Merci René Claude.
Je viens de découvrir ton blog, et sincèrement je me suis régalé à parcourir ton journal des arts dont l’éclectisme m’a immédiatement séduit. C’est remarquable !
Escale hautement recommandée aux classikiens.
Merci. Eclectique sans s'éparpiller... C'est pas toujours facile de tenir le cap surtout depuis que j'ai été rejoint par un ex-complice des années radio, Yves A., qui m'envoie des éléments sur un rythme quotidien ou quasi. Très cordialement.
RC
Comme je suis ici chez des passionnés exigeants et éclairés, je vais vous poser LA question, un peu bateau, mais qui me turlupine depuis des années :
Pourquoi, avec tous les chorégraphes actuels venus d'horizons variés - du classique à la danse post-moderne en passant par le Tanztheater façon Pina Bausch/Gallotta/Nadj ou le ballet jazz -, avec des interprètes chanteurs-danseurs aussi bien formés qu'à l'âge d'or du musical (Londres et NY produisent toujours de grands spectacles dansés et chantés) et avec des réalisateurs ayant accès à des technologies pointues, le musical ne renaît pas, je veux dire pas vraiment ? La magic touch des trente glorieuses du genre (1930-1960) a-t-elle définitivement disparu ?
Bien cordialement.
Dans cette collection d'images que l''on trouvait dans les paquets de cigarettes (et qui sont toujours très collectionnées outre Rhin), on notera la présence de deux ballerines qui ont tourné à Hollywood : Vera Zorina et Tamara Toumanova.
Vera Zorina était l'épouse de George Balanchine, elle a dansé notamment dans On your Toes ou dans Goldwyn Follies. D'ailleurs le numéro de Goldwyn Follies a inspiré les studios Disney dans Fantasia, avec la fameuse scène de la Ronde des heures (hippopotames, autruches et crocodiles). Au fait Fantasia ne devait-il pas sortir dans une édition restaurée ?
Content de pouvoir retrouver ton site, René Claude!
Parmi les artistes que tu as évoqué dernièrement, j'ai noté la belle Dorothy Lamour dont Francesco me suggerait de dresser le portrait et dont certains films sont actuellement rediffusés à la cinémathèque de Paris dans le cadre du cycle Mitchell Leisen.
Ah ! Dorothy (G)Lamour, une bien belle personne en effet. Mais à Genève-Calvingrad, les ciné-clubs ne nous ont pas proposé de programmations "Musicals" depuis longtemps... (Ou alors, j'ai la mémoire qui flanche...)
J'ai trouvé formidable la prestation de Joan McCracken dans "Pass That Peace Pipe" découverte ici. Quel punch !
Les espagnols ont toujours raffolés des enfants vedettes et on a déjà évoqué ici plus ou moins longuement les destinées de Josélito, l’enfant à la voix d’or et de la blonde Marisol, qui ont connu un succès phénoménal au tout début des années 60. Dans un pays et un cinéma corseté par le franquisme, le public ne demandait qu’à regarder la larme à l’œil les exploits de gentils gamins qui par leur astuce, leur espièglerie et surtout leurs talents vocaux réunissaient les familles séparées ou devenaient riches.
Le public espagnol ne semblant pas rassasié, on lui proposa aussi Pulgarcito, Rocio Durcal (qui réussit sur la longueur une belle carrière au Mexique) et des jumelles, Pili et Mili. Pourquoi pas 2 barils d’Ariel au lieu d’un seul ?
Nées en 1947, les soeurs jumelles Pilar et Aurora Bayona sont originaires de Saragosse et filles d’un juge, et suivent très tôt des cours de danse. A l’âge de 14 ans, elles sont repérées dans la rue par un producteur qui leur propose de jouer dans un spectacle. Sur scène, elles sont remarquées par le réalisateur Benito Perojo toujours en quête de talents les plus jeunes possibles. Le fait qu’elle soient jumelles est un atout certain pour attiser l’attention du public : les stars ado les plus adulées par le public, Marisol et Rocio Durcal n’ont-elles pas respectivement tenu des rôles de jumelles dans rumbo à Rio et Christina Guzman, à la plus grande joie de public ? Là, il n’y aura pas besoin de trucages ! Les 2 jeunes danseuses de 16 ans signent un contrat pour 6 films en exclusivité.
Le premier de la série qui s’intitule « comme 2 gouttes d’eau » (1963) est un succès commercial ; pas de problèmes pour l’intrigue : on joue à fond sur les quiproquos causés par la ressemblance des 2 sœurs. Le réalisateur argentin Luis Cesar Amadori s’inspire des comédies tournées dans les années 40 par les sœurs Mirtha et Sylvia Legrand. Sur un plan musical, c’est beaucoup plus variété que flamenco, contrairement à la majorité des autres films musicaux produits dans le pays. Peut-être pour davantage miser sur le jeune public ?
A la fin du film, les deux jumelles, coiffées à la Sylvie Vartan se lancent dans un ballet très modern jazz avec un petit coté Jerome Robbins. Pas mal du tout : Elles ne feront jamais mieux.
Sur le lot des musicals optimistes mais fades tournés par les deux sœurs, on distinguera 2 pistoles gemelas (1965), un western musical plutôt sympa avec Sean Flynn le fils d’Errol et Jorge Rigaud : en costume de cow-boys, les 2 sœurs dansent dans la poussière (en récupérant certainement clé en mains les décors des westerns spaghettis qu’on tournait à profusion à l’époque). Dans deux filles folles folles(1964), on remarquera de nombreux ballets modernes exécutés en plein air dans des chantiers pas très folichons. Aparement, on était très fier à l’époque des vilains HLM en construction : mais de là à danser près des grues, avec casque sur la tête…. Autant le dire, si les sœurs sont toujours très pro et dansent dans une parfaite symétrie, leur niveau de danse n’a rien d’exceptionnel et quand le chorégraphe manque d’imagination, on s’ennuie ferme. Pilar Bayona a d’ailleurs reconnu qu’elles n’étaient pas expertes en la matière et devaient beaucoup travailler pour les films.
Dans certains films le résultat est concluant comme le beau tango du film « Scandale dans la famille »1967.
Une tenue très milieu des années 60
Les filles poursuivent leur carrière au Mexique, où leurs films ont reçu un accueil encore plus enthousiaste qu’en Espagne : on les associe aux chanteurs les plus populaires du moment : Alberto Vazquez (jolie voix de crooner) et au plus yéyé Enrique Guzman. Pour remercier le public mexicain, les filles n’oublient pas d’intégrer des ballets folkloriques rancheras, pas terribles d’ailleurs. Les histoires ne se renouvèlent pas et les jumelles commencent à se lasser de leurs rôles si stéréotypés. Aussi quand Mili tombe amoureuse, elle n’hésite pas à tout laisser tomber pour se marier. Pour Pili, qui n’a jamais quitté sa sœur, la séparation est un drame. D’autant plus que, sans sa jumelle, artistiquement elle n’est plus rien.
Le film le plus original de sœurs Bayona
Elle joue dans un drame avec Enrique Guzman, et apparaît en guest star dans le taxi des conflits (1969) et …ne trouve plus d’autres rôles à l’écran. Obligée de repartir à zéro, Pili redevenue Pilar Bayona continue sa carrière au théâtre, dans de petits rôles, parfois de la figuration, dans un quasi-anonymat (ajoutons à cela qu’une pianiste très populaire porte exactement le même patronyme !) : ses années de gloire sont bel et bien derrière elle. Contrairement à Marisol, elle n’éprouve aucune amertume, mais semble très nostalgique de cette époque dorée et mal remise de la fin de sa carrière cinématographique. Sa soeur Mili continue de nager dans le bonheur avec son mari et sa famille, et joue au golf dans sa propriété loin du show business.
Comme deux gouttes d’eau (1963)
Dernière modification par Music Man le 30 sept. 08, 11:37, modifié 2 fois.
salut Someone.
Dis moi, as-tu vu le film "Ma vie en cinémascope" inspiré par la vie dramatique de la célèbre chanteuse quebecoise des années 40, Alys Robi (qui a beaucoup chanté des adaptations d'airs de comédies musicales américaines avec sa jolie voix flutée, avant d'être internée à l'asile pour subir une lobotomie). Le DVD étant très cher, je voulais savoir si ce film était valable. Merci d'avance.
Alys Robi a joué de malchance. Alors qu'en 1948, elle se rendait aux USA pour signer un contrat avec la Paramount, elle est victime d'un très grave accident de voiture.
Désespérée, elle sombre dans la folie.
someone1600 a écrit :Non, je n'ai pas vu le film... dsl.
J'ignorais que c'etait connu chez vous.
Non, le film n'a pas été exploité chez nous (il a en revanche été diffusé sur les chaines de télé des DOM-COM). Parce qu'il concerne une artiste qui n'a jamais été connue en France? .L'actrice qui joue Alys Robi est doublée vocalement par Isabelle Boulay.