Tout débute par la mort d’un prospecteur d’or, Benson, tombé sur un filon important. Cette découverte ne lui porte guère chance puisqu’il est abattu par des bandits, eux-mêmes rapidement tués par Sartana, le vengeur tout de noir vêtu. Mais Sartana souhaite découvrir le commanditaire du meurtre aussi se rend-il dans la petite ville d’Indian Creek où il offre à la séduisante nièce de l’assassiné, Abigail, la possibilité de racheter le terrain aurifère du défunt. Bien sûr, la possibilité d’un enrichissement facile et rapide attise les convoitises, notamment du banquier corrompu Hoffman et du tenancier de casino Lee Tse Tung qui offrent tous deux une forte somme à Abigail afin d’acquérir son terrain. Sartana, de son côté, fait monter les enchères et supprime les importuns…
Personnage emblématique du western spaghetti, Sartana reste toujours ce pistolero plein d’humour qui agit en véritable fossoyeur (le titre du premier volet était, d’ailleurs, LE FOSSOYEUR) et débarrasse une ville de ses crapules dont il prend cependant soin de payer les funérailles et « sans lésiner sur les fleurs ! ». D’où des passages humoristiques certes attendus mais néanmoins efficaces comme ces tueurs qui surgissent de leur cercueil afin d’abattre Sartana, lequel les envoie rapidement au trépas…et dans leur boite en bois !
Maniant les cartes à jouer avec l’adresse meurtrière du Bullseye des comics Marvel, Sartana, tel son quasi homonyme Sabata, aime également les gadgets et joue volontiers du petit pistolet à quatre canons tandis que son adversaire use, pour sa part, d’un pistolet dissimulé dans un livre de comptabilité. Son vis-à-vis chinois, forcément, se révèle au final un redoutable adepte des arts martiaux qui délaisse ses manières souffreteuses pour défier l’Homme en noir avec énergie.
Les motivations de Sartana restent cependant floues : chasseur de primes appâté par le gain ou véritable justicier désintéressé ? A moins qu’il ne soit un être surnaturel comme en témoigne sa première apparition où il semble craché par les flammes de l’enfer ? Son incroyable don d’ubiquité nous vaut en outre des séquences typiquement italiennes au cours desquelles un salopard qui tente d’échapper à Sartana fuit en courant et se réfugie dans une église dont il referme la porte…pour s’apercevoir que le « fossoyeur » est déjà inexplicablement présent, l’arme à la main. Plus fort que Jason ou Michael Meyers, voilà Sartana !
Soutenu par une musique emphatique et appropriée du talentueux Bruno Nicolai, BONNES FUNERAILLES AMIS, SARTANA PAIERA constitue donc une agréable réussite adroitement mis en scène par un Giuliano Carmineo (alias Anthony Ascot) évitant de recourir aux effets éculés du western. A la photographie, le futur réalisateur Stelvio Massi (alias Max Steel) soigne le visuel et propose quelques cadrages bien pensées et originaux qui confèrent une indéniable plus-value à ce très sympathique western.