Watkinssien a écrit :Un film que j'ai appris à apprécier de plus en plus.
Carpenter montrait son sens de la narration dans cette oeuvre désenchantée, plus mélancolique qu'émerveillée. Jeff Bridges est le partenaire idéal pour passer les émotions sur son visage faussement monolithique (quoique Carpenter pour Carpenter, j'aurais été curieux d'y voir un Kurt Russell dans ce rôle) et l'histoire est assez complexe pour nous faire ressentir tout un panel de réactions.
Plussun
Demi-Lune a écrit :C'est la série noire et Carpenter, un peu dépassé, plus en phase avec le public, prend alors conscience qu'il faut impérativement qu'il diversifie ses registres pour continuer à prouver aux studios qu'il est toujours solvable. C'est la raison pour laquelle il se lancera dans Starman, fable fantastique qui fait preuve d'un intimisme et d'un humanisme assez exceptionnels au regard de son œuvre. Attention, ce n'est pas un film impersonnel, malgré ce qu'on pourrait croire : même si son film s'apparente à de la SF spielbergienne (il faut savoir que la relation entre Carpenter et Spielberg est un peu de l'amour-haine), cela reste un film contrôlé et désiré par Carpenter.
Dans le livre d'entretien de Gilles Boulenger, Carpenter ne renie d'ailleurs pas du tout "Starman" (contrairement aux "Aventures d'un homme invisible"..) et il déclare:
"Je voulais absolument faire un film qui puisse exprimer un point de vue positif. Je voulais signer quelque chose de plus léger, même si "Starman" est aussi un film sentimental et triste. C'est simplement quelque chose auquel je voulais me frotter. Je voulais voir si je pouvais y arriver. J'ai également un coté romantique et sentimental. Ca ne transparaît pas au premier regard, mais il existe bien. "
Et sur ses rapports avec la production:
'Michael Douglas (producteur du film) ne m'a rien demandé du tout. On a déjeuné ensemble avant que le tournage ne commence. On a juste parlé du métier et de la vie en général. Il venait de terminer "A la poursuite du diamant vert" et ne fondait aucun espoir sur le film - croyez-le ou non, tout le monde pensait que c'était de la merde. On a donc parlé de ses problèmes, voilà tout. Je ne l'ai plus jamais revu jusqu'à ce que je lui montre le film. Il lui a plu, et je lui ai demandé s'il avait une suggestion. "Pas vraiment", m'a t-'il répondu. "Certaines de tes scènes sont peut-être, un petit peu trop exhaustives. Si tu coupais le début, ça ne leur ferait pas de mal, mais c'est tout." C'est tout ce qu'il m'a dit. Il a aussi suggéré le nom de Jack Nitzsche pour la musique, en me disant qu'il conviendrait parfaitement. Ce qui a été le cas. Jamais je n'ai eu de meilleure relation avec un producteur."
Dans Positif, interviewé à l'occasion de la sortie française de "l'antre de la folie":
"Je voulais faire un film d'aventure romantique, et celui-là avait en plus de la science-fiction, un couple en fuite sur les routes, avec un petit côté comédie à la NEW YORK-MIAMI. Et il y avait cette très belle scène sentimentale à la fin. L'extraterrestre est un cousin de celui de Spielberg. C'était un film très hollywoodien, il n'y avait rien de subversif. C'était évident dès le départ; je savais où je mettais les pieds. A la limite ça aurait pu être un western. Jeff Bridges aurait pu être d'une autre ville, un simple étranger. Quand il dit: "Vous, les humains, vous révélez le meilleur de vous-mêmes quand les choses tournent au plus mal", j'aimerais croire que c'est vrai!
J 'ai aimé le tourner et j'ai aimé ce que Jeff Bridges a fait de son rôle."