Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Le Bureau des légendes démontre une fois de plus de manière concrète la capacité à fournir chaque année une série française de qualité, collant à une actualité peu abordée dans la production française (TV ou Cinéma). La saison 4 déploie ses intrigues sur trois arcs, trois territoires, le cyber espionnage sur le front Russe, la poursuite des djihadistes français en Syrie, et une enquête interne au sein du Bureau à Paris. Malotru relie bien évidemment l’ensemble des intrigues, les fait se croiser, tordre, converger, Kassovitz incarnant toujours avec justesse cet art du mensonge, de ses combats intérieurs, qui sont également ceux du Bureau.
Demi Lune a raison de souligner les faiblesses de cette saison que ce soit dans l’anecdotique (le personnage d’Artus, son hypoglycémie), le romantisme perdu du personnage de Malotru (mais sûrement une étape nécessaire) ou encore l’intrigue concernant Phénomène (c’est elle qui bénéficiera de l’arc romantique) mais dont le relatif calme illustre bien la platitude que peuvent connaître ces agents infiltrés.
Mais c'est évidemment peu par rapport à ce que donne la série, qui atteint des sommets de tensions avec peu, une mise en scène minimaliste (dans l’épisode final avec trois personnages et un téléphone) ; des personnages qui regardent un écran (le piratage Russe !), de banals échanges (la vraie rencontre de deux faux amis avec Malotru et « Ellenstein ») ou une simple phrase qui déséquilibre tout une mécanique en apparence bien huilée (le jubilatoire Amalric / JJA et son interrogation sur la musique et les Russes).
Une réussite qui ne faillit pas en ce qui me concerne, en espérant ne jamais connaître la saison de trop.
Demi Lune a raison de souligner les faiblesses de cette saison que ce soit dans l’anecdotique (le personnage d’Artus, son hypoglycémie), le romantisme perdu du personnage de Malotru (mais sûrement une étape nécessaire) ou encore l’intrigue concernant Phénomène (c’est elle qui bénéficiera de l’arc romantique) mais dont le relatif calme illustre bien la platitude que peuvent connaître ces agents infiltrés.
Mais c'est évidemment peu par rapport à ce que donne la série, qui atteint des sommets de tensions avec peu, une mise en scène minimaliste (dans l’épisode final avec trois personnages et un téléphone) ; des personnages qui regardent un écran (le piratage Russe !), de banals échanges (la vraie rencontre de deux faux amis avec Malotru et « Ellenstein ») ou une simple phrase qui déséquilibre tout une mécanique en apparence bien huilée (le jubilatoire Amalric / JJA et son interrogation sur la musique et les Russes).
Une réussite qui ne faillit pas en ce qui me concerne, en espérant ne jamais connaître la saison de trop.
- jhudson
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Début de la 5iéme saison ce 6 Avril !
Rochant devrait quitter la série pour la 6iéme , il a d'ailleurs laissé les 2 derniers épisodes a Jacques Audiard.
Rochant devrait quitter la série pour la 6iéme , il a d'ailleurs laissé les 2 derniers épisodes a Jacques Audiard.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Ils ont rajeuni de 25 ans 2 acteurs, c'est Mac Guff qui s'en est occupé!
Ça me semble être une premiére qu'on fait cela en France !
Ça me semble être une premiére qu'on fait cela en France !
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Trucage assez saisissant pour ce qui concerne Amalric, on a vraiment l'impression de retrouver le Paul Dédalus de Comment je me suis disputé...jhudson a écrit :Ils ont rajeuni de 25 ans 2 acteurs, c'est Mac Guff qui s'en est occupé!
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Oui c'est complétement indécelable (ils ont pas mal de références avec ses premiers films) , je me demande quelle technique ils ont utilisé, surement proche de ce qui a été utilisé sur S. Jackson dans Captain Marvel.Demi-Lune a écrit :Trucage assez saisissant pour ce qui concerne Amalric, on a vraiment l'impression de retrouver le Paul Dédalus de Comment je me suis disputé...jhudson a écrit :Ils ont rajeuni de 25 ans 2 acteurs, c'est Mac Guff qui s'en est occupé!
Ça me semble être une premiére qu'on fait cela en France !
Ils ont du galérer car les plans étaient longs avec des lumières très variées (ce qui pose problémes)
Aux USA il y a une société spécialisée, mais souvent pour enlever quelques rides a des acteurs/actrices c'est cosmétique et donc ils ne peuvent pas en parler, sauf quand c'est officiellement un rajeunissement évident.
Dans SuperGirl ils ont fait cela il me semble sur Calista Flockhart , elle a l'air d'avoir au moins 10 ans de moins , dans la seconde saison elle est moins présente le budget de la série qui avait changé de chaine était moindre!
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Je me suis aussi demandé comment ils avaient fait. J'ai instantanément pensé à the Irishman mais j'ai trouvé le résultat bluffant.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Alors, pour ce final de la saison 5, des déçus dans la salle ? Jacques Audiard en a dérouté plus d'un avec ses deux derniers épisodes. Je n'ai pas été totalement convaincu, pour ma part. Et j'aurais du mal à l'exprimer clairement.
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- jhudson
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Les réactions sont plutôt mitigées , d’après ce que j'ai vu sur un autre topic ..Mosin-Nagant a écrit :Alors, pour ce final de la saison 5, des déçus dans la salle ? Jacques Audiard en a dérouté plus d'un avec ses deux derniers épisodes. Je n'ai pas été totalement convaincu, pour ma part. Et j'aurais du mal à l'exprimer clairement.
Audiard utilise des ressorts dramatiques assez commun a des séries d'espionnage comme Homeland, alors que Rochant les évitait.
Dernière modification par jhudson le 7 mai 20, 21:41, modifié 2 fois.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
The Irishman utilise 2 méthodes : des têtes modélisées en 3D ou alors l'effacement des rides, c'est surement la 2iéme méthode qui a été utilisé.Joshua Baskin a écrit :Je me suis aussi demandé comment ils avaient fait. J'ai instantanément pensé à the Irishman mais j'ai trouvé le résultat bluffant.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Plusieurs jours après le clap de fin signé Audiard, le sort de cette cinquième saison n'en finit pas de me laisser déchiré... Rochant a dit un nombre incalculable de fois que c'était personnellement sa dernière en tant que showrunner, qu'il voulait quitter son grand-œuvre avant de perdre l'inspiration et la passion, et à cet aune, il faut sans doute considérer cette saison moins comme une "nouvelle livrée" fidèle au cahier des charges, que comme une postface où tout serait déjà joué depuis longtemps. Pour le dire autrement, la vue d'ensemble donne l'impression d'avoir affaire à un édifice en 4+1... cette cinquième saison aura sans doute toujours un statut un peu particulier, celui du "désamour" - un peu, toutes proportions gardées, comme Le parrain 3 (que j'adore).
L'objectif affiché était de pénétrer l'intériorité de ces personnages rendus maîtres dans la dissimulation, et c'est diversement réussi : scènes de coucheries hors sujet côtoient des potentiels diversement exploités au regard des répercussions professionnelles que cela devait provoquer pour les personnages (la psychose de JJA, essentiellement, mais aussi le sort de Malotru, réglé dès la fin du premier épisode, sa loyauté retrouvée, la pression subie par le frêle Pacemaker, les questionnements moraux de Mille Sabords), alors même que le rythme ronronne pour s'attarder censément sur cette dimension psychologique. On perd singulièrement toute la "saveur" Bureau des légendes avec recueil de renseignement humain, réunions sous tension dans la salle de crise...
Avec son regard où l'on ne sait jamais vraiment s'il est complètement fêlé ou d'une clairvoyance visionnaire, Amalric s'impose cependant comme l'homme fort du projet, avec Alexeï Gorbounov dont le visage émacié restera longtemps en mémoire. Leur duel est une des réussites de cette saison.
Très inégale (cette cyberattaque complètement naze dans l'hôpital belge avec cette RSSI qui a des poussées de lait mammaire), s'égarant souvent dans un entremêlement d'intrigues qui, quoique séduisantes sur le papier pour leur ampleur internationale (Russie, Arabie saoudite, Cambodge, Égypte), ne mèneront pour la plupart pas bien loin (la mission de Marie-Jeanne, la tension sexuelle avec son garde du corps) ou promettaient tellement plus (la gestion de l'infiltration de Pacemaker, la mission de Mille Sabords), il aura, en définitive, fallu attendre la moitié du parcours pour que les choses se réveillent enfin, avec un engrenage infernal culminant dans les épisodes 7 et 8. Derniers épisodes mis en boîte par Rochant, ils retrouvent la veine magistrale de la série, avec une tension insoutenable et un brio narratif qui faisaient cruellement défaut à l'édifice depuis un bout de temps. Whaou.
Les deux derniers épisodes d'Audiard achèvent (au propre comme au figuré) un cycle auquel Rochant, trop proche de ses personnages, ne se sentait peut-être pas lui-même capable de donner le point final et logique... Eux aussi boiteux à leur manière, porteurs en leur sein d'une tension insoluble entre le souci d'une appropriation personnelle en peu de temps et une démarche conclusive, ils évacuent inexplicablement plusieurs protagonistes dont on pouvait légitimement attendre (au moins pour JJA) une résolution dramatique forte. Il manque clairement une "grande" scène entre JJA et Karlov, on ne peut pas monter en épingle leur contentieux pendant toute une saison et ne rien en faire le moment venu. Laisser des tas de choses en plan comme ça est forcément source de frustration, au regard de l'investissement émotionnel du spectateur. Mais, malgré des aberrations scénaristiques (à quoi bon lancer une nouvelle sous-intrigue sur la nana d'Artus à ce stade?? depuis quand on laisse un transfuge se balader sans surveillance dans les rues de Paris, alors qu'il vient tout juste de trahir son pays?? et SURTOUT
Dire que cette exceptionnelle création s'achève fait vraiment mal au cul.
L'objectif affiché était de pénétrer l'intériorité de ces personnages rendus maîtres dans la dissimulation, et c'est diversement réussi : scènes de coucheries hors sujet côtoient des potentiels diversement exploités au regard des répercussions professionnelles que cela devait provoquer pour les personnages (la psychose de JJA, essentiellement, mais aussi le sort de Malotru, réglé dès la fin du premier épisode, sa loyauté retrouvée, la pression subie par le frêle Pacemaker, les questionnements moraux de Mille Sabords), alors même que le rythme ronronne pour s'attarder censément sur cette dimension psychologique. On perd singulièrement toute la "saveur" Bureau des légendes avec recueil de renseignement humain, réunions sous tension dans la salle de crise...
Avec son regard où l'on ne sait jamais vraiment s'il est complètement fêlé ou d'une clairvoyance visionnaire, Amalric s'impose cependant comme l'homme fort du projet, avec Alexeï Gorbounov dont le visage émacié restera longtemps en mémoire. Leur duel est une des réussites de cette saison.
Très inégale (cette cyberattaque complètement naze dans l'hôpital belge avec cette RSSI qui a des poussées de lait mammaire), s'égarant souvent dans un entremêlement d'intrigues qui, quoique séduisantes sur le papier pour leur ampleur internationale (Russie, Arabie saoudite, Cambodge, Égypte), ne mèneront pour la plupart pas bien loin (la mission de Marie-Jeanne, la tension sexuelle avec son garde du corps) ou promettaient tellement plus (la gestion de l'infiltration de Pacemaker, la mission de Mille Sabords), il aura, en définitive, fallu attendre la moitié du parcours pour que les choses se réveillent enfin, avec un engrenage infernal culminant dans les épisodes 7 et 8. Derniers épisodes mis en boîte par Rochant, ils retrouvent la veine magistrale de la série, avec une tension insoutenable et un brio narratif qui faisaient cruellement défaut à l'édifice depuis un bout de temps. Whaou.
Les deux derniers épisodes d'Audiard achèvent (au propre comme au figuré) un cycle auquel Rochant, trop proche de ses personnages, ne se sentait peut-être pas lui-même capable de donner le point final et logique... Eux aussi boiteux à leur manière, porteurs en leur sein d'une tension insoluble entre le souci d'une appropriation personnelle en peu de temps et une démarche conclusive, ils évacuent inexplicablement plusieurs protagonistes dont on pouvait légitimement attendre (au moins pour JJA) une résolution dramatique forte. Il manque clairement une "grande" scène entre JJA et Karlov, on ne peut pas monter en épingle leur contentieux pendant toute une saison et ne rien en faire le moment venu. Laisser des tas de choses en plan comme ça est forcément source de frustration, au regard de l'investissement émotionnel du spectateur. Mais, malgré des aberrations scénaristiques (à quoi bon lancer une nouvelle sous-intrigue sur la nana d'Artus à ce stade?? depuis quand on laisse un transfuge se balader sans surveillance dans les rues de Paris, alors qu'il vient tout juste de trahir son pays?? et SURTOUT
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Merci Demi-Lune pour avoir partagé tes impressions. Ton texte résume parfaitement la chose.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Je vais faire très court, cette dernière saison est très décevante, le déroulement général de l'histoire est chiant, trop de sous-intrigue, rien n'est développé, tout est survolé, et à ce titre cette saison ce permet de faire des ellipses scénaristiques pour le moins scandaleux,je me suis demandé parfois si je n'avais pas loupé des épisodes
Dommage les quatre premières saisons m'ont souvent passionnées, les derniers épisodes signés Audiard ne change rien, c'est bâclé,aucune tension, et franchement à ce moment-là je me contrefout de ce qu'il pouvait arrivé, tant les aberrations du scénario m'avait fait lâcher l'affaire.
Dommage les quatre premières saisons m'ont souvent passionnées, les derniers épisodes signés Audiard ne change rien, c'est bâclé,aucune tension, et franchement à ce moment-là je me contrefout de ce qu'il pouvait arrivé, tant les aberrations du scénario m'avait fait lâcher l'affaire.
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Ça m'a fait la même, à moi aussi... Oui, tout n'est pas aussi maîtrisé que sur les 4 saisons précédentes.Addis-Abeba a écrit :ellipses scénaristiques pour le moins scandaleux, je me suis demandé parfois si je n'avais pas loupé des épisodes
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Re: Le Bureau des Légendes (Eric Rochant)
Ah ce niveau, c'est quand même ne pas respecter ses spectateurs, mais bon on a l'habitude.Mosin-Nagant a écrit :Ça m'a fait la même, à moi aussi...Addis-Abeba a écrit :ellipses scénaristiques pour le moins scandaleux, je me suis demandé parfois si je n'avais pas loupé des épisodes
J'aime bien l'interprétation générale sur cette série, la plupart des acteurs sont bons, voire très bons, certains un peu plus fade, mais c'est limite leurs personnages qui veut ça, sauf celle qui joue La mule, elle est catastrophique, un tel non jeu, c'est fort.