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Test dvd
Image de la jaquette

Les Amours d'une blonde

DVD - Région 2
Mk2
Parution : 23 février 2005

Image

Le film est proposé en version originale tchèque sous-titrée en français. Pas d’option sous-titres au menu, mais ils sont amovibles à la volée avec la télécommande.
La copie des Amours d’une blonde est d’un niveau satisfaisant dans l’ensemble, avec une qualité variable suivant les séquences : les unes sont en très bon état, d’autres présentent des points blancs, des poussières ou de fines rayures blanches ou noires. Deux brèves sautes d’images constatées dans la scène chez les parents, comme s’il manquait un photogramme. Le contraste et le grain d’origine du film sont respectés, ce que je persiste à préférer à certaines restaurations abusives.

Son

Piste mono remixée en stéréo. Le son est clair et dépourvu de souffle. Un sans-faute.

Suppléments

L’Audition, de Miloš Forman (Konkurs, 1963, 47’) Le type même du supplément qui justifie l’invention du support dvd. Voici en effet le rare premier court métrage de Forman, tourné en 16 mm au théâtre Semafor de Prague. On y voit des chanteuses débutantes auditionner pour un groupe de rock qui chauffe la salle d’à côté. Les candidates se succèdent en faisant montre tour à tour d’amateurisme touchant, de drôlerie, de timidité et d’exhibitionnisme naïf. Tout le Forman première époque est déjà là, dans la liberté du filmage et de la construction, le mélange d’ironie et d’affection pour les sujets filmés, le goût du spectacle envisagé des deux côtés de la scène, l’attention aux visages, le mélange de documentaire et de fiction. L’Audition capte en effet admirablement le désir d’émancipation de la jeunesse pragoise des années 1960 et la pratique du rock and roll comme forme de rébellion pré-dissidente (comment ne pas songer à Hair ?) Parallèlement, Forman greffe sur ce matériau l’histoire d’une petite employée qui ment à son patron pour quitter son travail afin d’aller passer l’audition, et lui ment derechef à son retour en prétendant avoir été retenue. Cette jeune femme affrontant la désillusion est comme une esquisse de l’héroïne des Amours d’une blonde.

Scène coupée des Amours d’une blonde (5’) Introduite par un carton explicatif, elle nous montre Milda se faire berner de jolie manière par une conquête d’un soir. Comme souvent, l’intérêt de cette scène est d’éclairer en négatif la cohérence du film où elle ne figure pas. On ne peut en effet que donner raison au cinéaste de l’avoir retranchée, tant son caractère presque vaudevillesque aurait nui à l’équilibre de la dernière partie du film. L’image est fort griffée, ce qu’on pardonne aisément à un document de cet ordre. Elle est, plus fâcheusement, barrée par une horrible bande noire où s’inscrivent les sous-titres.

Entretien avec Miloš Forman (16’) : L’œil pétillant, avec une chaleur et une simplicité qui suscitent une immédiate sympathie, Forman évoque sa jeunesse et ses débuts, avant de raconter la genèse et le tournage du film. Parmi ses propos, on retiendra en particulier tout ce qui concerne sa conception de la mise en scène, le choix et la direction d’acteurs professionnels et non-professionnels, leur relation différente au jeu et à la présence de la caméra.

1948-1965 : Ombres et printemps, de Luc Lagier (15’) Ce documentaire replace les Amours d’une blonde dans son contexte historique et culturel. Sont mis en parallèle l’histoire de la Tchécoslovaquie, la biographie de Forman et le bouillonnement culturel des années 1960 à Prague et en Europe. L’approche délibérément didactique marie, au prix d’un ton de voix un peu monocorde, la clarté synthétique à des analyses souvent originales (notons un parallélisme intéressant entre les Amours d’une blonde et Cendrillon). Un complément plein d’intérêt à l’entretien avec Forman.

Par Bartlebooth - le 6 mars 2005