
Le Western américain : Parcours chronologique I 1930-1949
Modérateurs : cinephage, Karras, Rockatansky
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Je ne l'ai jamais vu ce film d'Henry King... Et bien du coup, je me programme ça pour la fin de la semaine.
Merci Jeremy !


- Jeremy Fox
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique

N'attendez cependant pas des miracles du DVD ; il est dans l'ensemble plutôt médiocre, les couleurs étant délavées, la belle photographie de Georges Barnes n'ayant plus aucun éclat. Sinon, c'est bien définie et bien compressé.
- Jeremy Fox
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Stagecoach

La Chevauchée Fantastique (Stagecoach, 1939) de John Ford
WALTER WANGER
Sortie USA : 15 février 1939
Les Apaches de Géronimo ont quitté leur réserve et semblent vouloir reprendre le sentier de la guerre. Malgré cette menace, plusieurs personnes décident de prendre place à bord d’une diligence assurant la liaison entre Tonto et Lordsburgh. Dans un premier temps escorté par la cavalerie, ce groupe hétéroclite se compose du shérif de Tonto, d’un conducteur débonnaire, d’un médecin alcoolique, d’une prostituée expulsée de la ville, d’un banquier malhonnête, d’un mystérieux joueur sudiste, d’un timide représentant en whisky, de l’épouse enceinte d’un officier de cavalerie. En cours de route, un nouveau passager vient se joindre à eux, Ringo Kid, hors la loi malgré lui qui cherche à se venger de la mort de membres de sa famille… Et les spectateurs du monde entier découvrirent à cette occasion les paysages uniques et majestueux de Monument Valley, lieu devenu emblématique du western classique !





- cinephage
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Bravo pour cette belle chronique d'un jalon historique de l'histoire du western.
J'en profite pour poser une question qui me taraude depuis un moment :
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I love movies from the creation of cinema—from single-shot silent films, to serialized films in the teens, Fritz Lang, and a million others through the twenties—basically, I have a love for cinema through all the decades, from all over the world, from the highbrow to the lowbrow. - David Robert Mitchell
- Jeremy Fox
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Je t'avoue ne pas y avoir pensé en regardant le film hier soir mais ça pourrait effectivement se tenir. J'y voyais plus un amoureux transi mais c'est vrai que ça semble parfois trop exagéré. En tout cas, le personnage joué par John Carradine avec une grande classe est vraiment touchant.cinephage a écrit :
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- cinephage
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Si j'en trouve l'énergie ce week-end, je te fais un topo détaillé sur mon interprétation (parce que j'ai l'impression qu'elle est juste, et, surtout, qu'elle ajoute au tragique du personnage de John Carradine et de sa "protégée").Jeremy Fox a écrit :Je t'avoue ne pas y avoir pensé en regardant le film hier soir mais ça pourrait effectivement se tenir. J'y voyais plus un amoureux transi mais c'est vrai que ça semble parfois trop exagéré. En tout cas, le personnage joué par John Carradine avec une grande classe est vraiment touchant.cinephage a écrit :
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Merci pour cette chronique d'un Ford que je n'ai pas encore vu.
Mais j'ai toujours adoré l'anecdote finale entre Nugent et Ford.

Mais j'ai toujours adoré l'anecdote finale entre Nugent et Ford.

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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Il m'a toujours paru clair également qu'il y avait bien plus qu'un simple sentiment amoureux ou qu'un simple lien d'intérêt dans l'attachement immédiat de Carradine pour la jeune femme. Il tressaille quand il entend le nom du général, et devient le protecteur de la femme. Il y a manifestement à l'oeuvre un attachement familial, dont on ne distingue pas très bien s'il concerne avant tout Carradine et la jeune femme ou Carradine et le général. Quoiqu'il en soit, Carradine veut protéger la femme mais aussi l'enfant. S'y ajoute une volonté de rédemption manifeste comme si Carradine voulait se prouver quelque chose, et à lui seul puisqu'il ne dit rien à la jeune femme ; sans doute pour ne pas lui faire de peine mais aussi peut-être pour s'infliger une pénitence solitaire. On devine un secret de famille. Ce secret, c'est la grandeur et la pudeur de Ford que de ne pas le révéler clairement comme il ne veut pas révéler clairement, par exemple, les liens amoureux qui unissaient sans doute Ethan et sa belle-soeur dans La Prisonnière du Désert. Carradine était peut-être un mauvais fils. Mais le général était peut-être aussi un mauvais père, ou un mauvais homme. Alors le secret demeurera enfoui et ne sortira pas des lèvres de Carradine, peut-être pour ne pas noircir le tableau du monde pour ceux qui restent quand on le quitte.cinephage a écrit :Si j'en trouve l'énergie ce week-end, je te fais un topo détaillé sur mon interprétation (parce que j'ai l'impression qu'elle est juste, et, surtout, qu'elle ajoute au tragique du personnage de John Carradine et de sa "protégée").Jeremy Fox a écrit :Je t'avoue ne pas y avoir pensé en regardant le film hier soir mais ça pourrait effectivement se tenir. J'y voyais plus un amoureux transi mais c'est vrai que ça semble parfois trop exagéré. En tout cas, le personnage joué par John Carradine avec une grande classe est vraiment touchant.
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Là par contre, c'était quand même plus évident ; enfin disons que ça m'a sauté plus vite aux yeux. Magnifique cette manière de tout dire par de simples gestes ou regards d'autant plus qu'ils ne sont pas forcément appuyés.Strum a écrit : comme il ne veut pas révéler clairement, par exemple, les liens amoureux qui unissaient sans doute Ethan et sa belle-soeur dans La Prisonnière du Désert.
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Oui, ce sont notamment ces petits détails, parmi d'autres choses, qui font pour moi de Ford le plus grand de tous. Comme un peintre, il fait dans ses meilleurs films une confiance absolue au cadre, aux regards, aux gestes (plus qu'aux mots), pour dire ce qu'il a à dire.Jeremy Fox a écrit :Magnifique cette manière de tout dire par de simples gestes ou regards d'autant plus qu'ils ne sont pas forcément appuyés.
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
En relisant brièvement le script, je sors encore plus convaincu qu'avant. Quelques explications... On ne nous dit pas réellement qui est le père de Lucy Mallory, mais il est fait allusion à un général, et à Ringfield Manor, puis, plus tard, au juge Ringfield. Ainsi :
Mais je trouve son explication qu'il a déja combattu pour le père de Lucy douteuse : elle s'en souviendrait.
Plus loin, il offre son propre verre pour faire boire Lucy. Mais celle-ci reconnait le verre :
Par ailleurs, qu'on pense à la fureur qu'il éprouve contre le docteur saoul (you drunken beast !!), qui ne se justifie pas par la seule galanterie ou même de la sympathie. C'est sa soeur qui accouche !!
Je n'insiste pas sur la suite, où il prend totalement à sa charge la protection de la jeune fille (refusant le voyage, puis lui réservant sa dernière balle).
Toujours est-il que ses derniers mots sont pour moi très éloquents :
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Mais je trouve son explication qu'il a déja combattu pour le père de Lucy douteuse : elle s'en souviendrait.
Plus loin, il offre son propre verre pour faire boire Lucy. Mais celle-ci reconnait le verre :
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Par ailleurs, qu'on pense à la fureur qu'il éprouve contre le docteur saoul (you drunken beast !!), qui ne se justifie pas par la seule galanterie ou même de la sympathie. C'est sa soeur qui accouche !!
Je n'insiste pas sur la suite, où il prend totalement à sa charge la protection de la jeune fille (refusant le voyage, puis lui réservant sa dernière balle).
Toujours est-il que ses derniers mots sont pour moi très éloquents :
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Je sens que je vais devoir me le repasser dans les jours qui viennent ; c'est vrai que j'avais remarqué des réactions étranges chez le personnage sans plus me poser de questions 

Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Le film fut quand même dès sa sortie un réel succès public (1 million de $ de recettes en 10 mois) plus 7 nominations aux oscars dont deux victoires - meilleure musique et Thomas Mitchell comme meilleur second rôle masculin (l'année où "Autant en emporte le vent" allait tout rafler) et le prix des critiques new-yorkais de l'année.Mais en Amérique, ce classique n’a pas tout de suite été reconnu à sa juste valeur, les spectateurs n’étant au départ pas très enthousiastes : on lui reproche trop de psychologie au détriment de l’action, une couleur locale atténuée, moins de schématisme réconfortant, tout ce pourquoi justement le film se démarquait des westerns antérieurs.
La mise en production de nombreux westerns A dans les années suivantes lui doit sans doute beaucoup.
Très juste chronique anyway malgré tes réserves!
- cinephage
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Ce n'est pas central à l'action, c'est plutôt un à-coté concernant des personnages "secondaires", mais je trouve que ça rajoute un aspect très tragique à ce personnage (et comme John Carradine est un de mes Character actors favoris, j'aime le voir dans un rôle plus profond qu'il n'y parait), et j'ai l'impression que Ford fait comme exprès de ne pas tout révéler, de garder des secrets. En même temps, lorsque je lis une analyse et que cette idée ne vient même pas en tête de l'analyste, je me sens frustré, parce que maintenant que je vois le film de cette façon, ça me parait plus évident à chaque visionnage.Jeremy Fox a écrit :Je sens que je vais devoir me le repasser dans les jours qui viennent ; c'est vrai que j'avais remarqué des réactions étranges chez le personnage sans plus me poser de questions
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Re: Le Western Américain : Parcours chronologique
Ainsi qu'à Jesse James, Dodge City ou Pacific Express dont les recettes furent quand même beaucoup plus spectaculaires. Mais il y participe certes et il n'attendra pas longtemps avant de devenir un classique. Apparemment, ce furent les premières semaines où il eut du mal à démarrer. Il faut dire qu'après Jesse James, les spectateurs attendaient certainement un autre grand spectacle en Techicolor.afaparis a écrit : La mise en production de nombreux westerns A dans les années suivantes lui doit sans doute beaucoup.