Patrick Dewaere (1947-1982)
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
L'intérêt principal de ce Doc est en effet de revoir Dewaere à travers les extraits de films et ses interviews, d'entendre des enregistrements sonores inédits de l'acteur et de découvrir des images d'archive touchantes (et éloquentes) de son enfance. Je suis en revanche beaucoup plus réservé sur l'habillage sonore et visuel de certaines séquences, en particulier celles qui ponctuent les révélations sur son enfance meurtrie, comme s'il fallait absolument surligner par du pathos les lettres de sa fille Lola, déjà suffisamment plombantes en soi.
A noter les points suivants :
- Lors du débat qui a suivi le film, découvert en avant-première l'été dernier, Jean-Jacques Annaud a laissé entendre que la liaison entre Coluche et la femme de Dewaere, et la teneur du "fameux" coup de fil, étaient connus de bon nombre de personnes dans le milieu du cinéma à l'époque. Si elle n'a pas filtré avant de nombreuses années, c'est sans doute en raison du statut de Coluche, très haut dans les années 80, y compris des années après sa mort accidentelle en 1986. Je ne me souvient plus qui exactement, mais il a dit qu'il y avait des tierces personnes présentes en Guadeloupe ce jour-là, chez Coluche (des agents artistiques, peut-être ?), lesquels ont ensuite relayé l'information.
- Lors de ce débat post-projection, Annaud a également révélé en "off" une chose étonnante qui va à l'encontre de ce que laisse entendre le Doc, et qui contredit les propos tenus par Claude Lelouch.
D'après Annaud qui, rappelons-le, était très proche et intime de Dewaere, l'acteur n'était pas du tout convaincu ni enthousiasmé par son projet de film sur la vie de Cerdan. Ni les rushs ni le scénario ne lui semblaient prometteurs : "Ca va être un film de merde" lui aurait-il confié à plusieurs reprises.
Voilà pour ces quelques infos complémentaires. Quant à spéculer sur les raisons de son geste fatal, il me semble en tout cas simpliste et réducteur de tout mettre sur le dos de Coluche. Les raisons profondes de son mal-être sont, je pense, plus à chercher du côté de son enfance "atroce" (ce sont ses propres mots).
A noter les points suivants :
- Lors du débat qui a suivi le film, découvert en avant-première l'été dernier, Jean-Jacques Annaud a laissé entendre que la liaison entre Coluche et la femme de Dewaere, et la teneur du "fameux" coup de fil, étaient connus de bon nombre de personnes dans le milieu du cinéma à l'époque. Si elle n'a pas filtré avant de nombreuses années, c'est sans doute en raison du statut de Coluche, très haut dans les années 80, y compris des années après sa mort accidentelle en 1986. Je ne me souvient plus qui exactement, mais il a dit qu'il y avait des tierces personnes présentes en Guadeloupe ce jour-là, chez Coluche (des agents artistiques, peut-être ?), lesquels ont ensuite relayé l'information.
- Lors de ce débat post-projection, Annaud a également révélé en "off" une chose étonnante qui va à l'encontre de ce que laisse entendre le Doc, et qui contredit les propos tenus par Claude Lelouch.
D'après Annaud qui, rappelons-le, était très proche et intime de Dewaere, l'acteur n'était pas du tout convaincu ni enthousiasmé par son projet de film sur la vie de Cerdan. Ni les rushs ni le scénario ne lui semblaient prometteurs : "Ca va être un film de merde" lui aurait-il confié à plusieurs reprises.
Voilà pour ces quelques infos complémentaires. Quant à spéculer sur les raisons de son geste fatal, il me semble en tout cas simpliste et réducteur de tout mettre sur le dos de Coluche. Les raisons profondes de son mal-être sont, je pense, plus à chercher du côté de son enfance "atroce" (ce sont ses propres mots).
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Maladroit je ne trouve pas. Il y a des destins dont on voit facilement la cohérence et l'aboutissement. Dewaere est un exemple flagrant. Il a semé un tas d'indices au fil de ses interviews. Affirmant qu'il ne vivrait pas vieux, indiquant qu'il ne pouvait pas tenir longtemps dans de mauvais compromis, qu'il n'avait plus envie de faire de cinéma les dernières années, etc...
C'était un pur, un intègre. Voilà pourquoi après toutes ces années ses prestations gardent une telle force. Son intégrité elle se fracasse dés l'enfance sur les autres. Ce fut sa force pour nous offrir ce qu'il était vraiment, tout le temps. Alors comment aurait-il pu composer plus longtemps dans ces années 80 qui amenaient tant de choses qu'il détestait. Pas encore vu le doc. Pas sur d'avoir envie de le voir.
Je crois que je sature de ces documentaires. D'après vos commentaires on retrouve les mêmes travers et excès pour absolument nous émouvoir. Je pense qu'il aurait aussi détesté ça. Il lâchait beaucoup de sincérité mais pas comme ça.
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Oui, je me souviens d'une interview, à Cannes, où il disait textuellement: Je ne serai jamais vieux...
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Le départ de Miou Miou qui l'avait privé de sa fille l'avait déjà anéanti, alors revivre ça une seconde fois...Zelda Zonk a écrit : ↑23 oct. 22, 14:43Quant à spéculer sur les raisons de son geste fatal, il me semble en tout cas simpliste et réducteur de tout mettre sur le dos de Coluche. Les raisons profondes de son mal-être sont, je pense, plus à chercher du côté de son enfance "atroce" (ce sont ses propres mots).
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Certes, mais tous les jours en France des gens divorcent et sont séparés de leurs enfants. Ca ne les conduit pas inéluctablement au suicide, fort heureusement.Shinji a écrit : ↑24 oct. 22, 15:17Le départ de Miou Miou qui l'avait privé de sa fille l'avait déjà anéanti, alors revivre ça une seconde fois...Zelda Zonk a écrit : ↑23 oct. 22, 14:43Quant à spéculer sur les raisons de son geste fatal, il me semble en tout cas simpliste et réducteur de tout mettre sur le dos de Coluche. Les raisons profondes de son mal-être sont, je pense, plus à chercher du côté de son enfance "atroce" (ce sont ses propres mots).
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Commencé ce matin (vu environ 20mn). C'est quand même incroyable comme les docus télé ont tous la même forme et sont au final aussi mal foutus, toujours plein de pathos et de musique insupportable. Comme s'il fallait TOUT LE TEMPS indiquer aux spectateurs à quel moment il faut pleurer. Certains inserts sur Lola Dewaere prenant l'air triste ou concerné sont, au mieux inutiles, au pire ridicules.
En revanche, il y a effectivement des archives (aussi bien audios que vidéos) assez incroyables. Et c'est principalement pour ça que j'ai envie de le continuer ce soir.
En revanche, il y a effectivement des archives (aussi bien audios que vidéos) assez incroyables. Et c'est principalement pour ça que j'ai envie de le continuer ce soir.
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Tu as vu ça !!! Je pense que la position de production télévisuel dans le documentaire sont, soit hautaine envers ses téléspectateurs soit une volonté propre de faire du populaire, par idée purement économique. Je trouve cela assez pathétique, parce-que, quelques années après la privatisation de TF1, c'était clairement une façon de faire (il y a juste à regarder les zapping des 90's sur YT) mais, privatisation oblige, légitime, fond de bizzness. Mais là, venant de FrancTV, c'est comment dire ... une enculade de haute valeur ? Je suis assez subjugué par cela,qui, tout comme au cinéma, parce-que "les gens veulent cela, il y a une demande".
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
On essaie de faire bouger les choses, de l'intérieur, de proposer des choses un peu différentes, mais c'est souvent impossible et avec FTV en particulier le formatage reprend le dessus ssez vite...
J'ai envie de prendre la défense des productions TV (sociétés indépendantes), mais à quoi bon. Car dans le fond tu as raison, on est formaté, et forcé de faire ce que FTV demande si on veut continuer à bosser avec eux, pour ne pas risquer d'effrayer le spectateur...Alibabass a écrit : ↑25 oct. 22, 17:24 Tu as vu ça !!! Je pense que la position de production télévisuel dans le documentaire sont, soit hautaine envers ses téléspectateurs soit une volonté propre de faire du populaire, par idée purement économique. Je trouve cela assez pathétique, parce-que, quelques années après la privatisation de TF1, c'était clairement une façon de faire (il y a juste à regarder les zapping des 90's sur YT) mais, privatisation oblige, légitime, fond de bizzness. Mais là, venant de FrancTV, c'est comment dire ... une enculade de haute valeur ? Je suis assez subjugué par cela,qui, tout comme au cinéma, parce-que "les gens veulent cela, il y a une demande".
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
Tu as bossé dessus, Kaonashi ?
Je l'ai donc fini, et mes griefs exprimés sur les 20 premières minutes se sont bien évidemment confirmés sur la suite : trop de musique, trop de symbolismes lourdauds (la lettre brûlée, le puzzle...), trop de pathos.
Alors qu'il aurait suffi de laisser les images et les divers intervenants parler d'eux-mêmes, sans avoir à en rajouter des ultra caisses, pour que ce soit totalement réussi.
Je l'ai donc fini, et mes griefs exprimés sur les 20 premières minutes se sont bien évidemment confirmés sur la suite : trop de musique, trop de symbolismes lourdauds (la lettre brûlée, le puzzle...), trop de pathos.
Alors qu'il aurait suffi de laisser les images et les divers intervenants parler d'eux-mêmes, sans avoir à en rajouter des ultra caisses, pour que ce soit totalement réussi.
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Re: Patrick Dewaere (1947-1982)
F… comme Fairbanks de Maurice Dudowson (1976)
André, ingénieur chimiste, ne trouve aucune situation à sa sortie du service militaire. Autour de lui, ses proches ont une vie relativement harmonieuse, son père cinéphile est projectionniste, son amie Marie, employée de bureau le jour, répète une pièce de théâtre le soir. Usé par son inactivité, André craque...
Tous les grands rôles de Patrick Dewaere sont des instantanés de sa nature dépressive, torturée et de son caractère d'écorché vif rebelle. F… comme Fairbanks s'avère être une des œuvres les plus marquantes dans cette dimension de miroir entre ses rôles et sa vie personnelle. Dewaere tourne là son second film avec le réalisateur Maurice Dugowson après avoir joué dans son premier film Lily aime-moi (1975). Il y partageait l'affiche aux côtés de sa compagne Miou-Miou avec laquelle il entretenait depuis quelques années une relation tantôt apaisée, tantôt tumultueuse, toujours follement passionnée. Entre Lily aime-moi et F… comme Fairbanks, les deux acteurs ont eu un enfant ensemble mais se sont aussi douloureusement séparés. Sur le film D'amour et d'eau fraîche de Jean-Pierre Blanc (1976), ce dernier préfère engager l'inexpérimenté Julien Clerc plutôt que Patrick Dewaere recommandé par Miou-Miou qui y figure aussi. Julien Clerc et Miou-Miou vont tomber amoureux et laisser Dewaere dans un profond désarroi. Le projet de F… comme Fairbanks avec Miou-Miou et Dewaere est maintenu malgré leur rupture et le film apparaît vraiment comme un témoignage impudique de celle-ci dans ses séquences les plus intenses.
F… comme Fairbanks se veut cependant avant tout un prolongement des thématiques sociales de Lily aime-moi, ce à quoi il parvient porté par un Patrick Dewaere qui en accentue la puissance par ses propres démons intérieurs. André (Patrick Dewaere), jeune ingénieur chimiste revient de son service militaire plein d'espoir quant à son avenir mais va progressivement déchanter. Le décalage d'André se trouve initialement justifié par cette absence, mais va finalement de plus en plus illustrer son rapport au monde qui l'entoure. Son tempérament fantasque et rêveur lui suscite l'affection de son entourage et l'amour de Marie (Miou-Miou), une jeune aspirante actrice. Ce sont pourtant ces mêmes traits de personnalité qui vont lui fermer les portes, empêchant son entrée dans la vie active et en adéquation avec ses aspirations. Sa franchise à fleur de peau se heurte au conformisme froid des corporations que représente le personnage de Michel Piccoli, et plus le rejet sera manifeste, plus l'instabilité d'André se manifestera jusqu'au point de non-retour. Le film fonctionne en ellipses rythmée au fil des déconvenues du héros, de son déclassement social dans des métiers aliénants opposés à ses attentes, et d'un équilibre mental toujours plus vacillant. Maurice Dugowson capture (dans une période pourtant moins critique qu'aujourd'hui) un véritable malaise social et intime d'une jeunesse ne parvenant pas à trouver sa place, notamment dans des séquences entre documentaire et surréaliste à l'ANPE qui voient un encore inconnu Thierry Lhermitte totalement craquer quant à l'impasse de sa situation.
La dérive d'André le voit se saborder volontairement dans ses jobs d'appoint, et entamer une lente démarche d'autodestruction. Patrick Dewaere l'exprime par une subtile métamorphose physique qui voit le degré de négligence du personnage s'accentuer par une coiffure, une tenue vestimentaire, une gestuelle plus incertaine puis enfin la pure folie psychotique. Les séquences avec Miou-Miou sont les plus parlantes à ce titre, chaque retrouvailles témoignant du fossé grandissant entre les amants. Les premières scènes entre eux montre le versant joyeux de leurs excentricités respectives, avant la bascule née de l'isolation d'André ruminant sa frustration dans des rages absurdes. La frontière est mince voire absente entre fiction et réalité dans ces moments où suinte le dépit et le ressentiment réel du couple. Cela culmine dans la douloureuse séquence où André vient interrompre la pièce que joue Marie et cède à une rage incontrôlable. Il n'est tout simplement pas fait pour affronter les obstacles du monde moderne qu'il s'imaginait enjamber fougueusement à la manière du héros des films de son enfance, Douglas Fairbanks. 4,5/6
André, ingénieur chimiste, ne trouve aucune situation à sa sortie du service militaire. Autour de lui, ses proches ont une vie relativement harmonieuse, son père cinéphile est projectionniste, son amie Marie, employée de bureau le jour, répète une pièce de théâtre le soir. Usé par son inactivité, André craque...
Tous les grands rôles de Patrick Dewaere sont des instantanés de sa nature dépressive, torturée et de son caractère d'écorché vif rebelle. F… comme Fairbanks s'avère être une des œuvres les plus marquantes dans cette dimension de miroir entre ses rôles et sa vie personnelle. Dewaere tourne là son second film avec le réalisateur Maurice Dugowson après avoir joué dans son premier film Lily aime-moi (1975). Il y partageait l'affiche aux côtés de sa compagne Miou-Miou avec laquelle il entretenait depuis quelques années une relation tantôt apaisée, tantôt tumultueuse, toujours follement passionnée. Entre Lily aime-moi et F… comme Fairbanks, les deux acteurs ont eu un enfant ensemble mais se sont aussi douloureusement séparés. Sur le film D'amour et d'eau fraîche de Jean-Pierre Blanc (1976), ce dernier préfère engager l'inexpérimenté Julien Clerc plutôt que Patrick Dewaere recommandé par Miou-Miou qui y figure aussi. Julien Clerc et Miou-Miou vont tomber amoureux et laisser Dewaere dans un profond désarroi. Le projet de F… comme Fairbanks avec Miou-Miou et Dewaere est maintenu malgré leur rupture et le film apparaît vraiment comme un témoignage impudique de celle-ci dans ses séquences les plus intenses.
F… comme Fairbanks se veut cependant avant tout un prolongement des thématiques sociales de Lily aime-moi, ce à quoi il parvient porté par un Patrick Dewaere qui en accentue la puissance par ses propres démons intérieurs. André (Patrick Dewaere), jeune ingénieur chimiste revient de son service militaire plein d'espoir quant à son avenir mais va progressivement déchanter. Le décalage d'André se trouve initialement justifié par cette absence, mais va finalement de plus en plus illustrer son rapport au monde qui l'entoure. Son tempérament fantasque et rêveur lui suscite l'affection de son entourage et l'amour de Marie (Miou-Miou), une jeune aspirante actrice. Ce sont pourtant ces mêmes traits de personnalité qui vont lui fermer les portes, empêchant son entrée dans la vie active et en adéquation avec ses aspirations. Sa franchise à fleur de peau se heurte au conformisme froid des corporations que représente le personnage de Michel Piccoli, et plus le rejet sera manifeste, plus l'instabilité d'André se manifestera jusqu'au point de non-retour. Le film fonctionne en ellipses rythmée au fil des déconvenues du héros, de son déclassement social dans des métiers aliénants opposés à ses attentes, et d'un équilibre mental toujours plus vacillant. Maurice Dugowson capture (dans une période pourtant moins critique qu'aujourd'hui) un véritable malaise social et intime d'une jeunesse ne parvenant pas à trouver sa place, notamment dans des séquences entre documentaire et surréaliste à l'ANPE qui voient un encore inconnu Thierry Lhermitte totalement craquer quant à l'impasse de sa situation.
La dérive d'André le voit se saborder volontairement dans ses jobs d'appoint, et entamer une lente démarche d'autodestruction. Patrick Dewaere l'exprime par une subtile métamorphose physique qui voit le degré de négligence du personnage s'accentuer par une coiffure, une tenue vestimentaire, une gestuelle plus incertaine puis enfin la pure folie psychotique. Les séquences avec Miou-Miou sont les plus parlantes à ce titre, chaque retrouvailles témoignant du fossé grandissant entre les amants. Les premières scènes entre eux montre le versant joyeux de leurs excentricités respectives, avant la bascule née de l'isolation d'André ruminant sa frustration dans des rages absurdes. La frontière est mince voire absente entre fiction et réalité dans ces moments où suinte le dépit et le ressentiment réel du couple. Cela culmine dans la douloureuse séquence où André vient interrompre la pièce que joue Marie et cède à une rage incontrôlable. Il n'est tout simplement pas fait pour affronter les obstacles du monde moderne qu'il s'imaginait enjamber fougueusement à la manière du héros des films de son enfance, Douglas Fairbanks. 4,5/6