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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 avr. 14, 14:09
par Geoffrey Carter
Un des (nombreux) chefs d'oeuvre de Lubitsch pour ma part. Un humour toujours très raffiné et élégant, qui fait mouche à chaque fois sans jamais être lourd ou de mauvais goût, des personnages et des interprétations exemplaires, une quasi-perfection sur le fond comme sur la forme.
Un des films auxquels j'attribue la note maximale sans hésiter.

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 23 juin 14, 06:14
par Jeremy Fox
Lubitsch n'a signé qu'un sketch de Si j'avais un million mais voici la chronique du film par Jean-Gavril Sluka. Le test du DVD

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 06:31
par Jeremy Fox
Jean-Gavril Sluka poursuit la filmographie Lubitsch avec cette fois La Dame au manteau d'Hermine sorti en DVD chez Bac Video

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 09:17
par Geoffrey Carter
Jeremy Fox a écrit :Jean-Gavril Sluka poursuit la filmographie Lubitsch avec cette fois La Dame au manteau d'Hermine sorti en DVD chez Bac Video
Le scénario de ce film ne parvient absolument pas à me passionner, ce qui fait que j'ai toujours eu du mal à le voir jusqu'au bout.

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 09:21
par Jeremy Fox
Geoffrey Carter a écrit :
Jeremy Fox a écrit :Jean-Gavril Sluka poursuit la filmographie Lubitsch avec cette fois La Dame au manteau d'Hermine sorti en DVD chez Bac Video
Le scénario de ce film ne parvient absolument pas à me passionner, ce qui fait que j'ai toujours eu du mal à le voir jusqu'au bout.

Perso, je l'ai trouvé nullissime.

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 09:32
par Cathy
Jeremy Fox a écrit :
Geoffrey Carter a écrit : Le scénario de ce film ne parvient absolument pas à me passionner, ce qui fait que j'ai toujours eu du mal à le voir jusqu'au bout.

Perso, je l'ai trouvé nullissime.
Ce n'est pas du Lubitsch réellement, mais je l'avais trouvé sympathique ! Mais bon j'apprécie aussi la Valse de l'Empereur que tu détestes :mrgreen: !

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 09:42
par Jeremy Fox
Cathy a écrit :
Ce n'est pas du Lubitsch réellement, mais je l'avais trouvé sympathique ! Mais bon j'apprécie aussi la Valse de l'Empereur que tu détestes :mrgreen: !

Oui voilà, je les confonds même tous les deux. :oops:

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 09:49
par Cathy
La Valse de l'Empereur est avec les caniches :) !

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 21 août 14, 10:13
par Kevin95
Jeremy Fox a écrit :
Geoffrey Carter a écrit : Le scénario de ce film ne parvient absolument pas à me passionner, ce qui fait que j'ai toujours eu du mal à le voir jusqu'au bout.

Perso, je l'ai trouvé nullissime.
Oula, quand même ! :mrgreen:

Comme Cathy, je l'ai trouvé sympathique (et même un peu plus) alors que j'en attendais rien de spécial (j'ai tendance à me méfier des films finalisés après la mort du metteur en scène). Reste que pour la gloire, il est plus classe de citer Cluny Brown comme le dernier film du maitre.

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 6 oct. 14, 15:09
par Profondo Rosso
Sérénade à trois (1933)

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Deux artistes américains de voyage en France, un peintre (Gary Cooper), un dramaturge (Fredric March), sympathisent dans un train par une dispute esthétique avec une compatriote, la sémillante Gilda Farrell (Miriam Hopkins). Celle-ci tombe amoureuse des deux hommes qui chacun le lui rendent bien. Pour parer à la situation, ils emménagent ensemble en scellant un gentlemen’s agreement : « no sex ». Seul hic, Gilda n’est pas un gentleman...

Design For Living représente le sommet et un des derniers feux de la Lubitsch touch’s première manière, l’audace du réalisateur s’exprimant de manière plus frontale ici alors que s’annonce en cette même année l’application du Code Hays qui l’obligera à plus de subtilité dans l’irrévérence. Adaptant une pièce de Noel Coward (largement remaniée par le scénariste Ben Hecht), Sérénade à trois – titre français assez divin – est une ode à la vie bohème et une célébration de l’amour libre. Comme souvent avec Lubitsch, cette liberté d’esprit se confond avec un environnement européen, l’intrigue se déroulant entre Londres et Paris. La scène d’ouverture résume brillamment le dilemme qui courra tout au long du film. Gilda Farrell (Miriam Hopkins) s’installe dans le même compartiment de train que deux gentlemen somnolents, Tom Chambers (Fredric March) et George Curtis (Gary Cooper). Caricaturiste de métier et charmée par les traits des deux messieurs elle hésite sur celui à croquer dans son carnet pour finalement dessiner les deux puis s’assoupir à son tour, ses jambes fines s’entremêlant à celle de ses compagnons de route. L’attirance, l’hésitation et la promiscuité sont ainsi capturés en une scène magistrale sans qu’un seul mot n’ai été prononcé. Les trois finiront par nouer une solide amitié, liés par ce même élan bohème puisque George est peintre et Tommy est dramaturge même s’ils ont encore du mal à joindre les deux bouts. Evidemment un flirt s’instaure entre eux à l’insu des deux hommes, un troisième larron venant même s’immiscer avec Plunkett (Edward Everett Horton) riche publicitaire et « bienfaiteur » de Gilda. Il représente le monde réel, ses conventions et sa soumission au bien matériel comme le démontrera sa réplique culte:

Immorality may be fun, but it isn't fun enough to take the place of one hundred percent virtue and three square meals a day.

Il ne désespère pas ainsi de conquérir Gilda grâce à sa position sociale mais sera constamment éconduit. Le vrai bonheur et l’inspiration ne semblent pouvoir s’exprimer que dans ce dénuement bohème si romantique. Il surmontera ainsi la jalousie née naturellement lorsque les amours croisées de notre trio seront mises à jour. Gilda fera ainsi office de muse pour chacun des deux hommes, sachant les titiller là où il faut pour les inspirer. A l’autosatisfaction et à la préciosité pédante de Tommy, ce sera le rejet d’un revers de la main à tous ces écrits cédant à la facilité.A l’inverse au doute et manque de confiance constant de George, ce sera des louanges constantes de ses peintures auxquelles il ne semble pas croire lui-même. Le désir charnel semble presque s’oublier dans cette émulation artistique et le conflit n’interviendra qu’avec la réussite de Tommy dont la pièce est jouée à Londres et où il doit se rendre pour un temps. S’étant jusque-là bien juré de ne pas laisser intervenir le sexe pour préserver leur amitié, George et Gilda cède au désir dans cette promiscuité inattendue, le pacte étant brisé par une autre réplique culte lancée lascivement par Miriam Hopkins.

It's true we had a gentleman's agreement, but unfortunately, I am no gentleman.

La réussite de l’un déséquilibre ainsi la relation, la réussite sociale étant synonyme de division. Cela se vérifie d’ailleurs dans d’autres grands Lubitsch de l’époque comme Haute Pègre (1932) où notre duo d’escroc ne se disloquera que quand Herbert Marshall cédera au avances de la richissime Kay Francis. Ce déséquilibre réveillera également le manque dans une relation qui ne peut qu’exister sous cette forme immorale du ménage à trois. Le raffinement et l’attention de Tommy manquent ainsi à Gilda dans les bras de George, l’ardeur et la passion de ce dernier dans ceux de Tommy. Fredric March exprime ainsi une fragilité inattendue sous les manières de dandy tandis que Gary Cooper mêle rudesse et sensibilité avec un talent certain. S’il fait preuve d’une subtilité certaine – ce smoking au matin qui révèle l’adultère mieux que n’importe quelle scène longuette et explicite – c’est surtout par sa tonalité frontale que Lubitsch oppose si bien les amours interdites de ses héros avec celle plus convenue du monde réel. Le désir s’exprime brutalement et place à égalité l’homme et la femme dans son élan pulsionnel. Gilda avoue ainsi le plus naturellement du monde sa passion équivalente et complémentaire pour Tommy et George, Miriam Hopkins faisant passer avec autant de charme que de gêne un dilemme qu’on associe assez injustement à la seule libido masculine. On savourera toute la finesse de Gary Cooper lorsqu’enfin seul avec Gilda il cède à son attirance irrépressible pour la prendre dans ses bras, la dimension animale et romantique de ce désir s’exprimant dans un même élan.L’attrait comme le conflit s’exprime ainsi avec franchise dans cette vie libertaire quand ce n’est que frustration, retenue et compromis dans la haute société. Gilda l’apprendra à ses dépend dans la prison dorée qu’elle se sera constitué en désirant une vie décente en tant qu’épouse de Plunkett. Lubitsch ne juge pas ce dernier si sévèrement (ce cocu magnifique étant un des personnages les plus mémorables de Lubitsch, le dernier adieu est très touchant) mais simplement son amour pour Gilda est incompatible avec sa profonde soumission aux conventions. Le final audacieux nous amène un délicieux et amoral statu quo, plus poussé d’ailleurs puisque ce baiser partagé à trois ramène le trio à une vie commune placée sous la forme de l’art et du sexe, sans ambiguïté. 5,5/6

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 27 sept. 15, 15:01
par Federico
Je suis en train de relire quelques Lucky Luke de la grande époque et je me dis que le gag de chute de cette page du Fil qui chante (qui fut hélas l'ultime apport de Goscinny à la série) est très lubitschien... :)
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Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 3 août 17, 15:26
par scottspeed
Question existentielle à propos du titre français de Cluny Brown : est-ce La Folle Ingénue (substantif : folle / adjectif : ingénue) ou La Folle ingénue (substantif : ingénue / adjectif : folle) ?

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 3 août 17, 15:40
par Alexandre Angel
scottspeed a écrit :Question existentielle à propos du titre français de Cluny Brown : est-ce La Folle Ingénue (substantif : folle / adjectif : ingénue) ou La Folle ingénue (substantif : ingénue / adjectif : folle) ?
La question est intéressante, quoique prise de tête par cette chaleur : j'opterais pour La Folle ingénue...car elle est avant tout ingénue mais pas folle pour un sou.
Mieux vaut parler de Cluny Brown :mrgreen:

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 3 août 17, 16:06
par Strum
A mon avis, il n'y a pas de doute à avoir : La folle Ingénue, car elle est follement ingénue, mais pas ingénument folle. Mais comme dit Alexandre, Cluny Brown sonne mieux. :)

Re: Ernst Lubitsch (1892-1947)

Publié : 3 août 17, 17:36
par scottspeed
Oui je suis d'accord avec vous, ce serait plus logique que ce soit une ingénue qu'une folle, mais on trouve les deux typographies (plus que pour d'autres titres). Et j'ai eu un doute car sur wikipedia, où généralement les auteurs font attention et connaissent cette règle typographique, ingénue est uniquement en majuscule pour le titre de la page, mais ensuite dans la page et celles de Lubitsch, Charles Boyer ou Jennifer Jones, c'est toujours La Folle ingénue ; donc dans ce cas une folle (idiote) qualifiée d'ingénue --- ce qui est bizarre --- plutôt une ingénue qui est folle (extravagante) --- ce qui serait déjà plus logique.
Idem dans le livre Dictionnaire du cinéma américain édité par Encyclopaedia Universalis dont des extraits sont disponibles en ligne, c'est La Folle ingénue, avec pourtant les autres titres de films sans aucune erreur.