Même Ford a trouvé cette plénitude à travers le silence dans les majestueuses vues en plan d'ensemble de l'avancée des chariots dans Wagonmaster. Même si le film est empli de musique à ras bord, il me semble que lors de ces plans très lointains, il n'y a aucun accompagnement musical. Sauf qu'il ne s'agit pas de Monument Valley. A revoir cependant pour confirmer car ça fait maintenant un bail...homerwell a écrit :J'ai un peu sursauté en lisant cela hier soir. Bien que l'on soit un peu HS, je me permet quand même, j'ai tendance à penser que le cinéma peut montrer le silence, ou même une majesté triste ; La séquence introductive de Aguirre, la colère de dieu (Werner Herzog) ; certains passages de Walkabout (Nicolas Roeg) ou de Paris Texas (Wim Wenders).Wagner a écrit :
Je n'irai pas jusque là mais ce sont des aspects frappants qui sont en effet absents de la vision qu'en a Ford.
Peut être pas avec la plénitude que procure la découverte de Monument Valley (cette merveille reste à découvrir pour moi), mais à coup sûr, la caméra et un bon réalisateur en sont capable ; et peut être mieux que dans d'autres formes d'art.
S'agissant de Ford, c'est sur les visages humains qu'il faut chercher une majesté triste.
Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je pense que les félicitations et les encouragements ont déjà été légion pour un tel projet, mais je ne peux m'empêcher de venir y poser également une pierre à l'édifice.
Un grand bravo donc au marshall Fox pour sa tâche titanesque. Je crois qu'une fois arrivé au bout, nous aurons là la plus fournie des anthologies francophones du western américain.
Je pense que Patrick Brion, Bertrand Tavernier et Eddy Mitchell auront largement de quoi être envieux.
Un grand merci pour toutes ces découvertes et redécouvertes. C'est en parcourant ce vaste sujet, que je me rend compte de toute la richesse du genre, qui ne cesse de m'offrir de nouvelles pépites à découvrir.
Un grand bravo donc au marshall Fox pour sa tâche titanesque. Je crois qu'une fois arrivé au bout, nous aurons là la plus fournie des anthologies francophones du western américain.

Je pense que Patrick Brion, Bertrand Tavernier et Eddy Mitchell auront largement de quoi être envieux.
Un grand merci pour toutes ces découvertes et redécouvertes. C'est en parcourant ce vaste sujet, que je me rend compte de toute la richesse du genre, qui ne cesse de m'offrir de nouvelles pépites à découvrir.

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique

Que répondre à ça ? Un grand merci en tout cas ; comment ne pas avoir envie de continuer après de tels encouragement ? Et sache que Gil Westrum aura une place de choix au sein de cette anthologie, Coups de feu dans la Sierra faisant partie de mes westerns préférés et Randolph Scott étant probablement l'acteur westernien pour lequel j'ai le plus d'affection

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
J'en remets une couche
pour te remercier M. Fox pour le travail accompli depuis la page N°1. Grâce à ce topic, j'évite les mauvaises surprises, j'en apprends beaucoup plus sur le travail des grands noms (réalisateurs & acteurs) et surtout je découvre les westerns importants (ma CB et Amazon te remercient
). Merci encore !


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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je m'en réjouis d'avance.Jeremy Fox a écrit :Et sache que Gil Westrum aura une place de choix au sein de cette anthologie, Coups de feu dans la Sierra faisant partie de mes westerns préférés et Randolph Scott étant probablement l'acteur westernien pour lequel j'ai le plus d'affection

Je suis un grand fan de Randolph Scott, mais je ne découvre que très récemment ses meilleurs films, grâce aux sorties en zone 2 des 5 westerns de Budd Boetticher chez Sidonis. Déjà que j'aime beaucoup ses petits westerns de série B de la Columbia (Ville sans loi, Le cavalier de la mort et autres), là c'est vraiment la grosse claque. Quel génie ce Boetticher. En voilà bien un qui, avec Scott, mérite bien plus à être reconnu comme l'un des tout grands du genre et pas seulement auprès des afficionados.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
En même temps, et même si en ce qui me concerne les westerns de Boetticher constituent les sommets inégalés du genre, je ne sais pas s'ils pourraient plaire à beaucoup d'autre qu'au afficionados justement contrairement à certains films de Daves, Hawks, Wellman ou Mann qui me semblent plus 'universels' et que je conseillerais en priorité pour faire apprécier le genre à des novices. Nous en avons déjà discuté sur un autre topic avec arguments à la clé mais je ne sais plus où. Et merci feb pour la couche supplémentaire et désolé pour ta carte bleueGil Westrum a écrit : Quel génie ce Boetticher. En voilà bien un qui, avec Scott, mérite bien plus à être reconnu comme l'un des tout grands du genre et pas seulement auprès des afficionados.

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Pour rester sur cette parenthèse, je suis entièrement d'accord avec ça, pour des personnes qui n'apprécient pas plus le western que ça, un Mann ou un Daves sont très accessibles, ils débordent largement du genre. Ce n'est pas le cas pour Boetticher, je ne crois pas qu'il puisse être apprécié à sa juste mesure par quelqu'un qui ne connait pas le western, ou n'apprécie pas le genre plus que ça.Jeremy Fox a écrit :Gil Westrum a écrit :je ne sais pas s'ils pourraient plaire à beaucoup d'autre qu'au afficionados justement contrairement à certains films de Daves, Hawks, Wellman ou Mann qui me semblent plus 'universels' et que je conseillerais en priorité pour faire apprécier le genre à des novices.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Ah, ça se discute...
Boetticher offre des histoires très humaines, dites "à hauteur d'homme", bref, ses films captent l'essence des personnages (avec cette mise en scène d'une sobriété redoutable), on y voit souvent des drames moraux, des dilemmes. Tout comme Mann, Daves, Ford, Hawks... etc etc... (mais sur un mode différent, évidemment) Boetticher est un peintre des sentiments humains, des situations conflictuelles et des prises de conscience. Au contraire, je trouve que son œuvre westernienne transcende également le genre. Par exemple, ce dont parle Sept hommes à abattre, ce n'est pas uniquement d'une chasse au trésor (si j'ose dire), ça parle d'hommes aux passés douloureux (on est parfois assez proche du film noir), et qui ne savent parfois pas comment se positionner vis-à-vis des situations qu'ils rencontrent. Ce sont des personnalités fragiles, qui parfois se mentent à elles-même (Lee Marvin également, si si !).
On pourrait en parler des heures, mais pour ma part, Boetticher fait largement partie de cette dizaine de cinéastes majeurs du western qui surpassent leur cadre. Un Boetticher, c'est un bon western des familles, rondement mené, mais c'est aussi une fable humaine très moderne. Comme chez Hawks : un western, certes, mais un film qui parle de personnalités en contradiction. Chez ces deux cinéastes, les personnages principaux ne sont pas simples... L'univers de Boetticher est juste un peu plus abrupt, plus épuré, encore moins hollywoodien, et c'est ce qui donne parfois l'impression de films plus terre à terre. Mais ce n'est absolument pas péjoratif, bien au contraire.

Boetticher offre des histoires très humaines, dites "à hauteur d'homme", bref, ses films captent l'essence des personnages (avec cette mise en scène d'une sobriété redoutable), on y voit souvent des drames moraux, des dilemmes. Tout comme Mann, Daves, Ford, Hawks... etc etc... (mais sur un mode différent, évidemment) Boetticher est un peintre des sentiments humains, des situations conflictuelles et des prises de conscience. Au contraire, je trouve que son œuvre westernienne transcende également le genre. Par exemple, ce dont parle Sept hommes à abattre, ce n'est pas uniquement d'une chasse au trésor (si j'ose dire), ça parle d'hommes aux passés douloureux (on est parfois assez proche du film noir), et qui ne savent parfois pas comment se positionner vis-à-vis des situations qu'ils rencontrent. Ce sont des personnalités fragiles, qui parfois se mentent à elles-même (Lee Marvin également, si si !).
On pourrait en parler des heures, mais pour ma part, Boetticher fait largement partie de cette dizaine de cinéastes majeurs du western qui surpassent leur cadre. Un Boetticher, c'est un bon western des familles, rondement mené, mais c'est aussi une fable humaine très moderne. Comme chez Hawks : un western, certes, mais un film qui parle de personnalités en contradiction. Chez ces deux cinéastes, les personnages principaux ne sont pas simples... L'univers de Boetticher est juste un peu plus abrupt, plus épuré, encore moins hollywoodien, et c'est ce qui donne parfois l'impression de films plus terre à terre. Mais ce n'est absolument pas péjoratif, bien au contraire.

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Je suis tout à fait d'accord avec toi sur les thématiques abordés, on est très loin de petits western vite fait bien fait, mais j'ai l'impression que formellement, c'est plus difficile à aborder. Ça rejoint d'ailleurs ce que tu dit à la fin du message, l'univers est très abrupt, très épurés, les films sont très resserrés, je ne suis pas sur que ça passe parfaitement bien pour quelqu'un qui connait mal le western.
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Entièrement d'accord avec tout ce que tu as dit et c'est justement pour ta conclusion que je pense qu'ils sont moins abordables par des non amateurs.Julien Léonard a écrit : On pourrait en parler des heures, mais pour ma part, Boetticher fait largement partie de cette dizaine de cinéastes majeurs du western qui surpassent leur cadre. Un Boetticher, c'est un bon western des familles, rondement mené, mais c'est aussi une fable humaine très moderne. Comme chez Hawks : un western, certes, mais un film qui parle de personnalités en contradiction. Chez ces deux cinéastes, les personnages principaux ne sont pas simples... L'univers de Boetticher est juste un peu plus abrupt, plus épuré, encore moins hollywoodien, et c'est ce qui donne parfois l'impression de films plus terre à terre. Mais ce n'est absolument pas péjoratif, bien au contraire.
EDIT : Je n'avais pas lu que Rick Blaine avait répondu la même chose juste au-dessus
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
7 hommes à abattre est l'un des premiers westerns que j'ai montré à ma moitié, elle a adoré et le film figure encore dans son top western (malgré les innombrables concurrents vus depuis). Cela dit, je l'avais prévenu. Et puis, elle est prof, alors elle n'est pas normale de toute façon... 


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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Ne reste plus qu'à attendre son entrée sur scène dans ce topic pour y revenir ; pas avant 1952 et son excellent Cimarron Kid. Ca nous mène grosso modo au milieu de l'année prochaine. 

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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
J'aime moi aussi beaucoup ce realisateur; il n'a ni le lyrisme d'un Ford ou d'un Curtiz, il n'a pas non plus ce coté flamboyant que l'on trouve souvent chez Walsh; non, lui, avance d'une seule traite , de A jusqu'a Z sans fioriture, sans graisse superflue; on pourrait y voir comme de la sècheresse alors qu'il n'y a qu'une totale sobriété, l'essentiel poussé à la perfection; j'aime beaucoup....! Et puis, pas besoin de le reabiliter, je pense que, partout dans le monde nous sommes nombreux à l'estimer !Jeremy Fox a écrit :En même temps, et même si en ce qui me concerne les westerns de Boetticher constituent les sommets inégalés du genre, je ne sais pas s'ils pourraient plaire à beaucoup d'autre qu'au afficionados justement contrairement à certains films de Daves, Hawks, Wellman ou Mann qui me semblent plus 'universels' et que je conseillerais en priorité pour faire apprécier le genre à des novices. Nous en avons déjà discuté sur un autre topic avec arguments à la clé mais je ne sais plus où. Et merci feb pour la couche supplémentaire et désolé pour ta carte bleueGil Westrum a écrit : Quel génie ce Boetticher. En voilà bien un qui, avec Scott, mérite bien plus à être reconnu comme l'un des tout grands du genre et pas seulement auprès des afficionados.
Dernière modification par villag le 7 nov. 10, 09:44, modifié 1 fois.
F d F ( Fan de Ford )
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Re: Le Western américain : Parcours chronologique
Bon, bon, bon, ben moi j'avoue que je suis impatient de lire ce que Jeremy va nous pondre sur La rivière d'argent !
Voilà un film un peu zappé par l’histoire du western, et pourtant excellent. Et comme il n'y a guère de travaux à son sujet (mis à part notre Patrick Brion national), j'attends les paroles de notre westernfan number one.

Voilà un film un peu zappé par l’histoire du western, et pourtant excellent. Et comme il n'y a guère de travaux à son sujet (mis à part notre Patrick Brion national), j'attends les paroles de notre westernfan number one.

- Jeremy Fox
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Silver River

La Rivière d'Argent (Silver River, 1948) de Raoul Walsh
WARNER
Sortie USA : 18 mai 1948
« Que d’injustices ! Pourtant je ne suis pas aigri mais reconnaissant. C’est une leçon : j’ai désobéi et on me chasse. J’obéirai dorénavant mais à mes lois. Dès maintenant, c’est moi qui mènerai la danse ! ». Cette phrase qu’on aurait pu croire sortie de la bouche du ‘Bad Guy’ de n'importe quel western précédent est en fait prononcée par le personnage joué par Errol Flynn, qui en fera son mode de vie et de pensée. Son Mike McComb est en effet un anti-héros, l’un des protagonistes les plus noirs interprétés par l’acteur australien dans ce Citizen Kane du western ; mais ce serait avoir oublié son précédent rôle dans Saboteur sans Gloire (Uncertain Glory) du même Walsh, un criminel athée ayant échappé à la guillotine durant la Seconde Guerre Mondiale. Silver River marque la dernière collaboration d’Errol Flynn avec son deuxième réalisateur de prédilection après Michael Curtiz, Raoul Walsh, avec qui il avait déjà tourné dans La Charge Fantastique (They Died with their Boots on), Gentleman Jim ou Aventures en Birmanie (Objective Burma) pour ne citer que les chefs-d’œuvre. Il narre l’ascension et la déchéance d’un homme devenu ambitieux, égoïste et intriguant après qu’il ait été radié de l’armée pour un fait héroïque que les autorités ont jugé être un acte de trahison.




