Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert)
Alexandre n’en peut plus, les taches quotidiennes à la ferme sont harassantes, il n’en fait jamais assez, le planning élaboré par sa femme « La grande » Françoise Brion est hors norme. Heureusement la providence veille.
Tout plaquer n’est ce pas le rêve de chacun ? Ne plus exécuter aucun geste productif sauf déboucher dans son lit une bonne bouteille.
Ce nouvel environnement ou l’horizon ne dépasse pas sa fenêtre commence à faire des émules dans cette campagne ou tout le monde travaille dur. La paresse est à la base un tabou monumental pour ces paysans costauds au service de la terre.
Ce nouvel état bienfaiteur conquis à long terme active la détermination de la collectivité destabilisée dans son rituel quotidien avec les travaux de la ferme à remettre Alexandre sur le marché de la sueur, celui-ci tient bon, endoctrine ses camarades.
La terre au même titre que l’homme a le doit au repos. Peu à peu les activités s’arrêtent, les hommes vont se coucher.
Cette fable utopique bienfaitrice détruit le temps qui sans cesse oblige à refaire les mêmes gestes. Les animaux sont libérés. La maison est grande ouverte.
Par ces images c’est l’esprit d’Alexandre qui s’ouvre à la liberté par le boycott de l’horloge. Le chien fait les courses, conteste les prix. La municipalité s’affole devant cette force de la nature qui met ses biceps au repos prolongé.
Yves Robert saupoudre bien souvent ses œuvres par la présence d’une bande d’enfants curieux virevoltant dans les campagnes la ou l’air est pur, le contexte de cette France rurale est attendrissant, les profils burinés sont aux service de cette terre qui usent les corps depuis des millénaires.
Alexandre nouveau concept contemplatif devient une icône. Les esprits cogitent, se remettent en question, ce purgatoire terrestre est contesté.
Alexandre n’est pas fainéant il est paresseux, définition plus noble d’un agriculteur fatigué qui a le courage de passer de l’autre coté, plus aucun vêtements contraignants ne l’habille.
La terre n’est plus travaillée et elle est admirée. C’est la quête de l’essentiel, le temps au ralenti, socialement ce n’est pas la dégringolade qui nous fait si peur si l’on arrête toutes productions, Alexandre n’est pas en ville au contraire il s’épanouit la ou l’espace l’entoure de ses bras.
La terre reconnaissante de ne plus être retournée semble le remercier en lui offrant la lumière de ses champs.
Alexandre est un fantasme, un eldorado d’images improbables metaphysiques dans nos sociétés sectaires.
Déjà à sa sortie en 1967 (En plein mouvement hippie et un an avant Mai 68) le message était fort sur l'endoctrinement des masses par des taches répétitives au service d'un capital avare en redistribution.
Ce pamphlet annonce l'éxigence d'un peuple au droit de souveraineté cérébrale.
Tout plaquer n’est ce pas le rêve de chacun ? Ne plus exécuter aucun geste productif sauf déboucher dans son lit une bonne bouteille.
Ce nouvel environnement ou l’horizon ne dépasse pas sa fenêtre commence à faire des émules dans cette campagne ou tout le monde travaille dur. La paresse est à la base un tabou monumental pour ces paysans costauds au service de la terre.
Ce nouvel état bienfaiteur conquis à long terme active la détermination de la collectivité destabilisée dans son rituel quotidien avec les travaux de la ferme à remettre Alexandre sur le marché de la sueur, celui-ci tient bon, endoctrine ses camarades.
La terre au même titre que l’homme a le doit au repos. Peu à peu les activités s’arrêtent, les hommes vont se coucher.
Cette fable utopique bienfaitrice détruit le temps qui sans cesse oblige à refaire les mêmes gestes. Les animaux sont libérés. La maison est grande ouverte.
Par ces images c’est l’esprit d’Alexandre qui s’ouvre à la liberté par le boycott de l’horloge. Le chien fait les courses, conteste les prix. La municipalité s’affole devant cette force de la nature qui met ses biceps au repos prolongé.
Yves Robert saupoudre bien souvent ses œuvres par la présence d’une bande d’enfants curieux virevoltant dans les campagnes la ou l’air est pur, le contexte de cette France rurale est attendrissant, les profils burinés sont aux service de cette terre qui usent les corps depuis des millénaires.
Alexandre nouveau concept contemplatif devient une icône. Les esprits cogitent, se remettent en question, ce purgatoire terrestre est contesté.
Alexandre n’est pas fainéant il est paresseux, définition plus noble d’un agriculteur fatigué qui a le courage de passer de l’autre coté, plus aucun vêtements contraignants ne l’habille.
La terre n’est plus travaillée et elle est admirée. C’est la quête de l’essentiel, le temps au ralenti, socialement ce n’est pas la dégringolade qui nous fait si peur si l’on arrête toutes productions, Alexandre n’est pas en ville au contraire il s’épanouit la ou l’espace l’entoure de ses bras.
La terre reconnaissante de ne plus être retournée semble le remercier en lui offrant la lumière de ses champs.
Alexandre est un fantasme, un eldorado d’images improbables metaphysiques dans nos sociétés sectaires.
Déjà à sa sortie en 1967 (En plein mouvement hippie et un an avant Mai 68) le message était fort sur l'endoctrinement des masses par des taches répétitives au service d'un capital avare en redistribution.
Ce pamphlet annonce l'éxigence d'un peuple au droit de souveraineté cérébrale.
Chaque individu a le devoir de se réaliser par l'esprit dans le contexte historique de son époque.
- Watkinssien
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert)
Revu très récemment, c'est décidément un joyau sur la paresse ! Un bijou !

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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert, 1968)
Découvert aujourd'hui avec un très grand plaisir.
Alors que j'avais été un peu déçu par Clérembard, j'avais une légère crainte de connaitre le même sentiment avec ce film. Peur très rapidement effacée par ce film tendre drôle, au rythme lent à l'image de son protagoniste principal.
Alexandre, quel personnage... Rarement on peut autant s'identifier à un personnage de cinéma! Qui ne rêve pas, de temps à autre, de tout arrêter pour ne rien faire?
Rêve réalisé par Alexandre, rôle idéal pour Philippe Noiret, ce qui donne lieu à de nombreuses scène hilarante. Seule Agathe passe près de le détourner de son idéal. On comprend d'ailleurs que Marlène Jobert, tellement charmante dans ce rôle, puisse faire vaciller bien des convictions.
Un film tranquille, doux, qui berce le spectateur et offre beaucoup de plaisir. Encore un belle réussite à mettre à l'actif d'Yves Robert, dont la carrière est décidément impressionnante.
Alors que j'avais été un peu déçu par Clérembard, j'avais une légère crainte de connaitre le même sentiment avec ce film. Peur très rapidement effacée par ce film tendre drôle, au rythme lent à l'image de son protagoniste principal.
Alexandre, quel personnage... Rarement on peut autant s'identifier à un personnage de cinéma! Qui ne rêve pas, de temps à autre, de tout arrêter pour ne rien faire?
Rêve réalisé par Alexandre, rôle idéal pour Philippe Noiret, ce qui donne lieu à de nombreuses scène hilarante. Seule Agathe passe près de le détourner de son idéal. On comprend d'ailleurs que Marlène Jobert, tellement charmante dans ce rôle, puisse faire vaciller bien des convictions.
Un film tranquille, doux, qui berce le spectateur et offre beaucoup de plaisir. Encore un belle réussite à mettre à l'actif d'Yves Robert, dont la carrière est décidément impressionnante.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Découvert il y a quelques jours.
Et je dois dire qu'à mon grand désarroi je n'ai pas franchement été emballé par cet Alexandre. C'est frais, sympathique, "travailler moins pour vivre mieux", bucolique mais je m'y suis profondément ennuyé.
Je ne sais pas à quoi cela est dû. Manque de rythme ? Propos qui semblent aussi surannés que désuets ?
Cette ode au bonheur et à la fainéantise devait me plaire, et ça, ça me chiffonne. Une revoyure dans quelques années est d'ores et déjà programmée pour revoir mon jugement. Car je veux le revoir !
Et je dois dire qu'à mon grand désarroi je n'ai pas franchement été emballé par cet Alexandre. C'est frais, sympathique, "travailler moins pour vivre mieux", bucolique mais je m'y suis profondément ennuyé.

Je ne sais pas à quoi cela est dû. Manque de rythme ? Propos qui semblent aussi surannés que désuets ?
Cette ode au bonheur et à la fainéantise devait me plaire, et ça, ça me chiffonne. Une revoyure dans quelques années est d'ores et déjà programmée pour revoir mon jugement. Car je veux le revoir !

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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Je te rassure, c'est une sensation que je partage.Père Jules a écrit :Découvert il y a quelques jours.
Et je dois dire qu'à mon grand désarroi je n'ai pas franchement été emballé par cet Alexandre. C'est frais, sympathique, "travailler moins pour vivre mieux", bucolique mais je m'y suis profondément ennuyé.
Je ne sais pas à quoi cela est dû. Manque de rythme ? Propos qui semblent aussi surannés que désuets ?
Cette ode au bonheur et à la fainéantise devait me plaire, et ça, ça me chiffonne. Une revoyure dans quelques années est d'ores et déjà programmée pour revoir mon jugement. Car je veux le revoir !
Pourtant, de par son propos, ce film a tout pour plaire à mon tempérament "bonobien".

Mais il manque une étincelle, peut être en partie dû aux personnages secondaires trop grossièrement dessinés.
- Père Jules
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Oui, il y a de ça aussi. On peut pas dire que les seconds rôles aident.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Aujourd'hui sur DVDclassik, critique du film ainsi que test du DVD et du BR
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Ce ne sont pas des grains de beauté, voyons ! Mais des "taches de rousseur", "des taches de son"... perso j'emploierais carrément le termes "éphélides" (vocable que j'ai trouvé un jour dans un texte de Maupassant) pour augmenter le vocabulaire de mes lecteurs .... compter les grains de beauté sur l'adorable petit minois de Marlène Jobert...
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Ah ben oui, je voulais dire tâches de rousseur évidemment. Merci, je rectifieCommissaire Juve a écrit :Ce ne sont pas des grains de beauté, voyons ! Mais des "taches de rousseur", "des taches de son"... perso j'emploierais carrément le termes "éphélides" (vocable que j'ai trouvé un jour dans un texte de Maupassant) pour augmenter le vocabulaire de mes lecteurs .... compter les grains de beauté sur l'adorable petit minois de Marlène Jobert...
ed-it : ce que je ne ferais pas pour vous, commissaire

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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Je note ce mot pour un futur complimentCommissaire Juve a écrit :Ce ne sont pas des grains de beauté, voyons ! Mais des "taches de rousseur", "des taches de son"... perso j'emploierais carrément le termes "éphélides" (vocable que j'ai trouvé un jour dans un texte de Maupassant) pour augmenter le vocabulaire de mes lecteurs .... compter les grains de beauté sur l'adorable petit minois de Marlène Jobert...

Elever des enfants c'est comme ranger sa collection de films : c'est pas comme on voudrait mais c'est bien quand même.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
De toute façon, je pense qu'on sera tous d'accord pour dire que c'est super mignon.Commissaire Juve a écrit :Ce ne sont pas des grains de beauté, voyons ! Mais des "taches de rousseur", "des taches de son"... perso j'emploierais carrément le termes "éphélides" (vocable que j'ai trouvé un jour dans un texte de Maupassant) pour augmenter le vocabulaire de mes lecteurs .... compter les grains de beauté sur l'adorable petit minois de Marlène Jobert...
Bienheureux les Alexandre qui ont pu décompter les taches de rousseur / taches de son / éphélides sur cette craquante frimousse...


Qui a dit que les taches quotidiennes étaient harassantes ?...
Dernière modification par Federico le 10 mai 13, 14:42, modifié 1 fois.
The difference between life and the movies is that a script has to make sense, and life doesn't.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
Joli texte sur le plus joli film du sympathique Yves Robert.Jeremy Fox a écrit :Aujourd'hui sur DVDclassik, critique du film ainsi que test du DVD et du BR
A propos de l'installation bricolo-géniale d'Alexandre pour tout commander depuis son plumard, je pense que ça doit venir du slapstick. Je verrai bien un tel joyeux bazar chez Keaton, Langdon ou un Laurel & Hardy. Possible aussi (et même fort probable) qu'Yves Robert ait dévoré les gags de Gaston Lagaffe, cet autre paresseux si inventif... En aval, on retrouvera cette installation dans les Wallace & Gromit.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
très bonne idée de chroniquer les deux editions dvd studiocanal et br gaumont.
je triuve que la partie consacrée au bonus du gaumont est un peu succinte pa rapport à d' habitude. Rien sur la forme du doc, la présence d'archivzs vidéos ou photos.
je triuve que la partie consacrée au bonus du gaumont est un peu succinte pa rapport à d' habitude. Rien sur la forme du doc, la présence d'archivzs vidéos ou photos.
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Re: Alexandre le bienheureux (Yves Robert - 1968)
C'est assez vrai. J’étofferai un peu dans les prochains jours.Jerome a écrit : je triuve que la partie consacrée au bonus du gaumont est un peu succinte pa rapport à d' habitude. Rien sur la forme du doc, la présence d'archivzs vidéos ou photos.
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