Je suis allé tenter la croix de l'amour ( 1946 ) et pour un mélodrame, c'est mélodramatique ! Le problème c'est que c'est non l'histoire mais le film qui est à pleurer... de nullité

Ça raconte donc le destin d'une fille d'un gardien de phare qui, séduite par un diplomate échoué sur leur ilot, ira connaitre la déchéance dans la ville d'à coté.
C'est tellement consternant qu'on est à deux doigts du nanar avec quelques fous-rires qui ont été difficiles à contenir à coté des grincheux de la cinémathèque.
Il y a tellement de truc pathétique à aborder que je vais y aller en vrac :
- Des acteurs ridicules qui sont incapables de la moindre nuances dans le jeu : on est content alors on regarde le ciel bleu avec un sourire de niais ( ce que doit faire une douzaine de fois l'héroïne au début parfois juste parce qu'elle a vu une mouette

- la réalisation est approximative comme possible : le découpage et la continuité sont dans les plus catastrophiques que j'ai vu. Les caméras sont placés n'importe comment d'un plan à l'autre avec des faux raccords hallucinants et des acteurs qui n'arrivent pas garder la même expression durant les différentes prises ( les gros plans sont à ce titres mythiques ). Le budget très limité donne lieu aussi à quelques solutions qui touchent au génie : les personnages sont sensés parler et marcher tout en s'extasiant devant des vitrine de magasins. Pas de soucis, on filme les acteurs sur fond noirs où ils font sembler de marcher (en restant sur place) tout en prenant des poses de roman photo tandis qu'on insert régulièrement des photos de cuisines ou de bébés


- Les décors sont quand à eux dantesques : genre un mur de 3 mètres sur 3 avec un papier de nuage et ciel bleu pour représenter l'île du phare. Comme le cinéaste est un petit malin, il a l'idée de changer les cordes à linge par un tonneau pour avoir 2 décors différents, indécelable à l'œil nu.
- la musique est utilisée n'importe comment, à tout va et en bouche trou dès que cinéaste - qui est toujours resté coincé sur des influences du muet académique - ne sait pas comment meubler ses scènes.
- Et bien sur il y a l'histoire, du mélo de chez mélo tellement clichésque qu'il est impossible de prendre ça au sérieux et de sentir la moindre apathie pour les protagonistes qui sont en plus écrit avec les pieds et bourrés de contradiction.
Bon, le seul avantage ( à part l'actrice qui se dénude intégralement ! ), c'est que c'est tellement mauvais qu'on ne s'ennuie pas forcément. Si en tout cas, il est vraiment le maître du mélo finlandais, je suis curieux de savoir à quoi peuvent bien ressembler les sous-fifres.

Voilà, il y a d'autres qui ont essayé ou qui connaissent ?
