Richard Brooks (1912-1992)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Beule
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Message par Beule »

Je connais mal mais la plupart des films que j'ai vus m'inspirent une indifférence polie. Je garde un excellent souvenir de Looking for Mr. Goodbar, pourtant souvent vite expédié pour son côté racoleur.
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phylute
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Message par phylute »

Jeremy Fox a écrit :Autant le roman de Conrad Lord Jim est l'un des plus beaux de la littérature mondial autant l'adaptation de Brooks me semble un peu lourde :( Mias il faudrait que je le revoie
Brooks ne peut atteindre le niveau de Conrad (l'un de mes cinq écrivain préféré). Mais je trouve l'adaptation de Brooks très réussie. Un passionnant film d'aventures, où la complexité du personnage de Peter O'Toole se révèle justement par ces scènes d'action où il est prêt à tout sacrifier pour son idéal.
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Roy Neary
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Message par Roy Neary »

Jeremy Fox a écrit :Autant le roman de Conrad Lord Jim est l'un des plus beaux de la littérature mondial autant l'adaptation de Brooks me semble un peu lourde :( Mais il faudrait que je le revoie
Oh oui ! :idea:
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phylute
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Message par phylute »

Roy Neary a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Autant le roman de Conrad Lord Jim est l'un des plus beaux de la littérature mondial autant l'adaptation de Brooks me semble un peu lourde :( Mais il faudrait que je le revoie
Oh oui ! :idea:
Je ne suis pas fou alors ! c'était bien réussi ?
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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Les Professionnels (The Professionals - 1966) de Richard Brooks
COLUMBIA


Avec Burt Lancaster, Lee Marvin, Robert Ryan, Claudia Cardinale
Scénario : Richard Brooks d’après Frank O’Rourke
Musique : Maurice Jarre
Photographie : Conrad J. Hall (Technicolor 2.35)
Un film produit par Richard Brooks pour la Columbia


Sortie USA : 02 novembre 1966


1917. Henry Fardan (Lee Marvin), un mercenaire qui a autrefois combattu au Mexique aux côtés de Pancho Villa, est recruté par J.W. Grant (Ralph Bellamy), un riche magnat du pétrole texan, afin de retrouver et ramener son épouse Maria (Claudia Cardinale) qui aurait été enlevée par un bandit mexicain du nom de Jesus Raza (Jack Palance) ; en échange, Fardan touchera une récompense alléchante, pas moins de 100.000 dollars. Pour l’aider dans sa mission, il recrute trois autres aventuriers, son ami Bill (Burt Lancaster), incorrigible coureur de jupons et expert en explosifs avec qui il s’est battu lors de la révolution mexicaine -durant laquelle ils ont même côtoyés Raza-, Jake (Woody Strode), un noir à la musculature imposante, tireur à l’arc émérite, ainsi que le peu loquace Hans (Robert Ryan), ex-maquignon qui aura pour tâche de s’occuper de leurs montures. Les voilà partis pour le campement de Raza dans une région désertique du Mexique où règne une chaleur étouffante. Après avoir échappés à plusieurs bandits prêts à les faire passer de vie à trépas, ils arrivent à bon port. Maria Grant est bien présente ; il n’y a plus qu’à la délivrer en faisant diversion car à 4 contre 150 les chances sont bien minces de s’en sortir vivants. L’audace de ces ‘professionnels va payer … mais pour quel résultat… ?!

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...Concernant l’intrigue je ne vous en dévoilerais pas plus, car si vous pensiez tomber sur un ersatz des Sept mercenaires auquel il fait au départ très logiquement penser, il n’en est rien sur le fond et, contrairement au scénario conventionnel et ronronnant du film de John Sturges, ici les surprises et retournements de situation sont non seulement de taille mais s’avèrent ne pas uniquement être de simples ‘twists’, amenant au contraire des réflexions politiques et morales assez passionnantes ! Que ceux qui ne connaitraient pas encore Les Professionnels évitent de lire ce texte puisqu’il est difficile de parler du film sans évoquer ces ‘spoilers’ qui pour certains, très lucides, sont à l'origine d'une allégorie sur l’engagement des États-Unis au Vietnam et qui font aujourd'hui de ce western une œuvre toujours autant d’actualité dans son 'message'… Pour ceux-là donc, rendez-vous directement à la conclusion qui évitera de revenir sur ces aspects surprenants tout en résumant tout le bien que je pense de ce deuxième des trois westerns réalisés par le talentueux Richard Brooks, bien plus riche et complexe qu’il le laissait présager durant les premières minutes ; complexité parfaitement bien résumée par cette réplique à la fois simple et vertigineuse : "Maybe there's only one revolution, since the beginning, the good guys against the bad guys. Question is, who are the good guys?"

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Le premier western de Brooks avait été réalisé 10 ans auparavant ; il s’agissait de La Dernière chasse (The Last Hunt), impitoyable réquisitoire contre les génocides quels qu’ils soient et miroir peu reluisant de l'Amérique de l’époque. Réputé pour son progressisme et son goût pour les sujets qui fâchent, ancien journaliste, scénariste et romancier, Brooks a toujours été un libéral rempli de bonnes intentions et de concepts généreux ; il va passer une bonne partie de sa carrière à traiter avec talent, force et conviction de sujets à caractères sociaux ou politiques et à dénoncer les abus et idées qui le font s'indigner, en scénarisant lui-même la plupart de ses propres films (ce qui était encore extrêmement rare à Hollywood dans les années 50/60). Auteur complet, il fut réhabilité en France grâce à Patrick Brion, la majorité de la critique ayant jusque là été toujours assez frileuse à son encontre ; on avait un peu de mal dans notre pays avec les réalisateurs qui se mouillaient politiquement et socialement parlant, les accusant souvent -pas toujours à bon escient- de manquer de subtilité, de s'avancer avec de gros sabots, etc. A priori, contrairement au déroutant La Dernière chasse, au vu du pitch et des premières séquences, Les Professionnels ressemblait plutôt à ces nouveaux ‘blockbusters westerniens’ du début des 60's initiés par Les Sept mercenaires (The Magnificent Seven), des films à grand spectacle aux scénarios assez basiques et avant tout destinés à mettre en scène des personnages monolithiques et des séquences mouvementés et spectaculaires (et pourquoi pas d'ailleurs ; je ne crache pas du tout sur de tels divertissements). Il y a certes peut-être un peu de cela dans le western de Richard Brooks, des ‘mercenaires’ rassemblés pour mener à bien une mission-suicide ‘humanitaire’ en plein Mexique… mais le film est beaucoup plus riche et mature, amenant -comme dit juste avant- plusieurs captivantes pistes de réflexions, les dilemmes moraux se posant aux différents protagonistes aboutissant à des questionnements sur les valeurs révolutionnaires, l’idéalisme, les notions d'honneur, les mutations de l’époque...

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Ce western qui ne manque pas de panache est construit en à peu près en trois parties d’égales longueurs encadrées par de 'lapidaires' prologue et épilogue sans aucune graisse inutile. Outre sa ressemblance de prime abord avec le film le plus connu de Sturges -et non le meilleur-, il possède donc également pas mal de points communs avec un autre classique du western, Le Jardin du diable (Garden of Evil) de Henry Hathaway, justement de par sa construction d'ensemble jusqu’à cette dernière partie au cours de laquelle un volontaire doit rester en arrière pour empêcher les poursuivants de rattraper le reste du groupe. La plus grosse différence entre les deux films sera néanmoins l’optimisme jubilatoire du final de Richard Brooks qui contraste énormément avec le ‘romantisme nihiliste’ de celui de Hathaway. Mais revenons-en tout d'abord au point de départ ! Le prologue se déroule alors même que défile le générique sur la musique vigoureuse et très vite entêtante de Maurice Jarre ; il s’agit tout simplement de la présentation des quatre ‘professionnels’ par l’intermédiaire de quatre vignettes successives vite expédiées et assez basiques, chacun de ces mercenaires étant dépeints par un seul trait de caractère, l’homme à femmes (Lancaster), l’amoureux des animaux (Ryan), le soldat pur et dur (Marvin) ainsi que l’homme à la forte musculature qui ne s’en laisse pas compter (Strode). C’est vif et enlevé mais ça ne donne pas forcément une bonne opinion de ce western qui semble ainsi devoir être simpliste et manichéen ; un à priori vite pulvérisé après que les quatre aventuriers se soient retrouvés et que leur mission leur ait été dictée. Ils devront trouver et ramener la femme d’un rancher millionnaire qui aurait été kidnappée par un dangereux révolutionnaire mexicain, Jesus Raza. Seulement des failles et interrogations se révèlent immédiatement ; Marvin et Lancaster qui ont participé à la révolution mexicaine à ses côtés n'imaginent pas Raza avoir commis ce genre d’exactions pour de l’argent.

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Après ce prologue ultra-rapide et des questionnements qui se font jour d’emblée, la première partie peut débuter, celle qui narre le ‘voyage’ de ces quatre hommes vers le domaine du ‘kidnappeur’ en plein désert mexicain. On s’aperçoit immédiatement de l’immense talent du cinéaste dans sa gestion de l’espace et au travers l’astucieuse utilisation des décors naturels, capable de toujours trouver l’angle le plus efficace pour le placement de sa caméra, le bon axe en rapport au positionnement des rochers, de leurs moindres anfractuosités et originalités… Cinématographiquement, il est difficile de prendre le film en défaut ; la construction du récit accolée à la qualité de la mise en scène feront que, malgré ses quelques défauts, il restera jubilatoire de bout en bout. Puisque nous venons de pointer des faiblesses, il faut savoir que nous avons droit lors de ce premier tiers à des caricatures de mexicains (tous alors de fieffés imbéciles ou de sadiques assassins aux rires tonitruants) dont on pensait s’être débarrassé après l'élément 'péniblement perturbateur' du pourtant superbe Rio Bravo de Hawks, à savoir Pedro Gonzales-Gonzales ; et on se rend également compte de la manière dont sont sous-employés les pourtant excellents Woody Strode et surtout Robert Ryan quasiment réduits ici à faire de la figuration ; tout comme Claudia Cardinale -quelle belle figuration néanmoins!-, le film tenant quasiment sur les seules épaules – mais quelles épaules !- des impériaux Lee Marvin et Burt Lancaster, le premier préfigurant son rôle dans Les Douze salopards (Dirty Dozen) de Robert Aldrich, le second semblant sortir tout droit de Vera Cruz -du même Aldrich- mais avec plus de maturité et de ce fait plus d’humanité. Après avoir appris à mieux connaitre ces personnages qui nous apparaissent cependant toujours assez monolithiques, le film nous fait parvenir au domaine du kidnappeur où débute la seconde partie consacrée au plan mis en place pour délivrer la belle ; segment ‘sauvetage’ qui fait le plus penser aux films de commandos initiés par l'immense Hit de John Sturges et qui se poursuivra pendant dix bonnes années à partir des Douze salopards évoqués ci-dessus.

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Si ce deuxième tiers apparait toujours assez conventionnel (préparation, suspense, exécution, action avec moult explosions), c’est cependant à ce moment là que l’on s’aperçoit que la mission a quelque chose de grippée. En effet la femme à délivrer se révèle avoir rejoint les rangs des révolutionnaires mexicains de son plein gré pour aller retrouver son 'ravisseur' qui est tout simplement son amour de jeunesse. Elle n’a en fait jamais été kidnappée mais a fui expressément son mari, ce qui confirme les doutes émis d’emblée par Bill qui avait du mal à croire au fait que Raza ait pu commettre un tel acte. Quoiqu’il en soit, nos professionnels comptent bien mener leur mission à bien -la récompense n'étant pas négligeable- et repartent en une trépidante chevauchée pour une troisième partie qui prend de la hauteur qualitativement à tous les niveaux. Les personnages ont évolué, se sont dévoilés - et notamment leur part d’humanité-, le suspense va crescendo, le petit groupe de cinq étant alors poursuivi sur le chemin du retour par toute une horde de mexicains à leurs trousses conduite par l'à priori sanguinaire Raza (on l'a vu auparavant massacrer des soldats mexicains). Alors que Bill a décidé de se porter volontaire pour retenir les poursuivants le temps que le reste du groupe prenne le large, il se retrouve à devoir se confronter au fameux bandit qui délivre -alors que l’on ne s’y attendait absolument pas- le plus beau discours du film, d’un lyrisme échevelé : "La Revolucion is like a great love affair. In the beginning, she is a goddess. A holy cause. But... every love affair has a terrible enemy: time. We see her as she is. La Revolucion is not a goddess but a whore. She was never pure, never saintly, never perfect. And we run away, find another lover, another cause. Quick, sordid affairs. Lust, but no love. Passion, but no compassion. Without love, without a cause, we are... nothing! We stay because we believe. We leave because we are disillusioned. We come back because we are lost. We die because we are committed." Superbe envolée dont je souhaitais vous faire partager en son entier, magnifique séquence entre Burt Lancaster et Jack Palance, ce dernier dévoilant alors son véritable visage, celui d’un révolutionnaire romantique qui veut encore sincèrement croire en son combat malgré les innombrables désillusions qui ont jonchées son parcours. La mort dans les bras de Burt Lancaster de la jeune femme-soldat -sorte de bras droit du chef mexicain- est un autre très grand moment du film de Richard Brooks.

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Le réjouissant épilogue nous donne à voir un dernier et brusque revirement qui nous laisse le sourire aux lèvres, Brooks finissant par un pied de nez qui lui ressemble bien, remettant les valeurs d’honneur, de pureté et d’idéal sur le devant de la scène, et, comme ses protagonistes, ne cachant pas son admiration pour ces indomptables révolutionnaires. Il décrivait d’ailleurs ainsi son film et son final : "Dans les limites de leur action présente, ces professionnels possèdent toujours les mêmes critères moraux et ne veulent pas les changer. Bien qu'ils n'aient plus été enrôlés dans la révolution, ils ont taché de conserver ses valeurs de pureté, d'idéal même dans leur métier de mercenaires. Ils pouvaient être 'loués’ mais ils devaient connaitre le but de leurs actions. Si c'était valable ils étaient même prêts à perdre leur vie. Si c'était un mensonge, ils se retiraient, se retourneraient même, comme cela se passe à la dernière minute. Ils préfèrent ne pas être payés que de trahir ce pourquoi ils se sont battus." Lee Marvin est parfait dans la peau du chef de groupe, charismatique, amer et brutal mais droit, sachant prendre les bonnes décisions et, malgré ses désillusions, non dépourvu d’idéalisme. Burt Lancaster –qui avait en 1960 gagné un Oscar grâce à Richard Brooks pour son interprétation dans Elmer Gantry- est jubilatoire en mercenaire cynique, jovial, roublard et paillard n’arrêtant pas de se retrouver sans pantalons, néanmoins loin du clown qu’on aurait pu imaginer au vu de cette description, sachant retrouver son sérieux quant il le faut et même capable d’une grande humanité. Des hommes ayant perdus beaucoup de leurs illusions de jeunesse, qui ne sont pas de héros, qui se battent d'ailleurs désormais pour de l’argent et accomplissent des missions pas spécialement glorieuses mais dans le cœur desquels il reste une étincelle de pureté et où il n’y a aucune place pour la lâcheté. Enfin, Ralph Bellamy pourrait être une sorte de symbole représentant une Amérique entre les mains de politiciens flouant les citoyens en leur racontant des mensonges pour faire passer la pilule de leurs douteuses actions entreprises (d’où le rapport à cette époque avec l’engagement par Lyndon B. Johnson de son pays dans le conflit vietnamien).

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Deux personnages principaux marqués par leur passé révolutionnaire, établissant d’intéressants rapports entre eux et dont les comportements évoluent au fur et à mesure de l’avancée de l’intrigue, une situation initiale qui finit par s’inverser pour notre plus grand bonheur, une splendide utilisation des extérieurs (dont ceux de Death Valley), une photographie somptueuse en scope-technicolor de Conrad J. Hall, une musique trépidante de Maurice jarre, des répliques savoureuses qui fusent et crépitent, des scènes d’action d’une redoutable efficacité… Dommage que certains personnages aient été à ce point sacrifiés et que le film -malgré l’indéniable savoir-faire de son réalisateur- paraisse parfois un peu guindé et mécanique, auquel cas contraire nous n’étions guère éloigné du chef-d’œuvre. Néanmoins un grand spectacle adulte, intelligent, souvent passionnant par ses enjeux dramatiques et tout à fait recommandable aussi par le fait de prôner entre autres valeurs l’amitié, la loyauté et l’engagement. Un des meilleurs ‘westerns d’aventure’ qui soit, à la fois musclé, spectaculaire et haut en couleurs, cependant non dénué de vertus morales, philosophiques et politiques. Grandeur de sentiments, profondeur, humanisme et foi en l’homme au travers un grand film de divertissement : du Richard Brooks parfaitement résumé !
L'étranger...
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Message par L'étranger... »

Excellent réalisateur auquel Patrick Brion a consacré un trés beau livre (dans la lignée de ceux sur le cinéma) que j'ai lu et donc re-découvert donc grace à lui...
Même si je n'accroche pas à tous ces films (tous ceux que j'ai vu du moins), il force mon admiration parce qu'il défend toujours son point de vu (dans des films aux scénarios solides qu'il a souvent retravaillé), il fait trés souvent passé des idéaux (politiques ou sociaux) dans ses histoires...
J'apprécie fortement sa contribution au genre que j'affectionne le plus, le western!

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-La dernière chasse.
-La chevauchée sauvage.
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Lord Henry
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Message par Lord Henry »

Je me demandais Lettre en G: est-ce que toutes tes phrases se concluent par un point G?
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L'étranger...
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Message par L'étranger... »

Lord Henry a écrit :Je me demandais Lettre en G: est-ce que toutes tes phrases se concluent par un point G?

Demande à ta femme!!! :D


Et pis d'ailleurs qui c'est qui t'a anobli toi d'abord ?
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Dave Bannion
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Message par Dave Bannion »

Sans ordre particulier

Bas les masques (avec un grand Bogart en rédacteur chef)
Les professionnels.
La dernière chasse (pour R Taylor en tueur de bisons)
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

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La Chevauchée sauvage (Bite the Bullet - 1975) de Richard Brooks
COLUMBIA


Avec Gene Hackman, James Coburn, Candice Bergen, Ben Johnson
Scénario : Richard Brooks
Musique : Alex North
Photographie : Harry Stradling Jr. (Metrocolor 2.35)
Un film produit par Richard Brooks pour la Columbia


Sortie USA : 25 juin 1975



Au début du 20ème siècle, un grand journal de Denver organise une éprouvante course d’endurance à cheval de plus de 1000 kilomètres à travers l’Ouest sauvage américain. Y prennent part une dizaine de concurrents pour tenter de remporter la coquette somme de 2000 dollars : parmi ceux-ci Sam Clayton (Gene Hackman), un cow-boy qui ne supporte pas que l’on maltraite les animaux ; Luke Matthews (James Coburn), ancien compagnon de Sam sur les champs de batailles et joueur invétéré qui a parié sur sa propre victoire ; Sir Harry Norfolk (Ian Bannen), un gentleman britannique qui aime les défis ; Carbo (Jan-Michael Vincent), une jeune tête brûlée présomptueuse et violente ; un cow-boy plus tout jeune (Ben Johnson) qui cherche avant tout la reconnaissance ; un paysan mexicain (Mario Arteaga) qui aurait besoin du gain de la victoire pour nourrir décemment sa famille ; Miss Jones (Candice Bergen), une ex-prostituée…. Devant traverser forêts, déserts, plaines et montagnes, les compétiteurs ne sont pas au bout de leur peine pour arriver à finir cette course exténuante et semée d’embuches…

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Au sein d’une filmographie passionnante, trois westerns uniquement pour Richard Brooks ; mais quels westerns ! Le premier avait été réalisé presque vingt ans auparavant ; il s’agissait de La Dernière chasse (The Last Hunt), impitoyable réquisitoire contre les génocides quels qu’ils soient et miroir peu reluisant de l'Amérique de l’époque avec les interprétations inoubliables de Stewart Granger et surtout de Robert Taylor dans un de ses rares rôles négatifs. Puis ce fut dix ans plus tard l’un de ses films les plus célèbres et l’un de ceux ayant obtenu le plus gros succès, un classique des rediffusions télévisuelles, Les Professionnels (The Professionals) avec Lee Marvin, Burt Lancaster et Claudia Cardinale : un grand spectacle adulte, intelligent, souvent passionnant par ses enjeux dramatiques et tout à fait recommandable aussi par le fait de prôner entre autres valeurs l’amitié, la loyauté et l’engagement. Un des meilleurs ‘westerns d’aventure’ qui soit, à la fois musclé, spectaculaire et haut en couleurs, cependant non dénué de vertus morales, philosophiques et politiques. Grandeur de sentiments, profondeur, humanisme et foi en l’homme au travers un grand film de divertissement ; il en va de même pour sa dernière incursion dans le genre –qui comporte d’ailleurs de très nombreux points communs avec Les Professionnels que je vous laisse découvrir si jamais vous regardez les deux films à la suite-, La Chevauchée sauvage ; un titre français qui n’a une fois encore aucun rapport avec le titre original qui revient sur une anecdote du film, celle de la dent arrachée et remplacée par le haut d’une douille, symbolisant la difficulté et les souffrances endurées durant la course. Un ultime et splendide western pourtant très moyennement apprécié en son temps, le New York Times l’ayant même inclut parmi les dix pires films de l’année 1975 (sic !)

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Réputé pour son progressisme et son goût pour les sujets brûlants, portant successivement ou simultanément les différentes casquettes de journaliste, de scénariste, de producteur, de réalisateur et de romancier, Brooks a toujours été un libéral rempli de bonnes intentions et de concepts généreux ; il passera donc une bonne partie de sa carrière à traiter avec talent, force et conviction de sujets à caractères sociaux ou politiques et à dénoncer les abus et idées qui l’ont fait s'indigner, en scénarisant et produisant lui-même la plupart de ses films -ce qui était encore extrêmement rare à Hollywood dans les années 50/60. Bite the Bullet a pu décevoir ceux qui n’y ont pas retrouvé le grand pourfendeur d’injustices ; et pourtant il s’agit encore une fois d’un film qui reflète parfaitement la personnalité de son réalisateur -qui n’a pas non plus signé que des brûlots-, un western à hauteur d’homme très éloigné de la plupart de ceux de l’époque puisque revenant à un certain classicisme, sans aucune ironie ni violence gratuite, mettant au contraire des valeurs saines en avant. On peut s’en rendre compte en lisant les intentions naïves mais sincères de Richard Brooks lorsqu’il répondait aux journalistes de Positif en 1975 : "Je voulais faire un film sur des individus qui éprouvent des sentiments les uns envers les autres. Des sentiments forts. Des individus plus grands que nature car ils on un côté éthique. Il ne s'agirait pas du bon et du méchant, ni même de qui gagnerait la course. Non plutôt une histoire sur plusieurs niveaux : l'amour entre des hommes obligés de se surmonter eux-mêmes, l'amour entre des hommes et des femmes, l'amour entre des hommes et des chevaux, l'amour entre des hommes et la terre qu'ils foulent. Et au cours de cette épreuve, mes personnages auraient à reconsidérer leur existence, leurs attitudes face à la vie. Déterminer ce qui est vraiment important. Même les faibles, les êtres sans caractère apprendraient quelque chose".

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Malgré le fait d’être un peu anachronique dans le domaine du western en plein milieu d'années 70 assez crues et violentes à l’écran, on pourrait néanmoins compter Bite the Bullet parmi les westerns crépusculaires pour plusieurs raisons dont l’époque à laquelle il se déroule ainsi que pour au moins trois de ses personnages principaux. Nous sommes donc en début du 20ème siècle alors que les motos commencent tout doucement à remplacer les chevaux. Les aventuriers d’antan en sont réduits à s’engager à participer à d’épuisantes courses d’endurance à cheval pour pouvoir espérer gagner de quoi survivre, acquérir un semblant de reconnaissance ou pour certains se sentir encore vivants. A signaler au passage que ces terribles compétitions eurent bien lieu, disputées par étapes sur près de mille kilomètres ; durant ces courses, les hommes et leurs montures devaient se surpasser et surmonter de nombreux périls naturels ainsi que des conditions climatiques extrêmes passant du froid le plus glacial aux chaleurs les plus torrides. Dans le film de Brooks, certains participants à la course représentent le vieil Ouest, celui qui est en train de laisser sa place à un monde plus moderne et plus individualiste. C’est le cas de deux amis ayant ensemble combattu sous les ordres du Lieutenant Roosevelt -le futur 26ème président des USA- lors de la guerre hispano-américaine à Cuba et notamment durant la violente bataille de San Juan en 1898. Ils n'ont ni oublié ni perdu les inestimables valeurs éthiques qui les ont suivi tout au long de leur vie aventureuses, à savoir le respect de l’autre et de l’animal, la générosité, l’entraide et l’amitié ; le magnifique plan final -que je ne pourrais pas vous dévoiler- résume assez bien tout cela, en même temps que la personnalité du cinéaste qui loue tout du long les qualités de ses deux protagonistes principaux, ceux interprétés magistralement par Gene Hackman et James Coburn qui seront réunis dans cette dernière image grandement touchante et qui s'avère à la hauteur de ce film mésestimé. Deux interprétations de haut niveau, Gene Hackman faisant de plus preuve d’un talent caché, un sacré don de conteur –aidé en cela par les superbes lignes de dialogues écrites par Brooks himself- notamment lors de la longue séquence où il narre à Candice Bergen l’histoire tragique de son épouse cubaine.

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Mais il est surtout un autre personnage qui fait grandement nous remémorer le duo magique d’un précédent western encore plus mélancolique et qui marquait en quelque sorte la fin de l’ère du western classique, le sublime Coups de feu dans la Sierra (Ride the High country) de Sam Peckinpah, celui composé par les vieillissants Randolph Scott et Joel McCrea. Ici, c’est Ben Johnson, l’un des acteurs fétiches de John Ford, l’un des héros de quelques-uns de ses grands chefs-d’œuvre tels Le Convoi des braves (Wagonmaster) ou La Charge héroïque (She Wore a Yellow Ribbon), également inoubliable dans la peau de personnage bien plus coriaces dans La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks) de Marlon Brando ou dans La Horde sauvage (The Wild Bunch) de Sam Peckinpah. Dans le western de Richard Brooks, ce vieil homme, un peu dépassé par son époque et qui se pense toujours vaillant malgré un cœur très affaibli, représente tout ce que l’on imagine du vieil Ouest et d’ailleurs, outre avoir été à la recherche de toutes sortes de métaux –en vain- il a fait tous les métiers que nous connaissons au travers des westerns : "God, what ain't I tried. Pony express rider, Overland Stage driver, lawman, gambler, riverman, rancher, rodeo hand, barman, spittoon man... old man. Never much to remember. Of course, there ain't much to forget, either. Nobody's got much use for an old man. I can't blame 'em much. That's why I'm going to win this here newspaper race. When I cross the finish line, I get to be a big man. Top man. A man to remember". Cet homme au visage buriné qui a bourlingué de partout et qui a eu une vie riche de changements se lamente de n’avoir jamais connu la gloire, ne serait-ce que la plus modeste. Si le scénariste Brooks ne lui octroiera pas cette reconnaissance tant souhaitée – c’aurait été assez peu crédible- il lui donnera néanmoins la plus belle et émouvante séquence de son western alors justement qu’il résume sa vie par le touchant ‘discours’ ci-dessus. Une scène admirable et d’une belle sobriété !

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Certains tiquent sur la construction du film assez décousue, sur l'utilisation des ralentis, ainsi que sur une séquence qui dans le dernier quart du film détone un peu avec le reste, celle de l’évasion des forçats. Concernant la construction, je la trouve au contraire assez remarquable, quasi avant-gardiste, le cinéaste passant d’une séquence à l’autre certes avec violents à coups mais retombant néanmoins constamment sur ses pieds et livrant au final un scénario d’une grande fluidité, cet aspect débraillé rendant assez bien ce que devaient être ces courses où les concurrents pouvaient se rendre d’un point à l’autre en choisissant eux-mêmes leur itinéraire du moment qu’ils passent par tous les points de contrôle. A l’instar de cette histoire assez originale -car jamais encore traitée dans le genre-, ce choix de montage insuffle de la modernité au sein d’un film au classicisme retrouvé ; mélange assez paradoxal qui entérine le fait de se trouver devant un western au ton finalement assez unique, la partition d’Alex North opérant la parfaite synthèse entre ces deux versants opposés –classique/moderne-, remarquable de bout en bout. Les ralentis sont loin d’être arbitraires mais sont là pour nous faire ressentir plus amplement les souffrances endurées par les bêtes et les hommes ; de ce point de vue ils rendent certaines séquences presque insoutenables. Quant au troisième grief, si effectivement la séquence d’un quart d’heure contant l’évasion des prisonniers et leur poursuite en side-car par Hackman et Coburn est mise en scène d’une manière un poil trop légère en rapport à la gravité du moment, elle est d’une redoutable efficacité aussi bien dans son montage que dans sa construction et son rythme. Un très beau morceau de cinéma pas si hors-sujet qu’il a été dit puisqu’il est annoncé dès la première image du générique et qu’il ne verse pas elle non plus dans la violence gratuite.

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Le spectateur a la chance deux heures durant de voyager au sein de paysages divers et variés superbement filmés sans que jamais la photographie ne verse dans la joliesse, sans jamais que l'aspect visuel ne fasse ‘carte postale’, le cinéaste et le chef opérateur insistant surtout sur le côté âpre et rugueux des lieux traversés, les hommes et leurs montures étant en première ligne des intérêts de l’auteur complet qu’est Richard Brooks. Rarement d’ailleurs les chevaux n’auront bénéficié d’une telle attention au sein d’un western, la plupart des petits drames et conflits qui ont lieu durant la course provenant au départ de la maltraitance de ces animaux qui souffrent peut-être encore plus que leurs cavaliers (les comédiens ont d'ailleurs passé plusieurs semaines avec les chevaux qu’ils allaient devoir monter durant le tournage pour que chacun s’accoutume à l’autre). Le personnage du jeune arrogant recevra même une belle leçon d’humilité après avoir fatigué à mort son cheval, son évolution s’avérant très touchante d’autant que le jeune Jan-Michael Vincent (Supercopter) est loin d’être aussi mauvais que je l’ai lu ici et là ; tout comme d’ailleurs l’ensemble du casting dont, outre ceux déjà cités, les excellents Candice Bergen – superbe personnage d’ex-prostituée au grand coeur-, Ian Bannen –le gentleman anglais grisé par la compétition- ou Dabney Coleman –le propriétaire d’un cheval de race participant à la course. Il faut dire que l’écriture de leurs personnages est particulièrement réussie ; même celui du mexicain est dépeint avec beaucoup d’intelligence. Parfois de simples images en disent plus que bien des paroles –même si les dialogues de Brooks font constamment mouche- témoin cette scène sublime de pudeur et d’émouvante simplicité des adieux du père mexicain à sa femme et ses enfants. Tout cela en sachant que le film a été écrit au jour le jour, que les comédiens recevaient leurs textes du lendemain seulement la veille et que le final n’était pas encore connu au moment du démarrage d’un tournage qui devait être bouclé dans un laps de temps assez court pour pouvoir libérer assez vite Gene Hackman qui avait ensuite d’autres obligations.

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Des personnages de la mythologie westernienne devenus presque anachroniques, embarqués dans une course folle qui marque en quelque sorte l’avènement d’une nouvelle ère -celle du spectacle, de l’individualisme et du mercantilisme- et la fin de celle de la conquête de l’Ouest et de la légende du Far-West. Un western truculent et humaniste qui fait l’éloge de ce qu’il y a de meilleur en l’homme tout en rendant hommage à leurs montures ; une belle leçon d’humilité, de solidarité, de respect et de courage. Puisqu’il n’en est pas à un paradoxe prêt, oscillant sans cesse entre classicisme et modernité, Bite the Bullet pourrait être défini comme un film épique à hauteur d’hommes, ce qui n’est finalement pas si courant. Quoiqu’il en soit un western sensible qui met en avant les exclus et les marginaux et qui célèbre avant tout -et sans aucune emphase- l’amitié ; ça fait le plus grand bien d’autant plus lorsque c’est fait sans aucune mièvrerie mais avec la plus grande sincérité.
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Beule
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Message par Beule »

Pas trop envie de développer pour ne pas faire trop de peine à Jeremy Fox, et surtout je n'en suis pas capable, mais Le cirque infernal ne me réconcilie guère avec le cinéma de Brooks. A dire vrai je n'ai même pas eu le courage d'aller jusqu'au bout tant j'ai trouvé le propos superficiel et le traitement daté. Incapable de me concentrer sur cette romance envahissante. Peut-être faut-il incriminer l'heure de diffusion tardive :?
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Jeremy Fox
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Message par Jeremy Fox »

Beule a écrit :Pas trop envie de développer pour ne pas faire trop de peine à Jeremy Fox, et surtout je n'en suis pas capable, mais Le cirque infernal ne me réconcilie guère avec le cinéma de Brooks. A dire vrai je n'ai même pas eu le courage d'aller jusqu'au bout tant j'ai trouvé le propos superficiel et le traitement daté. Incapable de me concentrer sur cette romance envahissante. Peut-être faut-il incriminer l'heure de diffusion tardive :?
On va dire que c'est ça :lol:
Kurwenal
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Message par Kurwenal »

Jeremy Fox a écrit :
Beule a écrit :Pas trop envie de développer pour ne pas faire trop de peine à Jeremy Fox, et surtout je n'en suis pas capable, mais Le cirque infernal ne me réconcilie guère avec le cinéma de Brooks. A dire vrai je n'ai même pas eu le courage d'aller jusqu'au bout tant j'ai trouvé le propos superficiel et le traitement daté. Incapable de me concentrer sur cette romance envahissante. Peut-être faut-il incriminer l'heure de diffusion tardive :?
On va dire que c'est ça :lol:


Un tout petit peu le même avis que Beule...et la même heure tardive.
En outre je pense que la copie présentée était paticulièrement décourageante d'insuffisance de luminosité et de contraste, enfin moi, cela m'a dérangé car c'était ma première vision du film
Mais je suis allé jusqu'au bout, le moindre soupir de June Allyson étant pour moi incontournable!

Je crois que je suis amoureux :oops:
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Link Jones
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Message par Link Jones »

Graine de violence - Blackboard Jungle de Richard Brooks

Je viens de voir ma VHS enregistrée hier soir. Glenn Ford magistral. Film très efficace intelligent et toujours autant d'actualité. Ce film m'a renversé, Le choc du mois. :shock:

Vous en parlerez mieux que moi et j'attends vos commentaires avec impatience. :wink:
Brice Kantor
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Message par Brice Kantor »

Graine de Violence

Au vu du nom de Brooks (pas toujours léger) et de la mauvaise réputation du film, je ne m'attendais pas à un film aussi sympas. Bon alors certes, certains rebondissements et évolution de personnages, purement au service du démonstratif, sont toujours là pour énerver un peu (le coup du drapeau américain dans le final est même franchement ridicul), et la mise en scène honnète ne casse pas spécialement des briques... mais il y a là dedans une humanité et une générosité véritablement non feinte qui transparait continuellement à l'écran.

Même si ce "Blackboard Jungle" n'a plus l'impact qu'il a pu avoir autrefois, il y quelque chose qui reste toujours visible à l'écran, c'est à quel point ce fut un film important pour l'expression de la jeunesse, de la violence, mais aussi des relations interraciales. Ce qu'il y a de plus réussi et de plus remarquable ici, c'est la relation entre "Dadi'o" et Miller...

Et c'est là que les acteurs sont véritablements à applaudir, Glenn Ford et Sydney Poitier étant pour beaucoup dans la chaleur du film, tout comme Anne Francis (que j'adore décidemment) et le plus tourmenté Vic Morrow, assez touchant et juste (et il ressemble ici vraiment beaucoup à sa fille Jennifer Jason Leigh). Plus qu'à des produits comme "Esprit Rebelle" ou "The Substitute", on retrouve encore l'esprit de ce film vivant dans le "Boston Public" de David E. Kelley. C'est un classique à l'instar du tube de Bill Haley qui l'encadre.

4,5/6

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