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Test blu-ray
Image de la jaquette

Autopsie d'un meurtre

BLU-RAY - Région B
Carlotta
Parution : 30 octobre 2019

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Pour sa dixième édition Prestige, Carlotta propose Autopsie d'un meurtre à partir de la dernière restauration effectuée par Sony, disponible en Blu-ray chez les Américains de Criterion depuis début 2012. Il s'agit d'une restauration qui, à l'époque, avait sans doute fait son petit effet mais qui, aujourd'hui, malgré un scan effectué officiellement en 4K, apparaît limitée en détails et en finesse, avec un trait encore doux et un grain non lissé mais tout de même un peu épais (on ne parlera pas des plans truqués - fondus - à la texture encore plus épaisse). Il n'y a en revanche pas grand-chose à redire de la stabilité presque constante des images, ou du noir & blanc toujours nuancé et équilibré, avec ses noirs maîtrisés et détaillés, pas plus que de la propreté irréprochable de l'ensemble. Si on est loin d'atteindre les sommets techniques des restaurations récentes, l'ensemble reste encore correct et surtout plusieurs crans au-dessus de ce qui nous était proposé jusque-là en France, avec cette vieille édition DVD sortie dans les premières années du support.

comparatif  DVD Sony (2001) vs. Blu-ray Carlotta (2019) :  1 2 3 4 5 6 7 8

comparatif Blu-ray Criterion (2012) vs. Blu-ray Carlotta (2019) : 1  2  3  4  5

Son

Le film est présenté en version originale dans deux mixages, restaurés à partir des pistes magnétiques originales 35mm. Les prises de son direct sonnent honnêtement, plus ou moins couvertes selon les lieux de tournage, mais le rendu est très convaincant, d'une propreté cristalline, sans craquements, sifflantes ou voix saturées. La version mono bénéficie d'une bonne amplitude, surtout pendant les passages musicaux, impression sensiblement décuplée pour le remixage en 5.1 qui a, en plus, bénéficié des pistes musicales stéréo d'origine. La dynamique est parfois impressionnante pendant le générique et les sessions jazzy de Duke Ellington, avec des éclats remarqués dans les basses fréquences, mais un écart de volume assez net avec les voix (plus faibles). La spatialisation reste assez modérée pendant le reste du film, le rendu conserve une extrême propreté et une grande clarté. Autopsie d'un meurtre est sorti en France, à l'époque, doublé dans un montage incomplet, amputé de très nombreuses séquences. Trop selon l'éditeur qui a préféré ne pas « tromper » le spectateur en supprimant une VF qui aurait été sans cesse coupée par des passages en VO sous-titrée.

Suppléments

Comme chaque opus de la collection Prestige, le coffret (limité à 2 000 exemplaires) comprend le Blu-ray et le DVD du film, ainsi que quelques goodies : un portfolio de 5 photos de production d'Otto Preminger, Lee Remick ou Duke Ellington, l'affiche du film signée Saul Bass (40cm x 60cm) et surtout le fac-similé de Anatomy of A Motion Picture, un livre de 132 pages écrit en 1959 par l'historien du cinéma américain Richard Griffith, et illustré de très nombreuses photos de tournage. "Ceci est l'histoire d'un film" et le reflet d'une époque qui voit changer en profondeur l'industrie du cinéma américain, entre évolution des techniques et puissance déclinante des studios au profit du producteur indépendant, désormais "figure dominante à Hollywood". Griffith n'a pas choisi Otto Preminger par hasard puisqu'il est, à lui tout seul, un bon exemple de ces mutations : à la fois artiste novateur à la recherche d'un maximum de réalisme (c'est le premier film américain entièrement tourné en décors réels) et businessman aguerri qui mène son projet au pas de course pour le sortir au plus vite et mieux surfer sur le succès du livre original. Il aime filmer de longs plans pour mieux immerger ses acteurs dans la scène, effectue le montage dans une suite d'hôtel, parallèlement au tournage, et expérimente les nouvelles méthodes de promotion, sur différents supports et tout au long de la production. Un livre très intéressant, pensé avec beaucoup de sérieux et de pédagogie, mais malheureusement proposé uniquement en anglais...


Otto Preminger et la femme dangereuse (58 min - 1080i)
André S. Labarthe exhumait en 2012 les rushes retrouvés d'un entretien filmé pour la collection Cinéastes de notre temps, en septembre 1972. Dans son bureau new-yorkais où trônent des tableaux de Picasso, Matisse, Miró ou Mondrian, Otto Preminger est interrogé par la critique américaine Annette Michelson. Elle essaye tant bien que mal de faire parler le cinéaste de ses films et de son style, de ses méthode de travail, mais en vain. Ou presque. Il se dit "réalisateur terre-à-terre", refuse absolument de théoriser lui-même sur son oeuvre, préférant raconter ses débuts dans le théâtre viennois ou son rapport avec les studios hollywoodiens. Au fil de la conversation et des "prises de bec", Preminger se dévoile malgré lui un tout petit peu. On découvre quelqu'un qui ne cloisonne pas les oeuvres dans des chapelles (pour lui le cinéma pur ne se résume pas au seul temps du muet) et qui est, au contraire, un créateur véritablement soucieux de liberté : il s'est lui-même délivré de la mainmise des studios en achetant son indépendance et s'applique à exercer son talent sans contraintes. Son art est ouvert aux imperfections de la vie, comme lorsqu'il improvise sa mise en scène sur les plateaux, et reste connecté avec son temps, soucieux d'apprendre ce qui intéresse la jeunesse.


Les cinéastes envahissent le Michigan (5 min - 1080p)
Une bande d'actualités d'époque consacrée au tournage d'Autopsie d'un meurtre, à Marquette. Après l'arrivée des stars à la gare locale et le dîner organisé par le gouverneur de l'Etat, nous sommes les témoins privilégiés des premières répétitions dans le tribunal. Ce document inattendu et rare montre Otto Preminger indiquant aux figurants et aux acteurs le déroulement de la scène, le directeur de la photographie Sam Leavitt vérifiant sa lumière avant une prise en intégralité du premier discours du juge.


Bande-annonce (4 min 49 - SD upscalé en 1080p)
On sent que Hitchcock est récemment passé par là, lui qui n'hésitait pas à se mettre en scène dans les bandes-annonces de ses films, dès les années 50. Otto Preminger fait donc de même dans la salle d'audience du film, présente le casting et l'auteur du livre original, insiste sur le souci de fidélité aux évènements réels, avant de laisser la place aux extraits du film.

En savoir plus

Taille du Disque : 48 857 202 526 bytes
Taille du Film : 37 512 307 968 bytes
Durée : 2:40:34.041
Total Bitrate: 31,15 Mbps
Bitrate Vidéo Moyen : 25,00 Mbps
Video: MPEG-4 AVC Video / 25000 kbps / 1080p / 23,976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3353 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Audio: English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1092 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Subtitle: French / 39,966 kbps

Par Stéphane Beauchet - le 2 janvier 2020