Errol Flynn (1909-1959)

Rubrique consacrée au cinéma et aux films tournés avant 1980.

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Supfiction
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

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Tommy Udo a écrit :
(5)
Another Dawn



Pour la chronique, c'est ici :wink:
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Quelques impressions rapides suite à la vision de cet Another Dawn :

Finalement j'ai plutôt bien aimé ce film en dépit d'une grosse impression de déjà vu.
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Cette scène finale dans laquelle les deux personnages masculins jouent à pile ou face qui ira se sacrifier, je l'ai vu je ne sais plus où sauf que les deux faces de la pièce étaient alors les mêmes. Surement un truc très connu qui m'est sorti de l'esprit. Il y a même surement plusieurs scènes de films assez proches au moins dans l'esprit. Bref, aucune originalité dans ce film.
En outre je ne suis d'ordinaire pas fan des films d'aventure coloniaux (Beau Geste, Four feathers, Les lanciers du bengale etc).

De fait, le plaisir est ailleurs : le film n'a aucun intérêt autre que les très belles scènes entre Kay Francis et Errol Flynn.
Un constat s'impose immédiatement : c'est un couple de cinéma magique, l'alchimie fonctionnant à merveille entre eux-deux. Et chose pas si courante, aucune figure ne domine l'autre. Pour ma part, c'est la première fois que j'ai cette sensation qu'Errol a trouvé son égal féminin. Je ne dis pas cela pour dénigrer Olivia de Havilland, formidable dans tous leurs films. C'est juste que l'on est pas ici dans le schéma phallocrate habituel (la faute est d'ailleurs peut-être plus imputable à Warner qu'à Olivia d'ailleurs) et que ça change. Il faut dire aussi que je suis dans ma phase Kay Francis, l'actrice naphta que j'ai découvert le plus tardivement, en fait bien longtemps après toutes les autres, comme s'il s'agissait d'un trésor de l'âge d'or qui m'avait été bien caché. Devant la caméra de Dieterle, elle est formidable également dans le pétillant Jewel Robbery aux côtés du génial William Powell.

La suite promise à Tommy : le verdict d'un adorateur de New-York-Miami concernant The Perfect Specimen..
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Tommy Udo
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Tommy Udo »

De fait, le plaisir est ailleurs : le film n'a aucun intérêt autre que les très belles scènes entre Kay Francis et Errol Flynn.
Un constat s'impose immédiatement : c'est un couple de cinéma magique, l'alchimie fonctionnant à merveille entre eux-deux. Et chose pas si courante, aucune figure ne domine l'autre. Pour ma part, c'est la première fois que j'ai cette sensation qu'Errol a trouvé son égal féminin. Je ne dis pas cela pour dénigrer Olivia de Havilland, formidable dans tous leurs films. C'est juste que l'on est pas ici dans le schéma phallocrate habituel (la faute est d'ailleurs peut-être plus imputable à Warner qu'à Olivia d'ailleurs) et que ça change. Il faut dire aussi que je suis dans ma phase Kay Francis, l'actrice naphta que j'ai découvert le plus tardivement, en fait bien longtemps après toutes les autres, comme s'il s'agissait d'un trésor de l'âge d'or qui m'avait été bien caché. Devant la caméra de Dieterle, elle est formidable également dans le pétillant Jewel Robbery aux côtés du génial William Powell.
Je me suis fait la même remarque. Et ce sera également le cas, quelques années plus tard, avec Bette Davis (The Sisters, The Private Lives of Elizabeth and Essex). Au final, ce seront peut-être les deux seules actrices à (pouvoir) faire jeu égal avec lui^^
La suite promise à Tommy : le verdict d'un adorateur de New-York-Miami concernant The Perfect Specimen..
Hâte de lire ton avis :wink:
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

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The perfect specimen est clairement un frère siamois du New-York-Miami de Franck Capra. Errol Flynn reprenant en quelques sortes le rôle de Claudette Colbert, à savoir celui de l'héritier milliardaire (Gerald Beresford Wicks) en fuite de sa prison dorée.

Gerald Beresford Wicks est élevé comme l'homme parfait, à la fois physiquement, moralement et intellectuellement, repassant ses leçons de physique tout en faisant sa gymnastique. Sa grand-mère a planifié son mariage avec sa cousine depuis l'enfance. Il est comme une plante sous serre, vivant dans l'isolement du monde (le film s'ouvre à la manière d'un Citizen Kane comique par un travelling sur les panneaux "Trespassers will be prosecuted" et "Beware of the dogs").
Cette belle perfection vole en éclat lorsque Mona Carter, la sœur de Jink Carter, un employé de la famille Wicks, enfonce (volontairement) les grilles de la résidence et fait la rencontre du fameux héritier..

La différence principale avec le film de Capra se situe dans la minceur du script. Il faut bien le dire, là où It Happened One Night dispose d'une intrigue de comédie romantique simple mais imparable (une héritière en fuite pour échapper à un mariage forcé est accompagnée d'un journaliste au chômage qui trouve l'occasion de se refaire en cachant son identité réelle), The perfect specimen est conçu comme une farce davantage "screwball" et dénuée d'un argument solide (s'il y est également question de mariage arrangé, ce n'est même pas tant le refus de ce mariage qui est le moteur de l'action, juste un besoin irrépressible d'air et de liberté).
C'est un tout petit regret car on s'en passe très vite, et ce grâce au talent et à la fantaisie des acteurs et à la grande légèreté de la réalisation de Michael Curtiz qui rapproche le film des meilleurs Gregory La Cava ou Mark Sandrich.
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Je crois qu'il s'agit de la première incursion d'Errol Flynn dans la comédie et il faut bien dire que c'est un coup de maître dans un rôle à contre-emploi (imaginez Errol en jeune vierge propre sur lui, sans expérience et coupé du monde, soit l'exact inverse il me semble de sa personnalité!). Et il n'a, dans le registre goguenard, rien à envier à Clark Gable. La crédulité inhérente au personnage en plus. Son enthousiasme, la simplicité et la légèreté de son jeu sont communicatifs.
On oublie totalement le héros et l'aventurier, on est ici devant un pur acteur de comédie, au point qu'on peut regretter qu'il n'en ai pas fait davantage à cette époque.

Joan Blondell hérite d'une partition plus délicate et superficielle, à savoir un personnage un peu irréel, malicieux mais tendre ("docteur Jekyll and mister Hyde") qui semble sorti de nulle-part et qui, pour s'amuser, entreprend à la faveur d'un pari de défoncer les grilles interdites afin de rencontrer le "perfect specimen" dont tout le monde parle. Elle semble n'avoir qu'un but : casser cette trop belle perfection et libérer le jeune homme de son carcan en l'incitant à s'attaquer à tous les "moulins à vent" (allusion à Don Quichotte), à commencer par sa grand-mère acariâtre et ultra-conservatrice qui tyrannise tout son petit monde à longueur de journée et fait la pluie et le beau temps dans la famille.
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Dans New-York-Miami, Gable (puisque les positions homme-femme sont inversées, Flynn incarnant ici une sorte de belle au bois dormant) était un journaliste quelque-peu crapuleux qui jouait un double jeu avec Claudette Colbert, jeune fille de bonne famille naïve qui allait s'ouvrir au monde réel. Dans L'extravagant Mr Deeds, autre film auquel on pense beaucoup en voyant le film, Jean Arthur était également journaliste.
Il aurait été facile en fait de faire de Joan Blondell une journaliste motivée par l'argent ou par un article à écrire.
Visiblement Curtiz n'a pas souhaité tomber dans cette facilité, ce qui rend le film à la fois plus originale et plus aérien.
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Le personnage de Mona Carter est donc quelque-peu superficiel mais le talent de Joan Blondell fait le reste. Il est rare de voir cette actrice piquante dans un rôle de premier plan comme celui-ci (d'ailleurs son rôle avait été initialement prévu pour Carole Lombard ou Miriam Hopkins).
Elle prouve qu'elle peut tenir les premiers rôles aisément au lieu d'être cantonné aux seconds rôles de meilleur copine piquante et sarcastique comme on l'a vu souvent (aux côtés de Lana Turner, Barbara Stanwyck ou surtout James Cagney notamment). Même physiquement, elle semble plus jolie que d'habitude. Comme si en tant que premier rôle elle avait bénéficié enfin de tous les égards (l'effet tête d'affiche=meilleurs maquilleurs, coiffeurs, habilleurs ?).

Outre le couple vedette, le gros atout du film est son "supporting cast", une pléiade de seconds rôles de haut niveau.
A commencer par Edward Everett Horton qui apporte un brin de Lubitsch touch avec son don particulier pour faire à la fois le lèche-bottes et sortir des répliques sarcastiques qui font mouche. Il est à chaque fois parfait dans ses rôles récurrents de servant/majordome/domestique au point que je le considère un peu comme le pendant américain de Pauline Carton dans les films de Sacha Guitry.
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Son duo comique avec May Robson (la tante dans L'impossible monsieur bébé, et la lady de Lady for a Day de Capra), qui joue la matriarche tyrannique de la famille Wicks, est réglé comme une montre. Je pense notamment au fameux gag du coq qu'il faut zigouiller parce qu'il chante trop tôt au petit matin. Horton s'exécute devant les demandes les plus improbables de la vieille rombière.
Un superbe acteur de comédie dont se sont allégrement servi les meilleurs du genre, en premier lieu Lubitsch lui-même dont il était l'un des acteurs fétiches il me semble (on peut le voir notamment dans La huitième femme de Barbe-bleue, La veuve joyeuse, Ange, Sérénade à trois, Haute pègre) mais aussi Capra (Horizons perdus, Arsenic et vieilles dentelles), Cukor (Vacances) et Mark Sandrich (La joyeuse divorcée et le génial L'entreprenant Mr. Petrov dans lequel il faisait merveille aux côtés de Fred Astaire).

Il y a aussi Harry Davenport (également vu dans plusieurs Lubitsch, mais aussi Autant en emporte le vent et Meet me in Saint Louis) dans le rôle du père de Joan Blondell, le dingue Hugh Herbert et enfin Allen Jenkins, très amusant dans la séquence boxe pendant laquelle Errol expose sa musculature et sa crédibilité bien avant Gentleman Jim.
La scène du combat de boxe est elle un clin d’œil au combat de boxe dans Les Lumières de la ville ? Je me suis posé la question. Quoiqu'il en soit il y a un peu de Chaplin dans la valse d'Errol et de Chloroforme Conley (le champion poids lourd).

Faute d'intrigue solide, le film peine logiquement dans son climax. La scène finale tournant un peu à vide et se transforme en festival de répliques et mimiques pour chacun des seconds rôles (Hugh Herbert, May Robson, Edward Everett Horton) réunis autour du couple vedette.

Si globalement, le comique l'emporte définitivement sur la romance, l'inventivité, la sensibilité et la richesse du jeu déployé par Joan Blondell et Errol Flynn sont d'un tel niveau qu'ils arrivent à faire passer énormément en peu de temps. Quelques gestes et regards suffisent.
Leur signe de ralliement, par exemple, est une trouvaille simple mais formidablement efficace et jouissive.

Je pense aussi à la scène délicate durant laquelle Errol/Gerald Beresford Wicks déclare son amour dans une chambre d’hôtel et qui se termine sur le regard de Joan/Mona Carter au bord des larmes. Magnifique. En une seule séquence romantique à l’hôtel, les virtuoses Curtis, Blondell et Flynn en montrent davantage que dans la plupart des pures comédies romantiques de l'époque. C'est prodigieux. Et inoubliable.

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Dernière modification par Supfiction le 8 nov. 16, 20:06, modifié 1 fois.
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Tommy Udo
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Tommy Udo »

Je me répète, mais bien content de lire un avis aussi positif concernant ce film^^
The Perfect Specimen est un film oublié qu'il serait temps de sortir de l'oubli. Mais il me semble avoir lu que sa sortie en DVD (Warner Archives) tardait à cause de problèmes de droit.
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Frances
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Frances »

SABOTAGE A BERLIN de Raoul Walsh (1942) avec : Errol Flynn, Ronald Reagan, Nancy Coleman, Raymond Massey, Alan Hale, Arthur Kennedy, Ronald Sinclair.

L’histoire : Lors de la Deuxième Guerre mondiale, l'équipage d'un bombardier de la RAF est abattu au-dessus de l'Allemagne, les cinq rescapés tombent aux mains des allemands avant de s’évader et de se lancer dans une série d’aventures riches en rebondissements.
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Visiblement Walsh ne s’est pas soucié de la crédibilité des exploits de ses héros. Sans être invincibles ils font preuve de formidables et quasi inépuisables ressources pour échapper à l’ennemi bête et méchant, croqué à coups de serpe et caricatural au possible. N’empêche que le film est jubilatoire dès lors que l’on en accepte les règles et les contours. La guerre, un jeu grandeur nature pour têtes brulées et sourire de charme !
Les plus :
:arrow: La géniale vitalité de la mise en scène et le sens du rythme de Walsh.
:arrow: Errol Flynn en héros kamikaze et charmeur.
:arrow: La force du groupe et de la camaraderie.
:arrow: La superbe photographie nocturne de Bert Glennon.
"Il faut vouloir saisir plus qu'on ne peut étreindre." Robert Browning.
" - De mon temps, on pouvait cracher où on voulait. On n'avait pas encore inventé les microbes." Goupi
Mains Rouges.

Mes films du mois :
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Jan 21 : Cousin Jules
Fev 21 : Midnight special
Mar 21 : Nanouk l'esquimau
Avr 21 : Garden of stones
Mai 21 : Fellini Roma
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

Frances a écrit :Visiblement Walsh ne s’est pas soucié de la crédibilité des exploits de ses héros. Sans être invincibles ils font preuve de formidables et quasi inépuisables ressources pour échapper à l’ennemi bête et méchant, croqué à coups de serpe et caricatural au possible. N’empêche que le film est jubilatoire dès lors que l’on en accepte les règles et les contours. La guerre, un jeu grandeur nature pour têtes brulées et sourire de charme !
Les plus :
:arrow: La géniale vitalité de la mise en scène et le sens du rythme de Walsh.
:arrow: Errol Flynn en héros kamikaze et charmeur.
:arrow: La force du groupe et de la camaraderie.
:arrow: La superbe photographie nocturne de Bert Glennon.
Ton avis rejoint globalement ce que j'en disais il y a un an et demi :
Je viens de voir Sabotage à Berlin, film très plaisant mais pour lequel j'ai quand même eu beaucoup de mal à rentrer tant les situations ne sont la plupart du temps pas crédibles et "à l'américaine" comme on disait. Au point que le film fait un peu "Robin des bois chez les nazis" ou pire, penser à Papa Schultz dans certaines scènes avec les officiers allemands. Pourtant on fini par se prendre au jeu de ses aventures légères, façon Indiana Jones, et prendre un plaisir d'enfant (grâce à Flynn surtout..).
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A propos d'Indiana Jones, la scène finale m'a interloquée. Quelqu'un parmi vous a t-il fait le rapprochement entre cette scène de vol d'un avion et celle des aventuriers de l'arche perdue ?
C'est surtout la prise de la mitraillette à l'arrière de l'avion qui m'y a fait penser..
Spielberg, fan de Walsh ?

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Avec le recul je garde en mémoire une belle photo et je suis sûr qu'une re-vision m'apporterait davantage de plaisir.
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Cathy
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Cathy »

Un homme a disparu, The Perfect specimen

Tournée juste avant Robin des bois, Michael Curtiz réalise ici une comédie totalement ratée. Errol Flynn est totalement à contre-emploi dans ce rôle de jeune homme qui ne connaît rien à la vie , vivant dans son domaine. On ne croit pas un instant à son personnage, on voit Errol Flynn qui joue le candide, pourtant il peut exceller dans la comédie comme dans Ne dites jamais adieu avec Eleanor Parker. Rien à voir avec New York Miami, le film de Capra repose sur la méconnaissance d'un personnage et est aussi une satire sociale. Là ils savent très bien tous les deux qui il sont, le jeune homme profite juste de liberté. De plus Joan Blondell n'a pas les épaules d'un premier rôle, elle n'en a pas le charisme. Elle excelle dans les seconds rôles un peu canaille, mais ici elle n'a pas cette classe nécessaire à ce genre de film.
Le film manque de rythme on ne rit jamais ou presque, les seules scènes qui font sourire sont celles qui mettent en scène tous les personnages secondaires, Edward Everett Horton fait du Edward Everett Horton, tout comme les autres seconds rôles "comiques". On s'ennuie devant les aventures peu passionnantes de ce millionnaire, aventures sans rythme, qui manque de ce rythme de screwball alors qu'il se veut un film du genre, la scène de boxe est totalement ridicule, tellement c'est téléphoné. Bref un film raté, même si Errol Flynn a quand même du charisme.
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

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Une femme marquée - Too Much, Too Soon (1958)

Un film de Art Napoleon qui ne réalisa que deux autres films, encore plus méconnus (et rares) que celui-ci qui est pourtant excellent.
Et il s'agit peut-être bien de la plus belle prestation d'Errol Flynn, en tous cas la plus impressionnante.
Un rôle sur-mesure, celui d'une star déchue et alcoolique, celui de John Barrymore. Errol a t-il eu besoin de jouer beaucoup ? Pas sûr tant le rôle était taillé sur mesure pour lui. On ne sait plus bien d'ailleurs par moments si l'on voit à l'écran l'incarnation de John Barrymore ou bien la face sombre d'Errol Flynn. Qui connaît bien John Barrymore (personnellement je me rappelle de lui surtout pour Train de luxe (1934) et un peu pour Grand Hôtel (1932)) cherchera à retrouver l'acteur dans le jeu d'Errol Flynn mais ce n'est pas à une interprétation maniérée à laquelle on assiste mais bien à une incarnation profonde des tourments intérieurs d'un homme tombé de son olympe hollywoodien, fragile et rongée par l'alcool, en proie au regret devant ses échecs et ses tentations.
Une étoile est née de William Wellman (et ses remakes) était d'ailleurs déjà inspiré de la déchéance de Barrymore (et de John Gilbert par la même occasion). Il y a notamment une scène formidable durant laquelle Barrymore/Flynn raconte des anecdotes de son passé glorieux aux journalistes et professionnels rassemblés en petit comité autour de lui et sa fille. La même situation se reproduira mais cette fois-ci Errol la vivra pour de vrai, juste avant sa mort. Ironie de l'histoire.. Il mourut un an après la sortie de ce film.

Dorothy Malone n'est pas en reste. Elle est excellente dans ce qui est probablement le rôle le plus important de sa carrière.
C'est elle le premier rôle du film. Elle incarne Diana Barrymore, la fille de John Barrymore, qui après avoir vécu une enfance dorée mais privée de l'amour d'un père absent, se lança dans le métier d'actrice. D'abord au théâtre puis très rapidement au cinéma. Mais malheureusement pour elle, ce n'est pas son talent qui attirait les producteurs et les agents d'Hollywood, mais bien son illustre nom de famille.
Les Barrymore, c'est un peu l'équivalent des Brasseur en France, une dynastie d'acteurs remontant au XIXème siècle, et dont les plus illustres sont Ethel, Lionel, John..et Drew, petite fille de ce dernier.
Après une très brève carrière, Diana Barrymore arrêta (elle n'avait vraisemblablement pas le talent de ses illustres prédécesseurs) et tomba à son tour dans l'alcoolisme et la déchéance, par mimétisme et aussi par remord, se punissant ainsi d'avoir abandonné son père à son sort quand il eu besoin d'elle.
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Les scènes entre Errol Flynn et Dorothy Malone sont toutes exceptionnelles et d'une grande intensité. Chaque apparition d'Errol/John Barrymore produit une tension palpable à l'écran. De fait, plusieurs scènes sont mémorables.
La seconde partie du film centrée sur le personnage de Diana est un peu plus convenue même s'il est difficile de ne pas éprouver de la pitié devant le destin tragique de cette femme que la vie a faussement gâté à la naissance, riche mais privée de l'amour d'un père qu'elle ne voyait uniquement dans les magazines de cinéma et d'une mère tout autant auto-centrique et aigrie. Désespérément seule après la mort de son père, se mariant deux fois sans être aimée, la deuxième fois avec un play-boy professeur de tennis, gigolo arriviste et méprisable (Ray Danton dans un rôle caricatural), elle tomba encore plus bas que lui.. avant peut-être de se relever.

Un très beau film.
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par bogart »

Supfiction a écrit :
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Une femme marquée - Too Much, Too Soon (1958)

Un film de Art Napoleon qui ne réalisa que deux autres films, encore plus méconnus (et rares) que celui-ci qui est pourtant excellent.
Et il s'agit peut-être bien de la plus belle prestation d'Errol Flynn, en tous cas la plus impressionnante.
Jamais vu ce film qui me semble alléchant en te lisant mais pour moi la plus belle prestation de ce comédien restera à jamais Capitaine Blood.
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

bogart a écrit :
Supfiction a écrit :
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Une femme marquée - Too Much, Too Soon (1958)

Un film de Art Napoleon qui ne réalisa que deux autres films, encore plus méconnus (et rares) que celui-ci qui est pourtant excellent.
Et il s'agit peut-être bien de la plus belle prestation d'Errol Flynn, en tous cas la plus impressionnante.
Jamais vu ce film qui me semble alléchant en te lisant mais pour moi la plus belle prestation de ce comédien restera à jamais Capitaine Blood.
Difficile de comparer tant on a pratiquement à faire à deux comédiens différents dans ces deux films entre le jeune premier de Captain Blood et l'acteur alcoolique et en fin de carrière de Too Much, Too Soon. L'ombre et la lumière. L'énergie et le désespoir. Mais toujours la séduction.

Et puis il y a Olivia..
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someone1600
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par someone1600 »

Superbe plan qui me donne envie de regarder captain blood. :oops:
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

Je signale l'existence d'un film qui ne sortira probablement pas en France sur les dernières années d'Errol Flynn.
Beau casting mais le film n'a pas bonne presse.

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The new indie drama The Last Of Robin Hood has Kevin Kline playing the roguish actor Errol Flynn, toward the end of Flynn’s life, when he was all but unemployable in Hollywood after enduring one scandal after another. One of those scandals involved Flynn’s love affair with Beverly Aadland (played by Dakota Fanning in The Last Of Robin Hood), whom he met when she was 15 years old, and then cast in his final film, 1959’s Cuban Rebel Girls. Much of what really happened between Flynn and Aadland has been the subject of gossip-sheets and tell-all books; for those with an interest in that kind of Confidential fodder, it’s possible to scrutinize Flynn and Aadland’s relationship without watching the Kline/Fanning version, because Cuban Rebel Girls is still in circulation.

Cuban Rebel Girls (also known as Assault Of The Rebel Girls) would be a historically significant movie even if it didn’t offer a pictorial record of the Flynn/Aadland affair. The film was shot in Cuba, shortly after Fidel Castro came to power, and it was written and narrated by Flynn, who backed Castro’s cause. Flynn died before Cuban Rebel Girls was released, and didn’t live long enough to see his support of Cuba become controversial—which makes this movie something of an anomaly, as a light entertainment on the opposite side of nearly every Hollywood movie about Cuba that followed.

Made on the cheap, repurposing footage that Flynn and his producer friend Victor Pahlens had shot for a documentary about the revolution, Cuban Rebel Girls is mostly a hilariously stiff Z-movie, padded out with Flynn’s florid narration. Then around the 31st minute, Flynn, playing a reporter, stumbles across Aadland, playing an American who’s come to Cuba to help her boyfriend fight alongside Castro. The two share some awkward conversation about her lost shoe, and then he throws her over his horse and carries her back to the rebel camp in the mountains where she and her girlfriends are living. The scene gives a good idea of how Flynn saw Aadland—as does a later scene where she tries to cuddle up with her boyfriend and gets annoyed that his hand grenades are in the way. She’s not depicted as someone surprisingly mature for her age; she’s meant to be a naive little girl who needs to be taught what “liberty” really means. (By the way, for those only interested in Flynn and Aadland together, their other scene together arrives around minute 59.)

The ads for Cuban Rebel Girls back in 1959 referred to Aadland as Flynn’s “protégé,” which was a tasteful way of advertising the scandal (which, let’s face it, would’ve been the only reason most people would’ve wanted to see this movie when it originally came out). Flynn’s protégé doesn’t make her mentor look that good, though. She’s an awful actress, who plays her character as though she were a high-school cheerleader getting the star quarterback ready for the big game. But then that’s all part of the surreal nature of Cuban Rebel Girls, a movie that opens with an onscreen crawl offering “our thanks to the new army of Cuba,” and goes on to include several scenes where the other rebel girls lament that the people of Cuba aren’t as committed to fighting as these helpful Americans. The movie exists in a weird world where the whims of a drunken, dying Flynn are all justified—be it fomenting revolution, or sleeping with a teenager.
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Tommy Udo »

Assurément, une curiosité^^
Déjà sorti en DVD aux States, malheureusement sans STF ni VF.
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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par Supfiction »

J'ai finalement vu ce "The last of Robin Hood" sur les deux dernières années de la vie d'Errol Flynn. Le film commence vers 1958, à l'époque de la sortie du dernier grand film de la star, Une femme marquée. On y évoque plus tard le tournage de Les racines du ciel en Afrique (toute l'équipe de tournage aurait eu la dysenterie à l'exception d'Errol Flynn qui évitait de boire de l'eau :lol: ), puis celui de Cuban Rebel Girls qu'il aurait fait pour lancer sa "protégée". On le voit également jouer une pièce à Broadway, aidé par des panneaux sur lesquels était écrit son texte.

Il y a également une scène étonnante avec Stanley Kubrick dans laquelle on apprend qu'Errol Flynn aurait refusé de faire Lolita car Kubrick ne voulait pas de sa fiancée mineure Beverly Aadland (qui avait précédemment fait une apparition dans Marjorie Morningstar et Une femme marquée).

Kevin Kline est saisissant de ressemblance avec le Errol Flynn des dernières années. Un sacré acteur. A propos, il avait déjà joué le rôle de Douglas Fairbanks dans le Chaplin de Richard Attenborough.
Dakota Fanning et Susan Sarrandon (qui joue la mère de cette ado de 15 ans qu'Errol voulait épouser juste avant de succomber) sont également très justes.

Un film à voir pour les fans d'Errol ou de Kevin Kline tellement ce dernier y est excellent.

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Les vrais :

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Re: Errol Flynn (1909-1959)

Message par hellrick »

Je vais me regarder aussi ce Last...Ca a l'air intéressant :wink:
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