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Test blu-ray
Image de la jaquette

L'Appel de la fôret

BLU-RAY - Région B
BQHL Éditions
Parution : 29 janvier 2019

Image

A quelques semaines d'écart, après L'Etrange incident sorti chez ESC, un second film de William A. Wellman arrive en Blu-ray en France grâce à l'éditeur BQHL qui reprend ici la très belle restauration 4K disponible aux Etats-Unis depuis 2013. S'il nous a été impossible de trouver des informations complémentaires sur le ou les élément(s) à la base de cette restauration, celle-ci n'a sans doute pas été effectuée à partir du négatif original : la texture très granuleuse et la légère limitation du détail trahissent probablement l'utilisation d'un "marron" (interpositif) ou autre élément intermédiaire. Le négatif a visiblement été perdu ou reste trop endommagé pour être utilisé, ce qui n'empêche pas cette présentation de L'Appel de la forêt d'être de loin la meilleure qu'on ait jamais vue, et ce pour deux raisons. Il y a d'abord l'excellence du niveau technique : les images ont été stabilisées et complètement nettoyées, l'étalonnage a été scrupuleusement ajusté, il y a une très belle gamme de gris et des noirs assez denses, bien calibrés, détaillés et dénués de pulsations. Même si (comme dit précédemment) la qualité du détail reste un tout petit peu modérée, le niveau de définition est extrêmement convaincant, avec des images d'une belle finesse. L'aspect photochimique est totalement respecté, avec un grain fin et abondant plutôt bien géré par l'encodage en Mpeg2 (un codec un peu daté, remplacé depuis longtemps par le Mpeg4).

La seconde raison qui fait de cette restauration la référence, désormais est que le film est présenté dans une version plus complète. Le master qui était jusqu'alors disponible (celui édité en DVD par Wild Side en 2012) était issu d'un élément daté, physiquement dégradé et au métrage raccourci. L'un des (nombreux) avantages des restaurations numériques actuelles est que, pour obtenir une qualité maximale, les studio et les laboratoires (rigoureux) sont obligés d'aller chercher les bobines les plus proches du négatif, l'élément source. C'est ce qu'a fait la Fox en retrouvant cet élément inédit, antérieur aux coupes de la censure, qui s'avère plus long d'au moins un bon quart d'heure. Certains plans sont parfois rallongés (comme le départ de Shorty qui s'éloigne, à 1h 05min 55) mais ce sont aussi de nouvelles scènes dialoguées, parfois insérées entre deux fondus au noir. Cela peut aller d'une courte scène (pendant une grosse minute, à 10 min 43, quand Thornton/Gable surprend une femme avec un homme et récupère son magot... - serait-ce une prostituée ?) à de longs passages de nuit, pendant le bivouac : à 27 min 09 (pendant 4 min, avec notamment la poursuite du lapin) ou à 35 min 51 (pendant plus de deux minutes). Ce ne sont que quelques exemples. Pour conclure, nous vous proposons deux comparatifs. Le premier, avec l'ancienne édition DVD française, est sans appel : les différences sont énormes, tant dans la propreté et (surtout) la stabilité retrouvées que dans l'étalonnage moins lumineux.

DVD Wild Side (2012) vs. Blu-ray BQHL (2019)1  2  3  4  5  6  7  8  9

comparatif Blu-ray Fox US (2013) vs. Blu-ray BQHL (2019) :    1   2   3   4   5   6

Son

Comme pour l'image encodée avec un codec dépassé, le son est proposé en simple Dolby Digital mono au débit famélique - peut-être pour économiser sur le double authoring Blu-ray/DVD ? Le rendu reste heureusement très honorable, la restauration du son a aussi fait quelques miracles. Les voix sont très claires et dénuées de sifflantes, les ambiances restent discrètes mais palpables. On note un léger souffle en arrière-plan, suffisamment en retrait pour qu'il n'interfère pas avec l'équilibre général. 

Suppléments

Côté supplément, il y a du mieux par rapport au Blu-ray de La Veuve noire qui ne comprenait aucun bonus. Si le disque reste dénué de complément audiovisuel, on trouve en revanche Un hiver 1935, un livret de 16 pages écrit par l'inépuisable Marc Toullec, ancien rédacteur en chef à Mad Movies, qui revient d'abord sur l'adaptation du livre de Jack London, totalement remanié par Darryl Zanuck pour correspondre aux canons hollywoodiens, reléguant le chien au second plan, ajoutant un personnage féminin et adoucissant celui du héros pour mieux coller à la personnalité de son interprète Clark Gable. Toullec raconte également quelques anecdotes sur le tournage en extérieurs qui ne fut pas de tout repos, à cause de conditions climatiques éprouvantes : "Neuf semaines de torture totale pour les créatures habituées au confort que nous étions", avouera Loretta Young. Ce qui ne l'empêcha pas de succomber au charme de son partenaire et d'avoir un enfant avec lui... Le livret est aussi l'occasion de parler de William A. Wellman, "réalisateur au caractère bien trempé" qui dirigea son film d'une main de fer face aux caprices de sa star. Toullec évoque enfin certains passages supprimés par le code Hays qui ont été réintégrés sur cette édition.

En savoir plus

Taille du Disque : 22 024 761 960 bytes
Taille du Film : 21 771 055 104 bytes
Durée : 1:31:40.661
Total Bitrate: 31,66 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 30,02 Mbps
Video: MPEG-2 Video / 30024 kbps / 1080p / 23,976 fps
Audio: English / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 192 kbps
Subtitle: French / 18,248 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 26 février 2019