Re: Dino Risi (1916-2008)
Publié : 23 avr. 12, 20:27
par feb
Le film sera diffusé en mai sur Orange Ciné Géants...à priori Profondo était moins sensible au charme de la miss Parker il y a 3 ans, pas une seule capture de la dameProfondo Rosso a écrit :L'Homme à la Ferrari de Dino Risi (1967)
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Francesco Vincenzini est grand-père pour la première fois mais le couple que forment son fils et sa belle-fille, Carolina, bat de l'aile. Quand la charmante femme décide de quitter son fils, Francesco n'a qu'une idée en tête : essayer de leur faire entendre raison et de les rabibocher. Mais voilà, lorsqu'il débarque chez Carolina, il oublie presque tout et se laisse séduire par les charmes de la belle, le réconfortant dans sa peur grandissante de devenir vieux.
Ce qui n'aurait pu être qu'une énième histoire de démon de midi et d'adultère devient une réjouissante comédie à l'écran grâce au talent de Risi et à l'abattage d'un Vittorio Gassman en grande forme. Le début est des plus amusant avec un Vittorio Gassman en chef d'entreprise omnipotent, mari parfait et très rigoureux et traditionaliste sur les bords. Tellement droit d'ailleurs qu'il faudra plusieurs tentatives à Ann Margret pour enfin lui mettre le grappin dessus. La trame est bien connue mais Dino Risi apporte une foule d'idée ludiques et inventives à sa narration, sa réalisation, qui rendent le film des plus agréables à suivre.
Des petits apartés en noir et blanc illustrant les rêves ou les souvenirs fantasmés de Gassman entrecoupent ainsi certains moment clés du film.
Parmis les plus amusant un où Gassman se bat avec son fils pour lui raccourcir sa coiffure de hippie, qui tire dans le dos de Ann Margret quand il pense qu'elle le trompe ou quelques flashback audacieux. La forme est soignée avec un technicolor éclatant magnifiant une Rome touristique, quelques belles astuces de montages comme cette scène où sa femme lui propose des vacances pour se ressourcer, la séquence suivante enchainant sur les dites vacances, mais avec sa maîtresse... Risi inscrit le film dans la tonalité pop 60's du moment pour montrer le décalage entre Gassman et la jeune génération avec un festival de couleurs, de coupes à frange et de mini jupes, un zeste d'érotisme et interludes musicaux bien placés (dont un avec Gassman déguisés en simili Beatles).
On retrouve également l'irrévérence habituelle de Risi envers la religion lors de ce moment où Gassman va se confesser chez un prêtre, le tout montré comme une vulgaire consultation chez un psy (prescription de ave maria comprise) avec une salle d'attente bondée.
Toutes ces idées transcendent bien les scènes de vaudeville plus classique et attendue qu'on s'attend à trouver dans ce type de récit.
Vittorio Gassman livre un grand numéro, incarnant la lâcheté masculine dans toute sa splendeur, perdant la tête et incapable de faire son choix jusque dans les derniers instants (d'où un astucieux The End ? pour conclure) et la charmante Ann Margret lui offre une répartie parfaite entre manipulation et amour sincère. Très bonne Eleonor Parker (qui vieillissait très bien) en femme anxieuse et compréhensive. 4,5/6