Je viens d’entendre beaucoup de bien de ce film malheureusement difficile à trouver.Lord Henry a écrit : ↑29 mai 04, 17:21 Que reste-t-il aujourd'hui du cinéma de l'ex-enfant terrible de la perfide Albion?
J'aurais peine à retranscrire l'émotion qui s'empara de moi à la découverte de Music Lovers. Lycéen cramponné aux affres de l'adolescence, je m'abandonnai au vertige de l'inconnu. En ce temps-là (les seventies giscardiennes) toutes les audaces nous étaient promises, et Ken Russell dévidait sur la toile blanche un ruban d'images inédites à l'incroyable pouvoir hypnotique.
Nous nous comptions alors sur les doigts de plusieurs mains, la légion de spectateurs transportés par ce maelström de créativité ignorant avec superbe toute inhibition. Le délire visuel le disputait au mauvais goût et la jouissance du petit peuple de la cinéphilie en herbe était reine.
Ken Russell (1927-2011)
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Re: Ken Russell (1927-2011)
Mahler
Si le film a de beaux moments et qu'il est assez juste dans l'exploration du personnage historique qu'a été Mahler, il souffre d'un défaut principal : l'écart d'âge entre Mahler et Alma n'est pas figuré à l'écran, Robert Powell ayant le même âge que Georgina Hale à une année près - entre Mahler et Alma, il y en avait 19. Or, sans ce paramètre-là, beaucoup de ce qui se passe entre les deux se perd, et l'analyse s'en trouve non pas faussée mais affaiblie. Le caractère british de l'ensemble participe aussi de ce certain manque d'acuité. Pour autant, l'œuvre a ses mérites, dont celui de permettre au spectateur moyen d'entendre des extraits de presque tous les mouvements de ses symphonies (même s'il fait l'impasse sur mes préférés personnels : les deux derniers de la 7ème). La fin heureuse est une magnifique fausse piste, mais elle rend bien ce que la biographie d'Henry de La Grange indique également : le gars est mort en ayant compris ce qui lui tenait à cœur.
Si le film a de beaux moments et qu'il est assez juste dans l'exploration du personnage historique qu'a été Mahler, il souffre d'un défaut principal : l'écart d'âge entre Mahler et Alma n'est pas figuré à l'écran, Robert Powell ayant le même âge que Georgina Hale à une année près - entre Mahler et Alma, il y en avait 19. Or, sans ce paramètre-là, beaucoup de ce qui se passe entre les deux se perd, et l'analyse s'en trouve non pas faussée mais affaiblie. Le caractère british de l'ensemble participe aussi de ce certain manque d'acuité. Pour autant, l'œuvre a ses mérites, dont celui de permettre au spectateur moyen d'entendre des extraits de presque tous les mouvements de ses symphonies (même s'il fait l'impasse sur mes préférés personnels : les deux derniers de la 7ème). La fin heureuse est une magnifique fausse piste, mais elle rend bien ce que la biographie d'Henry de La Grange indique également : le gars est mort en ayant compris ce qui lui tenait à cœur.