
Après avoir réussi, l'année précédente, un film de propagande très riche (Sabotage à Berlin) et surtout un de ses films majeurs avec Gentleman Jim, Raoul Walsh se retrouve aux commandes d'un nouveau scénario de propagande, cette fois bien moins intéressant. Turquie, nid d'espions pourrait être le leitmotiv d'Intrigues en Orient où allemands d'un côté, russes et américains de l'autre, luttent pour influencer la Turquie... Si l'intrigue en elle même est solide sans faire preuve de grande originalité, on regrette surtout de le manque d'en jeux réels du film. Les péripéties sont là, pas la profondeur ni les enjeux, W.R. Burnett, co-scénariste du film, aura bien mieux réussi certains titres dans lesquels il était impliqué (La Grande Evasion, Tueurs à Gages, La Ville abandonnée, ...). A sa décharge, il semble que le scénario ait du être remodelé, en mal, à la demande de George Raft:
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Pour remplir les personnages, aux côtés de George Raft, plus monolithique qu'ailleurs (Une Femme Dangereuse), mais au jeu toujours aussi intense, on retrouve avec un grand plaisir Sydney Greenstreet, incarnant un agent allemand parfaitement détestable, et Peter Lorre, absolument remarquable, qui donne par de petits gestes et quelques attitudes, une belle profondeur a un personnage qui, sur le papier, ne devait pas être bien riche.
Formellement, le savoir faire Warner fait du film une belle réussite, la photographie de Tony Gaudio est notamment magnifique, et le message patriotique, comme souvent pour ce studio, n'est pas trop pesant, et vieillit plutôt bien, d'autant plus que l'on joue sur le registre un peu plus subtile qu'à l'habitude de la coopération entre USA et URSS, comme on le voyait déjà dans Convoi vers la Russie.
Malheureusement plombé par un scénario parfait anodin et creux, Intrigues en Orient n'en demeure pas moins un divertissement parfait. Walsh livrant un film d'action quasi parfait, mineur mais fort agréable.