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Test blu-ray
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La chute de l'empire romain

BLU-RAY - Région B
Rimini Editions
Parution : 2 février 2022

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Comme Ben-Hur ou Khartoum, La chute de l'Empire romain a été tourné en Ultra Panavision 70, c'est à dire au format 2.76. Nous espérons voir ce film dans son format d'origine depuis de nombreuses années, mais ce n'est malheureusement pas encore pour cette fois-ci. Il s'agit donc du même transfert que celui édité par Filmedia en 2012, au format 2.35. Nous n'avions pas été franchement enthousiasmé par le transfert de Le Cid, nous serons encore plus sévère avec La chute de l'Empire romain qui apparaît encore plus dégrainé. L'éditeur français n'est certes pas à blâmer, car c'est ce même transfert qui est proposé partout dans le monde, avec ses carnations laiteuses et une définition assez faible, mais on peut se sentir frustré lorsque l'on connait les possibilités de restauration d'aujourd'hui. C'est bien dommage car la première heure du film, qui se déroule dans les forêt d'Allemagne (même si c'est en fait l'Espagne...), est magnifiquement photographiée par Robert Krasker. Ceux qui n'ont pas choisi le DVD pourront se consoler en constatant que ce Blu-ray limite la casse avec un encodage propre et des contours un peu plus précis. En attendant mieux...

Blu-ray Rimini 2022 vs. DVD Filmedia 2012 : HD 1 HD 2 HD 3 HD 4 HD 5 

Son

Le mixage 5.1 de la version originale est de bonne tenue, avec une exploitation mesurée des canaux arrières comme pour les coups de tonnerre lors de la nuit de la mort de Marc-Aurèle, ou bien les claquements de fouet pendant la course de char. La dynamique est bien présente mais parfois un peu trop car la musique de Dimitri Tiomkin abuse des cuivres, ce qui rend l'écoute parfois un peu fatigante. La version française d'époque est monophonique, elle est techniquement et artistiquement très convenable, sans distorsion, avec un souffle léger et peu audible.

Suppléments

L'anti-héros selon Anthony Mann (12 min - SD)
Dans ce document, et à propos de La chute de l'Empire romain, le critique du journal Positif Jacques Demange évoque un péplum inattendu dans la filmographie du réalisateur, mais qui reste un projet personnel sur le plan visuel et des thématiques abordées. Stephen Boyd y interprète un héro faillible, à contre-courant des personnages moralement irréprochables du genre. Le propos du journaliste est entièrement enregistré en voix-off et illustré par un beau montage de photos d'archives.


Un empire nommé Bronston (20 min - SD)
Portrait du producteur Samuel Bronston par le critique Samuel Blumenfeld. Né dans une région d'Europe centrale où les pogroms du début du 20ème siècle sont les plus violents, et neveu de Trotsky, Samuel Bronston verra son itinéraire passer par la France avant de rejoindre les Etats Unis puis l'Espagne. Sa carrière de producteur à Hollywood commence par un film de guerre de Lewis Milestone, A walk in the sun (il vient de ressortir en Blu-ray dans une version restaurée), qui fût un vrai succès à sa sortie mais révéla que Bronston était un piètre gestionnaire qui ne maîtrisait pas ses budgets, ce qui compromettra sa carrière américaine. Puis Samuel Blumenfeld évoque son retour en Europe où le producteur va tourner une série de documentaires pour le Vatican, une période de sa carrière qui reste mal connue, nous révèle le journaliste. Puis c'est sa rencontre avec l'héritier de la famille De Nemours qui lui permettra de lancer son projet de studio Hollywoodien en Espagne, avec comme bras droit Michal Waszynski (Samuel Blumenfeld a écrit  un livre consacré à ce personnage romanesque, réalisateur de films yiddish en Pologne puis directeur artistique à Cinecittà).

La chute de l'empire hollywoodien (12 min - SD)
Jean-François Rauger nous explique, dans ce module, les raisons de l'échec critique et financier de La chute de l'Empire romain, qui marquera la banqueroute du producteur Samuel Bronston par le désengagement de l'hériter De Nemours. Pour le directeur de la programmation de la Cinémathèque française, la première raison de l'échec du film et le choix du comédien Stephen Boyd, moins charismatique que Charlton Heston dans le rôle principal - celui-ci se fait même voler la vedette par Christopher Plummer, dans le rôle de Commodus. Puis il évoque le péplum, un genre passé de mode en 1964, et le caractère trop décousu du film dans sa narration. Malgré tout, Jean-François Rauger ne dresse pas un portrait totalement négatif du film, en y percevant les qualités formelles habituelles du cinéma d'Anthony Mann.

L'analyse de Jean Douchet (31 min - SD)
Beau texte d'analyse filmique que l'on doit à Jean Douchet, lu en voix-off et habillement monté pour correspondre avec les images du film expliquées. Ce document date de 2005 et avait été réalisé pour une précédente édition DVD Opening.

Requiem (43 min - SD)
Claude Aziza est maître de conférences honoraire de Langue et de littératures latines à la Sorbone nouvelle. Après assimilation des peuplades barbares, l'arrêt des conquêtes se termine en 135 après JC avec la construction du mur d'Adrien en Grande Bretagne. Le film de Mann relate la période qui suit, celle de l'empereur Marc-Aurel qui régna jusqu'en 180, mais de Chute de l'empire romain il n'y eut point, nous rappelle l'historien, puisque celui-ci dura plusieurs siècles encore après ce règne. Il aborde également les différences historiques entre le film de Mann et son remake inavoué Gladiator, notamment la relation incestueuse entre Commodus et sa soeur qui n'est pas relatée dans La chute de l'Empire romain et serait en fait exacte. Un exposé intéressant, malheureusement les extraits de film qui illustrent le propos sont un peu trop long.

Un livre de 96 pages
Rédigé par Stéphane Chevalier, ce livre est avant tout dédié au comédien Christopher Plummer, décédé en février de l'année dernière. Les mémoires de ce grand acteur d'origine canadienne inspirent de nombreux passages de ce livre. Celui-ci est assez complémentaire du précédent consacré au Cid. Evitant les redites, il est construit comme une suite chronologique lorsqu'il évoque par exemple le producteur Samuel Bronston. La genèse de La chute de l'Empire romain prend évidemment une grande place dans l'ouvrage (44 pages), relatée en détail et chiffres à l'appui. 10 pages sont consacrées au réalisateur Anthony Mann, il est vrai que la carrière du cinéaste était peu relatée dans le précédent ouvrage consacré au Cid. Il est ici agrémenté d'un chapitre consacré à l'art de la simplicité de son cinéma, en s'appuyant notamment sur un entretien donné par le cinéaste à Jean-Claude Missiaen pour les Cahiers du cinéma. Un autre entretien donné par Anthony Mann en mars1964, pour le journal Films and Filming et publié par Positif en 2005, complète assez bien le point du cinéaste sur son film. Un passage instructif relate la période historique du règne de l'empereur Marc-Aurel et de Commode. Une biographie assez complète du comédien Stephen Boyd enrichit cet excellent livre.

En savoir plus

Disc Size: 47,556,847,156 bytes
Size: 46,037,415,936 bytes
Length: 3:05:21.583
Total Bitrate: 33.12 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25037 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz /  2088 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz /  4069 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz /  1509 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 0.022 kbps
Subtitle: French / 13.508 kbps

Par Jean-Marc Oudry - le 1 mars 2022