J’ai un peu honte de l’avouer : je n’ai jamais vu un seul épisode de la
Twilight Zone Et pourtant, dieu sait que la création de Rod Serling a toute mon admiration au travers de son influence sur d’autres œuvres et de ses histoires si sensationnelles que tout le monde connaît sans les avoir vu (le drame de Burgess Meredith et ses lunettes). A chaque fois que je me rends chez mes marchands d’occasions, j’espère tomber sur un des coffrets afin de réparer ce manque. A ce jour, je n’ai mis la main que sur le volume 2 de la série des années 80. Malheureusement, après la lecture du premier dvd, je dois avouer que les choses déplaisantes entendues sur cette nouvelle version sont bien justifiées.
Welcome To Winfield (Bruce Bilson) : Un premier épisode qui donne le ton pour la suite. Pas que l’histoire soit complètement mauvaise avec ce malade poursuivit par un étrange agent de recouvrement et se réfugiant dans un village tout aussi étrange. C’est juste que le traitement est totalement inintéressant. A aucun moment, l’intrigue ne ménage son mystère. Tout est prévisible et se traîne lamentablement pour atteindre la vingtaine de minutes nécessaires. Je parle même pas de la médiocrité de a réalisation (mon dieu ces effets spéciaux).Il ne demeure que les intentions d’un sketch qui aurait pu être au combien plus amusant et le numéro de Gerrit
Beef Graham. 5/10
Quarantine (Martha Coolidge) : Là on s’enfonce encore plus. Sur le papier, ça ne vend déjà pas du rêve avec cet argument ultra-banal du type cryogénisé qui se réveille quelques siècles plus tard. Rien de folichon et l’épisode ne se défend pas vraiment. Le déroulement est encore plus laborieux que précédemment et tout tourne autour de son discours moral. Sauf que la morale ne pissant pas bien loin, il ne reste plus grand chose. Et une fois de plus la réalisation est loin de briller. 3/10
Gramma (Bradford May) : Lorsque j’avais lu le pitch, ça m’avait méchamment évoqué une nouvelle de Stephen King. Logique puisqu’il s’agit bel et bien de son adaptation. L’épisode partait donc avec un apriori positif (même si je ne suis pas très fan de la nouvelle en question). Il cumule ainsi plusieurs éléments appréciables : son économie de moyen (une cuisine, un couloir et la chambre de la grand-mère), l’utilisation assez angoissante de la voix-off, la présence de Barret
Neverending Story Oliver… Mais la mayonnaise n’arrive pas à prendre et le résultat arrive encore péniblement au bout de ses vingt minutes. Ennui poli en somme. 5/10
L’Imaginaire Vivant (Peter Medak) : Même en réduisant la durée du segment de 20 minutes à moins d’un quart d’heure, rien ne s’améliore. D’un côté, cette histoire de scénariste en panne d’inspiration agressé par des petits monstres aurait probablement mérité plus de développement pour fonctionner (que ce soit pour ses thématiques ou son ambiance). De l’autre, les monstres sont tellement ridicules que je ne les aurais pas supporté plus longtemps. 4/10
Cold Reading (Gus Trikonis) : Oh merde un épisode potable
Sans être renversante, l’histoire m’a amusé : un réalisateur d’émission radiophonique souhaite que les effets sonores soient le plus réaliste possible et son vœu est exaucé. Le timing de la comédie n’est pas parfait et la plupart des gags ne fonctionnent pas aussi bien qu’ils pourraient mais l’ensemble reste rigolo à suivre. C’est déjà pas mal vu ce qui a précédé. 6/10
The Leprechaun Artist (Tommy Lee Wallace) : ça ressemble plus à une production Amblin qu’à l’idée que je me fais de la Twilight Zone. Bon je ne vais pas trop me plaindre parce que c’était l'un des meilleurs épisodes du premier dvd. Sa qualité tient surtout justement à cette ambiance qui donne son sel à cette histoire conventionnelle sur les vœux mal interprétés. Un épisode bon enfant mais appréciable en tant que tel. 7/10
Dead Run (Paul Tucker) : Encore un épisode pas trop mal à défaut d’être génial. Le point de départ est complètement saugrenu avec ce camionneur transportant des âmes damnées vers l’enfer. Si l’univers peine à convaincre (c'est une misère visuelle comme souvent), l’atmosphère de l’épisode arrive à faire son effet. On pourrait voir un parallèle avec la déportation dans la peinture de ses personnes transportées comme du bétail par des employés qui se contentent de faire leur travail. Sous cet angle, le segment est assez passionnant et dérangeant à suivre. 6.5/10
Profile In Silver (John Hancock) : Voilà un épisode qui se rapproche déjà plus de ce qui j’imagine être
Twilight Zone… même si ça ne sent l’originalité. C’est le topo classique du voyageur temporel qui va intervenir et bousiller le cours de l’Histoire. Le choix du contexte historique (l’assassinat de Kennedy) n’est pas non plus très innovant. Toutefois, l’épisode se sort plutôt de ce canevas classique. Il évite des passages trop clichés (le retour vers le cauchemardesque futur modifié), propose une approche plaisante du voyage dans le temps et arrive à faire fonctionner ses enjeux morales par la relation entre le héros et le président. Dommage que la conclusion soit complètement ratée. 6/10
Button, Button (Peter Medak) : Pour ne pas terminer ce premier dvd du coffret dans une totale déprime, il fallait bien compter sur Richard Matheson.
Button, Button est en effet une adaptation d’une de ses nouvelles. Une nouvelle que Richard Kelly réadaptera pour le cinéma vingt ans plus tard avec
The Box. Si Kelly avait ajouté énormément de chose à l’histoire originale pour construire son film, l’épisode y colle globalement. Honorablement mis en scène par Medak, le résultat reste un récit intriguant et diablement savoureux par son approche de la mécanique humaine. Deux défauts néanmoins empêche l’épisode de sortir totalement du lot. La première tient au couple rendu peu sympathique par le cabotinage des acteurs. Le second plus relatif tient à la chute certes efficace mais qui n’a pas tout le sadisme de la nouvelle. 7/10