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Test dvd
Image de la jaquette

Le Combat dans l'île / Libera Me

DVD - Région 2
Arte Vidéo
Parution : 28 novembre 2011

Image

Si l'on note quelques menues griffures, le master est d'une grande propreté. Le transfert numérique est à l'avenant avec une compression impeccable, si ce n'est deux moments où celle ci décroche et où un grain numérique envahissant apparaît. Ces deux très courts passages sautent aux yeux car pour le reste le confort de vision est optimal : la définition est très bonne, le grain argentique présent juste comme il faut, la balance des gris parfaitement dosée et les noirs profonds sans que la lisibilité des nombreuses scènes de nuits ne soit hypothéquée.

Son

La bande sonore en mono est d'une grande propreté, sans souffle ni grésillements. L'ensemble est par contre assez écrasé, mais ce manque de dynamique est certainement à mettre sur le compte de l'équipement de prise de son (tout le film est post-synchronisé) et non du transfert numérique opéré par l'éditeur. Quoi qu'il en soit, les dialogues sont toujours parfaitement compréhensibles et comme le film se caractérise par des ambiances quasi inexistantes, ce manque de dynamique n'est au final pas du tout gênant pour peu que l'on pousse un peu le son de l'ampli.

Suppléments

Faire la mort (2011)
« J'ai beaucoup fait souffrir, j'ai beaucoup tué, j'ai beaucoup torturé... pendant 30 ans » : c'est par cette phrase qu'Alain Cavalier intervient au bout d'une succession de séquences du Combat dans l'île montrant Clément frapper, tirer, brutaliser Anne. Faire le mort est un exercice de montage où le cinéaste montre la violence prégnante de son premier film, la faisant ressortir en intercalant des passages apaisés ou encore le regard plein d'innocence et de douceur de Romy Schneider. En voix off, Cavalier évoque sur ses 30 premières années de cinéaste durant lesquelles il a « tué, par exemple, vingt-trois personnes ». Il s'interroge sur cette violence, ces morts qui peuplent son oeuvre jusqu'en 1993 et Libera Me. Il se demande s'il a filmé cela avec innocence ou complaisance et s'interroge sur la nature de cette violence qu'il avait en lui. Cavalier - et c'est très sensible dans Ce répondeur ne prend pas de message - a au fond de lui une zone d'ombre faite de tension, de colère et de violence. Il a appris à accepter et à contrôler cette part de lui-même (il en parle très franchement dans Le Filmeur) et son cinéma s'en est trouvé apaisé. Cavalier termine cet exercice de montage en montrant les corps sans vie de ses parents et de conclure qu'après avoir filmé la mort pour de vrai, il lui semblerait dorénavant ridicule, indécent, de demander à ses acteurs de la jouer.

Le second bonus n'en est pas vraiment un car il s'agit d'un long métrage à part entière, Libera Me, tourné par Alain Cavalier en 1993. Sa présence en complément du Combat dans l'île n'est pas fortuite car il s'agit du dernier film tourné par le cinéaste en argentique avant de passer à la vidéo. La deux oeuvres cernent ainsi la première période du cinéaste, et leur présentation en double programme permet de saisir l'incroyable évolution de son art entre son premier et son dixième film.

Par Olivier Bitoun - le 16 mars 2012