on ne se prive pas d’éclats de violence mais ils ne cherchent jamais à baigner dans le sordide. Tout au long des deux tomes, les personnages sont souvent confrontés à la dualité de leurs êtres (le couple Angel/Psylocke en tête de ligne) ou à des versions alternatives provenant d’autres dimensions (Wolverine confronté à lui-même en mode apocalyptique). Mais ces effets n’évoquent pas plus que la perspective d’une bonne baston. C’est l’action qui prédomine et elle est menée tambour battant. Pour autant, la série est-elle désagréable pour cette ambiance accessible au plus grand nombre ? Pas forcément. Le jeu d’équilibriste est si bien entretenu que l’œuvre n’apparaît jamais timorée. Les histoires ne sont pas d’une grande originalité et les thèmes sont classiques mais le sens du rythme et une exécution spectaculaire un peu inventive procurent un plaisir certain. De même, l’absence de grande réflexion sur leurs dilemmes n’empêchent pas les protagonistes d’être bien construits et donc attachants. Il n’y a aucun moment où la série se montre exceptionnel ou délivre un pic de créativité mais elle offre une constance dans une forme de divertissement qui ne prend pas son lecteur pour un jambon. Pour un premier contact avec le stakhanoviste Rick Remender, je trouve ça déjà très convaincant.

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Là encore c’est de l’histoire d’équipe qui n’a pas peur de se salir les mains et c’est à peu près le même topo. Il n’y a donc pas d’océan de noirceur dans la peinture de ce groupe de repris de justice exécutant des missions louches pour le gouvernement afin d’obtenir une remise en peine. L’ambiance est certes plus trash que chez Marvel entre les répliques cinglées d’Harley Quinn ou les explosions gores de King Shark. Mais l’ensemble reste surtout dans le territoire du divertissement cool et sans prise de tête. Ce qui passe de nouveau par un rythme extrêmement soutenu jouant précisément sur le caractère sacrifiable de l’escadron. Celui-ci se voit en effet affecté les missions les unes à la suite des autres sans avoir l’opportunité de se reposer. Le résultat est très efficace, compensant des histoires sans grand intérêt par l’exploitation de la dynamique de l’équipe. Le renouvellement constant de celle-ci et des personnages aux traits de caractère bien saisis assurent à ce Suicide Squad une lecture agréable et sans ennui.
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Message par hellrick »

nobody smith a écrit :
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une lecture agréable et sans ennui.[/justify]
Pareil, lu ce week end et c'était un bon moment.

Sinon ça c'était vraiment excellent

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du coup je vais commander le deuxième tome
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

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Alors The Dark Knight Strikes Again... hmmm ouais quand même. Bon on va commencer parce qui s’impose d’emblée : ça pique un peu les yeux ce truc non ? Je dois reconnaître avoir été régulièrement circonspect devant des dessins devenus si anguleux et simplistes. Je parlerais limite de gribouillis de prestige si Miller ne conservait pas en plusieurs endroits un brillant sens du découpage et de l’image inspirée (tout ce qui touche à Atom m’a souvent impressionné). Je peux comprendre que le visuel ait évolué avec le fond. Ça se veut clairement plus radical dans son propos que The Dark Knight Returns, n’affichant pas la moindre pitié dans sa peinture des médias et du gouvernement. Mais j’ai le sentiment que cette radicalité ne sert plus du tout son discours. L’œuvre tombe à mes yeux dans une forme de caricature, voir de parodie. Miller écrit ouvertement dans la préface que son approche de l’histoire a évolué en cours de route après les attentats du 11 septembre (les ruines de Metropolis renvoie clairement à Ground Zero) mais j’ai du mal à concevoir que c’est tout ce qu’il a pu imaginer suite à un tel événement. L’ensemble me laisse donc un sentiment de gâchis, d’autant que le premier livre est à mes yeux le digne successeur de The Dark Knight Returns. Sa façon de laisser Batman hors champs, de montrer les fruits d’années de formation dans l’ombre, de dévoiler l’évolution de la société depuis la précédente aventure… C’est formidable conçu avec la dose d’ambiguïté requise. Dommage que l’Histoire ait dicté une autre direction à l’histoire.

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Encore un super boulot éditorial de la part d’Urban pour ces Derniers Jours De Superman. L’éditeur accompagne ainsi de nombreux textes passionnants cette ultime aventure de l’homme d’acier signée par Alan Moore avant le grand ménage de Crisis On Infinite Earth. Une belle façon de remettre dans le contexte cette histoire qui marqua de nombreux lecteurs. Histoire de ne pas être trop radin, celle-ci s’accompagne de deux autres récits écrits par Moore. Cela dit, je n’ai pas trouvé ceux-ci particulièrement exceptionnels. Leurs canevas sont en effet pour le moins classique. Pour Celui Qui A Déjà Tout présente le personnage prisonnier d’un monde imaginaire où son plus profond désir (la survie de Krypton) s’est réalisé. C’est un peu le même topo dans Aux Frontières De La Jungle où il sombre dans une folie hallucinatoire après avoir être entré en contact avec une moisissure extraterrestre (son salut ne viendra que de l’intervention opportune de Swamp Thing). Ces pitch manquent d’originalité même si le principe de pénétrer l’esprit du protagoniste ouvre de formidables possibilités. Et en soit, le résultat fait preuve d’une bonne compréhension du personnage et possède une sensibilité évidente (sans parler de la qualité des dessins de David Gibbons et Rick Veitch). Mais il me laisse un goût d’inachevé, me disant qu’il aurait pu aller plus loin dans le concept. C’est peut-être lié au fait que je ne suis qu’un lecteur récent de comic. Ce qui pourrait expliquer pourquoi je n’ai pas été plus marqué que ça par les fameux Derniers Jours De Superman. Je me suis retrouvé devant un best-of certes parfaitement tourné et dessiné mais qui ne prend vraiment tout son poids que si on a baigné dans tout ce qui a précédé. Cet Au Revoir est de toute évidence touchant si on s’est lié à cette incarnation du personnage depuis tant d’année. Hors de ce cas, l’histoire aussi appréciable soit-elle laisse une impression de survol et n’apparaît donc pas particulièrement comme la représentation définitive du super-héros. Lecture sympathique en somme sans être renversante à mon grand désarroi.
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Message par monk »

hellrick a écrit :
Sinon ça c'était vraiment excellent

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Oui, et c'est excellent jusqu'au bout !
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Re: The Comics Corner

Message par magobei »

Puisqu'on parle de Jessica Jones, un petit mot sur The Pulse:

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Suite de la série Alias, toujours scénarisée par Bendis, mais avec un changement: la série quitte le label Max pour les pages plus policées de Marvel Comics. Bendis lève donc le pied sur le langage "explicit", et masque les f*** par de pudiques signes cabalistiques façon capitaine Haddock. On a donc une série légèrement moins épicée, mais pas non plus fadasse, qui reprend là où s'était arrêté Alias.

Le TP reprend 3 arcs:

- le premier, Thin Air, est dessiné par Bagley, et son trait cartoonesque dessert vraiment l'histoire, même si le plot tient la route
- le 2e arc est en fait un tie-in de Secret War. Du coup, même s'il y a du mieux niveau dessin (Lark), cela reste anecdotique
- les choses s'arrangent avec le dernier arc, Fear, où Gaydos reprend enfin du service. Comme par hasard, avec le retour du dessinateur historique de la série, celle-ci retrouve son intensité, et Bendis sa sensibilité dans l'écriture de ses personnages. Une belle conclusion à la série. Dommage qu'il ait fallu s'enfiler quasi 200 pages de purgatoire pour en arriver là.
"In a sense, making movies is itself a quest. A quest for an alternative world, a world that is more satisfactory than the one we live in. That's what first appealed to me about making films. It seemed to me a wonderful idea that you could remake the world, hopefully a bit better, braver, and more beautiful than it was presented to us." John Boorman
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Re: The Comics Corner

Message par magobei »

Je ne m'étais jusque-là jamais vraiment intéressé au personnage, mais je profite de la sortie prochaine de la série pour faire un petit rattrapage avec le run de Garth Ennis, semble-t-il mémorable.

On commence par la 1ère incursion d'Ennis sur le perso (si j'exclus un one-shot en 1995), Welcome Back, Frank, série de 12 épisodes publiée dès 2000:

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On y suit le Punisher, de retour à NY, et bien décidé à exterminer la principale famille mafieuse, les Gnucci. Un bon plot, bien tenu par Ennis, avec des persos, notamment les flics lancés sur la piste de de Frank Castle, bien torchés. On retrouve le joyeux anarchisme et le jusqu'au-boutisme (c'est très très "graphic" par moments) de l'auteur de Preacher. Mais autant j'appréciais le dessin de Steve Dillon sur Preacher, autant je le trouve trop léché, propre ici. Un bon moment néanmoins.

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Ce TP compile la mini-série "Born" (2003) et Punisher #1-#12 (2004). C'est quelque part l'ADN du héros que Ennis dévoile ici. D'abord dans Born, où le capitaine Castle finit son dernier tour au Vietnam, à la fin de la guerre. Frank Castle n'est pas encore le Punisher, sa femme et ses enfants sont encore bien vivants au pays. Mais déjà Ennis suggère que son héros n'est finalement à sa place que sur un champ de bataille: sa seule inquiétude est que la guerre finisse, et qu'il doive remballer son M60. Dessins intéressants de Darick Robertson.

Une ligne qu'Ennis creuse dans la série de 2004 (de retour sous le label Max), où le Punisher, après la mort de sa famille, se lance dans le grand nettoyage du "milieu" de NY. Il devient assez clair que le Punisher n'est pas vraiment le héros vengeur qu'on dépeint habituellement, mais surtout une machine à tuer qui perd toute finalité si elle ne joue pas des poings et des flingues. Sa quête vengeresse n'est-elle finalement qu'un prétexte? Frank refuse aussi toute allégeance, toute légitimation par les pouvoirs en place, intéressés par utiliser le Punisher pour leurs black ops. En termes d'écriture, dense, intelligente, et de dessins (Lewis LaRosa), l'arc "In the beginning" est la meilleure chose que j'aie lue sur le perso.

J'aime beaucoup moins l'arc suivant, "Kitchen Irish" (dessiné par Leandro Fernandez): une sombre histoire de règlements de compte entre diverses faction de l'IRA et de la mafia irlandaise à NY. Une histoire très politisée, assez intéressante par cet aspect, mais où je trouve que le "cahier des charges" attaché au perso devient trop pesant: c'est gore, voire carrément insoutenable par moments, et j'ai trouvé ça complaisant. Peut-être une des limites du perso, hyper violent; curieux de voir comment les producteurs de la série vont gérer ça...
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Re: The Comics Corner

Message par nobody smith »

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Etant donné la semi-déception de All Star Superman, je m’aventurais dans le Batman de Grant Morrison sur la pointe des pieds. Et ben en faite, il n’y avait pas de quoi avoir peur : c’est bel et bien une tuerie. Avec ces premières histoires, Morrison arrive déjà à embrasser de nombreuses facettes entourant le personnage et son univers : l’extravagance jamesbondienne du Fils De Batman, la puissance du symbole et sa dimension fantastique dans Les Trois Fantômes, l’enquête détective dans Le Club Des Héros, l’horreur pathologique dans Au Clown De Minuit… Et l’auteur d’arriver à manipuler le tout avec cohérence. C’est mené avec une pertinence de tous les instants (introduire par exemple Damian à une époque de relâche où Batman doit apprendre à redevenir Bruce Wayne en public) et bouillonnant d’idées folles que les dessinateurs se mettent en quatre pour suivre (le combat dans le musée consacré aux comics :D ). Pour un début, ça place la barre déjà très haut.

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Daredevil par Ed Brubaker avec Michael Lark au dessin, ça avait tout de la bonne affaire. En plus, il reprend le personnage dans une situation qui semble parfaitement dans ses cordes. Dans la première partie de l’album, Matt Murdock est envoyé en prison suite à une machination. Dans la seconde, il s’en évade et va chercher la vérité au travers d’un périple en Europe. C’est du pain béni pour l’auteur de Velvet. Et le souci est justement que c’est trop évident. Tout est trop attendu. Le résultat est honorable mais Brubaker ne délivre pas plus que ce qu’on est en droit d’espérer de lui. Il accomplit avec sérieux les éléments à disposition que soient les arcanes du milieu pénitentiaire ou la perte des repères du héros suite à sa déchéance. Mais tout ceci reste finalement assez timoré et jamais poussé très loin. Cela relève juste une intrigue assez plate dotée de rebondissements prévisibles (les coups du "je suis mort mais en faite non"). Bref, c’est du pilotage automatique pas désagréable mais assez triste au final.

Et puis, comme le note Magobei plus haut, le coup des insultes en signes cabalistiques ça plombe beaucoup l’ambiance grim n’ gritty voulue :mrgreen:
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Re: The Comics Corner

Message par hellrick »

nobody smith a écrit : Pour un début, ça place la barre déjà très haut.
Un excellent début en effet mais j'ai laissé tomber après le tome 2...Comme souvent avec Morrison ça devient vite incompréhensible....j'ai jamais rien pigé à Batman RIP, Final Crisis, Arkham Asylum et autre et même des incollables de Batman avouent à mot couvert que c'est incompréhensible
magobei a écrit :c'est gore, voire carrément insoutenable par moments, et j'ai trouvé ça complaisant. Peut-être une des limites du perso, hyper violent; curieux de voir comment les producteurs de la série vont gérer ça...
Si tu as vu la saison 2 de Daredevil je pense qu'il n'y a pas trop à s'en faire à ce niveau: ça va charcler sévère! :D
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Message par Miss G »

hellrick a écrit :
nobody smith a écrit : Pour un début, ça place la barre déjà très haut.
Un excellent début en effet mais j'ai laissé tomber après le tome 2...Comme souvent avec Morrison ça devient vite incompréhensible....j'ai jamais rien pigé à Batman RIP, Final Crisis, Arkham Asylum et autre et même des incollables de Batman avouent à mot couvert que c'est incompréhensible
magobei a écrit :c'est gore, voire carrément insoutenable par moments, et j'ai trouvé ça complaisant. Peut-être une des limites du perso, hyper violent; curieux de voir comment les producteurs de la série vont gérer ça...
Si tu as vu la saison 2 de Daredevil je pense qu'il n'y a pas trop à s'en faire à ce niveau: ça va charcler sévère! :D
Et d'autres que c'est génial et parfaitement compréhenseible ^-^ .

Enfin moi je n'ai jamais eu de problèmes de compréhension même si je peux comprendre ce que tu veux dire.

Cryptocracy #1 de Van Jensen and Pete Woods est une œuvre assez étrange, mais de qualité. Il était encore trop tôt pour savoir ce que nous réserve le duo, mais ce qui est sur c'est que le premier numéro a tous les éléments nécessaires pour attirer le lecteur et lui donner envie de lire la suite. Cryptocracy raconte une histoire de machinations cachées, un complot visant à déstabiliser le monde et notre réalité. La thématique est très cryptique, très sérieuse et pourtant Van Jensen propose un récit amusant, assez décalé par moment sans que ce ne soit WTF. Au contraire on sent qu'il y a une réelle cohérence, Grant Morrison en fait de même avec ses écrits et ici c'est un peu la même chose. Le scénariste nous balance une tonne de données sur un complot politique sans avoir le temps de les diriger. Ici il s'agit de manipulations mentales par plusieurs familles. La réalité du monde est perpétuellement en évolution et ils en sont responsables. Il est effrayant d'imaginer que des étrangers manipulent nos souvenirs pour cacher la vérité, ou de la technologie de pointe utilisée pour étouffer la civilisation comme dans l'univers de X-Files. À la lecture, on pense que les neuf familles sont les méchants et il se révèle à la lecture que les bougres ne sont pas réellement les antagonistes de la série, un nouveau participant entre en jeu pour traquer les familles et les éliminer. C'est mystérieux et on en redemande sans savoir ou l'on va, mais ce qui est sur c'est que je serai du voyage.

Pete Woods propose des planches superbes, on a une succession de tableaux et de scènes dantesques et surtout psychédélique. La force de son style et de s'adapter, selon la réalité, la palette terne, monochromatique et saturé de lumières donne vraiment un univers particulier et glauque ou surréaliste. Woods capitalise sur la liberté de création offerte par Dark Horse et son scénariste en fait autant, proposant un récit mélangeant fiction et réalité et exploitant les histoires des USA et de manière efficace. Van Jensen et Pete Woods créent une histoire solide aux idées multiples et originales. J'espère que la suite sera de la même qualité.

Civil War II #1 de Brian Michael Bendis et David Marquez. Je ne voyais pas l'intérêt d'un énième clash entre deux camps de héros, on a eu le premier Civil War, on a eu Secret Invasion, on a eu World War Hulk, AVX et j'en passe. Certes il y avait des subtilités sur la raison des affrontements, mais bon c'était quand même des héros se tapant dessus. Les raisons de la guerre civile, ici, sont intéressantes et le personnage responsable l'est également, mais je ne sais pas, on a encore l'impression d'avoir une introduction alors que c'était déjà le cas du numéro #0. Tony a bien changé dans la série Iron Man de monsieur Bendis, la série est vraiment de qualité et le fait de rendre sympathique Tony est une véritable bouffée d'air frais, mais ici, il prend encore un virage drastique et c'est bien dommage, car justement cela manque de subtilité à mes yeux. Le personnage veut faire le bien, on ne peut pas en douter, mais depuis plus de dix ans, on ne peut pas dire que toutes ses actions étaient si positives, il passait plus pour le salaud de service, à raison par moment. Ici le fait de le rendre humaniste choque légèrement, car c'est un peu trop drastique et on ne sait pas vraiment quoi en penser. Le côté bordélique du numéro donne aussi une drôle de sensation, on ne sait jamais vraiment qui veut quoi, qui fait quoi, ce n'est en rien dérangeant bien entendu. J'aime bien le fait que ce soit bordélique et qu'il faut reconstituer le scénario, enquêter par nous-même, mais il faut quand même un fil scénariste solide et pour le moment il nous manque des pièces pour vraiment adhérer à 100%. L'implication des Inhumains fait plaisir et je suis enthousiaste de leur présence dans l'intrigue. J'aime bien le premier numéro, mais il manque quelque chose de marquant, néanmoins j'attends la suite avec impatiente.

Teenage Mutant Ninja Turtles #58 de Kevin Eastman, Bobby Curnow, Tom Waltz, Mateus Santolouco, Ronda Pattison et David Wachter... ouai ça fait du peuple. Suite au twist final et choquant du numéro #57, l'arc en trois parties "Leatherhead" se termine de manière assez subtil et intéressant, on est loin du bourrinage que l'on pouvait redouter, c'est tout le contraire qui se produit et on veut en savoir plus sur les conséquences pour les prochains numéros. Leatherhead était étrange dès son introduction, on ne savait pas réellement quoi en penser. Il semblait bienveillant et serviable, mais il y avait toujours quelque chose sur lui qui dérangeant, le personnage ne semblait pas sincère dans ses actions, dans ses propos et, comme nous l'avons vu à la fin du numéro précédent, il se révèle être que les soupçons qui pesaient sur lui n'avait rien d'anodin. Je ne dis pas qu'on devine le final de l'arc à l'avance bien entendu, mais on comprend certaines choses et la révélation finale surprend dans son contenant, mais pas dans le ton de celle-ci... et la je me rends compte que ce que j'écris est space. Les scénaristes caractérisent le personnage de manière efficace, on sent qu'ils comprennent nos attentes tout en nous surprenant, il y a une maîtrise qui fait plaisir.

Ils n'en oublient pas d'en développer d'autres pans de leur univers avec notamment le peuple des Utroms qui se révèlent plus ambigus et plus subtils que ne pouvait le laisser penser d'autres incursions dans leur société ou bien le tyran Krang. Je ne vais pas dire que les aliens sont plus gentillets qu'on ne pouvait le penser, mais ils ont des raisons d'être ce qu'ils sont et surtout ils n'ont pas tous les mêmes préjugés concernant le quatuor et les habitants de la Terre. J'aime bien comment les scénaristes tissent des liens entre les personnages et surtout comment ils disséminent des pistes pour les prochains numéros. On est loin des clichés du genre et continuent après plusieurs années de construire un univers cohérent et surprenant. Notre alligator guerrier est impressionnant et je dois dire qu'il y a un plaisir certain à le voir évoluer dans cet univers.
Les dessins de Mateus Santolouco sont géniaux, j'adore son style qui correspond vraiment bien à l'univers des tortues, c'est une beauté remarquable et j'ai souvent envie de le voir dessinant d'autres séries urbaines rien que pour le voir croquer d'autres personnages. Il continue de faire un travail fantastique, mélange parfait entre des scènes d'actions dantesques et des moments plus calmes, plus zen et bourré d'émotion. Ses personnages sont dantesques, notamment son Leatherhead, mais aussi ses Utroms bien flippant et en même temps limite mignons.
Bref un très bon numéro encore une fois et j'ai hâte de voir la suite, comme toujours avec les ninjas.
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“If I had Instagram it would just be pictures of my son… who is a cat.”
Kate McKinnon
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