Stanley Kubrick (1928-1999)
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Stanley Kubrick (1928-1999)
Bon et bien le débat a été amorcé dans le topic sur Victor Mature, vous pouvez donc exposez vos arguments dans un topic plus approprié puisque consacré à la question.
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rendez-vous
J'essayerai de réécrire le texte en question ici-même ce soir : le rendez-vous est pris au bon endroit.
Les deux questions ne sont pas contradictoires d'ailleurs...
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Bon, je réponds sur ce topic puisque c'est maintenant ici que ça se passe.
Et je suis désolé, je ne vois absolument pas de contradiction ou d'incompatibilité entre son univers formel et les thèmes qu'il développe. Bien au contraire. Quant à parler d'approximation pour un artiste aussi rigoureux et perfectionniste, c'est un point de vue qui me surprend, mais je te laisse seul juge. La caricature, oui elle est parfois présente, mais elle est revendiquée et n'est pas le fruit d'un laissez-aller ou d'une mauvaise gestion de son art.
Pour répondre au sujet du topic : Kubrick est-il intouchable ? En fait, je ne me pose jamais ce genre de question. Pour biaiser un peu, je dirai que Kubrick est aussi "intouchable" que Picasso en peinture, Flaubert en littérature ou Beethoven en musique classique.
Pour dire le fond de ma pensée (c'est la mienne et je n'oblige personne à être d'accord avec moi) : j'en ai parfois assez du relativisme dans l'approche critique. Certains artistes, par ce qu'ils ont démontré dans leur art et ce qu'ils nous ont légués, sont plus importants que d'autres. Après intervient le goût de chacun. Si personnellement, je ne deviens pas un misanthrope foncier et que je ne désepère pas à tout jamais de l'espèce humaine, c'est grâce à la présence d'artistes d'exception qui me font toujours croire au génie humain et à sa victoire (partielle et temporaire) sur la barbarie. Stanley Kubrick en fait partie.
Et pour répondre à Francis Moury : non, je n'ai pas été berné par Kubrick, de même que les millions de spectateurs (simples amateurs de cinéma ou cinéphiles exigeants à l'esprit analytique) depuis 45 ans.
Et je pense que tu as mal du me comprendre, car j'aime passionnément l'oeuvre de Kubrick et sa cohérence, avec des préférences selon les films évidément.
PS : Francis, je ne suis pas le "Roy Neary" qui te répondais parfois dans les avis de tes tests techniques sur Dvdrama. J'étais un membre actif de leur forum (sous le pseudo de RonBass) avant de faire partie de l'équipe créatrice de DVDClassik.

Dr Folamour est une caricature en soi et tu fais bien de parler de "tarte à la crème" puisque Kubrick avait prévu de terminer son film sur une gigantesque bataille de tartes. Pour Orange Mécanique, je comprends la suspicion, ce film a toujours provoqué des avis tranchés depuis sa sortie (et c'est peut-être le film de Kubrick qui a la plus vieilli). Mais je ne te suis pas du tout quand tu parles de "pessimisme de pacotille". La charge antimilitariste et farceuse de Dr Folamour me semble au contraire une idée approche plutôt géniale et formidablement bien troussée pour traiter du fléau nucléaire. Et la satire de l'armée et du pouvoir reste actuelle et toujours jouissive 40 ans après. L'équilibre de la narration entre 3 espaces-temps, l'aspect "petit théâtre de marionnettes" de la mise en scène et la performance de Peter Sellers en font pour ce qui me concerne un film immense. Orange Mécanique a pour lui une étude décalée, volontairement parodique mais aussi très forte, de la violence sociale et étatique d'un côté et intime de l'autre, chacune étant renvoyée dos à dos avec une lucidité et une intensité qui font froid dans le dos. J'y vois donc une grande intelligence associée à un humour noir qui me fascine toujours autant. La précision analytique de la mise en scène, la théâtralisation excessive de certains passages, la rigueur du montage et la voix off, tout cela ne me semble pas échapper d'un esprit paresseux ou futile.Solal a écrit :C'est là que je tique : je trouve sa vision souvent quelconque voire tarte à la crême ou caricaturale (c'est le cas pour Orange Mécanique, 2001, Dr Folamour, Full Metal Jacket et Eyes Wide Shut). Son pessimisme (je n'ai rien contre en soi) me donne donc logiquement l'impression d'être un peu de pacotille.Roy Neary a écrit : Il dresse des constats froids et lucides après avoir exploré les fonctionnements intimes de l'être humain comme de son organisation sociale.
Quand je différencie "intellectuel" et "penseur", c'est pour insister sur le fait que Kubrick était une personne d'une grande intelligence, un être cultivé et un artiste qui était intéressé par des thèmes en rapport avec des concepts sociologiques, philosophiques et métaphysiques. Mais pas un penseur dans le sens où il n'était pas un philosophe, ni un sociologue et qu'il ne cherchait pas à développer un système hiérarchisé de pensée ou à créer des concepts. Kubrick c'est un artiste de cinéma, mais un artiste qui a bâti une oeuvre considérable et surtout visionnaire. Ses films sont des univers en soi (certains spectateurs peuvent s'en sentir exclus, c'est naturel) qui ne se contentent pas d'avoir un point de vue sur le monde, mais qui en définissent plus précisément tous les contours et toutes les variations.Solal a écrit :Je ne suis pas sûr d'avoir bien compris, mais je tente de répondre tout de même. Ce que je voulais dire, c'est que, en dehors du fait qu'il y a à mon sens incompatibilité entre l'univers qu'il met en place et le corps de valeurs humanistes, la précision de sa mise en scène ne fait que renforcer l'impression d'approximation (jusqu'à la caricature) qui ressort de sa vision du monde.Roy Neary a écrit : Je ne vois pas forcément de contradiction entre l'exploration humaniste et l'individualité qui découle de ses films, car Kubrick, s'il est un intellectuel (en cela je ne suis donc pas d'accord avec toi), il n''est pas un penseur.
Et je suis désolé, je ne vois absolument pas de contradiction ou d'incompatibilité entre son univers formel et les thèmes qu'il développe. Bien au contraire. Quant à parler d'approximation pour un artiste aussi rigoureux et perfectionniste, c'est un point de vue qui me surprend, mais je te laisse seul juge. La caricature, oui elle est parfois présente, mais elle est revendiquée et n'est pas le fruit d'un laissez-aller ou d'une mauvaise gestion de son art.
Je crois donc tout simplement que tu es totalement réfractaire à l'art de Kubrick. Car, pour moi, la première partie de Full Metal Jacket est l'un des morceaux d'anthologie de l'oeuvre du cinéaste. Où tu vois de la grossièreté, j'y vois un traitement méthodique, juste et cruel de l'aliénation humaine, où tu vois du surfait, j'y vois une grande rigueur visuelle et une puissance d'évocation dans la représentation de l'univers militaire totalitaire.Solal a écrit :Un simple exemple : Full Metal Jacket me semble aussi autoritaire, aseptisé, violent, dans sa forme, que ne l'est la formation militaire dont le film démonte les rouages. Cela ne me pose pas foncièrement problème, par contre, sa critique de l'endoctrinement militaire me paraît absolument surfaite, grossière - elle ne me convainc absolument pas alors que ma sensibilité antimilitariste devrait au contraire m'y faire adhérer d'office.
Pour répondre au sujet du topic : Kubrick est-il intouchable ? En fait, je ne me pose jamais ce genre de question. Pour biaiser un peu, je dirai que Kubrick est aussi "intouchable" que Picasso en peinture, Flaubert en littérature ou Beethoven en musique classique.
Pour dire le fond de ma pensée (c'est la mienne et je n'oblige personne à être d'accord avec moi) : j'en ai parfois assez du relativisme dans l'approche critique. Certains artistes, par ce qu'ils ont démontré dans leur art et ce qu'ils nous ont légués, sont plus importants que d'autres. Après intervient le goût de chacun. Si personnellement, je ne deviens pas un misanthrope foncier et que je ne désepère pas à tout jamais de l'espèce humaine, c'est grâce à la présence d'artistes d'exception qui me font toujours croire au génie humain et à sa victoire (partielle et temporaire) sur la barbarie. Stanley Kubrick en fait partie.
Et pour répondre à Francis Moury : non, je n'ai pas été berné par Kubrick, de même que les millions de spectateurs (simples amateurs de cinéma ou cinéphiles exigeants à l'esprit analytique) depuis 45 ans.

PS : Francis, je ne suis pas le "Roy Neary" qui te répondais parfois dans les avis de tes tests techniques sur Dvdrama. J'étais un membre actif de leur forum (sous le pseudo de RonBass) avant de faire partie de l'équipe créatrice de DVDClassik.


- Joshua Baskin
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